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00:00:00 On va retourner sur les Champs-Elysées, sous l'Arc de Triomphe.
00:00:04 Les images nous parviennent en direct avec François Hollande,
00:00:07 l'ancien président, qui se dirige sous l'Arc de Triomphe.
00:00:10 Ils attendent avec Emmanuel Macron, qui n'est pas encore arrivé,
00:00:14 le roi et la reine,
00:00:17 qui sont arrivés en France pour une visite d'état de 3 jours.
00:00:21 Après leur arrivée à Orly, ils se sont engouffrés,
00:00:25 on l'a vu avec Bruno Daru dans une Bentley Royal,
00:00:28 voiture britannique, et sont en route sous l'Arc de Triomphe,
00:00:32 où se tiendra une cérémonie avec Emmanuel Macron
00:00:35 et avec Brigitte Macron.
00:00:37 Ils doivent y raviver la flamme du soldat inconnu.
00:00:40 Et puis, ils descendront ensuite les Champs-Elysées
00:00:43 pour une rencontre en tête-à-tête à l'Elysée.
00:00:46 On va retrouver Philippe Teur, le plus britannique de nos journalistes,
00:00:49 ici à France 24.
00:00:50 Philippe, on attend l'arrivée du couple royal.
00:00:56 - Oui, qui doit arriver sous peu.
00:00:59 Et c'est Emmanuel Macron et Brigitte Macron
00:01:02 qui doivent arriver à 14h30 heure locale,
00:01:05 donc c'est à peu près dans 3 ou 4 minutes.
00:01:07 Et à 14h35, c'est l'arrivée du roi Charles et la reine Camilla.
00:01:11 Tout cela est réglé comme du papier à musique.
00:01:15 La cérémonie commencera à 14h45
00:01:18 et se terminera à 15h35 précisément,
00:01:22 pour donner le temps au roi et à la reine
00:01:26 et au couple présidentiel de descendre les Champs-Elysées,
00:01:29 l'avenue des Champs-Elysées en voiture
00:01:31 jusqu'à l'Elysée pour cette tête-à-tête dont vous avez parlé,
00:01:34 pour discuter des grands sujets d'actualité du moment,
00:01:38 à savoir la guerre en Ukraine, le réchauffement climatique
00:01:40 et probablement les questions migratoires
00:01:44 qui ont affecté beaucoup les relations
00:01:47 entre la France et la Grande-Bretagne.
00:01:49 - Ca vous inspire quoi, ce fast, vous, Philippe Teur,
00:01:54 cette journée d'hommage de la République française à votre roi,
00:01:59 est-ce qu'il le mérite ?
00:02:01 - Oui, je pense qu'il le mérite.
00:02:05 C'est un tout nouveau roi.
00:02:07 La France, d'ailleurs, aurait dû être
00:02:10 son premier voyage officiel d'Etat.
00:02:13 Malheureusement, à cause des manifestations en France
00:02:16 au mois de mai contre la réforme des retraites,
00:02:20 la visite a été reportée,
00:02:21 et donc le premier visite d'Etat a été en Allemagne.
00:02:24 Mais ça, on dit long sur les relations
00:02:27 entre la Grande-Bretagne post-Brexit et le reste de l'Europe,
00:02:31 avec cette visite d'abord en Allemagne et puis en France,
00:02:34 les deux moteurs de l'Union européenne.
00:02:36 Donc c'est très symbolique.
00:02:38 C'est très symbolique, non pas seulement pour les Britanniques
00:02:42 de voir leur roi qui vient en France,
00:02:45 le pays qui est très visité par la population britannique,
00:02:49 mais aussi pour les Français qui voient le roi Charles venir ici.
00:02:54 C'est comme une branche d'olive, si vous voulez, pour dire...
00:02:58 Bon, je sais que les relations entre la France et la Grande-Bretagne
00:03:01 ont été difficiles ces dernières années,
00:03:04 mais nous sommes toujours voisins, nous sommes toujours européens,
00:03:07 nous sommes toujours tous les deux membres permanents
00:03:09 du Conseil de sécurité des Nations unies,
00:03:12 et nous sommes tous les deux des puissances nucléaires.
00:03:14 Donc notre relation doit durer.
00:03:18 Donc rien de mieux que d'envoyer le roi.
00:03:19 D'ailleurs, c'est le gouvernement britannique
00:03:21 qui a décidé d'envoyer le roi,
00:03:23 c'est pas le roi lui-même qui décide,
00:03:25 pour consolider et renforcer cette relation
00:03:28 entre la France et la Grande-Bretagne.
00:03:30 -Il le mérite, Philippe, parce qu'il vous a aussi convaincu
00:03:33 lors de ses premiers mois sur le trône ?
00:03:37 -Vous savez, c'est pas une mince affaire pour lui,
00:03:42 parce qu'il a attendu 73 ans, c'est quand même extrêmement longtemps.
00:03:46 C'est le plus longtemps dans l'histoire de la Grande-Bretagne
00:03:48 que nous avons un roi en attente.
00:03:51 Donc il a une très bonne formation
00:03:55 pour le rôle qui est maintenant le sien.
00:03:57 Et beaucoup de questions ont été posées
00:03:58 sur ses prises de position,
00:04:00 est-ce qu'il allait continuer à défendre
00:04:02 telle ou telle cause une fois roi,
00:04:05 mais il a à coeur la pérennisation de la famille royale.
00:04:08 Et ce qui est important à savoir,
00:04:10 c'est que s'il commence à prendre des positions
00:04:14 sur des sujets qui lui sont chers,
00:04:16 il risque de diviser l'opinion publique britannique
00:04:18 et là, il mettra en péril l'avenir de la royauté.
00:04:21 Donc jusqu'à aujourd'hui,
00:04:22 ça fait un an presque jour pour jour qu'il est roi,
00:04:26 il a vraiment fait un grand effort, une somme faute,
00:04:28 je pense que ça va être un bon roi.
00:04:31 Il a quand même une formation hors pair.
00:04:33 Donc jusqu'à aujourd'hui,
00:04:36 l'opinion publique britannique est plutôt assez indulgente avec lui,
00:04:39 il ment dans les sondages,
00:04:40 donc c'est plutôt bon signe pour l'avenir.
00:04:42 -Voilà. So far, so good. Tout va bien.
00:04:45 Pas de faux pas pour l'instant.
00:04:46 Merci beaucoup, Philippe Teur.
00:04:48 Je crois que la chaîne anglophone de France 24 vous attend.
00:04:52 Notre autre envoyé spécial,
00:04:54 Sylvain Rousseau, sur les Champs-Elysées, nous a rejoints.
00:04:58 Sylvain, vous êtes en direct.
00:05:00 Donc l'Emmanuel Macron est attendu
00:05:02 avant l'arrivée du roi Charles III et de son épouse.
00:05:06 -Oui, effectivement, Emmanuel Macron,
00:05:10 qui va attendre le roi Charles III sous l'Arc de Triomphe
00:05:13 au pied de la tombe du soldat inconnu.
00:05:15 Le roi Charles III qui est en route depuis l'aéroport d'Orly
00:05:18 à bord d'une Bentley.
00:05:20 Et puis il va se faire déposer ici, au pied de l'Arc de Triomphe.
00:05:24 Les deux hommes vont ensuite raviver la flamme
00:05:27 de cette tombe du soldat inconnu.
00:05:29 Ils vont déposer une gerbe.
00:05:31 Les hymnes français et britanniques seront joués.
00:05:33 Il y aura un passage en revue des troupes.
00:05:36 Et puis, ensuite, la venue la plus belle, la venue du monde,
00:05:39 sera survolée par les avions de la patrouille de France
00:05:42 ainsi que de leurs homologues britanniques, la Red Arrow.
00:05:45 Ensuite, il y aura un entretien en tête à tête
00:05:48 entre le roi Charles III et Emmanuel Macron à l'Elysée.
00:05:50 C'est prévu à 16h.
00:05:53 Un entretien où il sera question de climat, de biodiversité,
00:05:56 mais également d'intelligence artificielle
00:05:58 pour préparer un important sommet sur le sujet
00:06:00 qui se tiendra dans quelques semaines à Londres.
00:06:03 Et puis, ensuite, ça sera le clou du spectacle,
00:06:06 si l'on peut dire, ce dîner fastueux au château de Versailles,
00:06:10 ce moment où le roi Charles III marchera sur les pas de sa mère,
00:06:14 qui avait été reçue plusieurs fois à Versailles.
00:06:17 La 1re fois, c'était en 1957,
00:06:21 invitée par le président de l'époque, René Cotti.
00:06:24 -L'acte de triomphe, on le voit,
00:06:25 qui est entouré de plusieurs unités militaires.
00:06:28 Sylvain, ça reste une cérémonie très militaire.
00:06:31 -Oui, en tout cas, en ce qui concerne la partie
00:06:36 autour de l'acte de triomphe, bien sûr,
00:06:37 puisque les troupes seront passées en revue,
00:06:39 il s'agit de raviver la tombe du soldat inconnu.
00:06:42 C'est un soldat dont on ignore le nom,
00:06:45 qui est mort lors de la Première Guerre mondiale.
00:06:46 Et c'est aussi quelque chose de très symbolique
00:06:49 pour le roi Charles III et pour Emmanuel Macron,
00:06:53 puisqu'on le dit depuis tout à l'heure,
00:06:56 les liens ont été très distendus,
00:06:57 même s'il commence à se renouer
00:06:59 entre la France et la Grande-Bretagne,
00:07:00 notamment depuis le Brexit.
00:07:02 Mais il y a également d'autres choses,
00:07:03 notamment le mois de mars dernier,
00:07:05 lorsqu'au dernier moment, compte tenu du climat social
00:07:08 qui régnait dans le pays suite à la réforme des retraites,
00:07:09 il avait fallu repousser en dernière minute
00:07:11 ce qui devait être la première visite de Charles,
00:07:15 pas encore couronné, d'ailleurs, à l'époque.
00:07:17 Ça devait être sa première visite à l'étranger.
00:07:19 Il avait choisi la France.
00:07:20 Ça avait été un petit peu une humiliation pour la France.
00:07:23 En tout cas, c'est comme ça que la presse
00:07:25 et l'opinion publique en Grande-Bretagne l'avaient perçue.
00:07:27 C'est l'occasion aussi de rappeler sur cette tombe
00:07:31 du soldat inconnu que lorsque ça compte,
00:07:34 dans les heures les plus sombres,
00:07:35 la France et l'Angleterre sont des alliés indéfectibles.
00:07:39 -Et on vient de voir plusieurs voitures
00:07:43 qui remontent les Champs-Elysées en direction de l'Arc de Triomphe.
00:07:47 On imagine que c'est Emmanuel Macron.
00:07:49 Les Champs-Elysées interdites à la circulation.
00:07:51 On a également... Voilà.
00:07:54 Plusieurs voitures qui remontent Emmanuel Macron
00:07:55 qui devrait arriver d'une minute à l'autre.
00:07:57 On a également aperçu Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti,
00:08:00 ministre de la Justice,
00:08:02 et le Premier ministre de l'Intérieur, bien sûr.
00:08:04 On accueille en plateau l'un de nos invités,
00:08:08 Frédéric Donatel.
00:08:09 Bonjour à vous.
00:08:10 Vous êtes journaliste et spécialiste des monarchies.
00:08:13 On va suivre cette édition spéciale ensemble également
00:08:15 avec Bruno Darroux qui nous a rejoints,
00:08:18 Emmanuel Macron devrait arriver d'une minute à l'autre
00:08:20 sous l'Arc de Triomphe pour présider cette cérémonie.
00:08:24 On veut célébrer l'amitié franco-britannique,
00:08:28 l'entente cordiale, la concorde franco-britannique,
00:08:31 comme on dit également.
00:08:32 Les 120 ans, vous le rappeliez tout à l'heure,
00:08:34 Bruno, seront célébrés en avril prochain.
00:08:37 C'est vrai qu'on insiste beaucoup dans les communiqués
00:08:39 sur l'entente retrouvée entre Paris et Londres.
00:08:44 Qui veut commencer ?
00:08:46 Allez-y, Frédéric Donatel.
00:08:47 -Allez-y. -Oui, effectivement.
00:08:49 C'est un voyage très diplomatique
00:08:52 qui va permettre de réaffirmer nos liens
00:08:55 avec la Grande-Bretagne, qui ont été quand même
00:08:56 quelque peu distendus depuis le Brexit.
00:08:59 La France ne s'y attendait pas en 2016.
00:09:02 Il n'a pas très bien apprécié non plus.
00:09:06 Nous avons eu des relations un peu compliquées également
00:09:07 avec Boris Johnson.
