Stéphane Houdet a peut-être bientôt 53 ans, il reste toutefois très compétitif et l'a prouvé à l'US Open. La légende française du tennis fauteuil, sacré en 2013 puis en 2017, espérait glaner un troisième US Open en simple cette année mais il a été stoppé en demies par Gordon Reid, 6-0, 6-3 Alors qu'aucun autre Français ne figurait dans le tableau hommes. Finalement, c'est en double que Stéphane Houdet est allé chercher le Trophée dans cet US Open. Aux côtés du Japonais Takashi Sanada, le Français est allé chercher son 20e titre du Grand Chelem en double, son cinquième US Open.
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00:00 Stéphane, ça a été une joie phénoménale sur le cours, vous avez même arrosé une dame de l'organisation, c'est ça, c'est une sorte de fleurie ?
00:08 Oui, une sorte de bisuitage, cette dame en fait c'est la directrice du tournoi et on s'est vu, je dirais, tous les deux petits,
00:15 parce que moi j'ai commencé à jouer en Louisiane il y a de nombreuses années et elle était kiné,
00:21 et puis au bénévole de l'organisation au fur et à mesure elle est devenue directrice du tournoi de bâton rouge,
00:27 et qui aujourd'hui est la directrice du tournoi ici, donc c'est à l'école Véto, on fait toujours des bisuitages un peu comme ça,
00:31 donc c'est sympa l'hydrolyse on appelle ça, et il fallait célébrer.
00:36 Stéphane, je vous dis franchement, quand la sanction vous est tombée dessus il y a quelques temps, je vous ai dit on ne le reverra plus,
00:41 on ne verra plus se soulever un trophée, comment vous vous êtes reconstruit mentalement et aussi physiquement j'imagine ?
00:47 Oui, je sais bien, j'ai lu ce que vous avez écrit à ce sujet, et en fait je me suis reconstruit à la fois avec la naissance de ma fille,
00:56 le combat entre les deux, parce que c'était une erreur administrative parfaitement idiote et parfaitement injuste,
01:02 donc je savais que dans un coin de ma tête j'allais pouvoir essayer de retaper la balle, j'ai pensé même à arrêter, effectivement aussi,
01:10 mais j'ai eu beaucoup de plaisir sur le cours, et quand j'ai recommencé à jouer j'ai battu le numéro 4 très très vite,
01:16 j'étais hyper compétitif, donc c'est toujours la même histoire, mais je me dis tant que je ne suis pas blessé,
01:23 je prends du plaisir et que je suis compétitif, je continue, et puis on ne compte pas les années,
01:27 parce que quand on joue sur une chaise finalement, on n'est jamais dans le rouge sur le plan cardiaque,
01:32 donc l'effort est différent, et j'ai l'impression que ce n'est pas tellement un désavantage,
01:37 alors voilà, je continue à jouer avec les petits jeunes de 17 ans qui se marrent à dire que je suis plus âgé que leur père,
01:44 et c'est le cas, mais moi je dis que je suis un jeune papa aussi de l'autre côté,
01:48 donc voilà, c'est une petite fille de 8 mois, et ça me donne de l'énergie d'un jeune papa !
01:53 Alors j'ai une dernière question avant de m'en aller, on parle beaucoup des JO,
01:58 quels sont les critères de sélection ? Est-ce que vous avez déjà votre billet ? Comment ça va se passer ?
02:02 C'est relativement simple, il faut être dans les 4 premiers français du classement mondial,
02:08 et aujourd'hui pour les hommes ça doit être dans les 48, donc c'est déjà le cas, on est plusieurs,
02:15 moi je vais être 10 lundi, et puis ensuite il y aura des pairs de doubles à choisir avec les 4 joueurs qui sont sélectionnés,
02:24 donc comme on se base sur le classement mondial, et que le classement mondial est roulant sur 52 semaines,
02:30 on peut dire que j'ai mon billet, et en même temps on surveille toujours les blessures, les mésaventures,
02:38 il peut toujours se passer un truc, mais en tout cas je suis toujours au point sur mon logiciel Adams pour veiller à être au bon endroit au bon moment,
02:48 et que ma sonnette d'interphone fonctionne bien, et que la contrôleuse écoute bien ce qu'elle fait.
02:53 Quand vous dites "j'ai mon billet", il y a de l'émotion quand même non ? Je la sens, j'ai mon billet pour Paris 2024, ça va être génial non ?
03:00 Ça va être génial, ça va être génial, Terre Bature, Roland-Garros, pour moi c'est un mélange de l'histoire de France avec l'histoire du sport,
03:10 c'est l'architecture, ce sont tous ces bâtiments magnifiques, extraordinaires, il se trouve que j'habite juste à côté du pont Alexandre III,
03:20 et du départ que j'ai vu pour le triathlon, des essais, je passe devant tous les jours, je suis à côté du Grand Palais,
03:27 moi j'y suis déjà au jeu. Enfin j'ai vu pour la première fois Roland-Garros habillé en jeu, Olympique et Paralympique,
03:36 et c'est vrai que c'est une couleur qui est différente, c'est comme il y a eu Wimbledon différent, c'est l'orange, les bâches,
03:42 le fait de mettre le drapeau de l'IPC ou le drapeau des Jeux et pas le vert de notre banque française,
03:48 ça rend l'événement un peu différent, et en même temps on aura une préparation quelques mois plus tôt,
03:56 parce qu'on va jouer à Roland-Garros en juin aussi.
03:58 Bon joueur aussi.