Pia Imbs, présidente de l'Eurométropole de Strasbourg, est l'invitée de France Bleu Alsace ce mardi, pour détailler le plan de mobilités prévu pour les cinq prochaines années.
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00:00 8h, moins le quart, tram, vélo, train, l'Eurométropole va changer de visage dans les années à venir
00:06 pour ces transports en commun.
00:07 Et on en parle ce matin avec la présidente de l'Eurométropole de Strasbourg.
00:10 Bonjour Pierre Hims.
00:11 Bonjour.
00:12 C'est un projet à 500 millions d'euros pour revoir dans les cinq prochaines années tout
00:17 le plan de mobilité de l'Eurométropole.
00:19 On parle d'une zone qui représente un quart de la population d'Alsace et pour le barin
00:23 c'est même 43%, donc c'est vraiment conséquent.
00:26 En quelques mots, quelle est la philosophie de ce projet ? Qu'est-ce que vous souhaitez
00:31 fondamentalement changer ?
00:32 Je constate, vous le savez, nous étions dans le règne du tout voiture dans les années
00:37 70.
00:38 Aujourd'hui, une grande collectivité comme l'Eurométropole de Strasbourg se doit de
00:42 proposer des alternatives.
00:44 Nous sommes dans un contexte de dérèglement climatique, pollution de l'air, bouchons,
00:49 encombrement des villes et la hausse du prix de l'essence.
00:52 Et donc l'Eurométropole offre dans ce mandat pour 500 millions d'euros, comme vous l'avez
00:57 dit, un bouquet de services de mobilité pour tout un chacun, adapté aux besoins, que ce
01:03 soit des mobilités collectives, on parlera trams, trains et bus, ou des mobilités plus
01:09 douces, comme on dit, vélos et pistes cyclables.
01:12 Alors on va détailler un peu ces différentes solutions que vous nous proposez.
01:15 On va commencer par exemple par la ville-centre, par la première couronne, donc Strasbourg
01:18 et la première couronne.
01:19 Il y a des travaux en ce moment pour le tram vers le nord, vers l'ouest, donc l'idée
01:23 c'est de fluidifier, d'avoir davantage de trams.
01:25 Ça va aussi entraîner beaucoup de nuisances pour les gens, pour les commerçants.
01:29 Comment est-ce qu'on va limiter ces conséquences-là ?
01:32 Alors les travaux sont bien sûr indispensables.
01:35 Je voudrais vous dire tout de suite que les commerçants, les entreprises sont systématiquement
01:39 indemnisées lorsqu'il y a des grands travaux aussi structurants que d'aller sur trois extensions
01:45 du réseau tram.
01:46 Nous avons aussi des travaux parce que nous prolongeons la ligne BHNS, bus à haut niveau
01:52 de service, et nous avons des lignes Cronop qui sont aussi des lignes nouvelles.
01:56 Ce sont des lignes de bus très structurantes, qui ont un cadencement et une offre de service
02:02 proche du tram.
02:03 Et donc c'est une réalité des travaux, mais qui doivent apporter des vraies solutions
02:09 aux besoins de déplacement de nos concitoyens.
02:11 Et ça veut dire que le but en effet c'est de ne plus regarder sa montre et de pouvoir
02:16 avoir des trams et des bus aussi fréquemment que possible ?
02:19 Oui, on a des cadencements sur 7-8 minutes pour des lignes Cronop par exemple, les anciennes
02:25 lignes L1 mais aussi L2, L3.
02:28 10 minutes en heure creuse, je vous parlerai tout à l'heure du cadencement du train.
02:32 On est vraiment sur cette logique-là.
02:35 On ne regarde plus forcément la montre, mais on sait qu'il y a toujours une offre de
02:38 mobilité disponible.
02:39 Et on vous interroge nous ce matin sur France Bleu Alsace, est-ce que les transports du
02:44 côté de chez vous sont assez développés pour rejoindre ou quitter l'Euro Métropole
02:49 sans votre voiture ?
02:50 Est-ce que l'option transport en commun est jouable pour vous dans votre quotidien ?
02:55 Vous échangez avec nous 0388 25 15 15.
02:58 Vous l'avez dit, vous avez lancé des lignes de bus qu'on appelle Cronop.
03:01 Il y a peu de temps, qui sont censées aller beaucoup plus vite et passer beaucoup plus
03:05 fréquemment.
03:06 Est-ce que ça fonctionne bien ?