00:09:09 Emmanuel Macron ne s'entendait pas vraiment avec lui
00:09:13 sur divers sujets.
00:09:14 Le 1er, Européens, le 2d, les migrants.
00:09:17 Et depuis...
00:09:19 -Avec Liszt aussi. Ca avait été très compliqué.
00:09:22 Elle avait même dit "Est-ce qu'Emmanuel Macron est allié aux États-Unis ?"
00:09:25 -Je me suis demandé si la France était un ami ou pas.
00:09:28 -Certes. -Ca allait loin, quand même.
00:09:30 -Ca a été loin.
00:09:31 Premier ministre qui a été quand même très bref,
00:09:34 très éphémère, mais qui a eu la joie de goûter
00:09:36 à assister au funérail de la reine
00:09:40 et d'être mis de côté.
00:09:43 Mais au-delà de ça, l'arrivée de Richie Sounak,
00:09:46 qui est quand même un conservateur
00:09:48 assez pro-européen dans l'âme,
00:09:50 a permis de renouer ses liens qui s'étaient un petit peu perdus.
00:09:53 Il s'entend très bien avec Emmanuel Macron,
00:09:55 mais au-delà du Premier ministre,
00:09:57 c'est carrément Charles III.
00:09:58 C'est une love story entre lui et Emmanuel Macron.
00:10:00 Ils se connaissent depuis 2019,
00:10:02 date à laquelle ils se sont rencontrés pour la 1re fois.
00:10:04 Et le courant est passé immédiatement.
00:10:06 Ils ont exactement les mêmes points de vue que ce fut sur l'Europe.
00:10:09 Emmanuel Macron ne cache pas qu'il souhaiterait bien
00:10:12 que la Grande-Bretagne revienne dans l'Union européenne,
00:10:14 ce qui est quasiment impossible, je pense, en tout cas,
00:10:17 pas à l'heure actuelle.
00:10:19 Peut-être que Charles aussi le voudrait,
00:10:21 mais ça, nul ne le saura.
00:10:22 Vous savez, la parole royale est d'or et de silence.
00:10:28 Et également, un autre sujet qui les rapproche,
00:10:30 ce sont les enjeux climatiques, le grand dada de Charles III.
00:10:33 -On aura l'occasion d'en reparler,
00:10:34 mais serait-ce cette entente cordiale, Bruno,
00:10:37 elle sert de contrepoids à la lourdeur, parfois,
00:10:39 des relations politiques entre Paris et Londres ?
00:10:42 -Oui, cette entente cordiale, d'abord, elle est un peu historique.
00:10:45 Après avoir été les meilleurs ennemis,
00:10:47 on est devenus des alliés par intérêt.
00:10:49 Et puis les événements ont fait qu'on est devenus un peu des alliés
00:10:52 par valeur partagée,
00:10:54 même s'il y a, comme je le disais, c'est aussi un vieux couple,
00:10:57 le couple franco-britannique.
00:10:59 Donc il y a des disputes qui éclatent régulièrement.
00:11:01 Enfin, sans remettre en cause le fondement,
00:11:04 et notamment pour les Britanniques,
00:11:06 la France est le pays le plus proche.
00:11:09 Ça compte plus pour eux que pour nous,
00:11:11 parce que nous, nous avons d'autres pays autour de nous.
00:11:13 Donc oui, cette entente cordiale, elle compte.
00:11:16 Mais enfin, il faut dire aussi que cette visite
00:11:19 de la famille, enfin, du couple royal
00:11:23 répond aussi à un agenda politique qui est dicté quand même
00:11:26 par le 10 Downing Street.
00:11:28 On n'en voit pas Charles III comme ça en France,
00:11:30 même s'il souhaitait sans doute faire sa première visite en France,
00:11:33 parce qu'il a des liens très particuliers avec la France,
00:11:35 qu'effectivement, il s'entend bien avec Emmanuel Macron.
00:11:37 - Il est en mission commandée ?
00:11:38 - Oui, de toute façon, le roi ou la reine
00:11:41 sont toujours un peu en mission commandée
00:11:43 pour faire ce qu'on appelle du "soft power",
00:11:45 du pouvoir d'influence diplomatique,
00:11:48 d'un point de vue symbolique, mais ça tombe jamais
00:11:50 à des moments totalement anodins.
00:11:53 Là, l'objectif, c'est de resserrer, de réparer les liens
00:11:56 entre la France et la Grande-Bretagne
00:11:58 après l'épisode du Brexit.
00:12:01 Il y a eu au mois de mars le sommet franco-britannique
00:12:04 entre Richie Sounak et Emmanuel Macron,
00:12:06 qui était le premier sommet depuis 2018 tout de même.
00:12:10 Et puis, il y aura, là, on va préparer...
00:12:12 Les deux hommes vont certes discuter climat, biodiversité,
00:12:15 intelligence artificielle, mais ils vont aussi préparer
00:12:18 les événements de l'an prochain, le 120e anniversaire
00:12:22 donc de l'entente cordiale de 1904,
00:12:24 et le 80e anniversaire aussi du débarquement en Normandie.
00:12:29 Les visites précédentes de la reine
00:12:32 n'étaient pas totalement anodines.
00:12:35 En 1992, c'était au moment du traité de Maastricht.
00:12:39 En 1972, c'était quand la Grande-Bretagne
00:12:42 venait de rejoindre la communauté européenne,
00:12:45 je crois qu'on disait à l'époque.
00:12:47 Voilà, à chaque fois, il y a des raisons.
00:12:50 C'est-à-dire que la monarchie est aussi au service
00:12:53 du pouvoir politique qui recommande un déplacement.
00:12:58 -Et Emmanuel Macron est parti de l'Elysée.
00:13:02 Voilà donc la délégation française
00:13:05 qui est en train de remonter les Champs-Elysées.
00:13:09 On est un peu en retard.
00:13:10 On prendra notre temps, puisque Emmanuel Macron et le roi
00:13:15 devront s'entretenir.
00:13:16 Et puis, ils resteront toute la journée ensemble,
00:13:18 puisqu'il y a ce fameux dîner à Versailles.
00:13:20 On aura l'occasion d'en parler.
00:13:23 Bruno, vous vouliez rajouter quelque chose ?
00:13:25 -Peut-être que Charles et Camilla ont pris un peu de retard
00:13:28 dans le trajet.
00:13:29 -Ils ne sont pas restés très longtemps à Orly.
00:13:31 -Entre Orly et les Champs-Elysées, 20 minutes,
00:13:34 c'était peut-être un peu court.
00:13:36 Même avec une bintelée.
00:13:38 Et même, on imagine, avec une voix dégagée.
00:13:41 -Peut-être parlons de ce report de la visite du roi Charles III
00:13:46 en mars dernier.
00:13:47 C'est un report à cause des troubles liés à la réforme des retraites
00:13:51 et du fameux 49-3.
00:13:53 Ca avait été reporté de la part de Paris et de la part de Londres.
00:13:57 Frédéric Donatel ?
00:13:58 -Il y a plusieurs versions qui diversent.
00:14:01 Il se trouve que la 1re version affirme que l'Elysée a elle-même
00:14:05 décidé à appeler...
00:14:06 Ou même Emmanuel Macron aurait quand même pris son téléphone,
00:14:08 aurait appelé Charles III pour lui dire
00:14:10 "Non, ce n'est pas possible, Votre Majesté.
00:14:12 Au vu des circonstances, restez à Londres.
00:14:13 On se verra plus tard."
00:14:15 -Il y en a une 2nde qui me paraît peut-être un peu plus probante.
00:14:18 Il faut imaginer quand même le roi Charles III
00:14:20 voyant une France un peu en flamme,
00:14:23 se demander s'il allait vraiment venir en France
00:14:26 visiter Bordeaux et manger à Versailles.
00:14:29 Bon, j'ose croire que les services de Buckingham Palace
00:14:32 ont rapidement pris une décision
00:14:33 et ont vite fait le point et le lien avec l'Elysée pour dire
00:14:37 "On reportera au vu des tensions sociales."
00:14:39 -Ca aurait été impossible.
00:14:40 -L'ambiance était un peu trop révolutionnaire pour...
00:14:43 -Et beaucoup plus apaisée aujourd'hui, Bruno.
00:14:45 -Oui, aujourd'hui, tout est apaisé.
00:14:48 Il a fallu quand même trouver une date.
00:14:51 Il faut rappeler quand même que c'est à cause de cette visite
00:14:54 du roi Charles et aussi à cause du déplacement
00:14:56 qu'Emmanuel Macron va faire à Marseille
00:14:58 pour rencontrer le pape, cette fois-ci,
00:15:00 que le président français ne s'est pas rendu
00:15:02 à l'Assemblée générale de l'ONU,
00:15:04 ce qui est extrêmement rare.
00:15:06 -C'est la 1re fois depuis qu'il est au pouvoir.
00:15:07 -Il faudrait vérifier, mais... -À part le Covid, peut-être.
00:15:10 -Depuis que lui est au pouvoir, oui, à part Covid, mis à part,
00:15:13 mais même qu'un président français ne se rende pas
00:15:16 à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU,
00:15:18 c'est rarissime, quoi.
00:15:19 Donc il a fallu aussi dégager dans l'agenda
00:15:22 une date qui convienne à tout le monde.
00:15:25 -Qui a le plus à gagner diplomatiquement
00:15:27 entre le roi et le président de la République ?
00:15:30 Un peu les deux ?
00:15:31 -Les deux, parce que c'est quand même
00:15:34 la question européenne qui est au centre de cette visite,
00:15:36 avant tout,
00:15:37 et tous les enjeux qui en découlent derrière.
00:15:39 C'est-à-dire que vous avez, on le disait tout à l'heure,
00:15:42 en introduction, il va y avoir des discussions sur le CEL,
00:15:45 au-delà de l'Europe, sur les enjeux climatiques,
00:15:48 qui sont quand même quelque chose d'excessivement important
00:15:50 pour Charles. Il en a fait véritablement
00:15:52 un des crédeaux de son règne.
00:15:54 -Emmanuel Macron vient d'arriver avec Brigitte Macron.
00:15:58 Excusez-moi, Frédéric de Natal, je vous redonne la parole
00:16:00 dans un instant.
00:16:01 Voilà, donc, l'avancée du couple présidentiel
00:16:04 sous l'arc de triomphe,
00:16:06 et donc l'arrivée de Charles III devrait être imminente.
00:16:10 Allez-y, je vous en prie.
00:16:11 -Et donc de l'intelligence artificielle,
00:16:12 et au-delà de ça, effectivement, c'est vraiment resserrer
00:16:16 ces liens qui se sont distendus.
00:16:18 Donc les deux ont gagné, en fait, quelque part.
00:16:21 Et puis c'est une belle leçon de diplomatie,
00:16:23 puis ça remet un petit peu les choses au centre.
00:16:25 La France se remet au niveau de l'échiquier international
00:16:27 qu'elle avait un petit peu déserté ces derniers temps,
00:16:29 au moins qu'on lui aurait reproché, quelque part,
00:16:32 de ne pas savoir gérer les choses.
00:16:34 Et en même temps, bon, il faut un petit peu d'apaisement en France.
00:16:38 Et je pense que comme la monarchie fait rêver
00:16:39 en ces temps difficiles d'inflation,
00:16:42 eh bien, voilà de quoi rêver avec l'arrivée du Charles.
00:16:45 -C'est une interprétation. Certains pourraient dire
00:16:46 qu'il y a peut-être un décalage aussi
00:16:48 entre le faste et l'inflation dont connaissent les Européens.
00:16:52 -Au risque de me faire plus royaliste que le roi,
00:16:55 on va tout de même pas recevoir un chef d'Etat,
00:16:57 parce que je rappelle quand même que le monarque britannique
00:16:59 est un chef d'Etat.
00:17:01 Il n'est pas là que pour les chrysanthèmes non plus.
00:17:04 On va pas le recevoir dans un boui-boui local.
00:17:05 Donc il y a un minimum de fastes.
00:17:08 Et puis Versailles, ce n'est pas à la demande d'Emmanuel Macron.
00:17:11 Ce n'est pas sa proposition.
00:17:12 C'est le roi qui a demandé à vouloir dîner
00:17:15 dans la galerie des Glaces,
00:17:17 parce qu'il entend rendre hommage aussi à sa mère,
00:17:19 qui y a été 3 fois de suite en 1948, en 1957,
00:17:24 comme le disait votre reportage avec René Cotti,
00:17:26 vous le savez, notre raïs à nous, comme disait OSS 117,
00:17:30 et le président Pompidou.
00:17:35 Visite qui avait fait crisper un petit peu, d'ailleurs,
00:17:37 parce qu'il avait manqué au niveau du protocole.
00:17:40 Mais il y a véritablement un hommage.
