Pablo Escobar, Histoire vrai reportage choc

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Escobar est né à Rionegro, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Medellín, et grandit dans la banlieue de cette dernière. Après avoir brièvement étudié à l'Universidad Autónoma Latinoamericana (es) de Medellín, une université privée créée en 1966 sur une dissidence de l'université de Medellín, il la quitte sans obtenir de diplôme et choisit de se lancer dans une carrière criminelle. Il débute dans la vente de cigarettes de contrebande, en vendant de faux tickets de loterie et participe à un réseau de vol de voitures. En 1970, il commence à travailler pour différents contrebandiers, souvent en kidnappant contre rançon, avant de se lancer dans le trafic de cocaïne. Il est le premier, en 1975, à établir des connexions de routes de contrebande en direction des États-Unis. Sa pénétration sur le marché américain de la drogue se fait de manière exponentielle, en raison de la demande croissante de cocaïne. Dans les années 1980, il exporte mensuellement 70 à 80 tonnes de cocaïne de Colombie vers les États-Unis. Son réseau, connu sous le nom de cartel de Medellín, se retrouve opposé à d'autres cartels locaux ou étrangers. Il en résulte un grand nombre d'assassinats de membres de réseaux concurrents mais également d'officiers de police, de juges et de politiciens locaux et nationaux.

En 1982, il est élu suppléant à la Chambre des représentants de Colombie pour le Parti libéral colombien. Il entreprend aussi la construction de nombreux hôpitaux, écoles et églises dans l'ouest de la Colombie, ce qui lui procure une image positive auprès de l'église catholique et des populations des villes qu'il fréquente. Cependant, l'importance de son activité de trafiquant fait qu'il est recherché par les gouvernements colombien et américain. Son influence grandissante plonge la Colombie dans un cycle de violence sans fin, à tel point que la Colombie devient un des hauts lieux mondiaux du meurtre. Activement recherché, il est tué le 2 décembre 1993 à Medellín par la police nationale colombienne, le lendemain de son 44e anniversaire2.

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Transcription
00:00 Pablo Escobar a créé l'industrie de la cocaïne.
00:05 Il a mis au point un réseau de distribution qui lui a permis d'amasser plusieurs millions de dollars.
00:11 Sa survie dépendait de la terreur qu'il savait inspirer. Il a ainsi fait des choses abominables.
00:17 Il a déclaré la guerre à la Colombie, en quelque sorte. Et la Colombie lui a déclaré la guerre.
00:27 Il était vindicatif et n'oubliait jamais un affront. Lorsque quelqu'un s'opposait à lui, il lui rendait l'appareil et se montrait impitoyable.
00:36 C'est le criminel le plus brutal et le plus insensible que le monde ait jamais connu.
00:42 Le crime de la cocaïne
00:46 Au printemps 2002, une foule se rassemble devant une église de Medellín, en Colombie.
01:07 Hermilda Escobar, la mère du narcotrafiquant le plus célèbre au monde, est venue assister à la messe.
01:32 Hermilda Escobar croit ainsi rendre un hommage mérité à son fils Pablo, qui est toujours considéré comme un héros à Medellín.
01:39 Pour le reste du monde, Pablo Escobar est l'un des criminels les plus dangereux de l'histoire.
01:48 L'initiateur du trafic de la cocaïne, un pionnier dont l'héritage de violence et de corruption est toujours présent dix ans après sa mort.
01:57 Il a fait preuve d'une brutalité et d'une cruauté incomparables.
02:01 Mais le terrorisme pratiqué par Escobar n'était pas nouveau en Colombie.
02:04 Il existait bien avant sa naissance.
02:07 Vers la fin des années 1940, la Colombie est déchirée par une guerre civile opposant le parti conservateur au pouvoir et les libéraux.
02:18 Cette violence donne naissance à un groupe de hors-la-loi connu sous le nom de banditos.
02:24 Ces gens n'ont de loyauté qu'envers eux-mêmes.
02:27 Ils viennent des régions rurales et pauvres et ils terrorisent les citoyens des classes aisées.
02:32 Le peuple les considère comme des héros.
02:35 La population de la Colombie, peut-être parce qu'elle était opprimée par le gouvernement ou harcelée par les révolutionnaires et les groupes paramilitaires, éprouvait de la sympathie pour les banditos.
02:51 Ces hommes sont une source d'inspiration pour le jeune Pablo Emilio Escobar Gaviria.
02:56 Pablo est né le 1er décembre 1949.
