Le 8.30 franceinfo de Bruno Le Maire

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Le 8.30 franceinfo de Bruno Le Maire
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00:00 Bonjour Bruno Le Maire. Bonjour. Avec une croissance attendue à 1% seulement cette année, une dette publique de plus de 3 000 milliards d'euros
00:06 et des agences de notation qui vous ont à l'oeil, est-ce que vous êtes le ministre d'une économie qui tient sur un fil ?
00:12 Non, je suis le ministre d'une économie solide.
00:15 Vous
00:16 citez des commentaires français, moi je regarde la presse allemande
00:19 qui titre "l'économie française c'est l'économie allemande en mieux". Je crois que ça fait très longtemps que c'est pas arrivé que
00:27 nos voisins allemands, nos amis allemands saluent les performances de l'économie française. Une croissance solide, 2 millions d'emplois créés,
00:33 des usines qui ouvrent. Donc nous sommes dans la bonne direction et la croissance française est solide. Ça veut pas dire que
00:39 je mésestime les immenses difficultés de nos compatriotes face à l'inflation. Bien entendu c'est le combat que je livre dans cette rentrée.
00:47 Mais soyons confiants, l'économie française repose sur des bases solides.
00:50 Le pic de l'inflation est-il oui ou non derrière nous ?
00:54 J'avais indiqué que l'inflation commencerait à refluer à l'été. Elle reflue.
00:58 Simplement elle reflue pas assez vite. Parce que l'inflation
01:01 c'est un concept général, ça veut pas dire grand chose.
01:04 Ce que voient les gens c'est quoi ? C'est les prix alimentaires et les prix à la pompe. Donc mon combat et ma détermination sont
01:11 totales pour accélérer la baisse des prix alimentaires ou faire en sorte qu'au moins ils n'augmentent plus.
01:18 Mais le fait que les costes du pétrole repartent à la hausse...
01:20 Nous aurons des résultats.
01:21 Le fait que les prix du pétrole repartent à la hausse c'est pas de nature à faire repartir l'inflation ?
01:24 Non, ce qui est de nature à faire repartir l'inflation, ce qui explique le petit rebond, c'est
01:29 l'augmentation des prix de l'énergie, de l'augmentation
01:32 globale, mais sur les prix du pétrole. Aujourd'hui on est à 85 dollars le baril.
01:38 Nous avons deux pays, l'Arabie Saoudite et la Russie, qui ont décidé de réduire leur production. C'est évidemment un impact
01:45 sur le prix. Raison de plus d'ailleurs que pour que tout le monde fasse un effort,
01:51 je vais regarder avec l'ensemble de la chaîne de valeur, les distributeurs, les pétroliers,
01:56 quel est le niveau des marges, pourquoi ce niveau des marges reste un niveau élevé. Et je souhaite que Total,
02:03 qui a pris un engagement que je salue, de plafonner les prix de tous les carburants, diesel, essence, à 1,99 euro
02:11 jusqu'à la fin de l'année,
02:13 prolonge ce plafonnement à 1,99 euro de tous les carburants au-delà du 31 décembre
02:19 2023. - Et Patrick Pouyannet, le patron de Total, il vous a dit ok ? - C'est à Patrick Pouyannet de prendre la décision, mais je salue
02:25 le choix qui a été fait par Total depuis plusieurs mois et je souhaite une fois encore, je lui fais confiance,
02:30 pour qu'il prenne en considération les difficultés de nos compatriotes et qu'il maintienne un plafonnement de tous ces carburants,
02:38 diesel et essence, au-delà du 31 décembre, à 1,99 euro. Total est le seul pétrolier français qui nous reste.
02:44 Le seul grand pétrolier français qui nous reste, c'est Total. Ça doit être un atout, pas simplement pour la nation française de manière générale,
02:51 mais pour tous les automobilistes. C'est pour ça que je fais cette demande ce matin à
02:56 Patrick Pouyannet. Je souhaite qu'il puisse maintenir
02:59 ce plafonnement à 1,99 euro. - Mais ça ne veut pas dire que le prix du litre à la pompe sera moins de 2 euros partout,
03:06 dans toutes les pompes ?
03:08 Vous persistez ? Il n'y aura pas de ristourne de la part du gouvernement ?
03:12 - Mais c'est une triple aberration.
