"Je réitère mes condamnations les plus fermes à l'encontre de Larossi (Abballa) pour cet acte monstrueux qu'il a commis". Dès le premier jour de son procès, Mohamed Lamine Aberouz s'est catégoriquement démarqué de l'assassin d'un couple de policiers en juin 2016 dans leur pavillon de Magnanville, dans les Yvelines, sous les yeux de leur fils âgé alors de 3 ans
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00:00 Oui, il s'est exprimé d'abord en tout début d'audience.
00:03 Quand le président de cette cour d'assises essaie, évidemment de coutume, lui a demandé de se présenter,
00:08 il a décliné son nom, son prénom, sa profession.
00:11 "J'étais intermédiaire avant d'être incarcéré", a-t-il dit.
00:14 "Je vivais chez ma mère".
00:16 Alors il est vêtu d'un tee-shirt blanc, barbe fournie, petite lunette, la voix claire.
00:21 Il s'est également exprimé à la fin de la lecture de l'acte d'accusation
00:25 par le président de cette cour d'assises spéciale.
00:27 Le président qui lui a demandé s'il souhaitait ajouter quelque chose.
00:32 Il a dit "Je voudrais m'adresser, adresser toute ma compassion pour les familles.
00:37 J'ai bien conscience des attentes qu'ils pensent avoir.
00:41 J'espère y participer.
00:44 Je réitère", a-t-il dit, "ma condamnation la plus ferme des attentats monstrueux
00:49 que Abala a commis, je m'en désavoue totalement".
00:53 Alors il n'a pas évidemment été interrogé sur les faits.
00:56 L'interrogatoire sur le fond lui aura lieu normalement la semaine prochaine
00:59 si le calendrier est respecté.
01:01 - Et l'une des grandes questions, Mélanie, c'est évidemment de savoir
01:04 si Mohamed Lhamid Aberrouz était sur les lieux du crime.
01:07 Sur quelle preuve se base l'accusation ?
01:11 - Bien d'abord, ils disent que ce sont deux amis d'enfance qui se connaissaient,
01:14 qui se côtoyaient, qui se voyaient fréquemment.
01:16 Mais selon eux, il existe une preuve irréfutable, une preuve accablante,
01:20 une preuve scientifique.
01:21 Et cela, c'est la trace ADN retrouvée sur l'ordinateur du couple.
01:27 Cette trace ADN appartient à l'accusé, au principal accusé qui se trouve ici
01:32 et qui est seul, je vous le rappelle, à comparaître.
01:35 L'accusation qui s'appuie également sur une déclaration,
01:38 celle de l'enfant du couple, le petit garçon qui, à l'époque des faits,
01:42 avait 3 ans et demi.
01:43 Alors il n'a jamais été interrogé par les enquêteurs
01:46 parce que sa famille ne le souhaitait pas.
01:48 Toutefois, il a donné des propos.
01:50 En tout cas, il s'est exprimé auprès de la psychologue qui le suivait,
01:53 mais également auprès de sa tante.
01:55 Et dans ses mots d'enfant, il a fait comprendre que ce soir-là,
01:58 il y avait, dans cette maison, il pouvait y avoir en tout cas,
02:01 deux personnes, deux individus.
02:04 Mohamed Aberrouz, lui, de son côté, par la voix de ses avocats,
02:07 et lui-même, quand il a été interrogé par les juges d'instruction
02:10 à plusieurs reprises, eh bien, il a toujours clamé son innocence.
02:13 Je vous propose d'ailleurs d'écouter les différents avocats
02:16 des différentes parties à ce procès, les parties civiles et la défense.
02:20 Écoutez-les. Ils étaient au micro de Maxime Deveau.
02:23 Il y a donc un enjeu symbolique très fort avec ce procès
02:27 de l'assassinat de policiers chez eux,
02:30 et un enjeu judiciaire extrêmement fort également,
02:33 puisque nous avons un accusé qui est un islamiste notoire,
02:36 avéré déjà condamné dans un dossier de terrorisme islamiste.
02:39 Mais à l'évidence, c'est le coupable idéal parce qu'il a déjà été condamné
02:42 dans une affaire de terrorisme parce qu'il n'a jamais fait mystère
02:46 de sa pratique religieuse.
02:49 Et par conséquent, il remplit un peu toutes les cases
02:51 qui pourraient conduire à une condamnation,
02:52 sauf qu'en fait, la justice, ce n'est pas ça.
02:54 La justice, ce n'est pas se fier simplement à des éléments de personnalité.
02:57 Et maître Brengard, l'avocat de Mohamed Aberrouz
03:01 souhaite demander l'acquittement lors de son procès.