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Coute que Coute sur RTL s'intéresse à l'hypnose, pas celle du spectacle... l'hypnose thérapeutique.
Mais saviez=vous qu'on pouvait aussi se faire opérer sous hypnose.

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Transcription
00:00 Certains patients se font parfois opérer sous hypnose.
00:02 Voilà pourquoi nous sommes dans une salle d'op avec une anesthésiste du CHU de Liège.
00:06 Gaëtanique, bonjour.
00:11 Bonjour.
00:11 C'est ici que vous intervenez et que vous allez hypnotiser certains patients.
00:15 Alors avant d'expliquer la procédure, faites-moi la liste.
00:18 On ne fait pas de l'hypnose pour une chirurgie à cœur ouvert, j'imagine ?
00:21 Non, non.
00:22 On va faire une hypnoanalgésie, une hypnocédation
00:24 parce qu'on va associer une analgésie, une cédation à l'hypnose,
00:28 plus ou moins d'anesthésie locale,
00:30 pour des interventions qui peuvent se faire sous anesthésie locale
00:33 et avec l'hypnose on va apporter un confort supplémentaire.
00:36 Parfois l'anesthésie locale seule n'est pas suffisante
00:39 et donc l'hypnose ou l'hypnocédation peut permettre de faire cette intervention
00:45 dans de bonnes conditions pour le patient.
00:46 Vous me donnez deux, trois exemples ou alors je vous en soumets.
00:49 Une opération de la poitrine par exemple chez les femmes,
00:51 une chirurgie mammaire, ça peut se faire avec hypnose ?
00:53 Oui, on peut faire des tumorectomies, des mastectomies de sein aussi,
00:58 des mises en place de prothèses mammaire également.
01:01 Avant la procédure, parce que tout le monde se demande comment on peut,
01:03 parce que tout le monde a tellement peur de sentir les instruments,
01:06 racontez-moi votre première.
01:07 Vous êtes dans la salle d'op avec votre formatrice
01:10 et il y a un moment où elle va vous lâcher toute seule
01:12 avec le patient qui est sous hypnose.
01:14 Racontez-moi ce moment un peu bizarre.
01:15 Donc c'était une intervention en chirurgie maxillofacielle
01:19 et j'accompagnais ma formatrice qui était Marie-Elisabeth Femmonville
01:25 et j'écoutais ce qu'elle disait, je faisais la petite main
01:29 et puis à un moment donné, elle s'est mise à tousser, tousser.
01:32 Je me suis dit "ouh là".
01:33 Et elle a suggéré au patient qu'à partir d'un certain moment,
01:39 vous allez entendre une deuxième voix
01:40 qui va vous permettre d'être encore plus calme et plus confortable.
01:43 Et puis elle est sortie de la salle et donc j'ai enchaîné, je me suis lancée.
01:46 Et la deuxième voix c'était vous.
01:47 Voilà, je me suis lancée du coup.
01:49 Entre temps, ça fait quelques années quand même que Gaëtan Hick pratique,
01:52 c'est pour ça qu'on voulait vous entendre pour comprendre le processus.
01:55 Donc je décide avec votre accord de ne pas me faire
01:58 complètement anesthésier avec des médicaments.
02:00 Je fais un petit peu d'hypnose.
02:02 Avant l'intervention, vous devez prendre le patient pendant des heures
02:04 pour le préparer psychologiquement.
02:06 Ça n'allonge pas le temps d'intervention et d'anesthésie.
02:09 Non.
02:09 Donc en fait, d'abord il faut que le patient soit d'accord
02:11 de faire cette intervention sous hypnosédation.
02:14 Le chirurgien doit aussi donner son accord
02:17 parce que certains chirurgiens apprécient de travailler comme ça, d'autres moins.
02:21 Et puis le patient vient trouver l'anesthésiste en consultation d'anesthésie.
02:28 Si c'est moi, je lui explique d'emblée.