03:14 Je dis des choses avec beaucoup de franchise, bien sûr que j'aimerais dire à nos compatriotes, dans ma circonscription où j'étais il y a
03:20 quelques jours, dans l'heure,
03:22 tous ceux qui prennent leur véhicule pour aller travailler, qui sont dans des zones rurales, qui font 40-60 km par jour,
03:28 je comprends à quel point ça les pénalise,
03:30 mais est-ce qu'on a véritablement envie de jeter comme cela l'argent par les fenêtres au lieu de l'investir ?
03:34 - Si ça dépasse les 2 euros, vous ne bougerez pas ?
03:36 - Mais c'est une triple aberration, c'est vraiment une aberration écologique.
03:38 Vous ne pouvez pas, matin, midi et soir, à juste titre,
03:41 nous expliquer que la planète flambe, qu'on n'a jamais eu des températures aussi élevées,
03:45 et dépenser 12 milliards d'euros, c'est le coût d'une remise à 20 centimes sur un an,
03:51 pour les énergies fossiles et pour les carburants.
03:53 C'est une aberration écologique. Il faut qu'on accélère la transition écologique,
03:56 pas qu'on la ralentisse, en investissant 12 milliards,
04:00 au lieu de les mettre sur les énergies vertes, sur les éoliennes, sur les pompes à chaleur ou sur les batteries électriques,
04:06 sur l'essence ou sur le diesel. Je pense que c'est une aberration écologique.
04:10 C'est une aberration budgétaire aussi, j'insiste dessus, parce que vous dépensez 12 milliards pour tout le monde.
04:15 Quel que soit le niveau de revenu entre celui qui prend son SUV pour aller en week-end
04:19 ou celui qui est obligé de prendre sa voiture pour aller travailler,
04:21 ce serait exactement la même dépense budgétaire.
04:24 Et puis c'est une aberration diplomatique,
04:26 parce que ça veut dire que vous payez la diplomatie pétrolière de M. Poutine et de l'Arabie Saoudite
04:33 qui vise à réduire les volumes pour augmenter les prix.
04:35 On n'a pas vocation à payer les choix politiques et géopolitiques de l'Arabie Saoudite ou de la Russie.
04:41 Bruno Le Maire, vous dites 12 milliards, il y a un débat sur les chiffres,
04:43 c'est important parce qu'on ne parle pas de détail, on parle vraiment de milliards d'euros.
04:45 Xavier Bertrand, encore une fois hier, vous a pris à partie, vous a accusé de mentir sur les montants. On l'écoute.
04:52 L'an dernier, la ristourne avait atteint de la part de l'État 30 centimes.
04:56 Moi je propose 15 centimes.
04:58 30 centimes, ça avait coûté pour le budget de l'État 8 milliards d'euros.
05:01 Et moi je propose la moitié comme ristourne et ça va coûter 50% de plus.
05:04 Mais ils se moquent de qui là ? Ils se moquent de qui ?
05:07 S'ils n'ont pas envie de le faire, qu'ils l'assument, mais qu'ils ne nous racontent pas des bobards.
05:11 Vous maintenez 12 milliards, le coût d'une telle mesure ?
05:13 Oui, je ne vais pas rentrer dans les comptes d'apothicaires avec Xavier Bertrand dans des polémiques inutiles
05:17 qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.
05:19 Je rappelle juste que les 30 centimes, c'était sur deux mois.
05:22 Si on fait une remise de 20 centimes sur les prix du carburant pendant un an,
05:26 je confirme les chiffres, cela coûte 12 milliards d'euros.
05:29 Je note d'ailleurs, et je salue leur sens des responsabilités,
05:32 que le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau,
05:36 le président du Sénat, qui est une assemblée de sagesse,
05:39 la voix est une voix de sagesse, la voix du président du Sénat,
05:43 se sont exprimés contre cette ristourne en disant que c'était complètement contradictoire
05:47 avec l'objectif de rétablissement des finances publiques.
05:49 Je veux dire que je préfère la cohérence de Bruno Retailleau et de Gérard Larcher que je salue.
05:54 Bruno Le Maire, vous avez convoqué distributeur et industriel la semaine dernière
05:57 pour les inciter à baisser les prix.
05:59 Résultat, 5 000 produits devraient voir leurs prix bloqués ou diminués dès janvier.
06:03 Et vous avez aussi annoncé un projet de loi pour que les négociations en commercial
06:07 aient lieu dès le mois prochain.
06:09 Ma question est simple, pourquoi ne pas permettre aussi que ces négociations
06:13 aient lieu plusieurs fois dans l'année ? C'est ce que demandent les distributeurs.
06:16 Mais je suis totalement ouvert à cela.
