Cinq minutes avec Nancy Fauré, directrice d'Interbio Occitanie

  • l’année dernière
Interbio Occitanie est l'interprofession qui représente plus de 13.000 exploitations biologiques en Occitanie.

Category

🚗
Motor
Transcript
00:00 Nous sommes le mardi 19 septembre, il est 8h15, bon début de journée avec nous.
00:03 La région a signé hier un plan bio pour favoriser l'agriculture biologique.
00:07 Mais est-ce que ça suffira ? Bonne question.
00:09 On pose justement cette question ce matin à votre invitée Clémence.
00:12 Bonjour Nancy Forêt.
00:13 Bonjour.
00:14 Merci d'être avec nous ce matin.
00:15 Vous êtes directrice d'Interbio Occitanie, une association interprofessionnelle qui rassemble plusieurs instances.
00:20 La région Occitanie va donc consacrer un budget de plus de 134 millions d'euros sur 4 ans.
00:25 Il fallait sauver le soldat bio.
00:27 Alors sauver le soldat bio, le terme est sûrement un peu fort.
00:31 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui les producteurs, les entreprises bio traversent une crise compliquée.
00:36 Et soudaine surtout.
00:38 Je pense que c'est ça qui est important.
00:40 C'est qu'on s'est retrouvés pendant plusieurs années à avoir du mal à répondre à la demande des consommateurs qui voulaient des produits bio.
00:47 Et aujourd'hui, en 18 mois, le marché de la consommation des produits bio s'est retourné.
00:54 On est passé de plus de 10% de croissance par an à -10, -15, voire -20% de consommation sur certains produits.
01:04 C'est dû à l'inflation essentiellement, vous pensez ?
01:06 Il y a une partie d'inflation.
01:08 Il y a aussi d'autres facteurs comme le fait qu'on a peut-être, d'après les sondages qu'on fait auprès des consommateurs, une petite crise de confiance aussi.
01:18 Donc on a besoin, nous, de réexpliquer les atouts du bio, les atouts de la consommation surtout de produits bio auprès de nos concitoyens.
01:27 C'est vrai qu'on peut s'y perdre au niveau des labels, notamment.
01:29 Oui, ça a joué, c'est sûr.
01:31 Le fait qu'il y avait cette appétence pour les produits bio, tout le monde s'est mis à dire "moi aussi je vais faire mieux pour l'environnement".
01:38 Sauf que finalement les produits bio, c'est les seuls qui ont un cahier des charges contrôlés officiel de la production jusqu'à l'assiette du consommateur.
01:46 Puisque y compris les entreprises de l'agroalimentaire qui transforment les produits des agriculteurs sont soumises à un cahier des charges et sont contrôlés.
01:53 Qu'est-ce que vous allez faire alors justement pour rétablir la confiance, mieux communiquer, mieux permettre aux acteurs de communiquer ?
01:59 Oui, ça fait partie d'ailleurs du plan qu'on a signé hier avec les pouvoirs publics.
02:04 Réexpliquer ce qu'est le bio, ce que je viens de vous dire sur le cahier des charges.
02:09 Les campagnes de communication ?
02:11 Oui, oui, les campagnes de communication mais pas simplement de la communication pour dire "mangez bio" même si on en a déjà fait y compris nous dans la région.
02:18 Puisqu'en étant la première région bio de France, on a une diversité de produits locaux et bio très très importante.
02:25 L'objectif est aussi de passer de 20% aujourd'hui de surface agricole en bio à 25% et de doubler la consommation alimentaire des ménages à l'horizon 2027.
02:36 Est-ce que c'est pas un peu trop ambitieux ?
02:38 Alors il faut rester ambitieux, sinon le risque c'est qu'on recule et ça on veut vraiment l'éviter.
02:43 On a construit ces dernières années des vraies filières, c'est-à-dire des producteurs qui ont fait le choix du bio, des entreprises qui se sont mis à transformer leurs produits.
02:50 Il faut pas casser tout ça donc on veut vraiment être ambitieux.
02:54 Puis on a de vrais atouts dans la région Occitanie pour produire le bio.
02:57 Donc c'est aussi pour ça qu'on a eu beaucoup de débats, vous imaginez bien vu le contexte, autour de ces 25% mais ils sont bien liés à la croissance de la consommation.
03:06 Ça veut dire que les agriculteurs qui nous écoutent aujourd'hui pourront avoir des aides financières de la région pour se convertir ?
03:12 Oui, c'est ça qui est en discussion de manière plus précise, suite à la signature du plan bio hier, c'est de voir quelles étaient les mesures les plus adaptées pour aider les agriculteurs à passer ce cap de la crise.
03:24 Donc ça c'est encore en discussion. Carole Delgas sur notre antenne a dit dans un son diffusé dans le journal de 8h "Ce n'est pas si cher que ça le bio, quand même, on a des prix élevés".
03:34 Alors ça dépend. Et moi j'encourage vos auditeurs à aller regarder. C'est à dire qu'aujourd'hui la moitié des producteurs bio de la région font du circuit court.
03:43 Donc déjà la meilleure façon d'acheter des produits bio pas trop cher c'est en effet d'aller voir les producteurs.
03:50 Sur les marchés ?
03:51 Sur les marchés et pas que, c'est à dire que les magasins bio aujourd'hui font des efforts, en grande distribution, regardez, comparez.
03:58 Moi je fais l'exercice régulièrement forcément vu ma fonction mais les écarts de prix se sont vraiment resserrés.
04:04 Après oui, produire bio ça coûte plus cher pour les producteurs, c'est beaucoup plus contraignant.
04:10 Donc il y a une réalité mais les atouts en tout cas pour la santé, pour l'environnement sont réels aussi.
04:14 Et les écarts de prix se sont vraiment resserrés et même sur certains aujourd'hui produits, en particulier sur les fruits et légumes par exemple, on est quasiment, voire même si vous allez chez les producteurs, moins cher.
04:25 Et des aides aux consommateurs en Occitanie sont envisagées ou pas du tout ?
04:28 Alors c'est pas vraiment des aides aux consommateurs, si ce n'est quand même un sujet important c'est la restauration collective.
04:34 C'est à dire que le fait que par exemple la région aide les lycées à mettre plus de bio local dans les cantines des enfants, enfin dans les assiettes des enfants,
04:41 c'est une façon d'aider à la consommation de produits bio et de permettre à tous les enfants de la région, en tout cas tous les lycéens,
04:48 mais il y a la même chose côté état et les communes font aussi beaucoup d'efforts, de permettre aux enfants de manger bio.
04:54 Merci beaucoup Nancy Fauret, vous êtes directrice d'Interbio Occitanie, vous êtes basée à Castaner, bonne journée.

Recommandée