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Aurore Bergé, la ministre des Solidarités et des Familles était l'invitée du "8h30 franceinfo", vendredi 22 septembre.

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Transcription
00:00 deux livres enquêtes ont révélé les pratiques, les maltraitances de certaines crèches privées.
00:04 Qu'est-ce qui va changer désormais ? Il y a notamment une loi qui prévoit des contrôles.
00:09 Alors c'est ce qu'on a voté. Moi j'étais en commission des affaires sociales à l'Assemblée il y a deux nuits,
00:13 puisque c'était dans la nuit qu'on a voté cette disposition qui est très importante.
00:16 En fait c'est un peu aberrant, mais jusque-là l'État n'avait pas le droit de faire des contrôles directement au siège de ces grands groupes.
00:23 Là on va pouvoir le faire si la loi est définitivement adoptée.
00:25 Ça veut dire concrètement qu'on va pouvoir envoyer le service de l'État, vérifier les livres de compte,
00:30 faire toute la transparence nécessaire pour vérifier qu'au regard du nombre d'enfants, de bébés qui sont accueillis,
00:35 il y a bien les commandes qui vont en face.
00:36 Vérifier aussi qu'il n'y a pas un risque de trop de turnover parmi le personnel.
00:40 Mais le vrai sujet qu'on a, si on est là aussi très lucide, c'est une pénurie de professionnels.
00:45 Pénurie de professionnels parce que pendant des années, ces professionnels n'ont pas été assez revalorisés,
00:49 ils n'ont pas été assez reconnus. Et là on agit très concrètement.
00:53 A partir du 1er janvier, on met 200 millions d'euros sur la table chaque année pour revaloriser ces professionnels.
00:58 Mais c'est sous condition cette revalorisation, c'est ça ?
01:00 Moi ce que je dis, c'est que ce serait exactement sous condition.
01:03 C'est-à-dire qu'il n'y a pas un euro de ces revalorisations qui ira à une entreprise
01:07 si elle n'a pas une convention collective qui est forte en termes de protection sociale des salariés.
01:12 Ça veut dire formation professionnelle, mobilité professionnelle, reprise de l'ancienneté,
01:17 évidemment conditions de travail et rémunération.
01:20 Et là ça veut dire que l'État et l'argent public vont être très directement fléchés, aiguillés,
01:25 pour mieux revaloriser ces professionnels.
01:27 Aujourd'hui une auxiliaire de crèche est rémunérée au niveau du SMIC, donc à peine 1400 euros net par mois.
01:31 Est-ce que ça pourrait changer grâce à ces 200 millions ?
01:33 Ce serait à peu près l'équivalent de 1800 euros de plus par an, donc l'équivalent d'un peu plus d'un 13ème mois.
01:38 Donc oui, quand vous êtes à ce niveau de rémunération, ça change la vie.
01:41 Mais je pense qu'il faut aller plus loin, il faut réfléchir à nouvelles organisations du temps de travail.
01:45 La semaine de 4 jours par exemple, sur ce type de métier, aurait évidemment du sens,
01:49 parce que vous êtes sur des métiers où vous ne pouvez pas télétravailler.
01:51 Donc les seules vraies modalités nouvelles d'organisation du temps de travail, ça pourrait être ça.
01:55 Il faut essayer d'être innovant, parce qu'on a besoin d'attirer des professionnels.
01:59 Et les attirer, c'est faire en sorte qu'elles soient dans les meilleures conditions de travail possibles,
02:02 parce qu'à la fin, elles s'occupent de ce dont on a le plus précieux, elles s'occupent de nos enfants.
02:06 Vous avez d'ailleurs vous-même des enfants, sans trahir évidemment un secret.
02:10 Est-ce que la maman que vous êtes juge que la ministre que vous êtes en fait assez sur ces questions ?
02:15 Elle juge sans doute qu'il faudrait en faire encore plus.
02:18 Ce que je vois, c'est surtout qu'on est en train de faire.
02:20 Et c'est ça qui compte.
02:21 C'est qu'à la fin, vous savez, quand vous avez un enfant en crèche,
02:24 vous y allez deux fois par jour, vous le déposez le matin, vous allez le récupérer le soir,
02:27 vous échangez avec les professionnels.
02:29 Et c'est votre cas aujourd'hui, votre enfant est à la crèche.
02:30 Oui, ma fille, elle est en crèche, et donc vous échangez très directement avec les professionnels.
02:34 Moi d'ailleurs, je veux qu'on ait plus de rôle pour les parents à la crèche.
02:37 Quand vous avez un enfant qui est à l'école, vous avez des parents qui sont des parents d'élèves,
02:42 qui sont des parents référents.
02:43 Je veux que ce soit la même chose pour les crèches.
02:44 Je veux que les parents, ils aient leur mot à dire.
02:46 Pas pour fliquer les professionnels, mais pour qu'il y ait un dialogue fructueux,
02:50 utile avec ces professionnels qui sont souvent des femmes, très souvent des femmes, très engagés.
02:55 Mais encore une fois, pendant des années, il n'y avait pas de culture du contrôle.
02:59 Cette culture maintenant, elle existe et elle va être renforcée avec la loi qui change.
03:03 Il n'y avait pas une vraie reconnaissance du travail qui était fait par les professionnels.
03:07 On se disait qu'après tout ce qui se passait en crèche,
03:09 ce n'était pas bien important la construction d'un enfant.
03:11 Aujourd'hui, on sait que c'est déterminant ce qui se passe dans les premiers,
03:14 mille premiers jours de la vie de l'enfant.
03:16 Donc, c'est toute la société qui doit changer par rapport à ça.

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