06:18 Simplement, le combat contre la vie chère dans les rayons,
06:25 contre l'augmentation des prix alimentaires, c'est un combat immédiat.
06:28 Moi je veux des résultats tout de suite.
06:29 Et pour avoir des résultats tout de suite, il faut avoir ces 5 000 références.
06:32 Il y a un certain nombre d'enseignes d'ailleurs qui ont commencé à jouer le jeu,
06:35 je pense à Cora, Intermarché, Auchan, je salue leur engagement de faire baisser les prix
06:39 sur une centaine de produits ou bloquer les prix sur une centaine de produits.
06:43 Ça, ça donne des résultats immédiats.
06:45 Pour avoir des résultats encore plus rapides, nous ferons passer un texte de loi début octobre
06:50 qui anticipera la date de négociation entre les distributeurs et les industriels
06:55 pour anticiper la baisse des prix et que l'argent n'aille pas dans les marges,
06:59 mais que l'argent aille dans la poche du consommateur.
07:01 Elle sera anticipée du printemps 2024 au 15 janvier, au tout début de l'année.
07:07 Ça permettra là aussi d'accélérer la baisse ou la stabilisation des prix.
07:11 Et après, il y a un problème plus général qui est de voir si effectivement,
07:15 le modèle français où il y a une négociation annuelle au lieu d'avoir des négociations régulières
07:19 est le bon modèle.
07:20 Il faut juste faire attention à ce que ça ne pénalise pas nos amis agriculteurs.
07:24 Donc je suis ouvert à cette idée.
07:26 Je souhaite qu'on confie une mission à des parlementaires qui regarderont s'il vaut mieux négocier
07:30 régulièrement dans l'année plutôt qu'une fois dans l'année, avec vraiment une ligne rouge très claire,
07:35 ça ne doit jamais se faire au détriment du revenu des producteurs agricoles.
07:39 Et le fait qu'on limite les promotions sur les produits d'hygiène et de soins
07:43 comme c'est une conséquence de la loi des croisades, vous y êtes favorable ?
07:48 Bien sûr. Moi, je souhaite qu'on puisse aller le plus loin possible dans les remises.
07:53 Il faut une politique qui soit claire, simple, lisible, cohérente.
07:56 Il faut un moratoire sur cette loi ?
08:00 Il y a des bonnes choses dans le texte de loi des croisades.
08:03 C'est un texte de loi qui a été voté par tous les parlementaires.
08:06 Moi, je suis cohérent. J'ai toujours dit qu'il y avait une disposition que je trouvais malvenue.
08:11 C'est la disposition qui limite le montant maximum des promotions sur les produits d'hygiène
08:16 et les détergents, c'est-à-dire les lessives, les dentifrices, les shampoings, à 34 %,
08:22 alors que certains distributeurs sont prêts à faire 50, 60 %, voire plus.
08:27 Si on veut vraiment se battre contre l'inflation, stopper définitivement la spirale inflationniste,
08:34 faire baisser les prix ou au moins stabiliser les prix, il faut permettre aux distributeurs d'aller plus loin dans les remises.
08:39 Sur le moratoire, vous dites OK ?
08:40 Sur le moratoire, je dis aux parlementaires de se saisir du sujet.
08:43 Et s'il y a une majorité à l'Assemblée nationale pour revenir sur ce moratoire
08:46 et permettre aux distributeurs de faire 60 % de remise sur les shampoings, sur les savons ou sur les lessives,
08:51 tant mieux. Il faut s'engager totalement, avec beaucoup de fermeté, contre la vie chère
08:57 et contre ces prix qui flambent parce que c'est insupportable pour des millions de nos compatriotes.
09:01 Et c'est une somme de bonnes décisions, point par point, qui doit nous amener à faire refluer ces prix.
09:06 La lutte contre l'inflation, on continue d'en parler avec vous, Bruno Le Maire.
09:08 Ce sera juste après le Fil info, à 8h42, avec Maureen Swignard.
09:12 Y a-t-il eu des manquements de la part de l'éducation nationale ?
09:16 C'est ce que doit déterminer l'enquête administrative ouverte après la mort d'un adolescent de 15 ans à Poissy en début de semaine.
09:22 Il s'est suicidé, il se disait victime de harcèlement scolaire et avait signalé sa situation à l'établissement et à la police.
09:29 6 pages pour résumer 12 heures d'échange.
09:32 France Info vous dévoile ce matin le contenu de la lettre envoyée par Emmanuel Macron au chef des partis politiques qu'il a vue à Saint-Denis.
