Category
🗞
NewsTranscription
00:00 On ose tout et en plus on persiste et on signe.
00:04 On va voir avec Laura Pouget à quoi elles servent justement.
00:07 Vous avez entendu, les Etats-Unis décident de livrer, ça y est,
00:10 et ça va peut-être de pair avec les chars Abrahams, on va le voir,
00:14 ces munitions à l'uranium appauvri.
00:16 À quoi servent-elles ces armes, Laura Pouget ?
00:18 Oui, définition d'abord.
00:20 Ce sont des munitions qui ont la particularité d'être composées d'uranium appauvri,
00:26 donc un métal très dense, qui permet de percer très efficacement
00:29 les blindages des chars.
00:30 Explication en détail et en schéma maintenant sur ce modèle d'obuflèche
00:34 que je vous ai représenté.
00:36 C'est la fléchette, le pénétrateur ici, qui est recouvert d'uranium.
00:39 Au déclenchement, le reste des composants se détachent
00:42 et c'est elle, la fléchette, qui vole vers la cible à l'impact.
00:46 Son énergie cinétique se dissipe, créant une énorme pression
00:49 et un trou, vous le voyez, dans le blindage.
00:52 Pour résumer, elle passe à travers tout, me disait tout à l'heure
00:55 un de nos experts, d'où leur utilité.
00:57 Alors, est-ce que ce serait dangereux ?
01:00 Selon Moscou, oui.
01:02 Et comme je le disais, Moscou qui accuse Washington
01:06 de faire preuve d'inhumanité.
01:08 Alors, leur dangerosité.
01:10 Leur dangerosité, précisons d'abord que ce ne sont pas des armes nucléaires,
01:13 qu'elles ne sont donc pas soumises aux règles de non-prolifération nucléaire
01:16 et qu'elles sont donc considérées comme des armes conventionnelles.
01:19 Cependant, lorsque ces munitions pénètrent un blindage,
01:23 elles produisent une poussière d'uranium
01:25 que l'on dépose largement à l'intérieur du véhicule ciblé.
01:28 Et c'est cette poussière toxique qui constitue un danger pour l'équipage
01:31 car inallée, elle peut pénétrer les poumons et le tube digestif
01:35 sans que l'on sache vraiment toutefois
01:37 ce qu'elle provoque exactement, quel genre de maladie elle peut provoquer.
01:41 Reste la question de la pollution des sols
01:43 et donc de l'impact sur les civils.
01:45 Un rapport publié en 2010 par le Comité scientifique
01:47 des risques sanitaires et environnementaux
01:49 avait étudié ce risque.
01:51 Résultat des conclusions plutôt rassurantes mais prudentes.
01:54 Le rapport avait conclu un risque limité.
01:56 Alors oui, l'uranium pénètre bien le sol
01:58 mais se dissout au fil du temps
02:00 tout en recommandant quand même que les zones de combat
02:02 touchées par ces munitions soient rendues inaccessibles et traitées.
02:06 Les munitions aussi décriées, il faut le préciser,
02:08 dans le camp occidental aussi parfois, Laura.
02:11 Oui, il faut le dire.
02:12 Rappelez-vous, elles ont été utilisées pour la première fois,
02:14 ces munitions, en 1991,
02:17 lors de l'opération Tempête du désert
02:19 menée par les Etats-Unis en Irak,
02:21 en très grande quantité à l'époque.
02:23 Et au cours de tirs accidentels,
02:25 il avait été estimé que plus d'une centaine de soldats américains
02:27 avaient été en contact avec cette poussière d'uranium
02:30 qui avait alors été évoquée
02:32 comme l'une des causes possibles du syndrome de la guerre du Golfe.
02:35 Vous vous souvenez ?
02:36 Ces affections chroniques et mal expliquées
02:38 dont souffraient ces anciens soldats.
02:40 Ce qui n'a pas empêché qu'elles soient réutilisées
02:42 par les Américains, ces munitions,
02:44 lors de la deuxième guerre du Golfe, en ex-Yougoslavie,
02:46 en Irak et en Syrie.
02:48 Les Ukrainiens, quant à eux, en disposeraient dès à présent
02:51 puisque les Britanniques avaient annoncé
02:53 qu'ils allaient leur en livrer dès le mois de mars dernier.
02:55 A l'époque, la Russie avait crié à l'escalade déjà.
02:58 Et elle s'était entendue répondre par le porte-parole
03:00 de la défense américaine, John Kirby,
03:02 que si elle s'inquiétait pour ses tanks et ses soldats
03:05 et les soldats qui les opèrent,
03:07 il lui suffisait de leur faire traverser la frontière
03:09 pour les ramener en Russie.
03:10 Merci beaucoup, Laura Pouget,
03:12 pour ce travail particulièrement complet.