GRAND ENTRETIEN. "Je suis un homme de challenge" : Florent Manaudou vise "une dernière médaille" aux JO de Paris 2024

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À l'occasion du festival Demain le sport, Florent Manaudou est l'invité de franceinfo, le 19 septembre 2023.

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Transcription
00:00 et l'avenir très proche du sport ce sont les JO 2024
00:03 l'année prochaine à Paris. Avec votre sœur Laure vous avez été désignée capitaine de la flamme olympique, ça veut dire quoi ?
00:09 - Ça veut dire qu'on a... il va y avoir à peu près 10 000 porteurs de flammes
00:14 entre le moment où la flamme va être allumée et le moment où...
00:17 la flamme va être allumée à Athènes, pardon, et au moment où la flamme sera dans le stade.
00:23 Donc il y aura 10 000 porteurs pendant
00:26 énormément de
00:28 mois, de jours.
00:30 Ils vont aller en outre-mer aussi.
00:31 Voilà cette flamme voyager énormément, il y avait besoin de capitaines comme dans toute équipe de sport. - Pour les coacher un peu. - Donc voilà ouais et
00:38 on aura la chance de porter la flamme évidemment avec les trois autres co-capitaines.
00:43 - Et vous la porterez où vous ? - Moi j'aimerais beaucoup, alors c'est pas été décidé, mais moi j'aimerais beaucoup la porter à Marseille. Elle arrive à
00:49 Marseille avec le BLM, je crois que c'est le 8
00:54 mai, quelque chose comme ça, 8 ou 9 mai.
00:56 Et j'aimerais beaucoup la porter à Marseille. - Parce que vous nagez à Marseille ? - Parce que alors je nage à Antibes mais je suis licencié à
01:01 Marseille, j'ai vécu dix ans là-bas et Marseille est ma ville de coeur donc j'aimerais bien être porteur là-bas. - Bon le message est passé aux
01:07 organisateurs. Ça vous laisse du temps quand même pour vous entraîner. L'objectif c'est de briller aussi au JO, vous rêvez de vous qualifier, vous qui
01:14 avez connu l'Or Olympique à Londres 2012, l'Argent à Rio 2016, Tokyo 2021.
01:20 Cette année vous avez des résultats en demi-teinte Laurent Vanodou. Fin juillet vous terminez dernier de votre demi-finale au Mondio de Fukuoka au Japon.
01:26 Ça vous a mis le doute pour les Jeux ?
01:29 - Alors qu'on réussisse ou qu'on réussisse pas, on a toujours le doute.
01:32 C'est un peu l'ADN du sportif. On doit toujours remettre en question
01:38 notre préparation quand on arrive en septembre et qu'on recommence justement une préparation. Il faut
01:44 pas tout effacer mais il faut se réinventer, il faut repenser
01:49 avec le staff.
01:51 - Vous avez compris avec le recul ce qui s'est passé ? - Oui, on comprend toujours. Ça a été difficile au début parce que
01:56 quand on s'entraîne 12 mois, on a envie forcément de réussir le jour J.
02:02 Le sport c'est
02:04 parfois des défaites et parfois des victoires. Donc là c'était une défaite et j'espère qu'il n'y en aura pas une autre l'année prochaine.
02:09 - Est-ce que vous arrivez, c'est parce que je vous souhaite bien sûr, mais est-ce qu'il vous
02:12 arrive parfois de vous dire que vous allez pas vous qualifier pour les Jeux à Paris ?
02:16 - Oui bien sûr parce que
02:18 c'est
02:20 même en étant un sportif qui a réussi
02:23 il y a une espèce de sélection, un espèce de stress négatif quand on arrive aux sélections parce que
02:30 on peut tout perdre et il n'y a rien à gagner parce que ça paraît logique pour un athlète comme moi, pour un athlète comme
02:37 Teddy Riner, comme Kevin Mayer
02:39 d'aller aux Jeux. Mais pour aller aux Jeux il faut se qualifier. On peut tomber malade la veille. Moi j'ai un
02:44 ami qui est mon ex beau-frère Frédéric Bousquet
02:47 qui devait se qualifier au championnat du monde en 2015. Il est tombé malade la veille, il n'a pas fait la course, il n'est pas allé au championnat du monde.
02:52 Donc voilà c'est...
02:54 - Rien n'est écrit. - Rien n'est écrit, c'est le moment d'incertitude et
02:57 voilà donc il y a d'abord les sélections et après il y aura les Jeux en ligne.
03:00 - Vous avez 32 ans Florent, dans un sport où en général on arrête assez tôt.
03:04 Qu'est-ce qui vous motive encore ?
03:07 - Paris 2024 ? - Oui. - C'est suffisant.
03:11 Je suis un homme de challenge, j'aime beaucoup le challenge.
03:15 J'ai eu la chance d'arrêter aussi pendant deux ans la natation. - Faire du handball ? - Ouais, ça m'a fait énormément de bien de
03:21 faire autre chose,
03:23 d'être curieux, d'apprendre de nouvelles choses, d'être au contact d'autres sportifs aussi.
03:27 Et voilà je suis revenu avec un challenge de faire une médaille olympique que j'ai faite en 2021.