03:07 Oui, ça fonctionne bien parce que cette ligne L1 que je connais bien, l'Ingolsheim jusqu'au
03:13 fond de Strasbourg, est une ligne qui répond à un vrai besoin parce que ce sont des lignes
03:19 qui emportent un grand nombre de voyageurs.
03:21 Et encore une fois, elles sont cadencées lorsqu'on parle de 5h30 du matin à minuit
03:26 30.
03:27 Donc une offre très large.
03:28 C'est une alternative.
03:30 La voiture n'est ni stigmatisée ni retirée de la route, mais c'est une offre alternative
03:37 qui a du sens.
03:38 Je lisais que le samedi 14 octobre, il y a une journée gratuite pour compenser le coût
03:43 des émeutes sur les commerces.
03:45 Est-ce que c'est suffisant pour rattraper le coût ?
03:48 Alors concrètement, s'il s'agit finalement de la date du 7 octobre, qui correspond à
03:52 la fête des Vendanges, oui c'est un signe que l'Euro Métropole voulait donner suite
03:58 à la perte du chiffre d'affaires potentiellement et aux dégradations que les commerces ont
04:02 subies juste avant l'été, comme vous le savez.
04:06 Du côté de l'Euro Métropole, c'est plutôt des équipements publics qui ont été dégradés.
04:10 Ça a un coût.
04:11 Et nous en parlerons au prochain conseil de l'Euro Métropole.
04:14 Mais nous sommes en dialogue avec les vitrines de Strasbourg et qui semblent très satisfaits
04:20 de cette journée particulière de gratuité.
04:22 C'est comme même 50 000 euros pour l'Euro Métropole d'avoir une gratuité sur l'ensemble
04:28 du réseau CTS.
04:29 Et train.
04:30 Même pour une seule journée, Pierre-Amy ?
04:31 Pour une seule journée, voire une seconde, si les commerces décident d'ouvrir le dimanche.
04:35 Ils n'ont pas encore stabilisé cette demande.
04:38 On va passer au deuxième cas de figure des zones plutôt périurbaines avec les villages.
04:43 Comment est-ce qu'on fait pour inciter les gens à prendre les transports en commun ?
04:46 On va écouter le témoignage de Sylvie qui habite Colpsheim, juste à côté d'Holsheim.
04:51 Et pour elle, les transports en commun, aujourd'hui, c'est niet.
04:53 Non, ce n'est pas possible.
04:54 Moi, je travaille sur l'île Kirchhoff, par d'innovation.
04:55 Donc moi, il me faut la voiture.
04:56 Les transports en commun, ce n'est pas possible.
04:57 Je mettrai deux heures.
04:58 Vous avez déjà regardé ? Oui, il faudrait que j'aille jusqu'à Strasbourg.
04:59 Après le tram.
05:00 - Vous avez déjà regardé ? - Oui. Il faudrait que j'aille jusqu'à Strasbourg, après le tram, et après aller jusqu'au Baguerze, et après encore une fois à pied jusqu'au Parc d'Innovation. C'est pas possible !
05:11 - Vous l'entendez, pour certains, c'est encore un peu le parcours du combattant aujourd'hui pour rejoindre leur boulot en transports en commun, Piaisnis ?
05:17 - Je le comprends complètement, étant maire de Holzheim, je peux aussi entendre encore ces constats.
05:22 Il n'en demeure pas moins que pour les communes de la Seconde Couronne, nous proposons le "Flexop" - le transport à la demande.
05:29 C'est 4200 voyages effectués chaque semaine, mais là, on est plutôt d'une plus petite commune vers une autre.
05:37 Nous avons le souci de développer le covoiturage, avec des lignes de covoiturage, mais également sur la M35, comme vous le savez.
05:46 - Oui, à partir du mois prochain. - Tout à fait. Et le cadencement du train, le RER métropolitain, c'est quand même le premier en France, après Paris.
05:55 - On va y revenir, en effet. - Qui est extrêmement intéressant. Mais effectivement, lorsqu'on habite en Seconde Couronne, comme à Kolbsheim,
06:02 la voiture peut encore être une nécessité, et je le comprends complètement.
06:06 - Le REM, on va y venir dans un instant, mais là, on va accueillir sur France Bleu Alsace, à 7h52, Menouba, qui nous appelle depuis Strasbourg.
06:13 - Menouba, bonjour. - Bonjour.
06:15 - On échange sur les transports en commun, donc, ce matin, et cette volonté de l'Eurométropole de faire une révolution des mobilités, vous l'entendez.
