Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Les auditeurs sont invités à réagir, par téléphone ou via les réseaux sociaux aux grandes thématiques développées dans l'émission du jour.
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00:00 - On va changer de sujet avec tous les syndicats de médecins libéraux qui appellent à la grève dès le 13 octobre pour la plupart de manière illimitée.
00:07 Ils réclament notamment la hausse du tarif des consultations entre 30 et 50 euros pour la consultation de base.
00:11 Et c'est vrai que j'ai l'impression quand même que c'est légitime comme demande.
00:15 Des gens qui ont fait quasiment dix ans d'études, c'est 25 euros je crois.
00:19 Autrement, ils vont, disent-ils, déprogrammer leur activité médicale ?
00:26 Est-ce que vous soutenez ce mouvement ? Faut-il augmenter le prix de la consultation ?
00:29 On va être avec Jérôme Marty que vous connaissez, qui est médecin généraliste et président de l'Union française pour une médecine libre.
00:36 Bonjour, monsieur Marty.
00:37 Monsieur Marty doit être avec nous.
00:41 Jérôme Marty, vous êtes où, Jérôme ?
00:43 - Oui, vous m'entendez ? Je suis là.
00:44 - Je vous entends.
00:45 Vous êtes où, cher Jérôme ?
00:47 - Je suis écouté à Paris, puisque j'étais chez vos concurrents de l'AMC ce matin.
00:51 - Je n'ai pas entendu ce que vous venez de dire.
00:53 - Mais c'est avec plaisir que je vous retrouve sur Europe.
00:54 - Je ne sais pas de quelle station vous parlez.
00:55 Je ne sais pas de quelle station vous parlez.
00:57 En revanche, vous auriez dû venir jusqu'à nous, ça nous aurait fait plaisir.
00:59 Vous seriez venu dans le studio.
01:01 Il y a un petit peu de bruit derrière vous.
01:02 Vous devez être dans la rue.
01:03 - Oui, je vais me mettre à l'abri.
01:04 - La consultation aujourd'hui pour un médecin généraliste, elle est de 25 euros.
01:09 C'est bien ça ?
01:11 - C'est ça, elle est de 25 euros.
01:12 Et un euro constant, c'est le même prix qu'en 1995.
01:15 - Un médecin généraliste, c'est combien d'études ?
01:18 - Pardon ?
01:19 - Un médecin généraliste.
01:20 Alors non seulement, il y a effectivement un petit peu de bruit, mais il y a des gens également qui parlent derrière vous.
01:25 - Un médecin généraliste, c'est combien d'années d'études ?
01:29 - C'est 10 ans d'études.
01:30 - Bon, c'est 10 ans d'études.
01:31 Aujourd'hui, il est tout seul ou il a généralement une secrétaire avec lui lorsqu'il pratique ?
01:37 - Très peu de médecins ont en fait une secrétaire puisqu'ils n'ont pas les moyens pour leur entreprise médicale d'avoir du personnel.
01:43 Et c'est bien pour cela qu'on demande une augmentation tarifaire pour améliorer la qualité de travail.
01:48 Et puis dans ce mouvement, vous avez toutes les professions médicales qui sont touchées,
01:51 puisque ce mouvement est fait également par les chirurgiens, les anesthésistes, les médecins qui exercent clinique et évidemment les généralistes de ville.
01:57 - Bon, vous n'y arrivez pas manifestement à faire augmenter cette consultation de 25 euros,
02:04 qui est effectivement de l'extérieur, moi je vois ça de l'extérieur, mais j'ai aussi la chance d'avoir sans doute les moyens.
02:09 D'autres n'ont pas les moyens, et peut-être que 25 euros parfois c'est cher pour certains de nos concitoyens, même sans doute.
02:16 Mais vous n'y arrivez pas à faire augmenter cette consultation ?
02:20 - On n'y arrive pas et on a face à nous des gens qui bricolent. Et la politique du bricolage ça suffit.
02:24 La politique du bricolage, vous savez, c'est cette politique où l'acronyme tient lieu de projet politique.
02:30 Alors on nous parle de créer des communautés territoriales de santé, des communautés professionnelles de territoire de santé.