09:39 Il confirme qu'il souhaite une conférence sociale sur les salaires le mois prochain.
09:43 Jusqu'à 36 degrés dans le Berry. Aujourd'hui, la vague de chaleur persiste en France, en Ile-de-France.
09:49 Cela crée un épisode de pollution. La préfecture vous demande de réduire votre vitesse si vous circulez dans la région.
09:55 Avant la coupe du monde de rugby qui débute demain en France, du foot ce soir à 20h45 au Parc des Princes, France-Irlande pour un match de qualification à l'Euro 2024.
10:04 Une victoire et les Bleus seraient déjà quasiment qualifiés.
10:17 Le ministre de l'économie Bruno Le Maire à l'augmentation des prix s'ajoute la "shrinkflation", une pratique par les industriels qui consiste à réduire la quantité de produits vendus dans un emballage sans pour autant en baisser les tarifs.
10:29 Ça c'est de l'arnaque ?
10:30 Oui c'est une arnaque, c'est scandaleux. En gros, vous en avez moins et vous payez plus cher.
10:35 Que ce soit sur les chips, les céréales, le jus d'orange. Je trouve ça totalement révoltant.
10:41 Ça a toujours existé ?
10:43 Ça a toujours existé. Là, cette pratique se multiplie. Nous ne sommes pas là pour remplir les poches des géants industriels. Nous sommes là pour permettre aux Français de vivre décemment.
10:53 Comment vous pouvez agir ?
10:55 Et de pouvoir se payer ce dont ils ont besoin, notamment en termes de produits alimentaires, en n'étant pas trompés sur la marchandise.
11:01 Dans le même texte de loi de début octobre, il y aura une disposition qui obligera les industriels à faire figurer de manière très visible la réduction de contenu quand ils gardent le même packaging.
11:14 Donc si vous avez le même paquet de céréales, mais qu'à l'intérieur il doit y avoir 500 grammes, il y en a 400. Ça ne doit pas être marqué en "times" de 6 minuscules que personne ne peut voir.
11:23 Il doit y avoir marqué de manière très visible qu'il y a une modification du contenu dans le paquet.
11:29 L'ancien contenu et le nouveau contenu, tout ça se sera marqué très...
11:33 Ça doit être marqué de manière très visible, qu'il n'y ait pas de tromperie pour le consommateur sur la marchandise.
11:38 À partir de quand ?
11:39 C'est une tromperie sur la marchandise dans un temps où l'inflation pénalise lourdement nos compatriotes. C'est inacceptable.
11:44 Et je pense que chacun a compris que dans cette rentrée, ma détermination à faire plier ce qui ne respecte pas les règles, à éviter qu'il y ait des marges excessives, et à faire en sorte que l'inflation baisse plus rapidement, elle est totale.
11:56 Bruno Le Maire, vous avez eu hier avec votre collègue Aurore Berger le président des Restos du Coeur. Vous l'avez rencontré, Patrice Dourais, après son appel à l'aide. Qu'est-ce que vous lui avez dit ?
12:06 Que nous serions au rendez-vous, que quoi qu'il arrive, les Restos du Coeur, comme toutes les banques alimentaires, auraient les moyens de fonctionner correctement et de faire le travail exceptionnel qu'ils font avec les bénévoles.
12:18 Nous avions anticipé que 2023 serait une année difficile. Je rappelle qu'en 2019, le budget des banques alimentaires était d'un peu plus de 50 millions d'euros. En 2023, on avait prévu 157 millions d'euros, c'est-à-dire trois fois plus.
12:30 Visiblement, ce n'est pas encore suffisant. Donc nous serons au rendez-vous. J'ai demandé à Patrice Doucet d'évaluer très précisément ses besoins budgétaires.
12:38 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous pourriez aller au-delà des 15 millions d'euros promis ?
12:43 Nous nous permettrons, au Restos du Coeur, à toutes les banques alimentaires de fonctionner sans souci et sans difficulté.
12:49 C'est, je pense, une responsabilité de tout le gouvernement, de toute la majorité, une responsabilité politique globale.
12:56 La France tient parce qu'il y a les associations, parce qu'il y a les bénévoles, parce qu'il y a les Restos du Coeur. Elle tient parce qu'il y a de la générosité individuelle.
13:04 Elle tient parce que vous avez des entreprises que je salue. Au passage, je suis un peu stupéfait des polémiques qui entourent les dons qui sont faits par les entreprises.
13:11 Vous avez beaucoup d'entreprises, de l'agroalimentaire, du vêtement, d'autres secteurs, qui ont donné au Restos du Coeur, qui donnent aux banques alimentaires.