00:17:41 -On a la Bentley qui est en train de remonter,
00:17:43 qui n'est pas encore sur les Champs-Elysées.
00:17:44 Elle est arrivée, elle a tourné sur les Champs-Elysées,
00:17:46 la Bentley avec le fameux volant à droite,
00:17:50 mais en rouleau milieu,
00:17:52 qui remonte les Champs-Elysées.
00:17:55 Et donc le roi Charles III va rejoindre dans un instant
00:17:59 Emmanuel Macron et son épouse, Emmanuel Macron,
00:18:03 peut-être Bruno Daru, qui a voulu dégonfler toute polémique
00:18:07 sur cette visite à Versailles.
00:18:10 C'est le roi qui a choisi ce lieu en hommage à sa mère.
00:18:13 -Oui, et puis de toute façon, Emmanuel Macron assume totalement
00:18:17 d'utiliser, certes, ce très beau palais royal
00:18:21 comme un floron de la République quand elle veut honorer ses hôtes,
00:18:24 parce qu'encore une fois, il n'y a pas que les rois et les reines,
00:18:27 spécifiquement la famille royale britannique,
00:18:29 qui a reçu à Versailles.
00:18:31 Il y a eu des sommets.
00:18:32 Vladimir Poutine a été reçu à Versailles.
00:18:35 Donc voilà, Emmanuel Macron, il dit qu'il faut un peu
00:18:37 à la fois utiliser ce trésor national
00:18:40 et puis ne pas à chaque fois penser que,
00:18:43 quand on reçoit quelqu'un à Versailles,
00:18:44 c'est qu'à nouveau, on l'orgne du côté de la royauté.
00:18:48 -Ca reste un outil diplomatique.
00:18:50 -Ca, voilà, c'est devenu un outil diplomatique
00:18:52 pour le prestige de la France.
00:18:54 Bon, même si là, évidemment, c'est un peu plus compliqué,
00:18:56 puisque c'est un roi qui se rend dans cet ancien palais royal.
00:18:59 C'est plus compliqué que quand c'est un sommet
00:19:03 avec les start-up innovantes
00:19:06 ou quand c'est Vladimir Poutine qui est reçu.
00:19:09 Donc ça fait toujours un peu resurgir la polémique.
00:19:13 Mais franchement, la polémique n'a pas été énorme.
00:19:16 -Evidemment, l'opposition a resté plutôt timide.
00:19:18 -Un vrai faux débat,
00:19:19 mis à part quelques députés issus d'un certain mouvement
00:19:21 qui se sont plexités sur les réseaux sociaux.
00:19:23 -D'extrême-gauche, oui. -Pour ne pas la citer.
00:19:26 -La France insoumise. -La France insoumise, absolument.
00:19:29 Après, il ne faut pas non plus oublier
00:19:30 que la République occupe à l'heure actuelle
00:19:32 tous les palais de ses anciens monarques.
00:19:34 Le palais de l'Elysée appartenait à la marquise de Pompadour,
00:19:37 Matignon appartenait à la famille royale de France.
00:19:40 Donc, bon, quelque part, qu'elle utilise Versailles
00:19:43 pour être une fenêtre du savoir-faire français,
00:19:45 parce que c'est quand même un monument d'architecture,
00:19:49 de patrimoine qui est incroyable, Versailles.
00:19:51 C'est véritablement le flambeau.
00:19:53 Quand vous parlez à un touriste étranger
00:19:55 de ce qu'il va retenir de la France,
00:19:57 il va vous dire "la Tour Eiffel, Paris et...
00:19:59 Ah, Versailles !"
00:20:01 -Et le Moulin Rouge. -Et le Moulin Rouge,
00:20:02 de la baguette française.
00:20:04 Mais voilà. Donc...
00:20:05 -Et la belle-fée, on va peut-être écouter
00:20:07 les acclamations des touristes, des Parisiens.
00:20:09 Voilà, les touristes... -Oui, parce que c'est un défi.
00:20:16 -Le public est autorisé à assister à ces cérémonies.
00:20:20 -C'est un défi pour Charles III.
00:20:22 La reine Élisabeth était extrêmement populaire en France.
00:20:27 Lui est très connu, évidemment, depuis le temps,
00:20:29 puisqu'il est resté prince de Galle très longtemps.
00:20:32 Il a un lien très particulier avec la France.
00:20:33 Je crois qu'il s'est rendu plus d'une trentaine de fois...
00:20:35 -36e déplacement officiel. -Tout à fait.
00:20:37 Voilà. -Le 1er détenu en 1968.
00:20:39 -Voilà. Donc...
00:20:40 Il est très connu, mais enfin, il n'était pas très populaire
00:20:45 jusqu'à son accession au trône.
00:20:47 C'était un peu la même chose en Grande-Bretagne.
00:20:48 Visiblement, en Grande-Bretagne, les sondages
00:20:49 ont très favorablement évolué pour lui.
00:20:52 Voilà, ça va être un peu le test "What about France ?"
00:20:56 Que se passe-t-il avec la France ?
00:20:58 Eh bien, voilà, c'est la 1re rencontre de Charles III
00:21:00 en tant que roi avec la République française
00:21:02 et l'opinion publique française.
00:21:04 -Et voilà le roi qui foule les Champs-Elysées.
00:21:09 36e déplacement officiel de Charles III qui parle français couramment.
00:21:12 On va en parler dans notre édition,
00:21:15 qui a beaucoup voyagé dans l'Hexagone en tant que prince héritier.
00:21:18 Il représentait sa mère en 1970, je crois,
00:21:21 lors d'un mémorial après la mort de...
00:21:24 -La première dame de De Gaulle.
00:21:27 ...
00:21:29 Et Charles III, le couple royal et le couple présidentiel
00:21:34 qui se salue sur les Champs-Elysées.
00:21:37 Voilà, il y a des règles qui sont très précises.
00:21:42 Frédéric Donatel, le protocole qui autorise ou pas
00:21:47 de toucher le roi.
00:21:48 -Alors, normalement, on n'est pas censé le toucher.
00:21:51 Bon, j'ai vu Emmanuel Macron
00:21:52 qui ne peut pas s'empêcher de passer la main partout,
00:21:55 mais il faut savoir que la révérence n'est pas une obligation
00:21:59 pour la première dame,
00:22:00 car la brunie, il le faisait très bien quand elle était en face...
00:22:03 -D'Elisabeth II. -D'Elisabeth II.
00:22:05 Le protocole précise qu'on peut serrer la main au roi et à la reine.
00:22:10 -Et le roi lui-même, d'ailleurs,
00:22:12 Charles III, est beaucoup plus tactile que sa mère.
00:22:15 -Il n'y a pas de photo, comme on dirait.
00:22:17 -Il a pris des bains de foule, il serre les mains.
00:22:20 -Oui, il est beaucoup plus...
00:22:22 Est-ce qu'il est un peu plus loin du protocole ?
00:22:25 -Non, je pense que... -C'est lié à sa personnalité ?
00:22:28 -C'est lié à sa personnalité.
00:22:29 Il a toujours été un peu enjoué.
00:22:31 De toute façon, même quand il était prince de Galles,
00:22:33 il était très proche des gens.
00:22:34 Il n'hésitait pas à lever un verre de bière à la main,
00:22:37 à chanter, à danser.
00:22:39 Bon, c'était le prince héritier.
00:22:41 Sa mère était beaucoup plus distante vis-à-vis des Britanniques
00:22:44 ou vis-à-vis des gens qu'elle rencontrait.
00:22:46 C'est vrai qu'il faut attendre que le roi ou la reine vous parlent
00:22:50 avant de répondre.
00:22:52 Là, la grande question qui va être,
00:22:53 c'est est-ce qu'il va aller à la rencontre des Français ?
00:22:56 Parce qu'il aime ce contact.
00:22:57 Souvenez-vous quand il y a eu...
00:22:59 -Une voiture décapotable qui devrait descendre les Champs-Elysées.
00:23:01 Alors peut-être qu'il y aura un arrêt
00:23:03 pour aller à la rencontre du public.
00:23:05 -Mais souvenez-vous lorsqu'il y a eu les funérailles,
00:23:07 avant d'entrer à Buckingham, il a fait arrêter la voiture
00:23:09 et il est allé au contact.
00:23:11 C'est une révolution.
00:23:12 -Même quelqu'un qui lui a fait une bise.
00:23:13 -Oui, oui.
00:23:14 En d'autres temps, on aurait dit
00:23:16 que c'était un crime de la désmérité.
00:23:18 Mais là, pour le coup, effectivement, très moderne.
00:23:22 -On va suivre la cérémonie donc qui commence,
00:23:24 de ravivage de la flamme et de dépôt de gerbe
00:23:26 sur la tombe du soldat inconnu.
00:23:28 -D'abord, les hymnes.
00:23:29 -Voilà, "God Save the Queen".
00:23:31 -Le King. -Le King, pardon.
00:23:33 Oui, on a changé des périodes.
00:23:36 -"Hymne national, comme le roi, il est 14, je rappelle."
00:23:38 -Alors allez-y, peut-être que c'est un anecdote,
00:23:40 donc on va écouter.
00:23:43 ("God Save the Queen")
00:24:06 ("God Save the Queen")
00:24:16 ("God Save the Queen")
00:24:26 ("God Save the Queen")
00:24:36 ("God Save the Queen")
00:24:47 ("God Save the Queen")
00:24:57 ("God Save the Queen")
00:25:05 ("God Save the Queen")
00:25:20 -Voilà, Emmanuel Macron et le roi Charles III
00:25:23 qui passent en revue maintenant des troupes
00:25:25 sous l'arc de triomphe.
00:25:29 On a entendu "La Marseillaise" et "God Save the King",
00:25:33 hymne britannique, "Friedrich Donatel",
00:25:35 qui remonte à 1686, qui a une histoire bien à elle, c'est ça ?
00:25:39 -Oui, alors que l'on doit au "Royal Séant" de Louis XIV,
00:25:42 figurez-vous, c'est un petit peu scabreux,
00:25:44 mais l'histoire est véridique.
00:25:46 Eh bien, il faut savoir qu'à l'époque,
00:25:48 notre pauvre Louis XIV se fait une déchirure anale,
00:25:52 il faut l'opérer de toute urgence.
00:25:53 C'est la 1re fois qu'on va pratiquer cette opération sur le roi.
00:25:57 Autant vous dire que le chirurgien devait avoir certainement peur
00:26:00 de finir au galère s'il ratait la chose.
00:26:02 Et Madame de Maintenon, qui voulant plaire au roi
00:26:05 qui souffrait atrocement dans son lit à Versailles,
00:26:07 décide d'aller voir Lully et lui dit
00:26:10 qu'il faut composer une hymne pour apaiser les tourments du roi.
00:26:13 Et nous voilà donc avec "Dieu sauve le roi",
00:26:15 tout est dit dans la phrase.
00:26:17 Donc on va jouer cela pendant un petit moment.
00:26:20 L'opération de la fameuse fistule royale va se faire.
00:26:23 Et figurez-vous qu'un certain Haendel, passant chez Lully,
00:26:26 entend ce thème et va l'adorer.
00:26:28 Il va lui le proposer au roi d'Angleterre qui dit "Banco".
00:26:32 - On aime l'histoire, c'est magnifique. - Ah bah oui.
00:26:34 - Belle histoire. - Et voilà donc,
00:26:36 "God save the king", on le doit à la fistule de Louis XIV.
00:26:40 Et elle a raisonne encore, cette hymne, en 2023.
00:26:44 - Absolument. - Peut-être une autre anecdote.
00:26:45 Là, je me trouve la marche consulaire qu'on entend.
00:26:48 Oui, absolument.
00:26:49 La marche consulaire pour le roi d'Angleterre
00:26:51 qu'on suit de Napoléon Ier, avec qui, on le sait,
00:26:54 les relations n'étaient pas excellentes, on va dire.
00:26:57 - Le temps passe. - Le temps passe, heureusement.
00:27:00 Là, il y a une belle complicité entre Emmanuel Macron
00:27:03 et le roi Charles III.
00:27:05 Vous connaissez l'anecdote de leur rencontre ?
00:27:07 Comment est-ce qu'ils se sont rencontrés ?
00:27:09 J'ai lu ça dans Paris Match, je vous le laisse peut-être le dire.
00:27:11 C'était à l'occasion du 75e anniversaire
00:27:14 du débarquement de Normandie, en juin 2019.
00:27:16 Allez-y, si vous voulez, Frédéric Donatel.
00:27:19 Emmanuel Macron, attiré par les nombreuses breloques du prince,
00:27:23 à l'époque, avec cet humour très british qui le caractérise,
00:27:26 il m'avait glissé, voilà ce qui arrive quand on attend
00:27:30 très longtemps au marché du trône.