02:35 On leur dit arrêtez avec tout ça et fabriquez des médecins. Fabriquez des médecins et faites installer des médecins.
02:41 Et pour cela, il faut juste reconnaître notre activité et nous permettre de construire le soin avec nos partenaires et avec l'assurance maladie.
02:48 - Dans toute l'Europe, vous êtes sans doute la consultation la moins chère ou est-ce qu'il y a d'autres pays où la consultation...
02:58 - Vous avez raison de dire ça, dans toute l'Europe on est au plus bas de la moyenne européenne. Il y a juste le Malte qui est derrière nous.
03:03 - C'est fou, même en Grèce par exemple, même en Roumanie...
03:07 - Oui, oui, si vous ramenez au coût de la vie, les autres pays sont très largement devant nous.
03:12 - Mais en Allemagne par exemple.
03:14 - Pour vous donner un ordre d'esprit, j'avais dernièrement un radiologue marocain qui était débauché par une clinique de France.
03:21 Et quand il a vu les tarifs qui étaient pratiqués en France, il a dit non, moi à ce compte-là, je préfère rester au Maroc.
03:26 - Et pourtant les radiologues, a priori, c'est une profession en honoraire libre parfois où j'ai le sentiment que les gens sont plutôt aisés.
03:34 - Oui, mais ils n'ont pas tous les honoraires libres.
03:36 D'ailleurs on demande de nous, si jamais on n'arrivait pas à obtenir de vrais tarifs qui reconnaissent notre rôle et notre responsabilité,
03:44 alors on dit au gouvernement, faites comme a fait Raymond Barr à l'époque, donnez le secteur 2 pour tous,
03:49 c'est-à-dire la possibilité d'honoraires complémentaires pour tous.
03:52 Si vous n'avez pas d'argent, faites payer à ce moment-là les mutuelles et les assurances privées.
03:56 Et puis, vous le savez, les gens depuis la loi sur la haine ni ont tous une mutuelle, y compris des mutuelles d'entreprise.
04:02 Il faudra que ces gens-là rendent de l'argent aux soins.
04:04 - Oui, alors là c'est un peu compliqué, peut-être vous venez en plus de parler d'organismes qu'on ne connaît pas forcément,
04:12 mais est-ce que vous pouvez expliquer plus précisément ce qu'avait fait Raymond Barr il y a 30 ou 40 ans ?
04:17 Vous allez l'expliquer après la pause peut-être ?
04:19 Et on va pouvoir échanger aussi avec des auditeurs, parce qu'il est possible que pour des auditeurs,
04:25 25 euros c'est cher et qu'ils vous disent "Jérôme Marty, la consultation n'a pas à augmenter".
04:32 A tout de suite en tout cas.
04:33 Vous réagissez au 01.80.29.29.21 et les midi 29. Vous écoutez Pascal Praud.
04:38 Europe 1, Pascal Praud.
04:40 Docteur, je dois être amoureux, j'ai une fièvre d'un cheval et je perds toutes mes plumes dans le bouillon de légumes.
04:47 - Après l'échec des négociations conventionnelles avec l'assurance maladie l'hiver dernier,
04:51 les médecins sont toujours remontés contre un règlement arbitral qui a fixé les tarifs des consultations à 26,50 euros pour les généralistes
04:58 et 31,50 euros pour les spécialistes, soit une revalorisation de 1,50 euros.
05:02 Jérôme Marty est avec nous, vous le connaissez et vous reconnaissez sans doute son accent du Sud-Ouest.
05:08 Il est médecin généraliste et président de l'Union Française pour une médecine libre.
05:11 Il nous expliquera tout à l'heure la solution qui avait existé sous les années Giscard.
05:16 Mais Mickaël est avec nous et Mickaël voulait peut-être vous interpeller, M. Marty.
05:20 Bonjour Mickaël.
05:22 - Oui bonjour Pascal.
05:24 - Que voulez-vous dire ? Vous-même vous êtes sans doute un patient régulier des médecins généralistes ?