13:18 Mais la crise de ces associations, ce n'est pas le signe d'un appauvrissement de la population française ?
13:23 Non, je ne crois pas. C'est le signe que l'inflation touche très durement beaucoup de nos compatriotes.
13:29 Mais je récuse cette idée qu'il y ait un appauvrissement de la société française.
13:34 Il y a quand même un Français sur cinq qui vit à découvert cette année.
13:37 Comprenez bien ce que je dis. L'économie française, une fois encore, a des bons résultats.
13:44 Nous créons des emplois. Et l'objectif est de créer des emplois toujours mieux qualifiés et mieux rémunérés.
13:49 Mais bien entendu qu'il reste aujourd'hui beaucoup de personnes en difficulté, beaucoup de personnes qui ont du mal à boucler les fins de mois,
13:56 beaucoup de personnes qui ont du mal à se nourrir. Et notre responsabilité, c'est de leur offrir des solutions sur les prêts alimentaires.
14:02 Je me bats matin, midi et soir pour cela, de permettre aux associations de remplir leur rôle et de sortir le maximum de personnes de la pauvreté dans les mois qui viennent.
14:12 Bien entendu.
14:13 Baudelomaire, à la fin du mois, les parlementaires vont examiner la loi de programmation des finances publiques que vous avez préparée.
14:18 La droite considère que vous ne faites pas assez d'économies et menace d'avoir recours à une motion de censure si vous forcez le passage du texte en ayant recours au 49-3.
14:26 En gros, vous êtes coincé ?
14:27 Non. Nous avons une loi de programmation qui a été adoptée, je le rappelle, dans tous les autres pays de la zone euro.
14:33 Tous les autres pays de la zone euro prévoient ce que sera leur dépense et leur recette d'ici les années qui viennent.
14:40 Je souhaite que la France ait aussi le même texte. C'est un principe de responsabilité.
14:44 J'ai commencé avec Thomas Cazenard, vous avez ouvert les discussions avec les oppositions.
14:48 Je leur ai dit ce texte, il arrive le 27 septembre. C'est un texte d'intérêt national.
14:52 C'est notre intérêt collectif de montrer la crédibilité de nos dépenses et de nos recettes à nos compatriotes, à nos partenaires européens
15:01 et, accessoirement, aux marchés qui nous permettent de lever l'argent dont nous avons besoin pour financer notre dette.
15:06 Mais il n'y aura pas un 49-3 ?
15:07 C'est l'intérêt supérieur de la nation.
15:08 Il n'y aura pas de majorité ?
15:09 Mais je ne pars pas avec l'idée qu'il faut nécessairement un 49-3 sur la loi de programmation des finances publiques.
15:14 Je pars avec l'idée et la détermination que si chacun fait preuve d'ouverture, de sens des responsabilités,
15:20 nous pouvons faire passer ce texte de la loi de programmation des finances publiques.
15:24 149-3, je vais voir le président du groupe Les Républicains dans quelques instants, Olivier Marlex.
15:29 J'ai eu l'occasion d'en discuter avec Eric Ciotti. J'en discuterai avec Bruno Retailleau et avec Gérard Larcher, le président du Sénat.
15:36 Construisons une majorité sur cette loi de programmation des finances publiques pour montrer que nous sommes responsables.
15:44 Je ne parle pas du budget. Le budget, c'est autre chose. C'est une décision très politique.
15:48 Mais sur la loi de programmation des finances publiques, où c'est l'intérêt supérieur de la nation française qui est en jeu,
15:52 je pense qu'on devrait pouvoir se retrouver.
15:54 Juste sur les pistes d'économie qui ont été évoquées jusqu'à présent, on a entendu plusieurs et on voudrait avoir vos confirmations.
15:59 Juste sur la suppression de la niche fiscale, dites Brune, par exemple, la fin de l'avantage fiscal pour le GNR,
16:05 le gazole non routier qui concerne les engins de travaux, les tracteurs, le transport routier.
16:10 Cette suppression de niche fiscale, vous la confirmez ?
16:13 Oui, je confirme que nous supprimerons la niche fiscale sur le gazole non routier,
16:17 tout simplement pour faire basculer notre fiscalité d'une fiscalité Brune,
16:20 c'est une fiscalité qui incite à consommer des énergies fossiles, donc c'est mauvais pour le climat,
16:25 à une fiscalité qui valorise les investissements verts.
16:30 Mais au moins, ça crée des réticences.
