Dominique Tapie réagit à la série "Tapie" qui porte sur l'histoire de son mari, Bernard.
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00:00 Je l'ai vu, oui, 48 heures avant.
00:02 Et alors ?
00:04 Je ne me reconnais absolument pas et je ne reconnais pas...
00:07 Il y a réalité et fiction.
00:09 Oui, c'est une fiction. Je trouve dommage de faire une fiction alors qu'il y avait matière...
00:14 Juste avec la réalité, c'était tellement facile.
00:18 Mon mari a fait tellement de choses dans sa vie.
00:20 C'était peut-être...
00:22 Enfin bon, c'est comme ça.
00:24 Pour avoir vu la série, c'est Joséphine Japi qui joue votre rôle.
00:27 Et elle joue finalement un personnage qui semble être le bras droit de Bernard Tati.
00:32 Ce n'est pas du tout le cas.
00:33 Qui-même a géré carrément les entreprises de son mari.
00:37 C'était votre cas ?
00:38 Mais pas du tout, absolument pas.
00:40 Ça me met même en porte-à-faux parce qu'avec les affaires qui continuent,
00:46 moi je n'ai jamais, jamais mis un œil dans les dossiers de mon mari.
00:51 C'était le boss.
00:53 C'est bien joué.
00:55 Il y a une dynamique.
00:58 Mais enfin, ce n'est absolument pas ça.
01:00 D'abord, moi je n'étais pas entrepreneuse.
01:03 Et dans la série, je suis un peu entreprenante.
01:06 Parce que je ne suis pas non plus dans la vie.
01:08 Donc...
01:10 Mais est-ce que finalement, ce n'est pas un tel hommage ?
01:14 En vrai, est-ce qu'il fallait vraiment être si proche de la réalité ?
01:17 C'est le phénomène Bernard Tati.
01:19 C'est votre couple qui est assez iconique aussi, qui est représenté.
01:22 Ce qui m'a un peu gênée, c'est qu'on le fait un peu passer...
01:26 ...un idiot.
01:28 À Montfermeil, on va faire des goûters avec des tartines.
01:31 Enfin, j'imagine.
01:33 Et puis j'imagine la scène où il est face à Montgolfier.
01:37 Qui était le procureur de l'époque qui instruisait l'affaire VAOL.
01:41 Et Montgolfier lui fait la leçon, je suis la justice.
01:43 Et lui, comme un petit garçon.
01:45 Non mais vous imaginez, Bernard.
01:47 Ce n'est pas possible.
01:48 D'ailleurs, il paraît que Montgolfier a fait un petit...
01:50 Oui, Montgolfier a dit que ça ne s'était pas passé comme ça dans ce bureau.
01:53 En même temps, il n'y avait que deux qui peuvent...
01:55 ...et que mon mari était quand même un peu plus subtil.
01:58 Mais ce n'est pas une...
02:00 C'est quand même une série qui rend hommage à votre mari.
02:03 Oui, oui.
02:05 Il faut participer peut-être à la saison 2.
02:07 Pardon ?
02:08 La saison 2, vous pourriez y participer.
02:10 Non mais normalement, il n'y aura pas de saison 2.
02:12 Non.
02:13 C'est ce qu'on m'a dit.
02:14 Parce que c'est un vrai succès quand même.
02:16 Ce qui vous a gênée, c'est que parce que ça a été réalisé et écrit par le fils d'un de vos très bons amis, Jacques Seguéla, c'est ça ?
02:24 Oui, de Stéphane Pristant.
02:26 Et vous avez l'impression d'avoir été trahi en quelque sorte ?
02:28 Non, ce n'est pas...
02:29 Au départ, il était venu demander à Bernard de faire cette série.
02:34 Et Bernard lui avait dit non.
02:36 Et puis, il est revenu une deuxième fois.
02:38 Et Bernard lui avait dit, à la limite, tu peux le faire, mais sous l'œil attentif de mon fils Laurent, qui a tout mon parcours.
02:49 À ce moment-là, je sais que ce sera la vérité.