03:00 Il est le troisième des sept enfants d'Abel de Jesús et de Hermilda Escobar.
03:05 La famille vit dans la communauté agricole de Rionegro, à 40 kilomètres de la ville de Medellín.
03:13 Le père est agriculteur et la mère est enseignante.
03:18 Elle venait d'une famille peu fortunée, mais elle était instruite.
03:21 Elle avait réussi à faire des études au coût de nombreux efforts et elle voulait partager ses connaissances avec les autres.
03:26 Mon père était propriétaire et éleveur de bétail à Rionegro.
03:31 Ses employés et lui se levaient à 4 heures chaque matin pour traire les vaches, afin de produire du fromage, du beurre et du lait qu'ils vendaient ensuite au village.
03:40 Abel et Hermilda se marient le 4 mars 1946.
03:46 Pablo naît 3 ans plus tard et il attire immédiatement l'attention de son entourage.
03:51 Lorsque Pablo entre à l'école, sa mère est devenue la principale source de revenus de la famille et c'est elle qui dirige la maisonnée.
04:07 Elle enseigne à ses enfants la valeur de l'éducation et la charité.
04:11 Elle était une bonne mère, une mère traditionnelle.
04:15 Pablo ainsi que ses frères et soeurs étaient beaucoup plus attachés à elle qu'à leur père Abel.
04:20 Nos parents nous ont tous deux donné de précieux enseignements.
04:25 Ils nous ont appris à travailler très fort et surtout ils nous ont appris à tenir parole.
04:29 Escobar se plaisait souvent à dire qu'il avait vécu son enfance dans la pauvreté, mais c'était faux.
04:37 Il appartenait à la classe moyenne et sa famille survivait sans difficulté.
04:42 Les Escobar se déplacent d'un village à l'autre, là où la mère de Pablo peut trouver du travail comme enseignante.
04:48 Quel que soit l'endroit où vit la famille, elle n'est jamais à l'abri de la violence qui sévit dans le pays.
04:55 Nous avons beaucoup souffert car ma mère enseignait dans une école subventionnée par le parti conservateur.
05:02 Un jour, des rebelles du parti libéral sont venus.
05:06 Ils ont incendié l'école et ils ont tenté de nous tuer, ma mère et nous.
05:09 Mais l'armée est venue et nous a sauvés.
05:12 Pablo a grandi à une époque où la violence était omniprésente en Colombie.
05:16 Sa mère suppliait le ciel de l'épargner et promettait de construire une chapelle à la Sainte Vierge s'il avait la vie sauve.
05:23 Comme la plupart des enfants colombiens, Pablo adore les récits relatant les exploits des banditos qui sillonnent le pays.
05:33 Il admire leur indépendance et le fait qu'il veille sur les plus démunis.
05:38 Il tente de suivre leur exemple.
05:41 À l'école, certains de ses amis étaient plus pauvres que nous.
05:44 Ma mère avait un crédit dans les commerces d'alimentation du quartier
05:47 et Pablo l'utilisait pour offrir des aliments et des boissons aux enfants pendant la récréation.
05:54 En 1961, alors que Pablo a 12 ans, sa famille s'établit de façon permanente à Envigado, un village situé au sud de Medellín.
06:14 Sa mère y ouvre une école primaire.
06:16 L'année suivante, l'adolescent entreprend ses études secondaires à Medellín.
06:20 Il se tient avec un groupe d'élèves qui appuie les politiques gauchistes et la révolution cubaine survenue quelques années plus tôt.
06:26 Pablo admire particulièrement la façon dont Fidel Castro a défié l'autorité et réussi à devenir le leader d'une nation.
06:34 L'adolescent, en tant qu'enfant, a une vie de vie de l'enfant.
06:38 Il est un grand fan de la culture, de la culture de la ville, de la culture de la ville.
06:43 Il est un grand fan de la culture, de la culture de la ville, de la culture de la ville.
06:46 L'adolescent ne tarde pas à contester l'autorité de ses professeurs.
06:49 Il est suspendu pour avoir volé les réponses d'un examen et les avoir partagées avec des camarades.
06:54 Il commence à fumer de la marijuana et à sécher ses cours.
06:58 En 1966, le rebelle de 16 ans a abandonné ses études.
07:03 Pendant un certain temps, il se contente de dormir toute la journée et de fumer de la marijuana jusqu'à l'aube.
07:11 Il rêve de devenir millionnaire, mais n'éprouve aucun intérêt pour les emplois traditionnels.
07:16 Il s'est retrouvé devant un dilemme.
