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Transcription
00:00 C'est Eliane Broukine pour Mediapart.
00:02 Hier, la journaliste Ariane Lavrieux a été placée en garde à vue
00:05 et son domicile perquisitionné.
00:07 Elle a passé la nuit en cellule.
00:08 Est-ce que c'est normal qu'une journaliste passe une nuit en cellule dans une démocratie ?
00:12 Pardon, encore une fois pour votre question.
00:14 Vous allez dire que je vous en veux.
00:15 Ce n'est pas du tout le cas.
00:16 Mais là, on n'est pas dans un sujet qui a été abordé dans un cadre de renseignement mental.
00:19 On est sur un sujet lié à la liberté de la presse et à la vitalité d'une démocratie.
00:22 C'est important.
00:23 Je supporte la parole du gouvernement.
00:25 C'est-à-dire que je porte la parole du gouvernement.
00:27 Je dois dire les choses. Je dis les choses avec la certitude que c'est la parole gouvernementale
00:31 et qu'on a les éléments nécessaires pour cela.
00:33 Ce n'est pas le lieu, excusez-moi, pour vous répondre sur cette question.
00:35 Je ne veux pas éluder, si vous m'invitez.
00:37 Je veux bien vous répondre dans un autre contexte spécialiste.
00:39 C'est compliqué de se positionner sur le fait qu'une journaliste ait passé une nuit en garde à vue
00:42 pour avoir simplement fait son travail.
00:44 Ce n'est pas parce que vous êtes journaliste et parce que je suis élu de la République.
00:46 Je préfère m'exprimer sur des sujets en toute connaissance de cause du sujet,
00:50 de la totalité des éléments, ce que ni vous ni moi n'avons à l'heure à laquelle je vous parle.
00:53 C'est pour ça que je préfère...
00:54 Je vous demande votre sentiment en tant que ministre.
00:57 Ce n'est pas la première fois, ce n'est pas la première journaliste qui passe une nuit en cellule.
01:01 Ce n'est aussi pas la première à avoir été interpellée ou perquisitionnée.
01:04 Geoffrey Livelzy, Mathias Destal de Disclose pour des révélations sur des ventes d'armes françaises.
01:08 Ariane Chemin, une équipe de Quotidien, mais aussi les locaux de Mediapart.
01:12 Est-ce qu'on n'est pas dans un contexte quand même d'intimidation des journalistes ?
01:16 Les locaux de Mediapart, c'était pour un problème fiscal, me semble-t-il.
01:18 Non, c'était pour un problème lié à l'affaire Benalla.
01:20 Ça n'avait rien à voir avec un problème fiscal.
01:22 D'ailleurs, l'État a été condamné pour cette perquisition.
01:26 Il y a beaucoup de lieux de débat auxquels je me prête bien volontiers.
01:30 Je crois que je fais des émissions politiques à peu près, même plusieurs émissions politiques par semaine.
01:34 Donc j'accepterai volontiers l'invitation de Mediapart.
01:36 Je vous dis juste qu'ici, c'est un lieu institutionnel.
01:38 D'accord.
01:39 Et je fais la part des gens qui me traînent.
01:40 Mais c'est quand même étonnant que cette question soit aussi gênante.
01:42 En fait, c'est la nature de votre question qui n'est pas adaptée au contexte.
01:46 Mais je vous répondrai bien volontiers, je n'élude pas les choses.
01:49 Comment alors ?
01:50 C'est ici l'endroit du compte rendu. Invitez-moi.
01:52 On vous invite. On ne va pas refaire le débat.
01:54 Mais c'est quand même très difficile d'avoir la parole du gouvernement sur ces sujets-là.
01:58 Je vous dis, invitez-moi. Je ne refuse pas de vous parler.
02:01 Au contraire, je viendrai avec plaisir.
02:03 Très bien. On fera donc.
02:04 On trouve un rendez-vous, on trouve une invitation, je viendrai en discuter avec vous.
02:06 Pas de souci.
02:07 Je verrai que j'ai plein de choses à dire sur les libertés de la presse dans notre pays.
02:09 Et sur le pays des droits de l'homme d'ailleurs, qui reste d'ailleurs la France.
02:11 Merci.
02:12 Merci.
02:13 Mediapart.
02:15 [SILENCE]

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