16:32 Bien sûr, mais ça fait des mois que nous discutons avec nos amis agriculteurs,
16:35 que nous discutons avec les entreprises des travaux publics pour trouver un accord.
16:40 Il ne faut pas procéder par brutalité, il faut construire des accords avec les professions concernées.
16:46 Je pense que nous y arriverons avec les agriculteurs et que nous y arriverons avec les travaux publics,
16:50 sur une base qui est simple, progressivité, aucune brutalité, régularité,
16:54 il ne s'agit pas de faire des marges qui soient plus hautes une année sur l'autre,
16:58 et compensation pour accompagner la transformation, l'achat d'engins qui soient moins polluants,
17:04 ou l'accompagnement de meilleures pratiques,
17:06 de façon à ce que cet argent qui est économisé sur les énergies fossiles,
17:10 il n'aille pas dans les caisses de l'État, il aille dans l'accompagnement des professions agricoles,
17:14 et du bâtiment et des travaux publics.
17:16 Il reste une profession, c'est les transporteurs routiers,
17:19 eux ne seront pas concernés par cette mesure.
17:21 Pourquoi ?
17:22 Ils ne seront pas concernés ?
17:23 Non, ils ne seront pas concernés pour une raison qui est simple,
17:24 c'est que si on prend très exactement les chiffres, le niveau de taxation du gazole,
17:28 il est de 3,8 centimes pour les agriculteurs, il est de 18 centimes pour les travaux publics,
17:33 donc c'est très inférieur à ce qui existe dans la moyenne des pays européens et en France,
17:37 mais il est de 45 centimes pour les transporteurs routiers.
17:42 45 centimes, c'est plus élevé que ce qui est pratiqué en Espagne,
17:45 plus élevé que ce qui est pratiqué en Italie.
17:47 - Qu'est-ce qu'on a de compétitivité ?
17:48 - Je ne vais pas affaiblir nos transporteurs,
17:50 on est là pour préserver la compétitivité des transporteurs,
17:53 donc ils ne seront pas concernés par cette mesure sur le gazole non routier.
17:56 - D'un mot, les baisses d'impôts, Emmanuel Macron au printemps parlait de 2 milliards,
17:59 là maintenant vous parlez de 2 milliards, mais en 2025,
18:01 ça veut dire qu'il n'y aura pas de baisse d'impôts dans le budget 2024 ?
18:03 - Non, mais il y aura des baisses d'impôts pour les ménages dès le budget 2025.
18:08 Là, nous avons engagé le rétablissement des finances publiques,
18:11 il faut retrouver des ressources budgétaires,
18:14 mais en restant fidèle à notre politique, créer du travail et du travail qui paye plus.
18:19 Et là aussi, c'est une somme de bonnes décisions
18:21 qui doit nous permettre d'aller dans cette direction,
18:23 continuer à baisser les impôts sur les ménages,
18:25 engager la conférence sur les bas salaires qu'a voulu le président de la République
18:29 avec les forces d'opposition, qui est une excellente nouvelle
18:32 pour redonner de la dynamique salariale aux bas salaires,
18:35 tout ça doit nous permettre d'atteindre notre objectif du travail qui paye.
18:38 - Le ministre de l'économie Bruno Le Maire et l'invité de France Info,
18:41 on retrouve dans une minute, juste après le Fil Info, à 8h51, Maureen Suignard.
18:45 - Tant que la Russie est en guerre, il ne faut pas attendre de baisses,
18:49 affirme le porte-parole des pétroliers en France.
18:51 Sur France Info, les prix à la pompe de nouveau au sommet.
18:54 Pas de ristourne du gouvernement, mais sur France Info,
18:57 le ministre de l'économie demande à Total Énergie
18:59 de prolonger le plafonnement de tous les carburants à 1,99€,
19:03 et cela au-delà du 31 décembre.
19:06 Des précisions concernant le passeraille voulu par Emmanuel Macron.
19:09 Le ministre des Transports dit souhaiter sa mise en place d'ici l'été prochain.
19:13 49€ par mois environ pour prendre les TER, les intercités,
19:17 et si possible, les transports en commun dans les villes.
19:20 Des discussions seront engagées.
19:22 Deux policiers placés en garde à vue,
19:24 entendu par l'IGPN après la mort hier soir d'un jeune de 16 ans près de Trappes.
19:28 C'est dans les Yvelines.
19:30 Selon les policiers, il a refusé de s'arrêter pour un contrôle.
19:33 Il a ensuite été suivi et a percuté un autre véhicule de police.