02:30 Si c'est un ou une de mes collègues,
02:32 en fait je prends souvent contact alors avec le patient par téléphone.
02:36 Et puis le jour de l'intervention, je vais trouver le patient
02:38 lorsqu'il est dans sa chambre avant de l'endormir.
02:40 Je lui pose quelques questions.
02:42 Donc il n'y a pas de travail préparatoire.
02:43 Il n'y a pas plusieurs séances.
02:45 Non, il n'y a pas d'essai à blanc et il n'y a pas de séance préparatoire.
02:50 Et le patient sait lorsque l'on a pris contact
02:54 que si cela ne se passait pas bien pour lui, qu'il n'était pas confortable,
02:58 on peut toujours soit remettre de l'anesthésique local,
03:00 augmenter la sédation ou passer en anesthésie générale.
03:03 C'est pour ça que ce sont des anesthésistes qui pratiquent l'hypnose au bloc opératoire.
03:06 Le patient est couché, donc il y a déjà un climat qui est particulièrement stressant.
03:09 Quand il sent que la douleur revient,
03:12 mais il est sous hypnose, comment il peut communiquer avec vous ?
03:14 On convient avec le patient chaque fois d'un signe avant l'intervention.
03:18 Et il sait que s'il n'est pas confortable,
03:21 il peut froncer des sourcils ou bien serrer la main.
03:24 Ça dépend où on se trouve par rapport à lui.
03:27 Et donc, si c'est le cas, on augmente, on a proposé la transe,
03:30 on augmente la sédation, on remet de l'anesthésique local.
03:34 Si c'était vraiment nécessaire, on sait qu'on peut passer en anesthésie générale
03:37 dans la mesure où le patient est préparé comme pour une anesthésie générale.
03:41 Il est monitorisé au niveau cardiaque, au niveau de la saturation, etc.
03:44 de la tension. Il a une perfusion également.
03:47 J'aurais dû commencer par là.
03:49 Vous êtes une anesthésiste classique, complètement formée.
03:51 Vous n'êtes pas une anesthésiste spéciale.
03:53 Non, j'ai fait ma formation d'anesthésie.
03:56 Et dans le courant de cette formation, j'ai suivi la spécialité en hypnose.
04:03 L'intérêt semble évident, ça veut dire moins de médicaments,
04:06 moins de substances chimiques dans le corps.
04:08 Donc une capacité sans doute à se remettre un peu plus vite.
04:10 Mais pendant l'intervention, quel état de conscience on a ?
04:13 Est-ce que je vais entendre le chirurgien ?
04:14 Est-ce que je vais sentir les outils chirurgicaux ?
04:17 Quel état de conscience j'ai réellement ?
04:19 Le corps du patient est là.
04:21 Il peut parfois sentir certaines choses, mais il ne ressent pas cela comme douloureux.
04:27 Et souvent, son esprit vagabonde.
04:29 En fait, on va l'accompagner dans un souvenir agréable.
04:31 Et il est un peu déconnecté.
04:34 Voilà, certains disent "je sentais qu'on me faisait quelque chose,
04:37 mais ça m'était égal".
04:39 Voilà, c'est un petit peu...
04:40 Et pour vous, vous avez une obligation alors de parler non-stop pendant l'intervention ?
04:44 Oui, de temps en temps, je laisse un petit peu des blancs.
04:46 Moi, je travaille avec de la musique.
04:48 J'accompagne en général une musique calme, avec des bruits de la nature, etc.
04:51 Ça m'arrive de ne pas mettre de musique, mais en général, j'aime bien.
04:55 Et je parle régulièrement.
04:58 Je fais des suggestions.
05:00 J'emploie des métaphores.
05:02 Voilà.
05:03 Ça veut dire que c'est plus fatigant ou exigeant comme travail ?
05:06 Oui, je dois être très concentrée.
05:08 À ce moment-là, pas de téléphone, etc.
05:10 Je suis là vraiment avec le patient.
05:11 Je le tiens, en général, je tiens la main.