00:27:32 Humour british, bien sûr.
00:27:33 Et ça avait marqué Emmanuel Macron, visiblement,
00:27:36 qui va lui offrir une édition originale et numérotée
00:27:39 des "Racines du ciel" de Romagary,
00:27:41 ainsi qu'une médaille en or à l'effigie du roi, du monarque.
00:27:46 Voilà, donc, c'est deux hommes qui rendent hommage
00:27:50 aux unités militaires qui se retrouvent autour de l'arc de triomphe.
00:27:54 Il y a une entente, vous le disiez, Frédéric Donatel,
00:27:57 qui remonte à plusieurs années, presque une complicité entre eux ?
00:28:01 -Oui, oui, oui. -Il s'entend très bien.
00:28:05 -Bon, alors... -Voilà, allez-y.
00:28:07 -Il s'entend très bien. -Oui, depuis 2019.
00:28:09 Le courant passe merveilleusement.
00:28:12 Autant, d'ailleurs, que cela passait avec la reine d'Angleterre,
00:28:15 qui a... Enfin, Feu, Elisabeth II, qui a quand même connu
00:28:18 tous nos présidents de la République et de la Vème,
00:28:21 juge de De Gaulle à Emmanuel Macron,
00:28:24 qui adorait venir en France.
00:28:26 Elle a fait plus d'une dizaine de visites officielles,
00:28:29 qui a été reçue majestueusement.
00:28:30 Elle s'entendait très bien avec Frédéric Mitterrand.
00:28:32 Par exemple, il y avait un très bon accord...
00:28:34 -François Mitterrand. -Oui, pardon.
00:28:36 -On pouvait aussi bien s'entendre avec Frédéric Mitterrand.
00:28:38 -Qui, d'ailleurs, était présent, je crois, en 92.
00:28:41 Mais elle s'entendait très bien avec François Mitterrand,
00:28:44 effectivement, qui, lui, adorait les rois.
00:28:47 -On va suivre cette nouvelle séquence du dépôt de gerbe.
00:28:50 Sous l'arc de triomphe,
00:28:53 ce déplacement devant la tombe du soldat inconnu
00:28:56 et le dépôt de gerbe commun entre le président de la République
00:29:00 et le roi Charles III,
00:29:01 ils vont ensuite raviver la flamme.
00:29:03 -Oui, évidemment, le fait de raviver la flamme du soldat inconnu,
00:29:06 c'est aussi pour rappeler que la France et l'Angleterre
00:29:10 ont combattu ensemble,
00:29:12 notamment pendant la Première Guerre mondiale,
00:29:14 puis ensuite, évidemment, pendant la Seconde Guerre mondiale.
00:29:17 C'est aussi symboliquement pour célébrer cette entente,
00:29:21 non pas seulement en temps de paix,
00:29:22 mais aussi quand les temps sont durs,
00:29:24 eh bien, les deux pays, finalement, surmontent leur divergence
00:29:28 et arrivent à s'entraider.
00:29:30 -Et pourtant, la France et l'Angleterre
00:29:35 se sont beaucoup affrontés aussi dans l'histoire.
00:29:38 La guerre des Mille ans d'Aventure...
00:29:40 -C'est un peu une espèce d'amour entre mielles et fiels,
00:29:44 nous et les Britanniques.
00:29:46 La guerre de Cent Ans y a été pour longtemps.
00:29:50 On n'a jamais oublié que Jeanne d'Arc a été brûlée
00:29:52 par les Anglais, enfin, du moins,
00:29:55 par un élègue français au service des Anglais.
00:29:57 Et puis, il y a eu les guerres avec Napoléon.
00:29:59 Waterloo reste quand même dans les mémoires.
00:30:01 Et même si, effectivement, nous avons combattu
00:30:03 sous le même drapeau durant la Première Guerre mondiale
00:30:06 et la Seconde Guerre mondiale,
00:30:08 il y a quand même eu une petite rivalité
00:30:09 entre Winston Churchill et le général de Gaulle,
00:30:12 qui s'est un petit peu vengé plus tard
00:30:15 quand l'Angleterre, enfin, le Royaume-Uni,
00:30:16 a voulu entrer au sein de la communauté des Etats européens,
00:30:19 la CEE de l'époque, qu'on appelle aujourd'hui l'Union européenne.
00:30:22 Oui, d'ailleurs, le général de Gaulle disait
00:30:24 "Les Anglais dans l'Europe, ça..."
00:30:26 Alors, je ne me souviens plus de l'expression exacte,
00:30:27 mais enfin, "ça va être un peu le foutoir".
00:30:29 Ben, finalement, peut-être qu'il n'avait pas si tort que ça,
00:30:32 puisque on a vu que les Anglais ont été des partenaires très difficiles.
00:30:37 On se souvient notamment de l'époque de Margaret Thatcher,
00:30:39 qui disait "Give me my money back".
00:30:42 Et la sonnerie aux morts qui retentit.
00:30:45 Il y aura ensuite une minute de silence
00:30:46 et encore les hymnes qui vont s'élever, si on va les écouter.
00:30:51 (Musique)
00:30:56 (Musique)
00:31:01 (Musique)
00:31:06 (Musique)
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00:33:21 (Musique)
00:33:26 (Musique)
00:33:32 (Musique)
00:33:37 -Magnifique spectacle dans le ciel également,
00:33:41 puisque la patrouille de France est passée
00:33:44 juste au-dessus du roi Charles III et d'Emmanuel Macron.
00:33:46 Elle ne sera pas la seule, puisqu'on attend également
00:33:50 les fameux Red Arrows de la Royal Air Force,
00:33:53 18 avions qui passent donc dans le ciel parisien,
00:33:59 qui vont être encore le symbole de la coopération militaire,
00:34:02 cette fois, entre les deux pays. Bruno ?
00:34:04 -Oui, une coopération militaire qui se porte relativement bien,
00:34:09 qui a été un peu relancée d'ailleurs au dernier sommet franco-britannique,
00:34:14 qui a eu lieu au mois de mars à l'Elysée.
00:34:18 C'est à la fois pour rappeler cette bonne coopération militaire,
00:34:22 et puis c'est aussi évidemment un rappel historique
00:34:25 de la manière dont les deux armées ont coopéré dans le passé récent,
00:34:30 notamment évidemment au XXe siècle.
00:34:32 -F. de Natale ?
00:34:33 -Oui, après, coopération militaire, je n'aurais rien d'autre à ajouter,
00:34:38 mais ce qui a été dit, ce que je remarque surtout,
00:34:40 c'est l'émotion qu'on a pu voir transparaître sur le visage du roi.
00:34:44 On a senti qu'il y avait quelque chose.
00:34:46 Donc a-t-il songé à sa mère, bonne question,
00:34:48 a-t-il songé à son père ?
00:34:50 Il ne faut pas oublier quand même que le feu, le duc de Dimbourg,
00:34:53 Philippe, était très proche des régiments militaires.
00:34:56 Il a fait lui-même son service dans la marine,
00:34:58 il a excellé durant la Seconde Guerre mondiale.
00:35:01 C'est l'uniforme qui a plu à la jeune Elisabeth II,
00:35:05 qui avait à peine 14 ans à l'époque quand elle l'a rencontrée.
00:35:10 Et puis ce "God Save the King" chanté en pleine République,
00:35:13 je trouve que ça ne manque pas de piquant quelque part.
00:35:16 -Sylvain Rousseau, vous, vous êtes sur place,
00:35:18 vous avez bien de la chance.
00:35:19 C'est vrai que les Parisiens et les touristes
00:35:22 sont gâtés, cette cérémonie est très réussie.
00:35:25 -Oui, une cérémonie très solennelle.
00:35:31 On a vu vraiment Emmanuel Macron et le roi Charles
00:35:33 d'abord passer les troupes en revue, écouter les hymnes,
00:35:37 raviver la flamme, tout ce qui était prévu au programme.
00:35:39 Le clou du spectacle, finalement,
00:35:41 ce n'était pas forcément le passage du roi Charles,
00:35:43 c'était vraiment cette image des avions de la patrouille de France
00:35:47 suivie immédiatement derrière par leurs homologues
00:35:51 de la Royal Air Force, les reds à rose,
00:35:53 des couleurs, 3 couleurs, bleu, blanc, rouge.
00:35:56 C'est un peu l'avantage aussi lorsqu'on partage les mêmes couleurs,
00:35:58 lorsque les 2 patrouilles peuvent faire du bleu, blanc, rouge,
00:36:02 c'est beaucoup plus facile de mettre les avions les uns à la suite
00:36:04 des autres que s'il fallait tout mélanger.
00:36:06 Mais effectivement, le bruit, ces avions tout rouges
00:36:10 qui suivaient vraiment de très près les avions
00:36:12 de la patrouille de France, le son de ces avions
00:36:15 qui a déchiré le ciel parisien, c'était effectivement magnifique
00:36:18 et tout le monde a retenu son souffle,
00:36:20 tout le monde a regardé.
00:36:22 Après, c'est surtout maintenant dans la descente vers l'Elysée
00:36:26 que les badauds, que les touristes qui sont sur le bord de la route,
00:36:31 sur le bord des Champs-Elysées, vont pouvoir vraiment observer
00:36:35 ce qui va se passer.
00:36:36 A priori, la voiture, ce sera une décapotable
00:36:38 et puis cela va prendre également plus de temps.
00:36:41 Le roi Charles et Emmanuel Macron vont mettre plus de temps
00:36:44 descendant lentement vers le palais de l'Elysée
00:36:47 pour que ceux qui sont venus voir, soit par curiosité,
00:36:51 soit pour vraiment rendre hommage au roi Charles,
00:36:53 puissent vraiment profiter du spectacle,
00:36:55 de la visite du monarque à Paris.
00:36:58 -Signature du Livre d'or, salut des portes drapeaux
00:37:01 en ce moment même, salut du drapeau du comité de la flamme,
00:37:05 salut de l'étendard de l'Institution nationale des Invalides
00:37:08 et puis salut des délégations britanniques et françaises
00:37:10 avant donc cette descente des Champs-Elysées.
00:37:13 Dites-nous, peut-être Sylvain, comment ça va se dérouler.
00:37:16 Le roi et le président seront côte à côte
00:37:19 et leurs épouses seront dans une autre voiture, c'est ça ?
00:37:22 -Alors, ce qu'on sait, c'est que le monarque et le président
00:37:28 seront accompagnés par la garde nationale,
00:37:31 par la garde républicaine, 136 chevaux
00:37:33 qui vont les escorter jusqu'à l'Elysée.
00:37:36 Effectivement, le roi Charles et Emmanuel Macron
00:37:38 devraient descendre côte à côte.
00:37:41 Est-ce qu'il y aura un bain de foule ?
00:37:43 Est-ce que le roi Charles va aller à la rencontre des gens,
00:37:46 du public qui aiment assez sur le bord des routes ?
00:37:48 Eh bien, nous ne le savons pas encore.
00:37:50 On sait qu'Emmanuel Macron est très friand
00:37:52 de ce genre de bain de foule.
00:37:53 On sait que le roi Charles aimait bien ça lui aussi également,
00:37:56 mais maintenant, il est roi.
00:37:57 C'est peut-être un petit peu différent.
00:37:58 Peut-être qu'il ne se le permettra pas.
00:38:01 Nous verrons ça lors de la descente
00:38:03 qui va commencer dans quelques minutes maintenant
00:38:05 pour que les deux hommes se dirigent
00:38:07 vers le palais de l'Elysée
00:38:09 où ils auront un entretien en tête à tête,
00:38:11 initialement prévu à 16h,
00:38:13 mais il semblerait que nous soyons un tout petit peu en retard sur l'horaire.
00:38:17 -Effectivement, quelques minutes de retard.
00:38:21 Voilà donc la cérémonie sous l'arc de triomphe qui se poursuit.
00:38:25 Frère de Xenathal, vous avez été...
00:38:27 Vous avez souligné la gravité et l'émotion
00:38:32 du roi Charles III lors de cette cérémonie.
00:38:35 Et puis, cet hymne chanté "God Save the King"
00:38:39 sous l'arc de triomphe,
00:38:41 les Français restent très attachés à la monarchie britannique.
00:38:46 Est-ce qu'on est plus royalistes que le roi, au final ?
00:38:50 C'est un débat qu'on lance. -C'est un grand débat.
00:38:53 Pour ce qui est de la question de l'attachement des Français,
00:38:57 dire que les Français seraient massivement royalistes,
00:38:59 ce serait peut-être...
00:39:01 -Nous qui avons tué notre roi. -Un peu exagéré.
00:39:04 Oui, alors, figurez-vous qu'on n'a jamais fait le deuil.