19:37 Washington va envoyer des munitions à Uranium, appauvri à Kiev.
19:41 Un signe clair d'inhumanité réagit la Russie.
19:45 Des armes controversées car possiblement toxiques pour la population.
19:49 Toujours avec le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.
20:01 La maire de Paris, Annie Dalgo, a annoncé son intention d'attaquer en justice l'Etat.
20:04 Elle dénonce le fait de n'avoir reçu aucune dotation cette année.
20:08 "Vous étouffez les collectivités locales", dit Annie Dalgo.
20:12 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
20:14 "Qu'elle est, je crois, la seule commune à augmenter ses impôts de 52%."
20:18 "Bon, elle parle du bien."
20:20 "Non mais d'accord, mais moi ce que je regarde, c'est l'ensemble des communes françaises.
20:24 85% des communes françaises ne vont pas augmenter la taxe foncière.
20:29 Annie Dalgo l'augmente de 52%.
20:31 Nous ne sommes pas comptables de la mauvaise gestion de Paris.
20:34 C'est Annie Dalgo qui en est la seule et unique comptable."
20:37 "Il y a une proposition que fait Annie Dalgo, sur laquelle j'aimerais avoir votre avis,
20:40 sur la taxe de séjour.
20:42 Elle propose d'augmenter la taxe de séjour, qui est donc payée par les touristes,
20:46 notamment pendant les nuités d'hôtel,
20:48 parce qu'elle dit que par rapport à des villes comme Amsterdam ou New York,
20:52 la taxe de séjour est ridiculement basse en France."
20:55 "La taxe de séjour, l'augmenter, c'est pas rendre le pays très attractif pour le tourisme,
21:01 qui est une source de recettes considérable pour notre pays."
21:05 "Il n'y a pas un peu de marge là-dessus ?"
21:06 "La marge représentera quelques millions d'euros, peut-être 3 millions,
21:09 peut-être 4 millions d'euros de recettes pour Paris,
21:11 tout en abîmant la compétitivité et l'attractivité de la capitale."
21:16 "Je rappelle que l'augmentation des impôts voulus par Annie Dalgo,
21:20 et décidée seule par Annie Dalgo,
21:22 c'est environ de 600 à 800 millions d'euros de recettes,
21:25 donc on n'est pas du tout dans le même ordre de grandeur."
21:27 "Vous êtes en train de critiquer la gestion de la ville par Annie Dalgo,
21:30 et ça elle n'aime pas Annie Dalgo, puisqu'elle dit que vous ne respectez pas
21:36 vos obligations constitutionnelles ou européennes,
21:38 et que vous imposez le principe de la libre administration des collectivités."
21:42 "Arrêtons avec les grands mots, moi je ne vais pas chercher Mme Dalgo,
21:45 c'est elle qui vient nous faire des reproches.
21:47 Anne Dalgo est indépendante, elle est maire de Paris, elle est élue."
21:51 "Mais elle vous attaque en justice quand même."
21:53 "Mais elle rendra des comptes, non pas devant la justice,
21:55 mais devant les électeurs de Paris.
21:57 Elle a pris une décision, augmenter les impôts de plus de 50%,
22:01 chacun va recevoir sa taxe foncière et s'apercevoir de ce que ça représente
22:05 pour des millions d'habitants de Paris, c'est très dur,
22:07 c'est très pénalisant en période de forte inflation,
22:09 c'est son choix, et son choix à elle seule.
22:12 La libre administration des collectivités locales veut dire que moi je n'ai pas
22:15 à me mêler de ces choix qui sont les choix souverains de Mme Dalgo,
22:18 dont elle répond souverainement devant les Parisiens."
22:20 Bruno Le Maire, la crise de l'immobilier est très profonde,
22:23 les chiffres sont encore pires que ce qu'on pouvait anticiper,
22:26 dit ce matin par exemple la patronne de Next City,
22:29 est-ce que vous considérez que la correction par les prix
22:32 qui est en train de se produire, les prix baissent,
22:34 après tout c'est une bonne chose ?
22:35 "Il faut refonder totalement notre politique du logement,
22:39 c'est ça l'objectif, ça doit faire partie des grandes politiques
22:43 qu'il faut refonder dans les semaines et dans les mois qui viennent."
22:47 "Ça fait des années qu'on entend ça."
