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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
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00:00 - Bonsoir, Margaux Lalevitz. - Bonsoir.
00:01 Vous êtes une des voix de la F1, on l'a dit, pour Canal+.
00:03 Merci beaucoup d'être avec nous.
00:05 Vous étiez présente pour la chaîne lors du GP Explorer.
00:08 Comment c'était ?
00:09 C'était dingue.
00:10 J'étais...
00:11 Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre
00:13 parce que j'avais vu l'événement, bien sûr, passer l'an dernier.
00:17 Mais je ne savais pas du tout quel public j'allais voir,
00:19 quel genre d'événement, même sportif,
00:21 à quel genre d'événement j'allais assister et tout.
00:23 Donc ça n'a été que de bonnes surprises en bonnes surprises.
00:27 La population qu'il y avait, les pilotes qui étaient invités,
00:29 enfin les pilotes parfois d'un jour là-dessus,
00:34 tout l'événementiel qu'il y avait autour de ça,
00:36 j'ai trouvé ça absolument fou.
00:38 - Et puis les fans ? - Oui, non mais les fans.
00:40 C'est-à-dire que la clameur du public, j'ai eu la chance.
00:42 - Et les enfants de fans, et les enfants de vos fans.
00:45 - Ça, c'est horrible.
00:45 Franchement, là, mon père vous adore.
00:48 Ah bon ? Vous, vous êtes ?
00:49 - Ce qui est terrible, c'est quand vous dites "j'en suis là".
00:51 - Oui, ben oui.
00:52 - Il y a un petit constat derrière.
00:53 - Complètement.
00:54 - On ne va pas creuser, mais c'est intéressant.
00:55 - On se le dit, voilà. "J'en suis là".
00:57 - Ça a été un vrai succès d'audience.
00:59 Est-ce que vous pensez que ça va amener des gens
01:00 qui ne regardaient pas forcément ce genre de spectacle à la F1 ?
01:03 - Oui, en tout cas, c'est un nouveau public.
01:05 Depuis 2, 3, 4 ans, on attend, on accueille ce public
01:09 avec beaucoup de joie, parce que c'est vrai que c'était un sport
01:13 qui était peut-être un peu vieillissant dans son public,
01:15 avec le serraille, bien sûr, nos fans de toujours qui sont toujours là,
01:20 mais ça manquait un peu d'être rajeuni.
01:21 Et grâce à ça, finalement, grâce à ce genre d'initiative,
01:24 on a un public plus jeune qui s'intéresse,
01:26 qui ne connaît pas encore bien toute l'histoire de la F1.
01:28 Ça nous donne une approche à nous aussi éditoriale
01:30 qui est un peu différente, dans le sens où il faut parfois
01:32 expliquer peut-être un peu plus les choses,
01:34 parler de notre histoire, de notre patrimoine,
01:36 même en France, en Formule 1.
01:38 Donc, c'est aussi sympa, c'est un nouveau challenge aussi
01:40 pour nous d'expliquer à tous ces jeunes ce que c'est que ce sport.
01:43 - Comment vient Margot Laffitte ?
01:44 Comment la passion, en tout cas, pour la course automobile est née ?
01:47 - Alors, elle est née un peu sur le tard,
01:48 parce que j'avais bizarrement un père pilote de Formule 1.
01:51 Enfin, pas bizarrement, mais je veux dire, j'aurais pu y venir plus tôt.
01:53 Et en fait, je suis venue vraiment sur le tard.
01:55 - Ah, il y a un d'autre là.
01:56 - J'ai commencé à 3 ans.
01:58 Et donc, ce n'est pas évidemment pas le hasard,
02:01 mais le fait que je pilote, moi, l'a été complètement.
02:04 Et en fait, quand je suis rentrée dans ce milieu-là,
02:05 ça a été une évidence, c'est-à-dire que j'ai découvert la vie de mon père
02:07 qui était très taiseux sur son milieu.
02:09 On n'est jamais allé le voir sur un Grand Prix de F1.
02:11 En plus, il n'a vraiment rien.
02:13 Il n'a pas gardé une coupe.
