Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 Tout le monde le souligne avec Jordane Bardella, François-Xavier Bellamy et vous-même,
00:04 il n'y a pas beaucoup de différence.
00:06 Je ne sais pas d'ailleurs si vous pouviez vous-même dire ce qui vous différencie aujourd'hui
00:13 du programme de Jordane Bardella.
00:14 - Si, quand même, vous savez, moi je vous connaissais un peu mon parcours, j'ai été
00:17 au Rassemblement National.
00:18 Je suis partie pour un certain nombre de raisons, à la fois personnelles, idéologiques et
00:23 stratégiques.
00:24 À l'époque, je défendais déjà l'Union des Droites, un peu seule contre tous, parce
00:30 que je considérais que c'était la seule...
00:31 - Ce n'est pas vraiment les idées, c'est une tactique ou une stratégie ? - Non, non, non.
00:35 À l'époque, le Rassemblement National a évolué sur un certain nombre de sujets, mais à l'époque,
00:38 je rappelle que c'était aussi la sortie de l'euro, la sortie de l'Union européenne, ça a évolué.
00:44 J'ai des différences économiques, malgré tout, on en a parlé rapidement.
00:48 - Vous êtes plus libérale un peu ? - Voilà.
00:50 Maintenant, ce que je crois, et là où je vous rejoins à 100%, c'est qu'en effet, il y a des points
00:53 de divergence, mais il y a des points de convergence sur des sujets essentiels.
00:57 C'est pour ça d'ailleurs que j'y rejoins aussi à l'époque Éric Zemmour, parce que
01:01 je considère qu'on doit être capable de se mettre autour de la table et de travailler
01:05 ensemble parce qu'aucun parti ne peut gagner seul.
01:08 - Oui, mais manifestement, Marine Le Pen n'a pas envie de travailler avec vous, et c'est
01:14 vrai qu'Éric Zemmour n'a pas toujours été "aimable".
01:16 - Dépassons les propos d'Estrade pour penser aux intérêts des Français.
01:20 Aux législatives, rappelons-le, il y a des tentatives qui ont été faites, qui ont été
01:22 refusées, mais moi j'aimerais évidemment me retrouver autour de la table avec des gens
01:26 comme Bélamine, Morano et d'autres.
01:28 - Vous aimeriez ? - J'aimerais, mais aujourd'hui...
01:31 - Mais les LR considèrent que Reconquête est un parti d'extrême droite.
01:36 - Pas tous, mais je crois que justement ces élections européennes vont être intéressantes
01:40 parce qu'elles vont peut-être permettre de rebattre les cartes et de monter où sont
01:43 les rapports de force aujourd'hui, et surtout de prouver qu'une fois de plus, la victoire
01:47 n'est pas possible sans coalition et sans alliance.
01:49 - Je raconte juste une histoire parce que ça m'a éclairée.
01:52 J'ai été candidate aux élections régionales en PACA, je vais très vite.
01:54 Au premier tour, nous faisons 41%, c'est le meilleur score du RN à l'époque.
01:58 Et au deuxième tour, nous nous cassons les dents, nous perdons à 47%.
02:01 Et nous perdons à 47% parce que nous sommes seuls, parce qu'il n'y a pas assez de réserve
02:05 pour faire 50+1.
02:06 Et ça j'en ai tiré une leçon.
02:07 Perdre à 47% c'est très bien, mais c'est toujours perdre.
02:10 Et ça ne change rien à la fin des fins.
02:11 - Écoutez ce que disait Jordan Bardelèque, président du RN, il était invité hier de
02:15 BFM et il parle d'une certaine manière d'Éric Zemmour.
02:18 Il est 11h39, vous êtes sur Europe 1, on est avec Marion Maréchal.
02:22 - Je pense que les aventures personnelles, à l'heure où le RN peut remporter la prochaine
02:27 élection européenne et la prochaine élection présidentielle de l'avis de tous les observateurs,
02:32 est contre-productif et fait perdre du temps à la cause.
02:34 Et moi je souhaite aux élections européennes tendre la main, non pas seulement aux électeurs
02:38 du RN, mais aussi aux électeurs d'Éric Zemmour.
02:41 Soyons concrets, Marion Maréchal et Éric Zemmour se sont lancés contre le RN dans
02:48 une campagne où ils se sont donnés à 6%.
02:49 Ils ont mené au bout leur démarche de candidature.
02:52 Donc je peux leur dire "rejoignez-nous", mais ils ne viendront pas avec nous.
02:55 - Elle vous propose de venir elle aussi ?
02:58 - Non mais on ne peut pas partir et faire le choix de nous dire "venez", ça ne marche
03:01 pas comme ça.
03:02 - Ça veut dire quoi "rejoignez-nous" ?
03:04 - C'est toujours le même discours, c'est-à-dire qu'en fait on ne veut pas travailler avec
03:10 des partis complémentaires, on veut absorber tous les partis en faisant fi du fait que
03:14 chez les Républicains, comme à Reconquête, il y a des gens qui n'ont jamais voté RN,
03:18 qui ne souhaitent pas nécessairement en faire parce qu'il y a aussi des singularités justement
03:20 dans les propositions et dans l'offre.