06:21 - Menouba, vous voulez nous parler des bus. Expliquez-nous ce que vous avez à nous dire, et à dire à Pia Himes, qui est donc la présidente de l'Eurométropole, en direct sur France Bleu Alsace.
06:29 - Disons que là, moi, maintenant, j'habite à l'Elso. Je vois que les lignes de bus, par exemple, le 40, qui est très très chargé aux heures de pointe,
06:39 ils passent toutes les 20 minutes. C'est énorme. Je me promène beaucoup avec les... Enfin, je me promène. Je prends beaucoup les transports en commun,
06:47 puisque je n'ai que ça comme moyen de locomotion. Et je trouve qu'il y a quand même des lignes qui sont vraiment pas du tout bien desservies.
06:54 Alors je ne comprends pas trop comment est-ce que les gens vont pouvoir se déplacer. Après, ce que je ne comprends pas non plus, c'est le chronopte.
07:02 Je vois, moi, absolument aucune différence entre la ligne, par exemple, le L1, qui a été changé en C1. Il n'y a absolument pas de différence,
07:10 si ce n'est que le passage, au lieu d'attendre 10 minutes, on attend 8 minutes aux heures de pointe. Mais c'est toujours pareil.
07:18 Ce sont des lignes qui sont extrêmement chargées, trop chargées aux heures de pointe. Entre 7h et 9h du matin, c'est une catastrophe.
07:26 Les gens n'arrivent même plus à monter dans ces bus-là. Il y a quand même... Pareil pour les trams. Les trams, entre 7h et 9h du matin, c'est une catastrophe.
07:37 - Mme Akies, en effet, mais Nouba, on l'entend. Alors certes, on renforce les fréquences, mais il y a quand même beaucoup de monde dans ces rames-là, tous les matins.
07:47 - Ce que j'entends, c'est un vrai besoin de transport public. Et c'est aussi pour cela que nous renforçons des lignes de tram, nous renforçons des lignes de bus.
07:56 On peut aujourd'hui aussi monter à l'arrière. On fait en sorte que les bus stationnent le moins possible pour créer aussi cette fluidité et des cadencements qu'il faut renforcer.
08:06 - Que dit madame ? Eh bien la preuve qu'il faut encore renforcer l'offre à tous les niveaux, tant sur Strasbourg 1ère couronne qu'en 2nde couronne.
08:16 - Que dans les communes alentours, effectivement. Tenez, Véronique aussi nous rejoint depuis Heurte. Véronique, bonjour à vous et bienvenue dans le 6/9 de France Bleue Alsace.
08:24 Nous sommes en direct avec Pierre Himes ce matin, en échange sur les transports. Qu'est-ce que vous souhaitez nous dire, Véronique ?
08:29 Vous n'êtes donc pas dans la 1ère couronne, j'ai envie de dire, vous êtes un petit peu plus éloignée à Heurte. Qu'est-ce qui se passe pour vous dans votre quotidien ?
08:37 - Oui, bonjour. Alors moi, si je veux prendre les transports en commun, je travaille à Roberto. Donc j'habite Heurte à Roberto en voiture, j'en ai pour 15 minutes.
08:46 Si je veux prendre les transports en commun, j'en ai pour une heure. Donc moi ce que j'aimerais bien savoir, parce qu'à l'Avanzano qui est juste le village à côté,
08:55 il y a effectivement un bus de l'euro-métropole. Mais voilà, il n'y a pas d'extension jusqu'à Heurte. Donc on se retrouve coincés et donc la plupart des gens qui habitent sur Heurte
09:05 prennent leur voiture. Moi l'alternative c'est le vélo en été, mais sinon en hiver, il faut que je prenne quand même ma voiture jusqu'à l'Avanzano pour prendre le bus.
09:14 Et franchement c'est dommage, parce qu'il y a juste un pont à traverser et il suffirait de faire passer le bus 72 jusque là-bas.
09:22 Mais visiblement on n'est pas dans l'euro-métropole, donc on n'a pas au droit. Donc je pense que l'écologie à ce niveau-là s'arrête au niveau politique, c'est l'impression.
09:31 Alors Pia Imhs, qu'est-ce qu'on répond à Véronique pour les habitants qui sont juste à la limite de l'euro-métropole ?
09:37 Oui, nous avons le souci aussi d'apporter des réponses au-delà du périmètre de l'euro-métropole et cette réponse s'appelle le RER métropolitain.
09:45 Est-ce que sur Heurt, en tout cas sur Brumat, nous avons donc le cadencement du train ?