02:53 Vous ne touchez aucun droit, aucune royalty sur cette série ?
02:56 Non, rien du tout.
02:58 Et combien même vous toucheriez, ça partirait au fisc tout de suite ?
03:02 Je ne sais pas.
03:03 Non ?
03:04 Peut-être, je ne sais pas.
03:06 Parce que vous devez encore... Vous avez une ardoise à éponger toujours ?
03:09 Oui, j'ai une ardoise que je précise que je ne dois pas, ce sont des intérêts.
03:14 Oui, oui.
03:15 Parce que la dette initiale a été complètement remboursée, avec même 3-4 millions de plus.
03:21 C'est combien, alors, la somme ?
03:23 487 millions. Je ne sais plus, parce que vous savez, ça continue.
03:28 Tous les jours, ça augmente.
03:30 En tout cas, c'est plus de 480 millions.
03:33 Je n'ai même pas envie d'y penser.
03:35 Comment vous vivez aujourd'hui, alors ?
03:37 D'abord, j'ai beaucoup d'amis.
03:41 Jean-Louis Borloo qui m'a logé pendant un an.
03:44 Maintenant, c'est mon fils qui a repris la suite.
03:48 Et je vis avec la moitié des émoluments de mon mari de l'Assemblée nationale.
03:57 Qui sont ?
03:59 1 200 euros.
04:02 Sa retraite de député.
04:05 Candice Mahon ?
04:06 Non, mais moi, je trouve que vous êtes un personnage aussi très romanesque.
04:10 Et que moi, je trouve ça assez incroyable.
04:13 Et en même temps, cette série, c'est vrai que moi, je reviens sur cette série
04:18 qui est quand même un bel hommage à Bernard Tapie.
04:21 Je me demande s'il ne l'aurait pas aimé, finalement, quand même.
04:26 Parce qu'il voulait être un héros, une star d'une série.
04:30 Ça pouvait lui plaire, quand même.
04:32 Non, puisqu'il avait dit qu'il refusait.
04:35 Tristan Seguela disait, Bernard m'a appris à dire, à aller au-delà du non,
04:38 à ne pas prendre non pour une réponse.
04:40 Donc, je l'ai fait quand même.
04:41 Ça, c'est un bel hommage.
04:42 Le livre que vous avez écrit, c'est la vraie histoire ?
04:48 Complètement.
04:49 Ceux qui ont vu la série, j'aimerais bien qu'ils lisent mon livre.
04:52 Parce que là, c'est la vérité.
04:54 Je me suis beaucoup donné.
04:56 Ça m'a servi aussi de thérapie.
04:58 C'est un livre de témoignages.
05:00 Et de réhabilitation ?
05:02 Oui.
05:04 Pourquoi a-t-il besoin ?
05:05 Parce qu'il a été trop stigmatisé, trop sali.
05:09 Il faut revenir à l'origine de l'affaire.
05:12 Il a été escroqué par le Crédit Lyonnais.
05:15 C'est ça, le départ.
05:17 Et on l'a escroqué sur Adidas.
05:19 Quand on dit dans la série qu'il est ruiné, non, il n'était pas ruiné.
05:23 Quand on a une affaire comme Adidas, on ne peut pas être ruiné.
05:27 Simplement, le Lyonnais a porté Adidas avec des sociétés off-shore.
05:34 C'est-à-dire que si vous ou moi on fait ça, on va en prison.
05:37 Et il l'a revendu le double 48 heures après.
05:41 C'est pour ça que Bernard était mal.
05:43 C'était une telle injustice.
05:45 Et le faire passer, lui, pour quelqu'un de...
05:49 De malhonnête ?
05:50 Oui.
05:51 Sur cette affaire ?
05:52 Oui, bien sûr.
05:54 Grâce à Hervé Témime, qui malheureusement nous a quittés,
05:57 on a eu un procès qui a mis à jour tout ce que les gens ignoraient,
06:03 puisque c'était un procès public.
06:05 Et le détail, c'est dans votre livre ?
06:06 Ah oui.