03:22 Et je le déplore parce que moi je veux que nos idées gagnent et j'ai l'impression que
03:25 les leçons ne sont jamais tirées.
03:27 Je rappelle que le RN en 2014 est arrivé premier, ça n'a pas empêché Emmanuel Macron
03:31 d'être élu.
03:32 Il est arrivé premier en 2019, ça n'a pas empêché Emmanuel Macron d'être réélu.
03:34 Donc ne nous trompons pas d'élection.
03:36 L'enjeu à ces Européennes, ce n'est pas de faire 25 à la place de 24 ou d'arriver
03:40 premier, c'est d'envoyer un maximum de députés au Parlement européen.
03:42 - Un mot de Louis, parce que les auditeurs ne sont pas assez présents.
03:44 Je vous coupe la parole.
03:45 - Vous vous en fichez complètement de ce que je raconte.
03:46 - Mais non je ne m'en fiche pas, mais je sais que d'abord vous êtes très brillante.
03:49 - J'ai essayé de parler très vite en plus.
03:51 - Mais oui mais il faut dire moins de mots.
03:53 Il faut parler plus lentement et dire moins de mots.
03:56 Parce que Louis, mais vous devez partir en plus, il est 11h40.
03:58 - Je ne serai jamais animatrice radio à un moment.
04:00 - Si mais 11h40 et une.
04:02 - Non mais je sais en fait, je vous coupe parce que...
04:04 - Mais vous parlez plus que moi.
04:05 Je n'arrive pas à en placer une depuis le début.
04:07 - Non ne dites pas ça.
04:08 11h41.
04:09 - L'auteur de la politique, Pascal.
04:10 - Oui, pas le cas là.
04:11 - Allez, Louis, une question pour Marion Maréchal ou un commentaire ?
04:15 - C'est plus un commentaire parce qu'elle a un petit peu répondu à ma question.
04:19 D'abord, moi je suis un soutien de la première heure de Marion Maréchal, du temps du RN.
04:25 J'ai toujours voté d'ailleurs RN, j'ai voté Reconquête, enfin Éric Zemmour au premier
04:30 tour de la présidentielle et Marine Le Pen au second tour.
04:35 Et je voudrais vous dire, Marion Maréchal, moi qui vous apprécie énormément, qui apprécie
04:40 surtout vos idées d'ailleurs, je pense que quand il y a des petites...
04:45 Je ne vous accuse de rien, attention, pas personnellement, mais nous électeurs, on
04:49 voit souvent des petites phrases, on voit des petits conflits qui donnent vraiment l'image
04:55 de conflits de chapelle.
04:56 Vous voyez ce que je veux dire ?
04:57 C'est-à-dire des conflits qui ont plus à faire entre des conflits d'appareils plutôt
05:02 que des conflits d'idées.
05:03 Parce que nous, si on vote Reconquête, si on vote RN, peut-être certains, François
05:06 Xavier Bellamy, pourquoi pas, c'est pour les mêmes raisons.
05:09 En tout cas des raisons très proches.
05:10 Je sais qu'il y a des petites différences, mais par rapport au reste de l'ordre politique,
05:15 dirons-nous, c'est du papier à cigarette.
05:17 Vous voyez ce que je veux dire ? C'est extrêmement fin, extrêmement ténu.
05:20 Voilà, donc ce que je veux vous dire, à vous et évidemment à tous les autres responsables
05:23 politiques, c'est d'essayer d'avoir de la concorde et de l'amitié.
05:27 Je sais que ce n'est pas facile, on ne sait pas tout ce qui se passe derrière, mais renvoyer
05:31 une image d'amitié, c'est très important parce que nous, entre électeurs, on s'apprécie,
05:35 on n'a pas envie d'avoir des séparations entre nous.
05:39 Moi, j'entends cette aspiration et je pense, pour le coup, à titre personnel, avoir toujours
05:44 fait attention à ne pas rentrer dans des guéguerres d'appareils ou des attaques ad hominem.
05:47 Je suis toujours sur la ligne politique.
05:49 Donc ça, c'est quand même important de le rappeler.
05:51 - Non, je pense que de ce point de vue-là, on a quand même été assez exemplaires.
05:54 Je rappelle qu'au deuxième tour de l'élection présidentielle, face à Emmanuel Macron,
05:57 il n'y a pas eu de doute.
05:58 On a appelé à voter Marine Le Pen.
06:00 Donc les choses sont claires pour moi.
06:02 Il n'y a pas d'ennemis à droite.
06:03 Il n'y a que des ennemis à gauche.
06:05 À droite, il y a des concurrents éventuels et cette concurrence n'empêche pas, à un
06:09 moment donné, de s'entendre.
06:10 - Oui, mais c'est la jurisprudence élection PACAR.
06:11 C'est ce que vous disiez tout à l'heure.
06:12 - C'est ce que je dis.
06:13 - Si vous ne faites pas l'union, vous serez toujours en difficulté.