09:51 Je voudrais quand même souligner avec satisfaction que nous avons plus de 650 trains supplémentaires par semaine.
09:57 Et donc ce RER commence quand même à faire connaître ses bénéfices lorsqu'on est à proximité des gares.
10:06 Et nous aménageons d'ailleurs 13 pôles d'échange multimodaux.
10:10 Nous aménageons ces gares qui sont aujourd'hui aussi accessibles en vélo ou la possibilité du vélo dans le train,
10:17 accessibles avec des parkings où les voitures peuvent stationner.
10:21 Donc c'est le bénéfice du RER métropolitain.
10:24 Alors vous l'avez dit, sur le REM 650, ce n'était pas l'objectif qui était censé être atteint là aujourd'hui quand on avait annoncé le REM.
10:31 Quand est-ce qu'on atteindra ne serait-ce que les 800 trains supplémentaires dont vous aviez parlé au début ?
10:35 Ça devait être cet été, ce sera pour quand ?
10:37 Alors ce sera peut-être à la fin de l'année, début d'année prochaine.
10:41 Actuellement on travaille aussi davantage la qualité du service.
10:45 J'ai encore eu hier un point sur la fréquentation.
10:48 Elle est plus proche de 700 que de 650.
10:52 Je voudrais quand même souligner ce saut d'offres.
10:55 Ce n'est pas rien que d'avoir, je le répète, un minima 651 supplémentaires par semaine.
11:01 Il faut se rendre compte de ce que ça signifie, y compris les week-ends, avec des amplitudes horaires là aussi extrêmement importantes.
11:07 Vous continuez à faire pression sur la SNCF parce que l'enjeu c'est aussi le recrutement de conducteurs pour ces trains.
11:13 Bien évidemment, nous travaillons avec la SNCF, nous faisons pression avec la région Grand Est sur la SNCF pour tenir cette promesse.
11:21 Mais elle est déjà tout à fait tangible, elle est intéressante.
11:24 Il faut la faire connaître.
11:26 Merci de faire une émission de ce type ce matin pour que les uns et les autres sachent que cette offre est déjà disponible.
11:32 Véronique, est-ce que vous y croyez ou pas ? Est-ce que ça peut être pour vous une alternative ?
11:37 Pas du tout, pas du tout.
11:39 Et pourquoi ?
11:40 Et pourquoi ? Parce que de Heer à Strasbourg et après Strasbourg-Urberto, moi ça me fait une heure.
11:45 Donc non, ce n'est pas une alternative.
11:47 Moi ce que je voudrais c'est qu'il y ait un bus qui puisse aller jusqu'à Heer, même les autres villages.
11:54 Parce que je suis sûre que les gamins qui vont à l'école du côté de la Roberto ou du côté de Clémer, parfois ça peut aller plus court.
12:01 Je vous donne un exemple, quand moi je prends le bus, parce qu'il y en a un mais c'est les bus régionaux, la Intercités,
12:06 il passe devant l'arrêt du bus de la CTS.
12:10 Mais il ne peut pas s'arrêter parce qu'il n'a pas le droit.
12:12 Alors qu'il suffirait qu'il s'arrête là, à cet arrêt là, et après on peut récupérer les bus de la CTS.
12:17 Mais non, il ne peut pas, il n'a pas le droit.
12:19 Pierre Imse va vous répondre Véronique.
12:21 Alors deux possibilités, je reviens sur la gare de Heer, puisque ma réponse était une réponse train.
12:27 Nous travaillons aussi avec la CTBR, qui est un réseau métropole et extra métropole,
12:33 puisqu'on est sur Heer, pour avoir des lignes de car express,
12:37 c'est-à-dire des cadencements de car aussi fréquents que ce que nous avons aujourd'hui pour le train.
12:43 C'est très innovant, nous avons toujours dit que le REM, il a un volet ferroviaire mais il a aussi un volet car.
12:49 Il n'y a pas des gares dans toutes les communes, mais le réseau car express a du sens.
12:55 Par exemple, cet après-midi, je serai sur le sentier du TSPO, le transport en site propre,
13:01 qui descend de Vasselone jusqu'au hall de Strasbourg, donc on est place des Halles, au centre-ville, horizon 2025, fin 2025.
13:11 Voilà une illustration de ce que l'euro métropole travaille en amont avec des communes,
13:17 avec un secteur de communes en dehors de son périmètre.
13:19 On l'entend avec vous Pierre-Emmes, il y a beaucoup à faire encore en cinq ans mais il y a les choses qui...