00:39:06 C'est peut-être pour ça qu'on est toujours en train de regarder
00:39:08 du côté des monarchies, que ce soit l'Espagne, Monaco,
00:39:11 ou le Royaume-Uni,
00:39:13 il n'en demeure pas moins que c'est tout un paradoxe.
00:39:17 Vous le savez, vous l'avez souligné, en mai 793,
00:39:20 nous avons guillotiné Louis XVI, je repasserai dessus.
00:39:23 Et en même temps, on ne peut pas s'empêcher de regarder
00:39:26 cette monarchie qui est dans toute la symbolique,
00:39:28 qui représente l'unité, où un roi a cette position d'arbitre naturel.
00:39:34 Quand on regarde les sondages, déjà, on regarde les mariages royaux,
00:39:36 qui réunissent des millions de Français.
00:39:38 Donc il y a quand même quelque chose derrière
00:39:40 qui laisse sous-entendre que les Français gardent une certaine fibre royale.
00:39:43 On se passionne, on a fait rentrer cette famille royale britannique,
00:39:45 pour ne citer qu'elle, dans nos familles.
00:39:47 Elisabeth II est un petit peu la grand-mère de tout le monde.
00:39:49 Quelque part, tout le monde la connaissait,
00:39:50 elle a traversé cinq générations.
00:39:52 -She was the queen. -She was the queen.
00:39:54 Elle était une icône internationale.
00:39:57 Et puis quand on regarde un petit peu les chiffres,
00:40:00 on s'aperçoit quand même que les Français
00:40:02 ont un sentiment d'attachement un petit peu perceptible.
00:40:06 Alors, Juliez, en septembre 2022, au Doxa,
00:40:09 vous avez révélé que 38% des Français rêvaient de monarchie.
00:40:12 -38% ? -38%.
00:40:14 Alors, naturellement, dans les faits réels,
00:40:16 un autre sondage de BVA, en 2016,
00:40:19 disait que 17% des Français souhaitaient le rétablissement de la monarchie,
00:40:24 ce qui n'est quand même pas rien.
00:40:26 Et puis, toujours, chez les Français,
00:40:28 44% pensent que la royauté est intemporelle,
00:40:32 est parfaitement adaptée à notre siècle.
00:40:34 C'est assez incroyable, ces chiffres.
00:40:36 Et pourtant, ce sont des enquêtes d'opinion,
00:40:38 difficile de les faire mentir.
00:40:41 Alors après, est-ce qu'on serait prêt à passer le cap ?
00:40:44 Rappelez-vous, en 2015, Emmanuel Macron avait dit
00:40:46 "Il manque un roi à la France".
00:40:48 -Et c'est vrai que c'est l'interprétation qu'il en fait.
00:40:50 -Oui, mais de toute façon...
00:40:52 -Il y a un traumatisme qui n'a jamais été...
00:40:53 -Oui, c'est à la fois un traumatisme...
00:40:55 Enfin, il ne faut pas tout mettre sur un...
00:40:56 -C'est ce que dit Emmanuel Macron.
00:40:57 -Sur la tête de ce peuple Louis XVI, l'expression est mal employée,
00:40:59 mais enfin, sur la tête des révolutionnaires, plus exactement.
00:41:02 Mais c'est aussi...
00:41:04 Ça a été notre histoire pendant des siècles et des siècles.
00:41:08 Donc évidemment, ça reste quand même très fortement imprégné
00:41:11 dans l'inconscient collectif, d'une part.
00:41:13 C'était aussi le temps de la grandeur de la France.
00:41:17 Il y a eu d'autres épisodes ensuite, quand même,
00:41:20 où la France aussi a été assez prestigieuse.
00:41:24 Donc il y a un peu de cette nostalgie.
00:41:27 Et puis les Français ont toujours gardé un tempérament,
00:41:31 peut-être, à aimer avoir un chef,
00:41:34 qui s'appelle Louis XIV, ou Napoléon, d'ailleurs.
00:41:37 Ce n'est pas forcément un roi.
00:41:39 Ou Charles de Gaulle.
00:41:41 -Je vous ressors une phrase de de Gaulle, qui disait
00:41:43 "Les Français ont le goût du prince, mais ils vont le chercher à l'étranger."
00:41:46 Bref, la royauté, c'est bien, mais pas chez nous.
00:41:49 -Oui, alors je pense qu'ils ont gardé ce goût du prince,
00:41:53 ce goût du chef, peut-être.
00:41:55 Mais c'est toujours compliqué en France,
00:41:56 parce que c'est toujours contrebalancé
00:41:58 par le fait que moi, je ne pense pas
00:42:00 qu'une majorité de Français aimeraient avoir comme ça
00:42:02 une famille royale qui vit dans des beaux palais,
00:42:06 qui est immensément riche,
00:42:07 le côté égalitariste des Français
00:42:10 forgé par deux siècles de lutte sociale, historique.
00:42:15 Parce que vous vous rappelez que la République
00:42:17 a quand même mis presque 100 ans à s'établir en France.
00:42:19 Ça ne s'est pas fait non plus d'un claquement de doigts.
00:42:21 -Mais il a ce côté monarque Emmanuel Macron, non ?
00:42:23 -Je ne sais pas si ce serait...
00:42:25 Il a ce côté monarque aussi Emmanuel Macron.
00:42:27 -C'est les institutions... -Voilà, j'allais dire, c'est ça.
00:42:29 Il faut qu'elle oublie une chose, c'est que la Constitution de 1958,
00:42:32 elle a été établie à travers d'abord tout notre héritage capétien
00:42:37 et ensuite la Charte de 1814,
00:42:39 où de Gaulle s'est beaucoup inspirée.
00:42:41 Il souhaitait réconcilier les Français avec un Etat fort.
00:42:44 Les Français ne supporteraient pas d'ailleurs
00:42:45 d'avoir un pouvoir faible.
00:42:46 On l'a vu, dès lors qu'un président est faible,
00:42:50 les Français ne savent plus vers qui se tourner
00:42:52 et cherchent un arbitre, un leader
00:42:53 qui leur permette de se diriger.
00:42:55 Après, il ne faut pas oublier une chose,
00:42:56 de Gaulle a fait cette Constitution aussi
00:42:59 dans un esprit dont on n'aime pas trop parler
00:43:02 ou du moins on essaye de minimiser la chose.
00:43:04 Il souhaitait restaurer la monarchie.
00:43:06 Dans les années 60, il y a eu un projet qui a été mis en place.
00:43:09 Il y a eu des rendez-vous fréquents
00:43:10 entre le général de Gaulle et le comte de Paris à l'époque.
00:43:12 L'Express, qui était un magazine capignon sur rue,
00:43:15 avait titré en 1963 "Le comte de Paris, héritier de De Gaulle".
00:43:18 Donc on s'attendait à ce qu'il y ait une restauration.
00:43:21 Elle ne serait pas faite comme ça,
00:43:22 on n'aurait pas rappelé les carrosses,
00:43:24 mais il y a quand même eu, à travers l'histoire de France,
00:43:26 en tout cas depuis le moment où on a renversé nos rois et nos empereurs,
00:43:29 parce que nous avons le 1er Empire,
00:43:31 le 2e Empire qui a beaucoup marqué l'histoire française,
00:43:34 il ne faut pas l'oublier,
00:43:36 des tentatives de restauration de la monarchie.
00:43:38 On a failli redevenir une monarchie.
00:43:39 Absolument. En 3e République,
00:43:41 l'Assemblée est entièrement composée de royalistes.
00:43:44 Même durant la 2e guerre mondiale,
00:43:46 le comte de Paris...
00:43:47 Il y a un projet en Algérie française à l'époque
00:43:51 où le comte de Paris tente de s'emparer du pouvoir
00:43:53 après avoir fait assassiner Darlan.
00:43:55 C'est une des thèses qui est en vigueur
00:43:57 parce qu'il y en a de nombreuses.
00:43:58 Je vous parlais des années 60.
00:44:00 Les mouvements monarchistes n'ont jamais disparu et sont encore là.
00:44:03 On en parlait dernièrement, d'ailleurs, au mois de mai,
00:44:05 lorsque l'Action française, qui est peut-être l'un des plus connus aujourd'hui,
00:44:09 a fait plier le gouvernement pour manifester.
00:44:13 Et puis, vous avez toujours des commémorations,
00:44:15 mais au-delà de ça, vous avez le patrimoine français
00:44:18 qui, lui, respire la monarchie.
00:44:21 Donc, partout où vous allez, c'est,
00:44:25 ma foi, des représentations royales.
00:44:28 - Et puis, si demain, nous avions une monarchie,
00:44:30 il suffit de remplacer...
00:44:32 - Enfin, en partie.
00:44:33 Il y a évidemment beaucoup de représentations royales,
00:44:35 mais depuis le temps, il y a aussi beaucoup de représentations républicaines.
00:44:38 Donc, c'est un mélange, aujourd'hui.
00:44:40 On ne peut pas dire qu'il n'y ait que des représentations royales.
00:44:43 - Elles ne sont pas inscrites dans un passé tel qu'on les sait.
00:44:46 - On va renverser la question. On va aller à Londres, maintenant,
00:44:48 retrouver Hervé Amoré.
00:44:49 - Il y a toujours des républicains à Londres.
00:44:51 - En tout cas, il y a un vrai attrait...
00:44:52 - Ça, je peux vous en parler aussi.
00:44:53 - Hervé, il y a un vrai attrait de la couronne pour la France.
00:44:59 - Pardon, excusez-moi.
00:45:00 - On avait un petit débat, là, sur les relations
00:45:04 et sur l'adhésion des Français à la couronne
00:45:07 et forcément à la couronne britannique.
00:45:09 Est-ce qu'à l'inverse, il y a un attrait de la couronne pour la France ?
00:45:13 Pour la République.
00:45:14 - Évidemment, si l'on pose la question aux Britanniques,
00:45:20 est-ce que...
00:45:21 Quelle est l'opinion qu'ils ont du prince Charles et de la monarchie ?
00:45:25 Selon un dernier sondage qui vient d'être publié par...
00:45:29 et réalisé par YouGov, publié ce mois-ci,
00:45:32 il apparaît que le roi Charles a fait beaucoup de progrès
00:45:35 depuis qu'il est monté sur le trône,
00:45:38 avec 60 % d'opinions positives, désormais,
00:45:41 et 30 % d'opinions négatives.
00:45:43 Pendant... Juste avant son couronnement, au mois de mai dernier,
00:45:47 il y a eu des sondages beaucoup plus approfondis,
00:45:50 où, évidemment, il est apparu que...
00:45:54 la jeunesse, essentiellement,
00:45:56 est plutôt antimonarchiste et prorépublicaine.
00:46:00 Et encore ici, on voit que, parmi ces 30 %,
00:46:04 il y a énormément de jeunes qui sont antimonarchistes
00:46:09 et prorépublicains et qui souhaiteraient une réforme,
00:46:13 notamment de la Chambre des Lords.
00:46:15 Alors, ce qui est intéressant,
00:46:17 c'est de voir ce qui se passe depuis la dernière élection.
00:46:22 La politique change, ici, au Royaume-Uni,
00:46:24 et si, lors des élections de l'année prochaine,
00:46:28 le Parti travailliste, qui est dans l'opposition,
00:46:32 arrive au pouvoir, ce qui est fort possible,
00:46:34 voire même probable, eh bien, on parle de changer
00:46:38 la Chambre des Lords,
00:46:40 on parle déjà, au sein du Parti travailliste,
00:46:43 c'est un débat qui est...
00:46:46 qui avance, et donc, effectivement,
00:46:49 ces réformes-là risquent de changer la donne.
00:46:52 Et il faut voir, dans les 10 prochaines années,
00:46:54 combien de ces jeunes restent pro-monarchistes.
00:46:57 Probablement pas beaucoup.
00:46:59 Il faudrait voir, dans 10 ans,
00:47:01 comment Charles a pu faire évoluer les choses.
00:47:05 Il est fort probable que, effectivement,
00:47:07 la monarchie perde de son faste, surtout auprès des jeunes.
00:47:12 -Reste avec nous, Hervé.
00:47:13 Peut-être une question à Frédéric Donatel.
00:47:15 Il y a un fossé générationnel autour de la question
00:47:18 de la couronne de Jouissance.
00:47:19 -On va être très honnête, effectivement.
00:47:20 Les sondages, celui qui a été cité est assez récent.
00:47:23 On le voit, les 18-24 ans ont une défiance envers la monarchie
00:47:27 qui est excessivement perceptible.
00:47:29 On pourra toujours dire que c'est un signe de rébellion
00:47:30 de la jeunesse.
00:47:31 Mais enfin, quand on regarde après, derrière,
00:47:33 tout ce qui a plu de 30 ans reste quand même assez favorable.
