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Chroniqueur : Jean-Marc Sène 




Le capitaine des Bleus Antoine Dupont, victime d'une fracture maxillo-zygomatique jeudi soir lors du match contre la Namibie (96-0), a été opéré vendredi soir à Toulouse. Le Dr Sène nous explique les conséquences de cette blessure.

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Transcription
00:00 Toucher n'est pas couler, on va passer aux vraies valeurs, celles du sport.
00:02 Toucher n'est pas couler, c'est le tweet de notre capitaine, le capitaine du 15 de France,
00:05 Antoine Dupont, victime d'une fracture maxilosigomatique.
00:09 On a tous appris ça depuis ce week-end.
00:11 Il s'est donc fait opérer, Dr Sen, deux plaques lui ont été posées.
00:14 On va faire le post-opératoire avec vous ce matin, si vous voulez bien.
00:17 Est-ce qu'il est vraiment raisonnable, voire est-ce qu'il est prudent,
00:20 d'envisager le devoir Dupont, rejoué avant la fin de la Coupe du Monde ?
00:23 Je dirais surtout que c'est risqué, évidemment.
00:25 Parce que s'il a été opéré, c'est pour stabiliser un foyer de fracture.
00:30 Ça a été fracturé et on sait qu'il va falloir que l'os se consolide, évidemment.
00:34 Et l'os ne peut pas se consolider avant 6 à 12 semaines.
00:39 C'est comme ça, c'est la nature, c'est la physiologie qu'il exige.
00:42 Alors, si justement on essaye de faire un petit calcul,
00:46 il a été traumatisé, il a eu son traumatisme jeudi dernier, c'était le 21 septembre.
00:51 Il a été opéré le lendemain.
00:53 On sait que si le quart de finale est le 14 octobre, la finale le 28 octobre,
01:00 mais si on prend 6 semaines la consolidation,
01:03 6 semaines c'est-à-dire la version courte de la consolidation,
01:05 et bien c'est le 2 novembre.
01:07 Donc, en tout cas, s'il joue avant, il est peu probable que l'os soit consolidé.
01:14 Il y aura donc un risque obligatoire.
01:16 Alors, quels sont les risques ?
01:18 C'est évidemment qu'il se reprenne un choc sur la pommette.
01:20 Evidemment, ça peut aggraver la fracture.
01:23 Il faut savoir que cet os malaire, en fait, forme également le bas de l'œil,
01:28 ce qu'on appelle le plancher de l'orbite de l'œil.
01:30 Ça veut dire que si on aggrave cette fracture,
01:32 ça peut être un risque pour l'œil, ce qui est quelque chose qui est relativement important.
01:36 Et puis souvent, quand on a ces opérations, quand on a cette fracture,
01:40 on demande aux gens de ne pas faire d'efforts en glotte fermée,
01:43 c'est-à-dire d'efforts en retenant sa respiration.
01:45 Et ça, on le fait souvent, évidemment, au rugby.
01:48 C'est un élément pour protéger l'œil également.
01:51 Et puis le deuxième risque, c'est la baisse de performance.
01:54 Baisse de performance parce qu'évidemment, il y a la préhension, même inconsciente.
01:58 Il y a la préhension, on sait qu'on a une fragilité à ce niveau-là.
02:01 On modifie sa motricité.
02:03 Et puis souvent, quand on a eu ce type de traumatisme,
02:06 eh bien, on a eu une petite commotion cérébrale associée.
02:10 On peut avoir un impact.
02:12 Et ça, le cerveau, eh bien, il fonctionne moins bien.
02:14 On a une moins bonne performance.
02:16 - Et quand on voit le match entre l'Irlande et l'Afrique du Sud,
02:19 notamment avant-hier, c'est ce que vous mettez dessus,
02:22 mais qui va prendre la décision de le remettre sur le terrain ?
02:24 - Alors, ça va être lui au final, mais effectivement...
02:27 - Ah, c'est lui qui décide ?
02:28 - Alors, ça sera lui.
02:29 Il sera conseillé, évidemment, par les spécialistes, par le staff médical.
02:33 Mais effectivement, l'idée, c'est bien sûr de peser le risque,
02:38 le bénéfice et le risque de tout cela.
02:41 Bien sûr, avoir le meilleur équilibre possible.
02:44 Mais quelquefois, on est obligé de répondre à une règle,
02:48 la règle des 5 C.
02:50 - C'est quoi ?
02:51 - C'est con, mais c'est comme ça.
02:53 - Mais non, attends, après, Romain Tamac, Antoine Dupont, non, ça va pas.
02:57 Il peut pas porter un masque, vous savez ?
02:59 - Ça protège peu.
03:00 Et puis, en plus, ça peut pas être un masque solide, malheureusement.

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