Nisrine Tahani, présidente de l’association « les cœurs blancs »

  • l’année dernière
Les témoins de l'actu : Nisrine Tahani, présidente de l’association « les cœurs blancs »
Transcript
00:00 Il est 8h moins 10, venez participer à votre émission sur France Bleu Orléans.
00:06 Nous vous attendons tout de suite.
00:07 02.38.53.25.25.
00:09 Vous êtes nos témoins de l'actu.
00:11 Et pour ce mercredi matin Camille, on va se poser cette question importante aujourd'hui.
00:15 Comment peut-on venir en aide aux victimes du tremblement de terre au Maroc ?
00:18 Depuis samedi dernier, vous vous demandez peut-être comment venir en aide à ces sinistrés
00:22 qui n'ont plus de logement, aux proches des disparus, aux blessés également.
00:25 Ce matin sur France Bleu Orléans, on évoque toutes ces initiatives pour collecter des dons
00:29 et on reçoit Nisrine Tahani.
00:31 Bonjour.
00:32 Bonjour.
00:33 Vous êtes saranèse, vous étudiez à Rennes actuellement et vous êtes présidente d'une
00:36 association Les Coeurs Blancs.
00:37 A l'origine, avant toute cette catastrophe, quel était l'objectif de cette association ?
00:41 Alors tout d'abord, l'association, c'est une association humanitaire qui vise à venir
00:48 en aide aux personnes les plus démunies au Maroc.
00:51 Et en parallèle, notre très grand objectif, c'est de créer un orphelinat dans la région
00:58 de Oujda, au nord du Maroc.
01:00 C'est près de la zone du séisme, cette zone que vous aviez choisie pour l'orphelinat ?
01:05 Non, c'est vraiment au nord du Maroc, près de la frontière algérienne.
01:09 Là, pour le coup, le séisme touchait vraiment le...
01:12 Plutôt la région Marrakech.
01:13 Plutôt, voilà, exactement.
01:14 Et justement, vous avez choisi, via votre réseau associatif, j'imagine, de rediriger
01:19 un petit peu l'objectif de l'association.
01:21 Quel est-il aujourd'hui ?
01:22 Exactement.
01:23 Depuis la catastrophe qui s'est produite, nous avons décidé avec les membres de l'association
01:30 de créer une collecte de dons pour justement venir en aide à ces personnes-là qui ont
01:36 été touchées par le séisme, qui aujourd'hui sont plus que démunies.
01:41 Certaines personnes voient même leurs maisons détruites.
01:45 Donc c'est pour cela que nous sommes obligés d'agir aujourd'hui en tant qu'association
01:54 humanitaire pour aider le Maroc.
01:56 Ça se passe en ligne, cette collecte de dons ? C'est une cagnotte en fait ?
01:59 Oui, exactement.
02:00 C'est une cagnotte qui se fait via Eloasso, qui est une collecte en ligne.
02:06 Et vous en êtes à combien aujourd'hui ?
02:09 Aujourd'hui, nous sommes à plus de 8400 euros, donc 8404 euros plus exactement, grâce
02:16 au réseau et aux dons des personnes.
02:20 Vous définirez peut-être une fois la collecte terminée le 20 septembre l'objectif précis,
02:25 mais vous je crois que vous êtes plutôt dans une optique de reconstruction, aller
02:29 au-delà de l'aide immédiate d'urgence finalement.
02:31 Exactement.
02:32 Après le 20 septembre, nous allons organiser une réunion avec tous les membres de l'association
02:38 pour justement discuter de ce qu'on va faire avec cet argent.
02:42 Mais nous avons une piste, ce serait plutôt de cibler une famille, plutôt dans les villages
02:48 détruits, puis reconstruire une maison ou autre.
02:53 Mais ce serait notre principal objectif aujourd'hui.
02:56 Parce que 300 000 personnes à peu près dorment dans la rue actuellement au Maroc.
03:00 Et on parle beaucoup de Marrakech, mais vous l'avez dit, ce sont surtout les villages
03:03 qui sont entièrement détruits.
03:05 Certains étaient complètement rasés.
03:06 Je crois que vous avez de la famille dans ce secteur-là.
03:09 Que vous raconte-t-il de la vie actuellement dans ces zones sinistrées ?
03:12 Oui, j'ai de la famille aujourd'hui.
03:14 Donc à Marrakech, c'est très difficile, très émouvant.
03:18 Beaucoup de personnes vivent vraiment dehors.
03:21 Certains sont même traumatisés, donc n'osent plus rentrer chez eux.
03:26 Certaines personnes n'osent plus rentrer chez eux.
03:29 Ils ont peur que ça se reproduise, surtout des enfants aussi.
03:33 J'ai des petits cousins qui sont là-bas et qui ont peur aujourd'hui.
03:37 Donc oui, c'est très difficile, que ce soit psychologiquement.
03:41 Comment venir en aide aux victimes du tremblement de terre au Maroc ?
03:45 Venez réagir, vous êtes nos témoins de l'actu.
03:47 On le rappelle, 02 38 53 25 25.
03:51 Passez-nous un petit coup de fil pour intervenir en direct.
03:53 Et pour continuer d'en parler Camille, on accueille Ayat, elle est franco-marocaine
03:57 et elle habite à Chessy.
03:58 On est comme vous, Nisrine, elle a de la famille au Maroc.
04:01 Bonjour Ayat.