02:14 Coupe, j'exagère, il y en a 6 à la cave, des Grands Prix qu'il a remportés.
02:17 Mais sinon, il n'a pas de combinaison, pas de casque.
02:19 Moi, son casque de F1, j'utilisais en scooter à 14 ans dans les rues de Garche,
02:22 où j'habitais.
02:23 Et c'était vraiment...
02:24 Donc, il n'y avait pas cette culture de la F1 chez nous du tout.
02:26 Et donc, ça m'a permis de découvrir son milieu,
02:28 de découvrir l'homme qu'il était aussi.
02:30 - De reconnecter avec votre histoire, en fait.
02:31 - Oui, exactement.
02:32 - Qu'est-ce qui vous emporte dans ce sport ?
02:34 Qu'est-ce qui vous pique ?
02:35 - Pour le coup, là, c'est le pilotage.
02:36 Quand je suis sur un Grand Prix de F1, c'est partager.
02:39 Je ne partage pas ce que c'est que de conduire une F1,
02:40 puisque je l'ai fait sur 3-4 tours dans ma vie.
02:42 Mais donc, je ne sais pas ce que c'est que ça, ce qu'ils vivent eux.
02:45 Mais en tout cas, piloter, être en peloton, au départ d'une course,
02:48 l'adrénaline que ça procure, les émotions que ça nous donne,
02:52 c'est quelque chose que...
02:53 C'est ça qui me plaît, quoi.
02:54 C'est faire vibrer.
02:55 C'est ce qu'on essaye de donner aux gens, aux abonnés qui nous regardent,
02:58 c'est de les faire vibrer avec nous.
03:00 - Margaux Laffitte, il y a eu un événement dans l'événement,
03:02 lors de ce Grand Prix Explorer.
03:04 Un accident dès le début de la course entre les créateurs de contenu,
03:07 Manon Lanza et Maxime Biaggi, en accrochage.
03:10 Somme toute, assez fréquent dans un Grand Prix,
03:12 mais de nombreux internautes se sont permis de déverser leur haine
03:15 en ligne contre la youtubeuse.
03:16 - Faut retourner à la cuisine, Manon.
03:19 Tu fais du mal aux autres quand tu en sors.
03:21 - Et avant-hier, Squeezie a réagi à cette vague de haine.
03:25 - Tous les petits chiens, là,
03:27 ils sont en mode "non, non, non, pas d'accord, non, non, non",
03:29 qui sont fermés d'esprit,
03:30 allez vous faire foutre.
03:32 Cassez-vous de ce live,
03:33 cassez-vous de Twitch, cassez-vous des réseaux.
03:36 On vous déteste tous,
03:37 vous nous faites honte, vous nous mettez dans des bourbiers,
03:39 vous nous cassez les couilles.
03:40 Dégagez de là par pitié, quoi.
03:42 - C'est la raison pour laquelle on a décidé de contacter Manon Lanza.
03:45 - J'ai pas pu sortir moi-même de la F4
03:47 parce que j'avais hyper mal au dos,
03:49 j'avais la respiration qui était coupée.
03:50 J'ai fini à l'hôpital avec perfusion, scanner, etc.
03:54 Et en fait, je me suis pas rendu compte tout de suite
03:55 de ce qui se passait sur les réseaux sociaux pendant ce temps-là.
03:58 Et c'est le lendemain matin, en ouvrant mon téléphone,
04:01 que j'ai vu les nombreux messages sexistes et de haine
04:04 que j'ai pu recevoir.
04:05 Et je pense que de toute façon, le sexisme aujourd'hui,
04:08 il est encore à la mode, malheureusement,
04:10 et que dans ce genre d'event,
04:11 les femmes ont moins le droit à l'erreur que les hommes.
04:14 Ça fait dix ans que je suis sur les réseaux sociaux
04:15 et que ça a toujours été mon "combat"
04:17 de mettre les femmes en avant dans les sports extrêmes.
04:20 Et voilà, ce genre de commentaires,
04:21 ça me fait juste me dire qu'il y a encore beaucoup de travail
04:23 et ça me donne juste la motivation
04:25 d'élever la voix des femmes encore plus haute et plus fort.