07:19 S'il voulait réussir, il devait changer de vie, entreprendre des études collégiales ou alors se joindre à un groupe de criminels.
07:26 L'adolescent passe de plus en plus de temps dans les rues malfamées de Medellín.
07:31 Cette ville est un repère de criminels, et Pablo ne tarde pas à découvrir de nouvelles façons de gagner de l'argent rapidement.
07:39 Il a raconté que Pablo Escobar avait commencé par voler dans les cimetières des pierres tombales, dont il effaçait les inscriptions pour ensuite les revendre.
07:47 Pablo se découvre un talent de leader.
07:52 Il forme bientôt sa propre bande et perfectionne ses techniques criminelles.
07:56 Il a réalisé que s'il volait des voitures, il pourrait en vendre des pièces sur les marchés d'occasion.
08:06 Puis, il a fait un pas de plus et a pratiqué l'extorsion.
08:09 "Payez-moi et je ne volerai pas votre voiture."
08:12 Pablo récompense ses complices en leur offrant les voitures qu'il a volées.
08:19 À 21 ans, il compte déjà plusieurs supporters et leur nombre s'accroît sans cesse.
08:24 En 1971, un riche propriétaire terrien nommé Diego Echavarria est victime d'un enlèvement.
08:32 Son corps sera retrouvé plus tard, il a été torturé et étranglé.
08:36 Echavarria n'était pas un personnage populaire à Medellín.
08:40 C'était un riche industriel et beaucoup de pauvres gens le détestaient.
08:44 L'affaire ne sera jamais éclaircie, mais Escobar s'empresse de revendiquer le meurtre.
08:50 Cet incident a démontré qu'il ne craignait pas de s'opposer aux échelons supérieurs de la société de Medellín.
08:58 Pablo était un être très charismatique.
09:01 Il avait beaucoup d'assurance et il était extrêmement convaincant.
09:06 Il avait un égo démesuré.
09:09 La mort d'Echavarria réjouit les pauvres de Medellín.
09:13 Il commence à surnommer Escobar "El Doctor".
09:16 C'est une marque de respect.
09:18 Pendant que la réputation d'Escobar s'étend en Colombie, un changement social important se produit aux États-Unis.
09:25 Au cours des années 60, la marijuana était très populaire chez les jeunes Américains.
09:29 Mais la génération du mois des années 70 recherche une drogue plus dure et plus stimulante.
09:34 La cocaïne devient rapidement la drogue de l'heure en Amérique.
09:39 Elle permettra bientôt à Pablo Escobar d'édifier son empire criminel.
09:43 En 1972, à 22 ans, Pablo Escobar est décédé.
09:53 Pablo Escobar est déjà devenu un des criminels les plus redoutés de Medellín en Colombie.
09:57 Il a volé des voitures, il a fait de la contrebande et il a même revendiqué le meurtre d'un riche propriétaire terrien.
10:05 Il est maintenant prêt à étendre ses activités au-delà de Medellín.
10:10 La cocaïne, extraite des feuilles du coca, que l'on trouve en abondance en Colombie, devient rapidement une drogue très populaire aux États-Unis.
10:18 Escobar a donc décidé de s'en sortir.
10:22 Escobar voit dans ce phénomène une occasion de s'enrichir.
10:25 La marihuana et ensuite la cocaïne offraient aux jeunes l'occasion de s'enrichir rapidement.
10:32 Ils étaient tous obsédés par l'idée de gagner beaucoup d'argent en peu de temps.
10:35 Pourquoi passer 20 ou 30 ans de sa vie à gagner à peine de quoi vivre quand on peut obtenir un million de dollars du jour au lendemain ?
10:42 Ce genre de commerce est récent et relativement peu organisé lorsqu'Escobar commence à agir comme intermédiaire.
10:51 Il achète de la cocaïne aux producteurs et la remet aux trafiquants qui l'expédient aux États-Unis.
10:56 Escobar n'éprouve aucun scrupule à tuer et à torturer les gens, ce qui lui donne une longueur d'avance sur les autres trafiquants.
11:04 Lorsqu'il entend parler d'une affaire lucrative, il s'en empare aussitôt.
11:08 Il laissait toujours savoir à son entourage qu'il n'hésiterait pas une seconde à détruire quiconque lui mettrait des bâtons dans les roues
11:18 ou menacerait la réussite de ses activités.
11:21 S'il n'obtenait pas ce qu'il voulait, il faisait tuer les gens et ça ne troublait pas son sommeil.
11:25 Pablo Escobar se retrouve bientôt à la tête de l'industrie de la cocaïne en Colombie.
