Comment se débarrasser de notre addiction aux écrans ?

Touche pas à mon poste

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Transcript

00:00 - Laurent, est-ce que vous êtes collé sur votre portable à 24 ?

00:03 - Euh... moins que mes filles.

00:04 - Mais quand même un peu, non ?

00:06 - Mais visiblement, moins que vous aussi.

00:08 - Non, non, mais pourquoi je vous dis ça ?

00:10 Parce qu'on va passer à Paf Conceau, on va parler,

00:12 je sais pas si vous avez vu, de l'interdit de tir soir,

00:14 effectivement, qui a consacré une très large enquête

00:16 sur la dépendance des enfants,

00:18 notre dépendance aux écrans, mais comment y remédier ?

00:20 C'est Paf Conceau.

00:22 [Générique]

00:26 - Voilà. Qui n'est pas dépendant de son...

00:28 Non, franchement, aujourd'hui, qui n'est pas dépendant

00:30 de son smartphone ? C'est compliqué de vivre

00:32 sans parfois des bonnes cures de désintoxication.

00:34 - Parfois, on s'inquiète soi-même, parce que vous savez,

00:36 y a le truc avec le taux horaire chaque jour,

00:38 le temps qu'on y passe. Et parfois, on voit 3h45,

00:40 on se dit "mais comment j'ai plus de place ?"

00:42 - On suit à 7h. - 7h ?

00:44 - C'est un métier, on est toujours...

00:46 - Plus que dodo. - Plus que plein de choses.

00:49 - Alors, zone interdite a traité ce sujet,

00:52 hier soir, lors d'une émission inédite.

00:54 La psychologue Elsa de Castro va venir avec nous,

00:56 nous en parler. On va revoir un extrait de cette émission.

00:58 Vous allez voir cet enfant de 3 ans qui est déjà addict.

01:02 - Est-ce qu'à la maison, vous l'entendez baragouiner ?

01:04 On comprend pas ce qu'elle dit, mais elle essaie de parler.

01:06 - Non. - Non, donc elle a pas trop de jargon.

01:08 - Aya, c'est quoi, ça ?

01:10 C'est quoi ?

01:12 C'est quoi, ça ?

01:14 C'est le nez.

01:16 Tu montres ton nez ?

01:18 Montre ton nez, à toi.

01:20 Montre ton nez, le nez d'Aya.

01:22 Oui, il est là !

01:24 Aya comprend,

01:26 mais ne répond à aucune question de la médecin.

01:28 En 45 minutes de consultation,

01:30 la petite fille ne prononcera pas un seul mot,

01:32 mais mettra pas un seul son.

01:34 A 2 ans, un enfant réussit généralement

01:36 à faire des phrases simples.

01:38 - Alors, je voudrais qu'on voit le 2e extrait.

01:40 Bonjour, merci d'être là, en tout cas, sur ce plateau.

01:42 Je vais voir, on va voir que des conseils ont été prodigués

01:44 aux parents de cette petite fille.

01:46 Et voilà comment la petite fille s'exprime,

01:48 c'était juste après.

01:50 - Alors, on va voir, on va voir,

01:52 comment la petite fille s'exprime, c'était juste après.

01:54 - Elle reste un petit peu, quand même, de temps en temps ?

01:56 La télé ?

01:58 - Quand elle dort, un peu.

02:00 - Donc, quand elle est là, y a plus de télé.

02:02 Alors, écran, bravo, bravo.

02:04 - Ça a changé le comportement.

02:06 - C'est vrai ?

02:08 - Elle parle mieux.

02:10 - Le langage.

02:12 D'elle-même, la petite fille se met à parler.

02:14 - Non, c'est comme ça, Aya.

02:16 - Voilà.

02:18 - Non, c'est comme ça, Aya.

02:20 - Alors, pardon, mais ça fait très, très peur.

02:22 Bonjour, Alzadeh Castron, merci d'être avec nous sur ce plateau.

02:24 Psychologue et spécialiste des addictions.

02:26 Alors, on voit les ravages

02:28 que les écrans font

02:30 sur les petites,

02:32 les tout-petits, surtout.

02:34 Ravages aussi sur les adultes.

02:36 Y a-t-il, aujourd'hui, beaucoup de Français

02:38 qui sont dépendants de leur écran,

02:40 mais vraiment dépendants, et là, je parle d'addiction.

02:42 - Alors, c'est difficile

02:44 de parler d'addiction, parce que c'est pas encore recolon...

02:46 - On peut pas se passer du portable.

02:48 - En fait, y a pas de trouble

02:50 à la privation d'écran,

02:52 donc on peut pas exactement parler d'une addiction,

02:54 mais effectivement, c'est un syndrome

02:56 de société, et on peut quand même

02:58 parler d'une pathologie,

03:00 évidemment, et d'un trouble addictif.