00:47:37 Les chiffres montent au fur et à mesure des générations,
00:47:38 naturellement, mais en faveur de la monarchie.
00:47:42 Effectivement, on est encore à 62% de Britanniques
00:47:45 qui soutiennent la monarchie.
00:47:47 A peine 26% de Britanniques souhaiteraient réellement
00:47:50 une république.
00:47:51 Le roi Charles a quand même réussi un petit peu à canaliser
00:47:54 ce qui était en train de monter progressivement
00:47:56 depuis les dernières années de règne de la reine Elisabeth II.
00:48:02 Et encore, faut-il savoir ce qu'on entend par "républicain",
00:48:04 parce que là-dedans, vous avez vu également des indépendantistes
00:48:07 irlandais, des indépendantistes écossais.
00:48:09 Quelle est la véritable part de Britanniques
00:48:11 qui souhaitent réellement, en tout cas d'Anglais,
00:48:12 qui souhaitent réellement la fin de la monarchie ?
00:48:15 Je pense qu'elle est pour l'instant assez infine,
00:48:18 surtout si le règne de Charles court
00:48:20 et que William arrive sur le trône,
00:48:24 lui qui surclasse même son père dans les sondages.
00:48:26 - Oui, c'est très important ce que vous dites,
00:48:28 parce qu'il faut peut-être le rappeler aux gens
00:48:30 qui ne connaissent pas très bien l'histoire
00:48:31 et le fonctionnement du Royaume-Uni.
00:48:32 Mais enfin, la couronne britannique,
00:48:34 alors il y a toujours l'inconvénience,
00:48:35 il y a toujours un avantage et un inconvénient.
00:48:36 L'inconvénient, c'est qu'il y a toujours le problème
00:48:37 de la légitimité d'une famille qui représente le pays.
00:48:42 L'avantage, c'est le côté un peu sur le temps long
00:48:45 et surtout dans le cas du Royaume-Uni,
00:48:46 ça permet au Royaume justement de rester uni,
00:48:49 puisqu'il y a quand même de fortes dissensions,
00:48:52 qu'il s'agisse effectivement de l'Irlande du Nord,
00:48:54 de l'Écosse, surtout, même un peu du pays de Galles.
00:48:59 Le roi Charles d'ailleurs y avait beaucoup travaillé,
00:49:01 puisqu'il était prince de Galles,
00:49:03 il avait fait des efforts pour aller vers les Gallois.
00:49:06 Mais enfin, il ne faut jamais oublier
00:49:07 que ce sont effectivement les Anglais, les Gallois,
00:49:09 les Écossais, les Nord-Irlandais,
00:49:11 et que tout cela est quand même tenu par l'institution monarchique.
00:49:16 S'il n'y avait qu'un échelon purement politique,
00:49:18 ce serait sans doute plus compliqué,
00:49:20 encore plus aujourd'hui, où le Brexit en plus a rajouté
00:49:24 des divisions concernant les velléités indépendantistes,
00:49:26 puisque les Écossais étaient très largement anti-Brexit,
00:49:31 les Nord-Irlandais aussi, je crois.
00:49:37 Donc, voilà, de ce point de vue,
00:49:41 on peut dire quand même que la monarchie britannique
00:49:43 remplit un rôle unificateur, en fait, au Royaume-Uni.
00:49:48 -Voilà, Emmanuel Macron qui emmène le roi Charles III
00:49:51 à la rencontre des officiels
00:49:53 et de certains ministres de son gouvernement.
00:49:57 Sur cette question, Frédéric de Natal,
00:49:59 face aux divisions qu'évoquait Bruno,
00:50:03 le roi est parvenu à imposer une figure fédératrice ?
00:50:07 -Oui, il a bien réussi le travail.
00:50:08 Alors déjà, ce qui est admirable,
00:50:10 c'est qu'il fallait qu'il passe derrière sa mère,
00:50:12 qui était quand même la reine, comme vous l'avez dit,
00:50:15 en début d'émission, 70 ans de règne.
00:50:19 C'est le plus long de l'histoire britannique.
00:50:22 Ce n'est quand même pas rien, c'était une institution,
00:50:24 et elle avait quand même, à l'aube de sa mort,
00:50:27 80 % de taux de popularité.
00:50:29 -Elle était au sommet de sa gloire.
00:50:31 -On a rarement vu ça, même pour un président,
00:50:33 à la veille de ses funérailles.
00:50:35 -Elle a connu des périodes compliquées, quand même.
00:50:37 -Oui, mais elle a su rebondir parfaitement.
00:50:43 Et c'était aussi ça, l'avantage de la monarchie,
00:50:45 c'est de savoir s'adapter en tout temps
00:50:47 pour pouvoir répondre à toute question.
00:50:49 Aujourd'hui, on voit qu'il fait un très bon travail,
00:50:51 puisque plus de 60 % des Britanniques
00:50:54 pensent qu'il fait un bon travail, tout simplement.
00:50:58 Alors il a un peu peur à des moments,
00:51:01 parce qu'il a un peu débordé sur ses fonctions,
00:51:03 puisqu'il n'est pas censé prendre position.
00:51:06 On l'a vu recevoir Ursula von der Leyen.
00:51:09 -Parce qu'on connaît ses positions.
00:51:10 Quand il était prince de Galles, on les connaissait.
00:51:12 Aujourd'hui, il est roi, il est un peu tenu à distance.
00:51:15 -Voilà, il est appelé à...
00:51:17 Vous savez ce que disait sa mère, "Never complain, never explain".
00:51:20 Lui, il a pris un autre credo,
00:51:22 qui est "changer pour que rien ne change",
00:51:25 je cite le conte de Lampedusa dans "Le Guépard".
00:51:29 Et véritablement, c'est ça.
00:51:30 C'est-à-dire qu'il suit les pas de sa mère,
00:51:32 mais en même temps, il prend quelques libertés.
00:51:34 Il ne faut pas oublier une chose,
00:51:35 c'est qu'on pense souvent qu'un monarque britannique
00:51:38 n'est juste là pour aller couper des parts de gâteau,
00:51:41 inaugurer quelque chose, couper un ruban, etc.
00:51:43 Non, le roi Charles a des pouvoirs.
00:51:45 On l'ignore énormément. -Mais lesquels, alors ?
00:51:47 -Déjà, c'est le chef des armées, pour commencer.
00:51:48 C'est lui qui décrète si le Royaume-Uni
00:51:51 peut faire la guerre ou pas.
00:51:53 Aucune loi ne peut être établie sans la signature
00:52:00 du roi. Il a le droit.
00:52:02 -C'est lui qui a le dernier mot,
00:52:03 mais c'est le pouvoir exécutif quand même qui décide ?
00:52:06 -Le pouvoir exécutif, soumis, propose des lois.
00:52:09 On discute avec le roi.
00:52:11 Il a des entretiens très réguliers avec Richie Sounac,
00:52:14 en tout cas, les premiers ministres,
00:52:15 tels que sa mère le faisait.
00:52:18 Et puis, il ne faut pas oublier une chose,
00:52:19 il peut très bien, si, par exemple, demain,
00:52:22 Richie Sounac décidait de dissoudre l'Assemblée,
00:52:24 dire "Non, je ne veux pas".
00:52:25 C'est son droit de veto.
00:52:27 Il y a parfaitement le droit.
00:52:30 -Et ça, c'est déjà vu ?
00:52:31 -Non, ça, c'est jamais vu,
00:52:32 sauf sous l'auraine de Georges V,
00:52:34 qui a fait bloquer une loi
00:52:37 qui était un peu trop en faveur de l'Irlande,
00:52:39 de l'indépendance de l'Irlande.
00:52:40 Alors, bien sûr, nous remontons à plus d'un siècle,
00:52:42 mais jusqu'à présent, Elisabeth II
00:52:43 n'a jamais utilisé ce genre de veto.
00:52:46 Il n'y a pas de constitution en Angleterre.
00:52:48 Ce sont des règles constitutionnelles
00:52:50 qui sont régies par 2 points.
00:52:52 La Mania Carta, qui date du XIVe siècle,
00:52:54 Jean Senterre s'en souvient encore,
00:52:56 et l'Habeas Corpus au XVIIIe siècle.
00:52:59 Et c'est tout ça qui régit la monarchie,
00:53:00 qui en fait une entité véritablement à part.
00:53:03 N'oublions pas que le roi a été roi également.
00:53:05 Il ne doit donc son pouvoir que de Dieu.
00:53:07 -Mais aujourd'hui, quand même,
00:53:09 il reste très neutre, le roi Charles III.
00:53:13 Il a réussi à s'adapter à sa nouvelle fonction.
00:53:15 -Oui, d'ailleurs, c'était une des craintes,
00:53:17 parce qu'en tant que prince, il avait pris des positions,
00:53:18 notamment sur l'écologie, mais pas que.
00:53:20 -L'Ukraine.
00:53:21 -Voilà, sur l'Ukraine.
00:53:22 Il n'hésitait pas, du temps de Pony Blair,
00:53:25 à écrire des lettres...
00:53:27 -Oui, il y a eu une polémique, d'ailleurs, à l'époque.
00:53:29 -Il y avait eu des polémiques.
00:53:30 Donc, en fait, on sent que ça le...
00:53:32 -Il a fait venir Volodymyr Zelensky, aussi, à Buckingham.
00:53:34 Volodymyr Zelensky avait été à Londres.
00:53:36 -Je ne sais pas si c'est lui qui l'a fait venir.
00:53:38 -En tout cas, il l'a rencontré à Buckingham.
00:53:39 -Il l'a rencontré au même titre qu'il rencontre
00:53:41 énormément de chefs d'Etat, de premiers ministres,
00:53:42 parce que c'est dans les règles.
00:53:43 Ceci dit, pour rebondir sur ce que vous disiez,
00:53:46 effectivement, quand il était prince de Galles,
00:53:48 il a pris des positions qui ont fait frémir plus d'un ministre
00:53:51 qui s'en est plaint à Élisabeth II, ont craigné une ingérence
00:53:55 du monarque dans les affaires exécutives du gouvernement.
00:53:58 Et c'est vrai que, peu de temps avant qu'il monte sur le trône,
00:54:01 il a clairement pris position en faveur de l'Ukraine,
00:54:04 ce qu'Élisabeth II n'a pas du tout fait.
00:54:06 Elle est véritablement restée dans sa réserve,
00:54:10 cette réserve qu'elle a toujours observée.
00:54:12 Lui, il y a les Franco.
00:54:14 D'ailleurs, William, aussi, a fait exactement la même chose.
00:54:16 Donc, on peut s'attendre à ce que, parfois,
00:54:19 il prenne position, ou du moins, il influe.
00:54:22 - Voilà. Alors, c'est peut-être un petit pouvoir d'influence en coulisses, on va dire.
00:54:26 Mais, par exemple, Élisabeth II savait très bien
00:54:29 que c'était le sujet le plus touchy, si vous me permettez ce...
00:54:32 - Ah ben, c'est... C'est tout à sa propos, exactement.
00:54:35 - Oui. Parce qu'effectivement, il faut quand même rappeler,
00:54:38 on parlait de la royauté française, mais enfin,
00:54:39 la royauté britannique est restée en place
00:54:42 parce que les souverains ont accepté de renoncer
00:54:46 à leur rôle politique et exécutif.
00:54:48 Ce qui s'est passé en France, c'est que Louis XVI
00:54:50 a eu du mal à renoncer à ses pouvoirs exécutifs.
00:54:54 Enfin, il y a eu différents moments dans la Révolution, mais enfin, bref.
00:54:56 Donc, c'est à ce prix-là, en fait,
00:54:59 que la monarchie britannique est restée en place.
00:55:01 Et ça, Élisabeth II le savait très bien.
00:55:03 Elle savait très bien que c'était extrêmement fragile
00:55:05 parce que plane toujours, quand même,
00:55:07 le problème de la légitimité de cette famille royale
00:55:12 à être là, en place.
00:55:14 Et donc, il faut utiliser la monarchie avec beaucoup de prudence,
00:55:19 ne faire aucun commentaire politique
00:55:21 parce que sinon, ça menace l'institution monarchique elle-même.
00:55:24 - Un petit contact, quand même, avec le public.
00:55:26 On reste quand même très éloigné.
00:55:29 L'oral, on va peut-être s'approcher un peu.
00:55:32 Ah, voilà, une première poignée de main.
00:55:35 C'est vrai que ça, c'est un style bien à lui,
00:55:37 beaucoup plus spontané que sa mère, Frédéric de Natal.
00:55:40 Et ça, ça compte aussi pour sa popularité.
00:55:42 - Absolument. Il a su faire cette transition.