04:28 - Comment vous réagissez quand elle dit "le sexisme est encore à la mode" ?
04:31 - Il est encore présent, c'est une réalité.
04:34 Ce qui est terrible, c'est que c'est une minorité, finalement,
04:36 qui vient pourrir et effectivement,
04:38 c'est ce que dit Squeezie, allez-vous-en, quoi.
04:41 Pourquoi venir déverser votre haine ?
04:43 C'est vain, ça ne fait qu'attiser un feu qui existe.
04:47 C'est vrai, le sexisme, ça existe en sport automobile,
04:50 dans la vie de tous les jours de tout le monde, c'est sûr.
04:52 Mais en sport automobile, oui, il y a beaucoup de chemin à faire
04:55 pour que la femme, en tant que pilote,
04:58 et en tant que d'autres postes, mécanicienne, ingénieure,
05:01 soit acceptée, ça va mieux, quand même.
05:04 Il y a beaucoup de choses qui sont faites dans les hautes instances.
05:06 - Vous l'avez connue ? Vous avez une anecdote ?
05:08 - Oui, alors c'est marrant parce que quand je suis rentrée dans le milieu,
05:11 il y a un peu plus de 20 ans, je pense que j'étais un peu candide,
05:14 mais c'est certainement ce qui m'a protégée aussi.
05:15 C'est-à-dire que je ne le voyais pas et puis je me disais aussi un peu...
05:17 J'ai un père qui est quand même un peu macho,
05:19 c'était cette génération-là, quoi,
05:21 et donc je me disais, c'est les règles du milieu dans lequel je me trouve,
05:24 donc je les accepte et c'est comme ça.
05:25 Et donc je passais à autre chose et je me disais, OK, bon, c'est pas grave,
05:29 je vais faire ma place, je vais y arriver.
05:31 Et donc j'ai attendu, attendu et puis j'ai presque été plus...
05:35 J'ai souffert plus de ça plus tard, quoi.
05:37 Quand je me suis rendue compte, un jour, j'ai une anecdote très simple,
05:39 j'étais au volant d'une de mes voitures et je rentre et j'ai le volant un peu tordu.
05:43 Et donc je dis, je ne comprends pas, c'est bizarre, le volant est un peu...
05:45 T'es sûre que ce n'est pas parce que machin, quand tu es rentrée, tu...
05:48 Donc le mec me prend pour une idiote, quoi.
05:50 Et mon équipier, donc on partageait la voiture,
05:52 donc à son tour, on rentre de ça et il dit, j'ai le volant tordu.
05:55 Ah OK, bah attendez.
05:55 Et les mécaniciens se sont affairés.
05:57 Et là, je me suis dit, mais attendez.
05:58 Et j'ai poussé une gueulante, ce qui ne m'arrive jamais en plus, vraiment.
06:01 Et ça, ça a mis tout le monde sur le cul parce qu'ils se sont dit,
06:03 bah, elle ne dit jamais rien.
06:04 Pourquoi d'un coup, elle s'énerve ?
06:06 Et parce qu'il y a eu des moments comme ça précis où ça m'a gonflée, quoi.
06:09 Mais voilà, j'ai plus accepté les règles que combattu,
06:13 parce que c'était un combat qui était perdu d'avance un peu aussi.
06:16 - Et là, vous étiez présente sur place.
06:17 Est-ce que vous avez senti cette vague là ou vraiment ça s'est fait à postérioris sur les réseaux ?
06:20 - Alors, j'ai été même subjuguée par l'effet inverse.
06:23 C'est à dire que je trouvais que la bienveillance, la passion naissante
06:27 de tous ces jeunes qui étaient là, le respect des athlètes qu'ils avaient devant eux,
06:31 des personnalités qu'ils rencontraient et tout,
06:33 j'ai trouvé au contraire que c'était même presque trop bienveillant et sympa.
06:37 Ils sont tous plus sympas les uns que les autres.
06:38 C'est génial.
06:39 - Merci. - Merci à vous.
06:40 [SILENCE]