• l’année dernière
En un instant, c’est un pays tout entier qui a basculé dans le chaos. Il y a une semaine, le Maroc a été touché par le séisme le plus meurtrier depuis 60 ans : au moins 2900 morts, presque le double de blessés. Nos envoyés spéciaux se sont rendus sur les contreforts de l’Atlas, au plus près de l’épicentre, au contact de Marocains et de Français qui, au milieu des gravats, des blessés et des morts, ont passé une semaine en enfer. Reportage de nos envoyés spéciaux Fabrice Babin, Dominique Mari, Juan Palencia et Théo Touchais avec Yves Couant et Manuela Braun.

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Transcription
00:00 Installé à La Hatte, en plein air, un hôpital de fortune
00:03 d'accueil des survivants du village voisin de Taourirt.
00:05 Les premiers soins d'urgence sont prodigués sur place,
00:23 au pied des ambulances.
00:25 - On a reçu une cinquantaine de patients depuis le matin.
00:29 On a essayé de faire le triage entre des pronostics graves,
00:32 des pronostics fonctionnels.
00:33 Parce qu'on a pu reçu des soins primaires ici,
00:36 on les pouvait gérer, mais les autres, on les transférait déjà.
00:39 Dans cette cohue, une miraculée est arrivée ce matin.
00:44 Comme d'autres survivants, Meryem vient du village isolé de Taourirt.
00:49 Elle a passé trois jours ensevelie sous les décombres de sa maison,
00:55 sauvée in extremis, mais prostrée dans l'ambulance.
01:00 Sous le choc d'apprendre que sa mère a trouvé la mort.
01:02 - Ces blessures ne sont pas graves, mais elle n'a plus sa maman.
01:10 Un autre oncle et sa tante sont aussi blessés.
01:13 Presque toute la famille est touchée.
01:15 Aucun mot ne peut sortir de sa bouche,
01:18 mais elle reprend volontiers des forces après plusieurs jours sans manger.
01:22 Un peu plus loin, à gare et seule sur sa chaise,
01:27 Brahim, son père, réalise à peine.
01:29 Il a dû attendre trois jours qu'une ambulance puisse accéder au village.
01:33 - Moi, mon frère et un voisin,
01:38 on a fouillé les gravats sur une trentaine de mètres.
01:43 Et sur 30 mètres, il n'y avait que des gens morts.
01:55 Souffrant de contusions, lui et la petite Meriem sont prises en charge
01:59 dans un hôpital près de Marrakech.
02:00 Nous les retrouvons deux jours plus tard autour d'un thé,
02:06 dans un centre d'accueil provisoire au sud de la ville.
02:09 Meriem affiche ce jour là un timide sourire
02:12 et se remet à parler doucement.
02:14 - J'ai le bras cassé.
02:18 - Est-ce que ça te fait mal?
02:20 - Non, ça va, pas trop.
02:24 - Qu'est-ce qui t'est arrivé?
02:25 Ni Brahim, ni elle n'évoquent la mort de sa mère.
02:30 Pas un mot non plus sur son grand frère,
02:33 encore en réanimation à la suite d'un traumatisme crânien.
02:36 - Est-ce que tu as froid la nuit?
02:39 - Non, pas trop, ça va.
02:42 - Tu es à l'aise ici ou tu veux retourner à la ville?
02:46 - Non, je préfère rester ici.
02:48 La famille Berber vivait à 11 dans la même maison au village.
02:52 Ils ont perdu 4 personnes dans le séisme,
02:55 leur toit et toutes leurs affaires.
02:57 - J'espère qu'on va rester unis,
03:01 qu'on puisse rester une seule famille.
03:03 C'est tout ce que je souhaite.
03:04 Qu'on ne s'éparpille pas, c'est tout ce que je souhaite.
03:11 Regardez, c'est celle là, ma maison.
03:16 Ces quelques photos prises à la va vite,
03:20 témoignent de l'ampleur des dégâts.
03:23 Un village rasé.
03:24 Ils le savent, ils mettront du temps à rentrer chez eux.
03:30 Une longue reconstruction pour faire le deuil de leurs proches
03:34 et de leur vie d'avant.
03:35 Meryem, elle, dit vouloir retourner à l'école au plus vite.

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