03:02 - Oui, oui.

03:04 C'est très difficile de se séparer

03:06 de ce téléphone portable,

03:08 de portable ou les écrans en général.

03:10 Plus de 14 millions de Français

03:12 ont une pratique à risque d'addiction

03:14 face aux écrans,

03:16 et 14%, c'est énorme,

03:18 et seuls 14% de Français

03:20 se déclarent totalement

03:22 dépadants à leur écran.

03:24 Le problème, c'est qu'on peut plus s'en passer aujourd'hui.

03:26 - Moi, je suis étonnée que ce soit pas plus.

03:28 - Bah oui, mais effectivement.

03:30 Comment peut-on faire pour gérer, peut-être, son temps ?

03:32 Et on peut parler aussi des enfants,

03:34 parce que là, ce reportage est édifié,

03:36 on en reparlera tout à l'heure dans TPMP.

03:38 - Oui, alors, y a plusieurs dispositions

03:40 à prendre.

03:42 Déjà, c'est prendre conscience

03:44 de sa consommation,

03:46 donc effectivement, on a maintenant, sur nos applications,

03:48 sur nos smartphones,

03:50 un temps qui nous est...

03:52 - Mais comment on en prend conscience

03:54 de son addiction, de son temps d'écran ?

03:56 On regarde le temps d'écran, on se dit, oui, comme tu disais,

03:58 7h, wow !

04:00 - Vous avez la durée moyenne quotidienne qui est faite.

04:02 - Mais combien devrait-on rester en moyenne ?

04:04 Ça dépend effectivement des...

04:06 - En fait, ce qui est difficile, c'est que maintenant,

04:08 on travaille aussi beaucoup sur son téléphone,

04:10 donc il faut faire la part des choses entre eux,

04:12 effectivement, oui.

04:14 Mais on a besoin de son téléphone pour travailler,

04:16 par exemple, du temps d'appel

04:18 sur son téléphone, c'est un temps

04:20 de travail,

04:22 mais ce qu'on prend en compte dans l'addiction

04:24 aux écrans, c'est le jeu,

04:26 les réseaux sociaux,

04:28 les sites internet, mais c'est pas...

04:30 - Les vidéos de Laurent Fontaine, dont on est addict !

04:32 Et comment se rend-on compte

04:34 de ça ? À partir de quand

04:36 doit-on se dire, alors là, zut,

04:38 je suis dépendant, je suis addict ?

04:40 - Maintenant, on a établi une moyenne autour

04:42 de 2h30 par jour,

04:44 et au-delà de 2h30 par jour,

04:46 on est dans une addiction.

04:48 - On est tous très loin.

04:50 - On est honnêtes.

04:52 - Deuxième conseil que vous donnez, c'est

04:54 trier ses notifications.

04:56 - Voilà, donc c'est-à-dire que l'addiction aux écrans,

04:58 ça peut mener à un surmenage, et c'est vrai que les notifications

05:00 qui sont présentes maintenant dans

05:02 pratiquement toutes les applications

05:04 envahissent en permanence

05:06 le temps cérébral, l'espace psychique,

05:08 et au bout d'un moment, on peut se retrouver surmené

05:10 pour des informations qui n'ont aucune importance.

05:12 Donc, trier ses notifications,

05:14 voire s'organiser des plages

05:16 dans la journée où on se met

05:18 en silencieux, c'est-à-dire

05:20 on détend son portable, ou en tout cas on enlève

05:22 les notifications. - On enlève, on enleve

05:24 les notifications, alors après celle de pas

05:26 c'est une pessimité, mais on a les notifications !

05:28 - Oui, sauf que les notifications chez les adolescents, ça fait partie du délire.

05:30 Justement, on fait ses devoirs, on a son téléphone

05:32 devant soi, tous les parents qui nous écoutent le savent,

05:34 et on a en même temps le chat

05:36 qui tombe avec les copines qui répondent,

05:38 les copains qui répondent, et qu'on a besoin des notifications

05:40 justement pour ne pas perdre le fil

05:42 de ce qu'on croit être l'instantanéité

05:44 à laquelle il faut absolument participer.

05:46 - Et ce qui est encore plus pervers, c'est les applications

05:48 pour se séparer d'une addiction

05:50 qui envoient des notifications.

05:52 - Ah ouais, c'est ça l'emplacement dans lequel on ne se sort plus.

05:54 Troisième conseil, reprendre ou découvrir des activités

05:56 sans écran. - Aller courir, quoi !