00:55:45 Il y a vraiment cette modernité qu'il a donnée.
00:55:48 La monarchie britannique sous Élisabeth II
00:55:50 était très traditionnaliste, un petit peu étriquée,
00:55:53 étouffée par la pompe et tout le protocole.
00:55:57 Élisabeth II se promenait souvent en gants blancs,
00:55:59 ce qui, déjà, montre une certaine distance avec...
00:56:03 - Il ne faut pas se salir l'aime.
00:56:05 - Certainement, les barrières étaient très sales à l'époque.
00:56:07 Il ne fallait pas les toucher.
00:56:08 Je me suis fait persuader.
00:56:10 À moins qu'elle voulait faire la poussière
00:56:11 sur les meubles de Buckingham Palace.
00:56:13 C'est faux l'humour, je suis sûr que le roi aurait apprécié.
00:56:15 Mais il n'en demeure pas moins que oui, Charles,
00:56:17 on le voit sur les écrans.
00:56:19 On voit, il va... Et la reine, également.
00:56:22 Mais c'est bien, quelque part.
00:56:24 Parce que ça montre que la monarchie, bien à ma foi,
00:56:26 elle est moderne, elle est intemporelle,
00:56:27 elle s'adapte et elle est proche du peuple.
00:56:29 Et je crois que les Britanniques, c'est ce qu'ils ont besoin.
00:56:31 - Moi, je trouve quand même que ça,
00:56:34 cette rencontre entre le roi et la foule,
00:56:37 ça a été un peu...
00:56:39 - Ça reste quand même très modéré.
00:56:41 Il y a des barrières. - Oui, bien sûr.
00:56:43 - Raison de sécurité, nous. - Mais pour revenir,
00:56:45 ça a été un peu initié quand même du temps d'Elisabeth II,
00:56:49 sous la contrainte lors de la mort de Diana.
00:56:51 On se souvient, elle était sortie du palais,
00:56:53 elle était allée à la rencontre de la foule.
00:56:55 Alors, elle n'avait pas serré de main,
00:56:56 mais elle avait discuté avec les gens,
00:56:59 il y avait tous les bouquets de fleurs,
00:57:00 et c'était la première fois quand même
00:57:01 que la famille royale allait autant au contact
00:57:04 dans le contexte, on va dire, Elisabeth II.
00:57:07 Mais je pense que ça avait fait un peu bouger les lignes.
00:57:10 La famille royale a eu très chaud à ce moment-là.
00:57:14 Elle a été très critiquée,
00:57:15 et ils ont compris qu'il fallait qu'ils modernisent un peu cet aspect.
00:57:18 Alors, Elisabeth II l'a fait un peu,
00:57:20 mais Charles, lui, l'a très bien compris.
00:57:22 - C'est-à-dire qu'à l'époque, Elisabeth II n'a fait qu'appliquer...
00:57:26 - Oui, voilà, il pense. - Ce qui semblait logique.
00:57:27 La princesse Diana était sortie de la famille royale,
00:57:30 passant le divorce avec Charles,
00:57:31 elle était donc membre de la famille royale.
00:57:33 La reine n'avait donc pas à prendre position sur cette tragédie,
00:57:38 ce décès qui est malheureux et qui reste encore dans les mémoires de tout le monde.
00:57:41 Tout le monde sait ce qui s'est passé.
00:57:42 Vous savez, il y a des dates comme ça qui marquent.
00:57:43 2001 en est une, 1997 en est une autre, le pont de l'Alma.
00:57:47 Tout le monde sait plus ou moins ce qu'il a fait ce jour-là
00:57:49 quand il a appris la mort de Lady Di.
00:57:52 Mais, effectivement, la monarchie a eu vraiment très chaud à ce moment-là.
00:57:55 Et il a quand même fallu...
00:57:57 Alors, c'est très marrant parce qu'elle avait un peu de mal avec Tony Blair,
00:58:00 et c'est pourtant lui qui a sauvé la monarchie britannique
00:58:03 en lui faisant comprendre qu'il fallait impérativement
00:58:05 qu'elle aille au contact de Charles III.
00:58:06 - Vous pensez aussi que le roi Charles III,
00:58:08 enfin, à l'époque, le prince, le prince de Galles,
00:58:10 avait essayé de convaincre sa mère de s'adresser aux Britanniques sur Lady Di ?
00:58:16 - Ah non, c'est surtout Tony Blair quand même...
00:58:18 - Tony Blair, mais est-ce que le roi a joué un rôle ?
00:58:19 Que je lisais ?
00:58:21 - Alors...
00:58:22 - Je pense que le rôle essentiel, ça a été joué par Tony Blair,
00:58:24 qui a été à la reine.
00:58:25 Parce que la reine était restée en Écosse à Balmoral,
00:58:28 il lui a dit "il faut vraiment qu'on redescende".
00:58:29 - Elle n'était pas adressée au peuple.
00:58:31 - Non.
00:58:32 - Alors, ensuite...
00:58:34 - Oui, parce que sous la pression, elle a beaucoup discuté de cela aussi
00:58:36 avec sa mère, Queen Mum, on savait,
00:58:38 Elizabeth Bates Lyons, la veuve du roi Georges VI.
00:58:42 Tony Blair a fait des allers-retours à Balmoral,
00:58:44 plus d'une fois, pour essayer de dénouer la problématique,
00:58:47 mais il y a eu ce qui a été dit dans la presse,
00:58:49 il y a eu la réalité derrière les rideaux de Buckingham Palace,
00:58:53 les rideaux des palais de la monarchie britannique.
00:58:56 Charles n'a pas eu forcément autant le mauvais rôle qu'on le dit,
00:58:59 et Philippe de Dimbourg, certainement pas le beau-père méchant,
00:59:03 parce qu'il faut savoir que c'est quand même lui qui a tenté
00:59:05 de rabibocher Lady Diana et Charles,
00:59:08 un mariage quand même un peu arrangé,
00:59:10 il faut quand même avouer,
00:59:13 notamment par la reine-mère à l'époque,
00:59:16 et au final, le fait qu'elle aille au contact,
00:59:19 qu'elle prenne la parole,
00:59:22 finalement, a réussi à sauver l'immeuble, comme on dit.
00:59:24 - Et Emmanuel Macron et le roi Charles III se sont engouffrés
00:59:28 à bord d'une Citroën DS7,
00:59:32 qu'on pensait découvrable, en tout cas elle est découvrable,
00:59:34 mais elle n'est pas décapotée pour l'instant,
00:59:36 estampillée "République française",
00:59:39 et quelques signes de la main au public de la part du roi,
00:59:46 la reine et Brigitte Macron, elles sont dans un autre véhicule derrière,
00:59:49 ils quittent l'Arc de Triomphe, donc pour l'Elysée,
00:59:52 une petite distance, 1,5 km,
00:59:55 avec les Parisiens et les touristes qui sont de part et d'autre de l'avenue,
01:00:01 et les chevaux, que Sylvain Rousseau nous annonçait,
01:00:06 qui attendent les voitures,
01:00:08 136 chevaux de la garde républicaine en tenue d'apparat,
01:00:12 ce sont les mêmes qui sont sortis pour le 14 juillet, figurez-vous, Bruno,
01:00:16 et le public peut s'approcher des barrières,
01:00:20 avec bien sûr les questions sécuritaires qui sont...
01:00:24 - Là on voit surtout des motos, voilà les chevaux.
01:00:26 - Voilà les chevaux qui sont devant les voitures,
01:00:30 donc on ne sait pas si cette descente des Champs-Elysées
01:00:33 se fera au pas de charge ou est-ce qu'ils prendront leur temps,
01:00:35 voilà, ils prendront leur temps, les images bien sûr du monde entier.
01:00:40 Est-ce que Emmanuel Macron est populaire au Royaume-Uni ?
01:00:44 Est-ce que les hommages qu'il a rendus à Elisabeth II
01:00:48 ont marqué les Britanniques, Frédéric de Natal ?
01:00:52 - Dans l'ensemble, je vous dirais que oui.
01:00:53 Après, les relations entre Emmanuel Macron et les Britanniques,
01:00:57 c'est compliqué, c'est un petit peu comme les relations avec les Français,
01:01:00 l'esprit est changeant, le lundi tout va bien, le mardi tout va mal,
01:01:03 donc de leur dire qu'ils aiment Emmanuel Macron, c'est compliqué.
01:01:08 En tout cas, la presse, les médias,
01:01:10 si elles reflètent un tant soit peu la pensée des Britanniques,
01:01:12 a été excessivement critique vis-à-vis des quinquennats d'Emmanuel Macron
01:01:17 et lui a surtout reproché d'être très vindicatif.
01:01:21 - Mais vis-à-vis de la monarchie, ces marques d'hommage à la monarchie,
01:01:26 est-ce que Emmanuel Macron est le roi Charles III,
01:01:29 donc côte à côte dans la Citroën DS ?
01:01:33 C'est une image quand même qui restera, ça.
01:01:36 Là, on est dans l'histoire,
01:01:37 c'est le début de la visite officielle du roi Charles III.
01:01:41 Sylvain Rousseau peut-être nous faire vivre cette image,
01:01:43 vous qui êtes en direct des Champs-Elysées.
01:01:46 - Beaucoup de monde, oui.
01:01:48 - Je suis sur l'arc de Triomphe pour tout vous dire,
01:01:50 je ne vois pas ce qui se passe sur les Champs-Elysées.
01:01:51 Effectivement, on a simplement accès à l'écran géant
01:01:53 et effectivement, je vous annonçais tout à l'heure
01:01:55 que la voiture serait sans doute décapotable.
01:01:56 Elle n'est pas décapotable, il ne s'agit que d'un toit ouvrant,
01:01:59 mais effectivement, cela permet au roi Charles III
01:02:01 et au président Macron de passer tous les deux la tête par le toit
01:02:05 pour saluer la foule qui est là sur les bords des Champs-Elysées.
01:02:09 Et effectivement, ça permet de faire une image
01:02:12 qui va être prise partout, qui est extrêmement symbolique,
01:02:15 de voir le chef de l'Etat français
01:02:17 et le souverain britannique côte à côte dans le soleil,
01:02:21 en train d'agiter la main.
01:02:22 Alors par contre, il y a aussi, lorsque vous parliez tout à l'heure
01:02:25 du roi Charles III qui va à la rencontre du public
01:02:29 et qui sert des mains, il ne s'agit pas du public
01:02:30 qui est émassé sur le bord de la route,
01:02:31 il s'agit de personnes qui étaient invitées à cette cérémonie.
01:02:35 Ce n'est pas vraiment un bain de foule au sens où on l'entend habituellement,
01:02:38 où on va à la rencontre de gens qui sont simplement là,
01:02:42 non pas par hasard, mais des gens qui en tout cas
01:02:44 sont sur le bord de la route.
01:02:45 Là, il s'agissait vraiment d'invités qui étaient là,
01:02:47 triés sur le volet, qui étaient là pour ça
01:02:49 et qui ont été fouillés, etc. à l'entrée.
01:02:53 Mais voilà, cette cérémonie, en tout cas ici,
01:02:55 sur l'Arc de Triomphe s'achève.
01:02:58 Tout s'est passé comme prévu, si l'on peut dire,
01:03:00 et peut-être également un petit temps de retard.
01:03:02 Et puis on suit maintenant effectivement le roi Charles
01:03:05 et Emmanuel Macron qui descendent les Champs-Élysées
01:03:08 accompagnés, je vous le disais tout à l'heure,
01:03:10 par les 136 chevaux de la Garde républicaine
01:03:13 direction le palais de l'Elysée
01:03:15 pour un entretien bilatéral entre les deux chefs d'Etat.
01:03:18 -Voilà, on ne s'est pas trompé sur les 136 chevaux.
01:03:20 Peut-être un mot, Sylvain, de la suite,
01:03:22 donc direction l'Elysée.
01:03:26 -Direction l'Elysée pour un entretien en tête à tête
01:03:28 entre le roi Charles III et le président Emmanuel Macron.
01:03:31 Il sera, lors de cet entretien, question de climat,
01:03:33 de biodiversité, mais aussi d'intelligence artificielle,
01:03:36 puisqu'un grand sommet sur la question
01:03:38 doit avoir lieu à Londres dans quelques mois.
01:03:41 Et donc ils vont parler de ça.
01:03:43 Et ensuite, eh bien, direction le château de Versailles,
01:03:47 la Galerie des Glaces, pour un repas
01:03:49 qui s'annonce comme le point d'orgue
01:03:51 de cette visite de 3 jours du roi Charles III en France.
01:03:55 Le roi Charles III qui, à cette occasion,
01:03:57 va bien sûr marcher sur les pas de sa mère,
01:03:59 qui avait été reçue plusieurs fois à Versailles,
01:04:01 dont 2 fois au moins en tant que reine d'Angleterre.