05:31 - Alors pour l'instant oui effectivement je suis patient, à 25 euros même à 26,50 euros,
05:36 on va même pousser la folie jusqu'à 30 euros, je m'estimerais être patient.
05:40 Par contre si ça arrive à 50 euros comme demandé, là je ne serai plus un patient, je serai un client.
05:44 Là je serai un client. Il faut arrêter un petit peu là, à un moment donné, c'est bon.
05:49 Tout augmente, tout augmente. Là c'est pas compliqué, tout augmente, tout explose.
05:54 Le carburant, la nourriture, l'énergie, tout, tout, tout, tout.
05:58 - Oui mais sauf précisément la consultation des médecins.
06:03 - Oui mais attendez Pascal, comme vous avez dit tout à l'heure, pour certaines personnes 25 euros c'est...
06:07 - Oui mais c'est remboursé quand même. C'est remboursé par la sécurité sociale.
06:12 - Il faut pouvoir les avancer, arriver au 20 du mois et que vous êtes déjà découvert,
06:17 - On est obligé d'avancer ?
06:19 - On est obligé d'avancer avec... toujours ?
06:22 - Avec le check, oui.
06:24 - D'accord.
06:25 - Vous donnez votre carte vitale et après on vous prend votre carte bleue.
06:30 - C'est très intéressant ce que vous dites, parce qu'effectivement pour certaines gens avancer de l'argent c'est difficile.
06:36 - Moi je vous le dis, il y a certaines fois, pourtant je suis...
06:40 Heureusement pas souvent, mais quand ça m'arrive d'être vraiment, vraiment malade,
06:44 quelques fois, je ne vais pas chez le tout-bib, parce que je ne peux plus.
06:49 Une fois que j'ai payé le loyer, une fois que j'ai payé les crédits voiture, une fois que j'ai payé la bouffe,
06:52 une fois que j'ai payé l'électricité, le téléphone, tout ce qu'il y a à payer dans une vie normale.
06:57 Et je ne fais pas d'extra, ça ne me sert pas de...
06:59 - Vous êtes chauffeur routier.
07:01 - Je suis chauffeur routier.
07:03 - Et vous êtes en couple ou vous êtes tout seul ?
07:05 - Je suis en couple avec deux enfants.
07:07 - Et il y a deux salaires chez vous ?
07:09 - Il y a deux salaires, mais une fois qu'on a payé tout ce qu'on doit, et sans faire de folie,
07:14 - Je sais.
07:16 - On ne sort pas au restaurant, on ne sort pas au cinéma, on ne sort nulle part.
07:19 Vous voulez savoir une chose ? Là, en début d'année, on a pris une semaine de vacances dans un camping,
07:25 ça fait 17 ans que je suis avec ma femme.
07:27 C'est la première fois qu'on s'offrait des vacances.
07:30 Et pourquoi ? Parce qu'en fait on a eu une super promotion de fou.
07:34 Alors ça nous a fait mal quand même de payer une telle somme, mais voilà, en 17 ans...
07:40 - J'ai du mal quand même à comprendre, Mikaël, s'il y a deux salaires qui entrent,
07:44 votre femme, elle travaille à plein temps ou elle travaille à mi-temps ?
07:47 - Elle travaille à plein temps.
07:49 - Alors j'imagine, à vue donnée avec deux salaires, il y a entre 30 et 40 000 euros qui entrent chaque année.
07:55 - Ecoutez, c'est pas compliqué, moi je touche 1700 euros par mois,
07:59 et elle, elle est un tout petit peu plus haut que moi, genre 1800 et des poussières nettes.
08:07 - Ça fait 3500 euros multipliés.
08:11 - On a pas loin de 700 euros de loyer à donner tous les mois.
08:15 On a deux crédits voiture, puisque malheureusement pour aller travailler, quand on est deux, il faut deux véhicules.
08:20 - Parce qu'il y a 42 000 euros qui entrent, c'est pour ça que c'est...
08:23 Alors c'est pas le sujet a priori du jour, mais c'est ce que disait Ganois Edouard-Philippe ce week-end à la fête de l'Himanente,
08:28 c'est-à-dire qu'il y a 42 000 euros net qui entrent dans votre couple, et vous me dites "je peux pas prendre de vacances".