22:48 "Mais nous avons commencé à le faire, regardez ce que nous avons décidé
22:51 sur le Pinel, qui était un avantage fiscal qui coûtait 2 milliards d'euros
22:54 par an à l'État pour la construction d'environ 30 000 logements,
22:58 est-ce que vous connaissez d'autres pays dans lesquels on est capable
23:01 de dégager 2 milliards d'euros d'argent public pour construire
23:04 30 000 logements, c'est complètement inefficace."
23:06 "Donc tout le monde a conscience qu'aujourd'hui il faut plus de logement,
23:10 du logement de qualité dans les zones tendues."
23:13 "Ce constat tout le monde le partage."
23:14 "Quelles sont les solutions ? La solution ne peut pas être
23:16 toujours plus d'argent public, toujours plus d'avantages fiscaux."
23:21 "Ça c'est la solution qu'on a tenté pendant des décennies,
23:24 des décennies, on n'a pas eu les logements qu'on voulait
23:26 et on a creusé le déficit de l'État."
23:28 "Donc je propose avec le ministre du logement que je rencontrerai
23:31 très prochainement, que tous les acteurs se mettent autour de la table,
23:34 que ce soit les bailleurs, que ce soit les bailleurs sociaux,
23:37 que ce soit les promoteurs immobiliers, bien entendu l'État,
23:40 les collectivités locales, et que nous regardions ensemble
23:42 quelles sont les bonnes solutions."
23:43 "Mais le choix qui a été fait pendant des décennies,
23:46 qui est de dire toujours plus d'argent public,
23:48 toujours plus de niche fiscale, et au bout du compte,
23:51 pas assez de logement, c'est visiblement pas la bonne politique,
23:53 il faut la refonder."
23:55 Limiter les mandats présidentiels à 2 est une funeste connerie,
23:58 c'est ce qu'a dit Emmanuel Macron, vous êtes d'accord avec lui ?
24:00 "Je suis favorable à la limitation du nombre de mandats
24:03 des parlementaires dans le temps, je l'ai dit, 3 je me suis appliqué,
24:06 d'ailleurs à moi-même, et je pense que la réforme du quinquennat
24:10 a été mal pensée, et qu'il a raison de souligner à quel point
24:14 cette réforme du quinquennat a été mal pensée, je crois d'ailleurs
24:17 qu'un des participants à la réunion a précisé que quand Emmanuel Macron
24:20 disait cela, il ne se l'appliquait pas à lui-même,
24:22 évitons les polémiques inutiles sur le sujet,
24:25 mais on a mis en place le quinquennat, sans réfléchir à ce que ça voulait dire
24:29 dans le calendrier politique, sans réfléchir à l'organisation
24:33 du calendrier politique des élections législatives et des élections présidentielles,
24:37 sans réfléchir au rapport de force entre l'exécutif et le législatif,
24:41 il faut pousser plus loin la réflexion."
24:43 "Pardon, je ne trouve pas la mémoire, mais vous ne l'aviez pas voté à l'époque ?
24:45 Vous n'étiez pas encore parlementaire ?"
24:47 "En 2008, je devais être parlementaire."
24:51 "Vous étiez parlementaire."
24:52 "Oui, alors peut-être que vous l'avez voté."
24:53 "Peut-être que je l'ai voté, mais peut-être que je ne suis pas allé
24:55 assez loin dans ma réflexion, donc je vous dis aujourd'hui
24:58 qu'il faut, de manière plus générale, repenser l'organisation
25:01 de nos pouvoirs avec toujours un souci d'efficacité."
25:03 "Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, était l'invité du 8.30 France Info,
25:07 merci d'avoir été avec nous."
25:09 "Merci à vous."
25:10 "Les informer dans quelques minutes, Salia Braklia, le Haut Programme."
25:13 "Oui, l'Education Nationale, a-t-elle les moyens de faire face
25:15 au fléau du harcèlement scolaire ? Comment prévenir, agir, attendre ?
25:19 Un adolescent de 15 ans s'est donné la mort mardi à Poissy avec son père,
25:22 il avait déposé plainte pour harcèlement scolaire l'année dernière.
25:25 Deux enquêtes sont en cours pour déterminer les causes de son suicide.
25:29 Et puis, pas de hausse d'impôt, c'est ce que martèle le gouvernement,
25:32 Bruno Le Maire, encore aujourd'hui, en cette rentrée.
25:34 Ni pour les ménages, ni pour les entreprises, mais qu'en est-il vraiment
25:37 quand on se penche sur le projet de loi de finances pour l'année prochaine ?
25:40 Décryptage dans un instant avec Renaud Delis et ses informer.
25:44 A tout de suite sur France Info."
25:46 [Musique]

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