01:04:05 La 1re fois, elle n'était encore que princesse.
01:04:07 Et puis demain, également, un programme chargé,
01:04:11 puisque le matin, le roi Charles III s'adressera au Sénat,
01:04:15 aux parlementaires français,
01:04:17 comme l'avait également fait sa mère une fois.
01:04:20 Et puis ensuite, il se rendra sur le chantier de Notre-Dame.
01:04:25 On sait que le roi Charles avait été particulièrement affecté
01:04:27 par l'incendie de Notre-Dame.
01:04:30 Il a été l'un des 1ers à réagir.
01:04:32 Et il tenait à aller sur ce chantier discuter,
01:04:35 rendre hommage à ceux qui reconstruisent la cathédrale.
01:04:38 Et puis ensuite, eh bien, tout cela se finira pour lui
01:04:41 vendredi dans la région de Bordeaux.
01:04:44 -Région de Bordeaux, qu'il connaît très bien, Frédéric de Natal.
01:04:46 Une petite parenthèse, peut-être,
01:04:48 parce que vous parliez de Versailles et Sylvain Rousseau.
01:04:52 On ne vous a pas donné le menu.
01:04:53 On vous l'avait promis tout à l'heure.
01:04:55 -Alors, pas de foie gras, puisqu'il n'aime pas ça.
01:04:57 Du homard bleu à en entrer,
01:04:59 de la volaille de Bresse au parfum de maïs,
01:05:02 du gratin de cèpe, du fromage et le biscuit.
01:05:04 C'est par contre de Pierre Hermé.
01:05:06 150 convives, dont Charlotte Gainsbourg.
01:05:08 Je ne sais pas si vous voulez écouter Charlotte Gainsbourg,
01:05:10 qui était tout à l'heure sur France Inter
01:05:13 et qui se dit très excitée à participer à ce dîner.
01:05:17 Est-ce qu'en régie, on a Charlotte Gainsbourg ?
01:05:21 On va l'écouter.
01:05:24 -Alors, c'est compliqué, les origines.
01:05:26 Pour moi, je me sens à la fois anglaise, française, bien sûr,
01:05:33 mais c'est un mix.
01:05:34 Et quand on a enterré ma mère, c'était...
01:05:37 -À l'église ?
01:05:39 -Oui, c'était des hymnes anglais.
01:05:42 Je me suis dit, mais j'ai quand même un petit peu de ça aussi.
01:05:44 -Et le prince Charles qui arrive à Paris ?
01:05:46 -Je y vais !
01:05:47 -Vous allez au dîner royal ?
01:05:48 -Je y vais, c'est ça !
01:05:49 -C'est pas vrai ?
01:05:50 -Je suis invitée.
01:05:51 -Vous allez à Versailles ?
01:05:51 -Oui, j'ai mis une robe longue et tout.
01:05:53 -Ah oui, vous allez.
01:05:54 -Ça vous excite un peu, le rencontrer le 1er ?
01:05:56 -Aujourd'hui, je me suis dit, c'est mon père et ma mère qui se battent.
01:05:59 Est-ce que je vais aller à son ouverture de musée
01:06:03 ou est-ce que je vais voir le roi d'Angleterre ?
01:06:05 J'ai choisi aujourd'hui le roi d'Angleterre.
01:06:07 -On va peut-être enlever la casquette.
01:06:09 -Je pense que ça passera pas à Versailles.
01:06:12 -Non, ça passera pas du tout, je vous le confie.
01:06:14 C'est vraiment le summum, ça, en termes de cérémonie,
01:06:17 en termes de savoir-faire, de réception, quoi, Versailles.
01:06:21 -Ca va être excessivement fastueux.
01:06:23 Après, on ne peut pas oublier aussi que Charles III
01:06:26 va retrouver un peu ses racines,
01:06:27 parce qu'on parle truchement de quelques généalogies.
01:06:30 Figurez-vous qu'il descend de Charles VII en ligne droite.
01:06:33 Donc il y a du sang français en lui, du sang écossais également.
01:06:37 Il sera dans les pas de sa mère.
01:06:40 Et je pense qu'autant, tout à l'heure, on l'a vu,
01:06:42 devant l'Arc de Triomphe, l'émotion qu'il a étreint,
01:06:44 je pense qu'au moment où il va s'asseoir
01:06:46 et qu'il prendra la place que sa mère a eue avant lui,
01:06:49 il aura certainement une pensée très émue.
01:06:51 -Pourquoi aller à Bordeaux vendredi ?
01:06:53 C'est important pour le roi ?
01:06:54 -Alors, déjà, oui, parce que c'est une région qu'il connaît...
01:06:57 -A Bordeaux, pour les Anglais.
01:06:58 -Voilà, qu'il connaît parfaitement bien.
01:07:00 Il ne faut pas oublier une chose, c'est que l'Aquitaine,
01:07:02 Bordeaux, la capitale de l'Aquitaine,
01:07:03 qui a été aussi une ancienne possession plantagenée
01:07:07 jusqu'en 1453,
01:07:08 donc leur attachement de l'Aquitaine est très récent.
01:07:11 15e siècle, les Anglais adoraient nos vins,
01:07:13 même s'ils avaient la sale habitude de le couper avec de l'eau.
01:07:16 -Adorés, ils adorent encore.
01:07:17 -Ils adorent, oui, effectivement, ils adorent encore.
01:07:19 Il se trouve que le roi Charles va aller chez Smitholaphite,
01:07:24 normalement.
01:07:25 C'est un château, effectivement, du cru bordelais.
01:07:27 -Mais bio, je crois.
01:07:28 -Bio, c'est la raison pour laquelle il va aller voir,
01:07:31 parce qu'ils font un vin de ce type-là.
01:07:34 Et puis, il y avait été également, dans les années 70,
01:07:38 si je ne m'abuse, il avait visité Bordeaux.
01:07:40 Et puis, n'oublions pas,
01:07:41 Charles III est un grand amateur de gastronomie française.
01:07:44 -Il va être servi ce soir, quand même.
01:07:45 -Il va être servi ce soir.
01:07:47 -Bien sûr.
01:07:48 -C'est un grand amateur aussi, également, du fromage.
01:07:51 En 92, il avait pris quand même la défense du fromage français.
01:07:55 -D'accord. Pas du poids, oui.
01:07:57 Il a pris du fromage.
01:07:58 -Non, et le menu, vous savez, a été l'objet
01:08:00 d'une grande tractation entre l'Elysée et Buckingham Palace,
01:08:04 au même titre, d'ailleurs, que le nombre d'invités.
01:08:05 C'est d'ailleurs pour ça que la délégation française
01:08:07 est bien moins nombreuse que la délégation britannique.
01:08:10 Les Anglais se sont imposés, surtout concernant ce repas
01:08:14 de ce soir auquel, d'ailleurs,
01:08:18 devra assister quelques personnalités bien connues
01:08:20 de la vie civile, et dont une personnalité
01:08:22 que beaucoup de Français adorent, Stéphane Berg.
01:08:25 -Voilà, Arsène Wenger qui sera également présent.
01:08:27 Ken Follett, Emma Mackey,
01:08:29 Charlotte Gainsbourg, on l'a dit,
01:08:30 donc du beau monde ce soir à Versailles.
01:08:32 Et puis donc, la voiture présidentielle,
01:08:35 ça reste estampillée République française,
01:08:38 qui a terminé sa descente des Champs-Elysées.
01:08:42 -Ca a été un moment quand même très monarchique,
01:08:44 Emmanuel Macron, le roi, face à face.
01:08:47 -Oui, très monarchique, très étatique, on va dire.
01:08:50 -Il n'aurait pas pu, quand même, avec un autre chef d'État,
01:08:53 une descente comme ça, avec un salut côte à côte.
01:08:56 -Oui, mais à la fois, je pense que c'est le résultat
01:08:58 de l'histoire, des liens particuliers, quand même,
01:09:02 qu'il y a entre la France et l'Angleterre.
01:09:03 Parce qu'il ne faut pas oublier aussi
01:09:05 que la France et l'Angleterre, elles ont un peu la même nostalgie.
01:09:08 C'est-à-dire, jusqu'en 1914, les deux grandes puissances,
01:09:12 les deux superpuissances, c'était la France et l'Angleterre.
01:09:14 Et ensuite, voilà, c'était les empires aussi.
01:09:17 Et ensuite, bon, il y a eu en plus la Deuxième Guerre mondiale,
01:09:19 qui a un peu mis fin à tout ça,
01:09:21 sans parler de l'expédition de Suez en 1957,
01:09:24 qui a marqué un vrai recul de l'influence diplomatique.
01:09:27 -Qui, d'ailleurs, ne nous a pas permis d'avoir Elisabeth II
01:09:29 comme reine de France.
01:09:31 C'est une anecdote, ça, à l'époque.
01:09:34 Le gouvernement, dans les années 50,
01:09:36 avait proposé au gouvernement britannique,
01:09:39 juste avant la crise de Suez,
01:09:41 d'entrer dans le Commonwealth.
01:09:43 Ce qui aurait fait d'Elisabeth II une reine de France par défaut.
01:09:47 C'est l'anecdote.
01:09:48 On a manqué de peu d'être de nouveau dans le Commonwealth
01:09:51 ou d'avoir une monarchie...
01:09:52 -C'est intéressant, parce qu'il faut rappeler aussi
01:09:54 qu'en 1940, au moment de la blitzkrieg allemande
01:09:58 et le fondement de la France,
01:10:00 il y a eu un projet d'union entre les deux pays
01:10:02 pendant quelques jours,
01:10:03 et qui, finalement, a capoté, comme disent nos amis québécois.
01:10:08 Et finalement, c'est le colonel de Gaulle, à l'époque,
01:10:11 qui est parti en Angleterre.
01:10:14 Mais voilà, tout ça, il y a quand même une histoire très forte,
01:10:19 un statut d'ancienne puissance,
01:10:22 des liens qui restent très particuliers
01:10:24 entre la monarchie et la République française.
01:10:26 Je trouvais que, moi, le moment était très solennel.
01:10:29 Et en même temps, les deux hommes qui l'incarnent,
01:10:32 de par leur bonne entente,
01:10:34 j'ai trouvé que c'était aussi assez décontracté.
01:10:36 - Oui, ils restent ancrés en 2023.
01:10:38 - Un peu particulier, c'était à la fois protocolaire et décontracté.
01:10:42 - Oui, à l'image même de ce qu'est la monarchie à l'heure actuelle
01:10:46 et la présidence d'Emmanuel Macron.
01:10:48 - Voilà.
01:10:49 - Peut-être un mot de Camilia Thierm,
01:10:51 on n'a pas parlé beaucoup,
01:10:53 mais elle va quand même jouer un rôle pendant cette visite d'État.
01:10:55 - Brigitte non plus.
01:10:56 - Brigitte non plus, mais Brigitte sera beaucoup avec Camilia.
01:10:59 Elle va la suivre, elle l'accompagner sur différentes...
01:11:03 - Voilà, notamment à la bibliothèque nationale de France.
01:11:06 - Oui, il y a tout un agenda qui a été prévu
01:11:08 pour la première dame de France,
01:11:11 si tant est qu'on puisse reprendre cette expression très américaine.
01:11:14 Et la reine Camilia...
01:11:17 Bon, il faut dire que les épouses du président de la République
01:11:22 et du roi n'ont pas à entrer dans le champ politique,
01:11:24 en tout cas des réunions qui vont être mises en place.
01:11:29 On sait que Brigitte est assez proche de Camilia.
01:11:31 Camilia parle un très bon français également.
01:11:33 Donc les discussions devraient aller bon train.
01:11:35 En tout cas, c'est un moment un petit peu drêle.
01:11:38 Je crois qu'on en a tous besoin, quelque part,
01:11:40 de cette solennité, de cette beauté.
01:11:42 Et puis ça ne coûte pas cher, quelque part.
01:11:45 - Ça dépend pour qui.
01:11:47 - De cette proximité aussi.
01:11:49 Et puis on peut rappeler aussi que toute cette histoire complexe
01:11:52 et très ancienne, mais s'inscrit aussi quand même
01:11:55 dans des valeurs partagées, notamment en termes de démocratie.
01:11:59 Évidemment, on ne ferait pas ça avec tout le monde,
01:12:01 mais c'est parce que là, nous avons les mêmes valeurs aussi.
01:12:04 - Quelle sagesse. Merci beaucoup, Bruno Darroux.
01:12:06 Merci Frédéric Donatel de nous avoir accompagné
01:12:09 pour cette première séquence de la première journée
01:12:12 de la visite d'État du roi Charles III.
01:12:14 On se retrouve...