08:34 - Non.
08:35 - Donc écoutez, faisons une parenthèse.
08:38 - Une fois qu'on a payé le sport des gamines, une fois qu'on a payé la cantine,
08:41 une fois qu'on a payé l'électricité, une fois qu'on a payé les voitures, une fois qu'on a payé les assurances,
08:45 une fois qu'on a payé la nourriture, enfin tout,
08:49 est-ce que vous avez acheté il n'y a pas longtemps du gel douche ou du shampoing par exemple ?
08:53 Est-ce que vous avez vu le prix que ça a pris ?
08:55 Est-ce que vous avez vu un petit peu la claque que ça a pris ?
08:57 C'est-à-dire que de nos jours, même pas carbon, il faut se mettre au limite de couper une durance.
09:01 - Alors je vais vous dire, je suis dans la transparence, je fais les courses que l'été.
09:05 Pourquoi l'été ? Parce que tous les enfants sont là, etc.
09:08 Du gel douche, j'en achète précisément à ce moment-là.
09:11 Donc non, j'en achète pas dans l'année, bien sûr, mais bon, je vais dans les supermarchés, disons.
09:19 Et j'ai l'impression que ça coûte entre 3 et 5 euros le gel douche.
09:23 - Oui, si vous prenez la marque du magasin.
09:27 Si vous prenez une autre marque, c'est même plus la peine, là.
09:30 À ce compte-là, c'est terminé.
09:32 Sincèrement, moi, je veux bien vous demander les docteurs.
09:35 - Revenons sur la médecine et puis après, Michael.
09:37 Michael, on parlera de votre cas, si j'ose dire, parce que je le trouve emblématique de la France d'aujourd'hui.
09:42 Mais Jérôme va vous répondre simplement sur ce que vous disiez.
09:46 "Faut pas que ça augmente parce qu'on peut pas avancer l'argent."
09:49 Et ça, ça peut s'entendre. Jérôme Marty.
09:51 - On est parfaitement conscient de ça, on le vit tous les jours,
09:55 puisque c'est dans nos cabinets que l'on croise tout ce qui fait la France.
09:59 Ceux qui ont des problèmes socio-économiques, ceux qui en ont moins, etc.
10:03 Donc on est parfaitement au courant de ça.
10:05 Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'il existe des systèmes,
10:08 comme la carte avance santé, qui sont mises en place par des banques,
10:10 où à ce moment-là, vous n'avez pas à faire l'avance des frais, puisque vous êtes remboursé.
10:15 Ce n'est seulement quand vous êtes remboursé que le médecin est payé.
10:19 Donc ça, c'est tout à fait facile à mettre en œuvre.
10:21 Ce qui se passe, c'est qu'aujourd'hui, à 25 euros,
10:23 les cabinets médicaux ne sont absolument plus solides économiquement,
10:28 et qu'ils tombent les uns après les autres.
10:30 Que les jeunes ne s'installent plus, ils mettent 10 ans à s'installer.
10:33 Et les plus anciens, et on est dans une pyramide inversée,
10:36 qui fait que chaque fois que vous enlevez une tranche en haut,
10:38 c'est-à-dire que les seniors partent à la retraite,
10:40 ils ne sont pas remplacés par les plus jeunes,
10:41 puisque moins nombreux, et donc on aggrave le problème.
10:44 Donc il faut impérativement qu'on fasse installer tous les jeunes.
10:46 Et pour faire installer tous les jeunes, il faut que cet exercice soit plus attractif.
10:50 Aujourd'hui, il ne l'est plus.
10:51 Et pour être attractif, il faut qu'on rejoigne cette moyenne européenne,
10:54 qui est, oui, proche de 50 euros, voire à 50 euros.
10:58 Et effectivement, c'est un coût qui peut paraître extrêmement cher,
11:02 mais quand on met des systèmes type avant-santé,
11:04 et quand on demande surtout aux mutuelles auxquelles vous cotisez,
11:08 de rendre aux soins beaucoup plus d'argent qu'elles ne le font,
11:10 je vous rappelle que quand vous payez votre mutuelle,
11:13 il n'y a que la moitié de la somme qui revient aux soins,
11:15 et le reste part en propriété, en régime prudentiel, etc.