05:13 J'ai ma main qui est déposée sur une partie du corps pour être vraiment en contact.
05:17 Et je regarde mon monitoring.
05:19 Je regarde comment le patient réagit.
05:20 Je dois surveiller aussi où en est le chirurgien, etc.
05:22 pour pouvoir adapter parfois ce que je raconte.
05:27 Faites-le à charge alors et à décharge.
05:29 Donc à décharge, j'ai bien compris que c'était moins de chimie.
05:31 Mais à charge, est-ce qu'il y a un risque ?
05:33 Je ne vois pas trop le...
05:37 Si il n'y en a pas, vous pouvez me dire qu'il n'y en a pas.
05:38 Non, il n'y a pas vraiment de risque.
05:40 La seule chose, c'est qu'on doit faire attention.
05:42 Certains produits qu'on utilise, il ne faut pas que les patients soient allergiques.
05:44 Notamment aux anesthésiques locaux.
05:46 Mais ça, c'est une précaution qu'on prend avant.
05:48 Sinon, pendant l'intervention, le risque, c'est qu'on passe en anesthésie générale.
05:51 Mais voilà, si on a pu l'éviter, c'est...
05:54 Qu'est-ce qu'ils disent vos collègues ?
05:55 Vous disiez que certains chirurgiens n'aiment pas la pratique.
05:57 C'est quoi ? Parce qu'on n'aime pas par philosophie ?
06:00 On n'aime pas pour des raisons d'éthique ?
06:01 Les chirurgiens doivent se concentrer pendant...
06:03 Enfin, ils se concentrent toujours.
06:04 Mais ils ne peuvent pas parler, par exemple.
06:06 Ou ils peuvent parler, mais tout bas.
06:08 On doit bien communiquer, mais par geste.
06:09 On se regarde, etc.
06:11 Il va nous dire qu'il va infiltrer, etc.
06:13 Donc c'est une autre façon de communiquer.
06:15 Donc l'ambiance est plus calme, plus sereine, lorsqu'on fait une hypnose.
06:20 Alors il y en a qui adorent et qui en redemandent.
06:23 Et puis il y en a d'autres qui préfèrent travailler comme d'habitude.
06:26 Et donc, je pense qu'on doit respecter l'opinion de chacun.
06:30 Et pour que ça fonctionne, il faut que tout le monde soit motivé.
06:33 Quelques questions ?
06:34 Le patient, le chirurgien, mais le patient aussi.
06:36 On ne peut pas...
06:38 Quelques questions très pratiques.
06:39 Comme ça, le patient sait à quelle sauce il est mangé.
06:41 Vous allez me facturer un acte en plus, parce que vous avez fait un peu l'hypnose.
06:44 Ou vous ne me facturez pas un acte en plus ?
06:45 Comment ça se passe ?
06:46 Je facture une anesthésie générale, dans la mesure où on utilise un peu de produits sédatifs.
06:50 Des produits d'anesthésie.
06:51 Dernière chose.
06:52 Ça fonctionne sur des enfants et sur des plus de 70 ans ?
06:55 Alors, les personnes âgées aussi, oui.
06:58 Il y a une contrainte, c'est qu'il faut qu'ils entendent.
07:00 Voilà, s'ils sont malentendants, ce n'est pas possible.
07:02 Et d'autre part, chez les enfants aussi, il faut qu'ils commencent à comprendre.
07:06 Ils sont très réactifs, ils rentrent dans un monde imaginaire.
07:09 Alors, on ne va peut-être pas tout à fait pratiquer de la même manière.
07:11 Mais avec les enfants, je veux dire, on dit souvent au-dessus de 5 ans.
07:14 Voilà, je pense que d'autres le font un peu plus petit aussi.
07:17 Mais oui, il y a moyen d'utiliser avec des enfants.
07:19 Bon, ça vous donne quelques éléments.
07:20 On va maintenant rendre la salle d'op aux patients et aux médecins qui en ont réellement besoin.
07:24 [Musique]

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