03:32 - Oui, les JO ce sera votre dernier grand objectif ? - Oui je pense, après j'aime pas
03:37 dire ce que je vais faire après parce que moi-même je ne le sais pas donc
03:41 on verra, c'est la dernière année sérieuse en tout cas. Après on fera peut-être les choses un petit peu plus
03:46 tranquille mais ça peut aussi fonctionner donc on verra en temps voulu. - Il n'y a pas de lassitude,
03:50 on voit aujourd'hui beaucoup de grands sportifs
03:53 s'ouvrir, évoquer leurs problèmes notamment mentaux. Il y a comme nageur l'américain Caleb Dressel qui a fait part de sa fatigue mentale.
03:59 Vous ça vous parle ça ? - Oui je pense que c'est pas forcément que les sportifs d'ailleurs je pense que
04:04 n'importe quelle personne qui fait un métier tous les jours au bout de
04:08 certains
04:10 de plein de
04:12 de... comment expliquer ça ?
04:15 - La routine quoi. - La routine, la pression.
04:19 Quand on a un patron c'est la pression du patron, quand on est sportif on a cette espèce de pression populaire
04:25 de réussir surtout quand on a déjà réussi. Donc voilà il y a une lassitude mais c'est mélangé aussi à cette espèce de pression
04:31 et voilà des fois on a envie d'arrêter, de faire autre chose comme n'importe quel être humain
04:36 et c'est mis en lumière parce qu'on est des
04:40 des sportifs, voilà tout. - Bon la pression populaire elle peut aussi être positive à Paris, ça va peut-être vous porter. - Ça va dans les deux sens.
04:46 - Quel regard vous portez sur la nouvelle génération de nageurs ? Léon Marchand bien sûr, 21 ans,
04:50 triple médaille d'or au dernier mondiaux au Japon, il vous bluffe ?
04:54 - Non parce que
04:57 ça ne m'étonne pas en fait. - Vous le connaissez ? - Oui je le connais, je connais son père qui a fait les Jeux Olympiques,
05:01 qui a été vice-champion du monde
05:03 qui était aussi, son père était mon idole, j'avais un poster dans ma chambre
05:08 et maintenant je suis en équipe de France avec son fiston. - Vous aurez peut-être le poster du fiston un jour ?
05:13 - Peut-être, peut-être et je pense que Léon sera le plus grand nageur français de tous les temps, en tout cas il est bien parti pour.
05:20 Oui il a 21 ans. - Au delà de Florent Manoudou ? - Largement, largement, c'est vraiment ce que je lui souhaite.
05:25 Et puis il est bien dans ses baskets en fait, c'est
05:28 un nageur qui réussit mais on sent qu'il est bien, on sent qu'il...
05:35 - Il vous parle, il vous demande des conseils ? - Ouais ça arrive, alors moi ça m'étonne toujours.
05:38 On était au championnat de France l'année dernière ensemble et il vient me voir, il me dit "j'aimerais bien te parler de comment gérer
05:46 le public, la presse etc." et en fait dans ma tête je me suis dit mais
05:51 Léon il a déjà tout compris parce qu'il est déjà champion du monde, il avait été champion du monde l'année dernière déjà,
05:56 mais en fait je trouve ça génial de pouvoir faire ça, de pouvoir demander des conseils, moi je l'ai fait aussi avec
06:03 avec les anciens à mon époque et on a l'impression que tout est facile et que les athlètes comprennent tout
06:09 mais il faut de l'expérience autour alors
06:12 il me parle peu mais il a énormément de staff autour de lui, il a un préparateur mental qui est le même que le mien d'ailleurs,
06:18 il a Bob Bowman son coach qui a été le coach de Michael Phelps et il a tout un entourage
06:22 autour de lui, son père aussi s'occupe très bien de lui et ça fait un athlète
06:27 complet et j'espère qu'il réussira de très grands Jeux Olympiques. - C'est ce qu'on lui souhaite,
06:32 qu'est ce qu'on peut vous souhaiter vous pour ces Jeux alors ?
06:34 - De faire une dernière médaille, ça serait bien, après on s'entraîne pour gagner,
06:39 on s'entraîne pour gagner mais je peux dire que je serais satisfait de faire une médaille.
06:43 - Avec toujours un gorille, j'ai vu qu'il y avait un tatouage gorille sur le bras, un gorille sur le bonnet, c'est pas le seul.
06:48 Pourquoi le gorille ?
06:51 - Parce que j'aime beaucoup les valeurs que représente le gorille, c'est un peu la force tranquille, c'est aussi la famille,
06:56 le gorille pour moi c'est
06:59 la douceur parce que je trouve que c'est un animal qui est assez doux
07:02 mais en même temps c'est un animal qui est très costaud, qui est très protecteur envers sa famille et je trouve que...
07:07 et puis je ressemble un peu à un gorille, je suis grand costaud.
07:09 - C'est ça, c'est ce que je voulais dire, un costaud au grand coeur.
07:11 - Voilà, exactement.

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