05:58 - Oui. - Le téléphone et la musique dans les oreilles,

06:00 c'est pas pareil. - Ça paraît

06:02 d'une banalité déconcertante, mais c'est vrai

06:04 qu'il y a des adolescents qui ne savent pas quoi faire

06:06 de leur temps libre. Donc effectivement,

06:08 il faut quand même vraiment y réfléchir. - Après, quand on est un parent

06:10 responsable, normalement, on gère le temps d'écran

06:12 et il y a des systèmes qui permettent de gérer,

06:14 tu ne fais pas plus d'une heure, entre telle heure

06:16 et telle heure de ton portable.

06:18 Donc tu peux parler avec tes copains, mais le temps d'écran,

06:20 c'est important. Moi, je suis étonné qu'il n'y ait pas plus de parents qui...

06:22 - Parce qu'ils ne savent pas comment le mettre en place, peut-être.

06:24 - Non, mais sérieux ! - C'est pas toujours gré.

06:26 - Ça arrange certains parents. - Souvent, on enlève

06:28 le téléphone, ce qui n'est pas forcément

06:30 une bonne solution, ce qui est très complexe.

06:32 Mais le temps d'écran, la gestion du temps d'écran par les parents,

06:34 c'est notre responsabilité. - Bien sûr.

06:36 - Et puis, beaucoup de psys aussi, ainsi sur le fait

06:38 qu'on tue l'ennui et le motif de création

06:40 et que maintenant, il ne faut absolument qu'il n'y ait

06:42 aucune minute d'ennui dans des écrans tout le temps,

06:44 tout le temps, tout le temps. - Et voilà ce que ça donne.

06:46 C'est terrible, cette petite fille.

06:48 Quatrième conseil, définir

06:50 une heure de faim. - Oui, alors ça,

06:52 c'est surtout pour les enfants parce qu'en fait,

06:54 on s'est rendu compte que priver un enfant

06:56 de façon trop brutale d'une faim

06:58 peut devenir

07:00 le lieu d'une crise de colère.

07:02 Donc, vous mettez un temps d'écran

07:04 défini avec votre enfant ou votre adolescent

07:06 et vous lui dites

07:08 dans 10 minutes, dans 20 minutes, c'est terminé.

07:10 Mais 5 minutes avant, vous lui dites dans 5 minutes,

07:12 ça va se terminer. Et ensuite, quand on est adulte,

07:14 c'est aussi ça, c'est-à-dire

07:16 on commence une activité sur un écran, on se dit

07:18 là, je reste une heure, mais j'arrête

07:20 au bout d'un moment pour simplement... - On va se mettre une alarme, peut-être.

07:22 - Voilà. - Dernier conseil, il nous reste une minute

07:24 pour sortir de sa passivité et prendre des initiatives.

07:26 C'est-à-dire ? - Alors, ça, l'idée,

07:28 c'est qu'on est souvent assez passif

07:30 devant son écran, donc dans les transports

07:32 en commun, en fait, on acquiert des réflexes

07:34 dans lesquels on ne va pas aller chercher de l'information.

07:36 On va, en fait,

07:38 rester passif devant de l'information.

07:40 Donc, c'est à la fois

07:42 je prends le métro, je vais peut-être faire

07:44 autre chose que rester passif devant

07:46 mon écran, ou je vais aller

07:48 chercher une information qui m'intéresse,

07:50 que j'ai la curiosité de

07:52 connaître, et donc je

07:54 m'intéresse à quelque chose de façon active.

07:56 - Je peux dire un tout petit truc, comme je suis

07:58 le plus vieux de la bande, là, et que je suis

08:00 parent de quelques enfants.

08:02 Moi, je voudrais juste dire un truc un peu positif.

08:04 C'est que, c'est vrai, on a un truc

08:06 à coller à la main toute la journée, mais c'est la techno

08:08 et on peut difficilement faire autrement.

08:10 Mais nos ados, par exemple, moi j'ai des filles

08:12 qui ont 19 ans, j'ai deux jumelles de 19 ans,

08:14 des enfants un tout petit peu plus vieux, ils savent

08:16 10 fois plus de choses que moi à leur époque,

08:18 à leur âge, à mon époque.

08:20 Musicalement, ils sont incroyables,

08:22 ils ont une culture... Après, ça dépend de ce que vous regardez.

08:24 - Non, mais ça, il ne faut pas diaboliser un monde.

08:26 - C'est un outil totalement qu'on ne pourra

08:28 jamais revenir en arrière.

08:30 Et je pense que c'est le monde

08:32 au bout de la main. Donc, à nous d'éduquer nos enfants

08:34 à ce que ce monde-là, cette bibliothèque incroyable

08:36 qu'ils ont dans la main, ils l'utilisent.

08:38 - Mais comme avec toute la technologie et toutes les innovations,

08:40 il faut savoir simplement mettre un cadre et des limites.

08:42 [Musique]

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