11:19 Donc ça, il faut arrêter de s'engraisser sur la médecine.
11:21 Les gens qui sont des parasites de la médecine, comme ces mutuelles-là,
11:25 doivent rendre l'argent et vous permettre, vous,
11:27 d'accéder à une médecine de qualité qui ne pourra être mise,
11:30 cette médecine de qualité, qui ne pourra exercer que si le tarif,
11:33 les tarifs des médecins sont en rapport avec leur rôle de responsabilité.
11:35 – En tout cas, ces arguments s'entendent.
11:37 Je vous remercie grandement d'être intervenu.
11:40 C'est une grève illimitée, si j'ai bien compris.
11:43 Donc à partir du 13 octobre, après, ça peut être en très grande difficulté.
11:47 Une dernière chose, un médecin généraliste,
11:50 c'est combien de consultations par jour, Jérôme Marquis, à peu près ?
11:54 – Actuellement, ça va jusqu'à 40 à 50 consultations par jour,
11:58 et c'est des gens qui travaillent en moyenne 55 heures par semaine.
12:01 – Non mais ce n'est pas possible, on ne peut pas avoir 40 ou 50 personnes.
12:04 – Vous êtes obligé de faire ça, parce que sinon on ne voit pas tout le monde,
12:06 et il y a une demande de soins qui est énorme.
12:08 – Mais généralement, c'est 20 minutes, 25 minutes ?
12:13 – Vous faites, on est tous devenus, si vous voulez, maltraitants,
12:16 parce qu'on est obligé de faire des consultations courtes,
12:19 si l'on veut voir toute la demande de soins, parce qu'on n'est pas assez nombreux,
12:21 et que les jeunes, avec raison, aujourd'hui, ne s'installent pas,
12:24 parce que les conditions sont trop difficiles.
12:25 – Mais 40 en 10 heures, ça fait 4 par heure.
12:28 – Tous les quarts d'heure.
12:29 – Tous les quarts d'heure, et 10 heures, c'est beaucoup quand même de travailler 10 heures.
12:32 – C'est malheureusement le cas, assez fréquemment.
12:35 Vous avez des zones où beaucoup de médecins sont partis à la retraite
12:38 et n'ont pas été remplacés, et les pauvres médecins qui restent
12:40 sont obligés d'avoir ces cadences-là pour voir tout le monde.
12:43 – Bon, et dernière chose que je voulais vous dire,
12:45 mais ça c'est un des chevaux de bataille que j'ai,
12:48 je suis entouré de jeunes gens qui ont envie de faire médecine,
12:52 et j'ai appris, on en a parlé ensemble,
12:54 qu'on ne peut pas redoubler sa première année de médecine,
12:57 je trouve ça invraisemblable.
13:00 – Vous avez raison, c'est une folie française.
13:02 – C'est une folie française, dans le temps on pouvait redoubler médecine,
13:06 et on peut ne pas, c'est dur médecine, la première année,
13:09 c'est d'ailleurs invraisemblable ce qu'on demande
13:12 à un étudiant de médecine en première année, Jérôme Marty,
13:14 je ne sais pas quand est-ce que vous, vous avez fait votre première année,
13:16 mais aujourd'hui c'est, c'est-à-dire que du lundi au dimanche,
13:20 quasiment 12 heures par jour et toute l'année,
13:22 un étudiant doit faire que ça pour essayer, pour espérer passer en deuxième année,
13:27 c'est très très difficile.
13:29 – C'est une période où vous sacrifiez votre jeunesse pour la cause,
13:31 vous sacrifiez votre jeunesse pour votre passion,
13:33 mais il faut que ce soit justement rétribué,
13:35 il faut qu'on permette effectivement aux jeunes
13:36 d'avoir le stress en moyenne d'une année de retardage.
13:40 – Évidemment que tu peux rater ta première année, bien évidemment.
13:42 – Je vous remercie grandement Jérôme Marty.