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Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, était l'invité de franceinfo le 3 mai 2023.

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Transcription
00:00 Vous avez dit hier sur France Info, le panier France Info,
00:02 une quarantaine de produits qu'on scrute avec le cabinet de Nielsen IQ,
00:05 les prix en hausse de 17,6% sur ce panier sur un an en avril,
00:10 ça plafonne par rapport à mars, mais ça reste très élevé.
00:12 Comment on fait baisser l'inflation, Bruno Le Maire, en urgence ?
00:16 Parce que là, il y a urgence.
00:17 Il faut que les industriels participent à la baisse des prix.
00:22 Les prix de gros sont en train de baisser, les prix du blé, par exemple,
00:25 les prix du fret. Il faut que les industriels répercutent ça.
00:28 Vous répétez ça depuis des jours, des semaines.
00:30 Comment on est fait revenir à la table des négociations ?
00:33 Nous allons prendre un certain nombre d'initiatives avec Olivier Grégoire,
00:36 parce que les chiffres que vous donnez, c'est effectivement un plafonnement
00:38 ou une très longue décélération.
00:39 Mais je veux redire à quel point c'est dur pour nos compatriotes,
00:43 notamment les plus modestes, notamment les familles nombreuses.
00:46 Quand il faut alimenter une famille nombreuse et que les prix augmentent aussi fort,
00:49 c'est très dur. Donc nous allons, avec Olivier Grégoire, poursuivre notre action.
00:53 1. Nous allons convoquer distributeurs et industriels dès la semaine prochaine
00:58 au ministère de l'Economie et des Finances pour accélérer les négociations commerciales.
01:02 Je leur ai déjà écrit. Maintenant, nous allons les faire venir à Bercy
01:05 pour accélérer les négociations commerciales et que les grands industriels,
01:09 je dis bien les grands industriels, répercutent à la baisse sur les prix à la consommation,
01:14 la baisse des prix de gros. 2. Nous avons un trimestre anti-inflation.
01:17 Il marche ce trimestre anti-inflation.
01:19 Quand vous prenez les prix au début de l'opération,
01:22 ils ont baissé de -5 à -7% sur ces produits du trimestre anti-inflation.
01:25 Et ils prennent fin à la fin du mois. Cette opération s'arrête le 15 juin.
01:28 Nous voulons, avec les distributeurs, prolonger l'opération
01:32 pour que les distributeurs continuent de s'engager sur la baisse d'un certain nombre de prix,
01:37 -5 à -7% sur ces produits qui sont dans le trimestre anti-inflation.
01:41 J'en ai déjà parlé avec la plupart des distributeurs.
01:44 Je salue leur attitude, qui est une attitude constructive, volontariste.
01:48 Nous prolongerons l'opération au-delà du 15 juin.
01:51 Enfin, troisième chose qui me paraît très importante,
01:55 c'est que nous ayons les distributeurs et les industriels qui soient présents pour dialoguer.
02:00 Qu'on n'oublie pas non plus, j'ai vu le président de la FNSEA il y a quelques jours,
02:03 que cette baisse des prix ne doit pas avoir d'impact sur nos producteurs agricoles.
02:07 J'ai été trois ans ministre de l'Agriculture.
02:09 Je ne veux pas que ce soit les producteurs agricoles qui payent.
02:12 C'est déjà très difficile pour eux.
02:14 Il faut trouver des solutions qui n'affectent pas nos producteurs.
02:16 Vous convoquez donc les industriels à partir de la semaine prochaine à Bercy.
02:18 Mais qu'est-ce qui les oblige à se mettre à la table des négociations ?
02:23 Les négociations commerciales, nous avons demandé de les rouvrir avant l'inflation,
02:29 quand les prix commençaient à fortement augmenter.
02:30 Ils nous ont dit "mais venez à notre rescousse, les prix augmentent sur les marchés".
02:34 On n'a pas pu répercuter sur les prix à la consommation.
02:38 Du coup, nos marches sont en train de fondre comme neige au soleil.
02:40 Vous avez répondu.
02:42 J'ai fait le nécessaire.
02:44 Je suis monté au créneau et je leur ai permis de rouvrir les négociations commerciales
02:48 pour augmenter leurs prix.
02:49 Maintenant que les prix baissent, ce n'est que justice de demander aux grands industriels
02:53 de répercuter à la baisse pour le consommateur le prix des produits de grande concentration.
02:58 Mais rien ne les y oblige.
03:00 Rien ne les oblige à aller à la table des négociations.
03:02 Je parie toujours sur le sens de l'intérêt général et je le redis, l'intérêt supérieur de la nation.
03:07 L'intérêt supérieur de la nation, c'est que les prix baissent.
03:09 Et notre objectif, c'est quoi ?
03:11 Que distributeurs et grands industriels s'engagent dans ces nouvelles négociations commerciales.
03:16 Et il ne peut pas y avoir de sanctions ?
03:17 Nous prolongions, pour l'instant, parions sur la bonne volonté.
03:21 Ça peut fonctionner aussi.
03:23 Ça a toujours été ma méthode, le dialogue.
03:25 Mais je n'ai jamais exclu des mesures plus fermes si jamais le dialogue ne fonctionnait pas.
03:30 D'abord, laissons la place au dialogue.
03:32 Enfin, je le redis sur notre objectif, prolonger les opérations au-delà du 15 juin,
03:38 avec l'objectif de faire baisser les prix et de casser la spirale des prix inflationnistes
03:43 sur les prix alimentaires à l'automne prochain.
03:45 Je pense que si on s'y met tous, distributeur, industriel, les pouvoirs publics,
03:50 nous pouvons casser la spirale de l'augmentation des prix alimentaires à l'automne prochain.
03:54 Ça doit être notre objectif.
03:55 Un ralentissement d'abord et casser la spirale ensuite.
03:58 Comme vous évoquez, justement, peut-être des prix qui arrêtent d'augmenter,
04:01 ou en tout cas dont l'augmentation décélère à partir de septembre.
04:04 Est-ce que ça veut forcément dire que le panier anti-inflation,
04:06 que ce trimestre anti-inflation, est prolongé jusqu'en septembre ?
04:09 Ça, c'est aussi encore un élément à discuter avec.
04:12 On va discuter avec les distributeurs.
04:13 Ce que je peux vous dire, c'est qu'ils sont d'accord pour prolonger les opérations au-delà du 15 juin.
04:17 On va déterminer précisément ensemble la forme.
04:19 Nous avons tous le même objectif, casser cette augmentation des prix à l'automne.

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