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Retrouvez l'édito média de Cyril Lacarrière sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique

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Transcription
00:00 C'est l'édito média, Cyril Lacarrière, les accusations contre Stéphane Plaza sont
00:05 une occasion de pointer une différence entre la télé et Internet.
00:09 Ça fait une semaine maintenant que Médiapart a publié une enquête qui accuse l'animateur
00:14 de violences contre trois anciennes compagnes.
00:17 Stéphane Plaza réfute ces accusations et dans la foulée, M6 publie un communiqué
00:21 pour soutenir sa star.
00:22 Donc ça, c'était il y a une semaine.
00:24 Depuis, rien n'a changé, les émissions de Stéphane Plaza sont toujours multidiffusées
00:28 sans la cisse, cette semaine il y a même 10 heures de programme à l'antenne.
00:31 Accusation ou pas accusation, on est déjà proche de l'overdose, mais c'est pas le
00:35 sujet.
00:36 Vous avez compris l'essentiel, au moment où je vous parle, la place de Stéphane Plaza
00:39 n'est pas menacée.
00:40 Autre exemple Cyril, cette fois du côté de Youtube.
00:43 Décembre 2022, le Youtuber Norman est lui accusé de viol de corruption de mineurs,
00:47 il n'y l'est fait.
00:48 Pour Youtube, ça ne change rien, ses vidéos ne sont désormais plus monétisables.
00:52 En clair, ça veut dire qu'il ne peut plus gagner de l'argent grâce à ses contenus.
00:55 Un mois avant, c'était Léo Grasset, encore des accusations de violences sexuelles.
00:59 Même tarif, côté Youtube, terminez les rentrées d'argent.
01:01 Une ligne de conduite qui ne vaut pas que pour la France, aux Etats-Unis, des stars
01:05 de la plateforme comme PewDiePie et Logan Paul ont été logés la même enseigne.
01:08 Encore la semaine dernière, Russell Brand, Youtuber aux 10 millions d'abonnés.
01:12 4 femmes l'accusent de viol, d'agression sexuelle et psychologique.
01:15 Réaction immédiate de Youtube qui ferme le robinet à dollars.
01:18 Pour que vous compreniez bien la situation, les chaînes ne sont pas fermées, les vidéos
01:21 ne sont pas supprimées, elles ne peuvent juste plus rien rapporter aux créateurs.
01:25 Alors pourquoi cette différence entre la télé qui soutient et Internet qui condamne ?
01:29 Derrière la position stricte de Youtube, il y a son audience.
01:32 Un public jeune très sensible à tous les sujets qui touchent au harcèlement et aux
01:35 agressions sexuelles.
01:36 Et puis même si Youtube se passe de quelques Youtubers vedettes, c'est une paille dans
01:41 le milliard de vidéos vues tous les jours.
01:43 Pour M6, ce passé de Stéphane Plaza, c'est autre chose.
01:46 Il fait partie des animateurs préférés des Français et comme je vous le disais,
01:50 c'est un énorme pourvoyeur d'émissions.
01:52 Le suspendre, ce serait un choix très fort et pas forcément payant.
01:55 Le public de la télé, ce n'est pas celui de Youtube.
01:58 Une grande partie des téléspectateurs de M6 se retourneraient certainement contre la
02:02 chaîne.
02:03 Donc quelle approche choisir ? En fait, personne n'a la réponse Nicolas.
02:06 Par exemple, sur les réseaux sociaux, Youtube fait figure de cas à part.
02:09 Aucune autre plateforme ne coupe les ponts avec des stars quand elles sont mises en cause.
02:13 Et à la télé, tout le monde ne fait pas comme M6.
02:15 LCI avait suspendu Darius Rochebin avant de le réintégrer quand il a été blanchi.
02:20 Et BFM a viré Bourdin dès qu'il a été accusé d'agression sexuelle.
02:23 Mais entre la radicalité très américaine de Youtube et le conservatisme très français
02:28 de M6, ce n'est pas juste Internet contre la télé, c'est une affaire générationnelle
02:32 et une affaire culturelle.
02:33 Et elle dit beaucoup de ce que vont devenir les médias dans 10 ans.

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