04:02 Bonjour.
04:03 Votre famille au Maroc, d'abord, comment va-t-elle aujourd'hui ?
04:06 Était-elle dans cette région du tremblement de terre ?
04:08 Oui, ils sont au Marrakech.
04:10 Ils sont vraiment effrayés, toujours inquiets.
04:14 J'ai un petit peu dans tous les coins de Marrakech.
04:19 J'ai le côté sud-ouest où c'est passé, où ma soeur venait d'habiter il y a deux
04:25 mois dans sa maison, donc qui est vraiment très abîmée à l'heure actuelle.
04:32 Mes parents habitent dans l'autre côté, côté nord du Marrakech.
04:40 Bon, ça va, mais il n'y a rien de grave.
04:43 Mais psychologiquement, ils sont vraiment très inquiets et mal pour les autres aussi.
04:51 Oui, parce qu'ils voient, j'imagine, leurs voisins, notamment, leurs amis qui ont peut-être
04:56 également tout perdu.
04:57 Vous, depuis Loiret, est-ce que vous arrivez à vous organiser pour venir en aide à votre
05:03 famille et aux autres aussi ?
05:05 Si, admirable, l'aide, c'est très vite mise en place au Maroc, au niveau local, que par
05:10 les institutions marocaines pour apporter de l'aide.
05:14 De mon côté, je me suis organisée rapidement avec des amis en France et de la famille en
05:22 France et on a envoyé des fonds à ma sœur qui est sur place avec son mari.
05:28 Ils ont aussi montré une petite organisation.
05:31 On n'est pas passé par les associations simplement parce qu'on voulait que ça soit fait rapidement.
05:41 Ça vous semblait plus efficace finalement que votre sœur prenne elle-même en main ?
05:45 Ce n'était pas plus efficace, mais c'est plus rassurant que d'aller voir sur le terrain
05:53 les personnes déminuées.
05:54 Ma famille en fait partie.
05:57 Donc, il fallait vraiment réagir très vite.
06:00 Que fait votre sœur en priorité de cet argent ? De quoi ont le plus besoin les gens sur place ?
06:06 C'est la nourriture.
06:08 La première chose, c'était l'eau, les boîtes de conserve, les couches pour les enfants,
06:15 des couvertures, des vêtements.
06:17 Les vêtements, on ne les a pas achetés.
06:19 Sincèrement, c'est récupéré dans toute la famille.
06:22 Même des Marocains qui donnaient comme ça dans la rue, qui trouvaient les sacs devant
06:28 le maître de Marrakech.
06:30 C'est impressionnant cette solidarité.
06:32 Impressionnant.
06:33 Cette aide vient en complément des associations qui sont sur place, qui font du travail remarquable.
06:43 Je tiens vraiment à remercier l'association Yonda, qui renforce la capacité de l'hôpital
06:49 et qui coordonne les différentes associations.
06:52 Parce que dans des cas comme ça, c'est un petit peu la panique.
06:55 Il y a des priorités diverses.
06:58 Vous parliez de couvertures notamment, il y a ceux qui dorment dans la rue.
07:01 Vous parliez des blessés.
07:02 Il y a les dons de sang qui sont importants aussi sur place.
07:05 Il faut en faire pour venir en aide à ces blessés.
07:08 Et pour la suite, Ayat, est-ce que vous irez sur place vous ?
07:13 Est-ce que vous vous continuerez à aider peut-être comme le disait Nisrine tout à l'heure pour la reconstruction ?
07:18 Oui, bien sûr.
07:19 Je souhaite vraiment continuer à aider.
07:22 La sœur, sur place, elle est allée dans un village, on ne va pas oublier, où il n'y a pas eu la catastrophe.
07:30 Mais les gens ont été tous mis dehors pour éviter que si ça recommence, que les immeubles bougent.
07:37 Donc toutes les familles dehors qui dorment depuis quatre jours et qui ont vraiment besoin d'aide alimentaire, soutien moral,
07:46 qui ont besoin, donc elle est allée avec son mari et leurs amis, ils ont apporté leur aide.
07:51 Et nous, oui, ici en France, on veut continuer à aider.
07:56 On veut essayer d'aider surtout les enfants, parce que dans des villages comme ça, il n'y a plus d'école, il n'y a plus rien.
08:06 Vous en parliez tout à l'heure, Nisrine, ces villages aux alentours, pas loin finalement de Marrakech,
08:11 ils sont oubliés dans toute cette aide qui est envoyée ?
08:14 Exactement, ce sont des villages dans lesquels des villes sont rasées en fait.
08:21 Et puis surtout, comme le dit Madame, des écoles aussi sont rasées, des enfants.
08:30 Moi, mon association est aussi basée sur un orphelinat, donc les enfants pour moi, c'est une cause très importante.
08:36 Et c'est vraiment des choses à reconstruire et c'est vraiment quelque chose à travailler sur du long terme aujourd'hui.
08:43 Mais c'est très très important d'y réfléchir.
08:47 Merci beaucoup Nisrine Tani, d'être venue ce matin témoigner, alors que vous êtes étudiante, arrête, merci beaucoup de vous être déplacée.
08:53 Merci aussi à Hayat pour son témoignage.
08:56 Merci beaucoup Mesdames, vous restez avec nous, tout de suite on accueille Lydie Lahaie pour votre journal de 8h sur France Bleu.

Recommandée