Le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière après l'usage du 49.3 par Élisabeth Borne :«Cette constitution prend des aspects autoritaires».
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00:00 Elisabeth Borne, Alexis Corbière a dégainé hier l'article 49.3 pour faire adopter sans vote la loi de programmation des finances publiques 2023-2027.
00:09 La NUPES a immédiatement réagi. Vous allez déposer une motion de censure.
00:13 Bref, est-ce que c'est chacun dans son rôle sans surprise ?
00:16 Non, c'est terrible.
00:18 Et j'invite chacun des concitoyens qui nous regardent à refuser cette banalisation de ce qui est une brutalisation de la représentation nationale.
00:29 C'est la Vème République dans tous les aspects les plus autoritaires.
00:32 Aujourd'hui, Mme Mabrouk, nous sommes un jour anniversaire, 28 septembre 1958, de l'adoption de la Vème République.
00:38 En France, on aime l'histoire et les dates.
00:41 Cette constitution prend des aspects clairement autoritaires.
00:45 Le problème, c'est le présidentialisme. C'est Emmanuel Macron qui décide ça.
00:49 Une loi de programmation qui n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale est imposée.
00:53 Et d'un seul coup, les députés se voient écrasés.
00:56 J'invite chacun à se dire qu'il est temps de passer à une VIème République plus banale.
01:00 - Vous vous êtes écrasé par des mots qui ramènent à une démocratie ?
01:03 - Oui, on est dans une démocratie de très basse intensité.
01:06 C'est quoi le problème ? C'est mes mots ou c'est le fait que les députés ne peuvent même pas voter ?
01:11 - Vous précisez votre perception d'une régime dans laquelle on...
01:14 - De toute façon, je pense que la constitution de la Vème République a des traits autoritaires.
01:17 Elle est née en 1958 pour des raisons qui étaient dues à la crise algérienne, etc.
01:23 Mais aussi sous la menace d'un coup d'État militaire.
01:25 Vous le savez, en 1958, le général De Gaulle revient dans ses conditions.
01:28 Et il y a quelque chose qui était inédit dans les quatre autres constitutions.
01:32 C'est le président de la République a des pouvoirs énormes qui se concentrent.
01:36 Et Mme Borne, qui n'est là que par la volonté d'Emmanuel Macron,
01:39 a la possibilité de dire à 577 personnes qui représentent la nation "Vous ne voterez pas".
01:44 - Et vous avez la possibilité de déposer une motion de censure.
01:46 - Non, non, mais d'ores et déjà, c'est choquant.
01:48 Et je veux dire, nous n'acceptons pas cette infantilisation du citoyen
01:52 qui d'un seul coup accepterait que quelqu'un de minoritaire,
01:54 Mme Borne est minoritaire dans le pays, minoritaire à l'Assemblée nationale,
01:57 peut imposer ça. Quel est le fond du débat ?
01:59 Pourquoi nous sommes contre ?
02:00 C'est que c'est un budget qui veut faire chaque année 18 milliards d'économies,
02:04 70 milliards jusqu'à 2027.
02:05 Est-ce que vous voulez moins de profs, moins de moyens dans les hôpitaux, moins de policiers ?
02:09 Est-ce que vous voulez une désagrégation des services publics ?
02:11 Est-ce que vous voulez qu'en même temps qu'il y a un affaiblissement de la puissance publique,
02:15 les profits qui ne cessent d'augmenter, y compris des cadeaux fiscaux aux plus riches ?
02:19 C'est ça le budget.
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