11:31 Maintenant qu'il s'est imposé dans le milieu de la drogue, il peut obtenir tout ce qu'il veut, en particulier l'argent et le sexe.
11:45 Il a toujours aimé la compagnie des adolescentes.
11:48 À 25 ans, il apprend qu'une de ses petites amies est enceinte.
11:52 En mars 1976, Pablo épouse une jeune fille de 15 ans, María Victoria Henao Vellero.
12:01 Leur fils, Juan Pablo, naît le mois suivant.
12:06 Trois ans et demi plus tard, le couple aura une fille, Manuela.
12:13 Il a dit à ma mère qu'il était très heureux et fier d'être le premier de la famille à lui donner un petit-fils.
12:19 Il pensait et se comportait comme un criminel.
12:26 Mais il aimait beaucoup sa famille.
12:28 Il se montrait respectueux envers sa mère.
12:30 Il veillait sur ses frères et sa femme et ses enfants étaient tout pour lui.
12:34 Ce n'était pas un bon père au sens traditionnel du terme.
12:41 Il trompait ouvertement sa femme et il avait des maîtresses partout où il allait.
12:45 Mais en même temps, il se voyait comme un chef de famille et un père aimant.
12:49 Et il éprouvait une véritable affection pour sa femme et ses enfants.
12:52 Le trafic de stupéfiants descobards progresse si rapidement en Amérique du Sud
12:57 qu'il commence bientôt à expédier lui-même la drogue aux États-Unis.
13:01 Un de ses associés, Carlos Leder, met au point un système de contrebande innovateur.
13:06 Il a eu l'idée d'organiser un réseau de transport pour la cocaïne.
13:10 Il a établi un point de transbordement dans un îlot des Bahamas.
13:14 Il y a fait aménager des pistes d'atterrissage, des postes de ravitaillement
13:19 et un hôtel offrant toutes les commodités.
13:22 Pablo s'assure qu'aucun narcotraficant n'expédie de cocaïne hors de la Colombie sans son autorisation.
13:31 Il exige une commission de 35 % sur chaque cargaison
13:35 et garantit son arrivée à destination sans encombre.
13:38 Grâce aux sommes d'argent de plus en plus importantes qui lui sont versées,
13:42 il construit ses propres laboratoires de transformation de la cocaïne.
13:45 À l'été 1976, Escobar et trois autres narcotraficants forment ce qui deviendra le cartel de Medellín.
13:52 Le cartel avait une infrastructure à une époque où personne n'en avait.
13:57 Pour expédier la cocaïne, il fallait des avions et un réseau de distribution.
14:01 Ils avaient une entreprise qui prenait sa source dans la jungle
14:04 et s'étendait jusqu'aux coins de rue des villes américaines.
14:08 À 29 ans, Pablo Escobar est le chef incontesté du groupe.
14:12 Il offre des pots de vin à des juges, à des politiciens et à des policiers
14:16 pour permettre à son entreprise de prospérer.
14:18 Il a recours à l'intimidation et à la violence chaque fois que c'est nécessaire.
14:21 Le mot d'ordre qui régit ses activités est "plata o plomo", l'argent ou le plomb.
14:26 Tu acceptes l'argent ou tu meurs.
14:28 Et dans presque tous les cas, "plata o plomo", les gens choisissaient l'argent.
14:33 C'est le propre de la nature humaine.
14:37 Escobar consacre toutes ses énergies à son empire.
14:40 Contrairement à ceux qui travaillent pour lui,
14:42 il consomme rarement la poudre blanche dont il fait le commerce.
14:45 Il avait la réputation de consommer très peu de cocaïne.
14:49 Il avait tendance à traiter avec mépris les gens qui avaient une dépendance à cette drogue.
14:53 En 1979, le cartel de Medellín contrôle plus de 80% de l'industrie américaine de la cocaïne,
15:03 évaluée à plusieurs milliards de dollars.
15:05 Pablo Escobar est maintenant un homme très riche.
15:08 Il se fait construire une propriété de 63 millions de dollars appelée a Ciendalos Napoles,
15:14 à 130 kilomètres à l'est de Medellín.
15:16 Le petit avion qui a été utilisé pour expédier sa première cargaison de cocaïne
15:21 est exhibé fièrement à l'entrée du domaine de 3000 hectares.
15:24 L'immense propriété comprend 20 lacs artificiels, une piste d'atterrissage,
15:29 un héliport, 6 piscines et un jardin zoologique peuplé d'animaux exotiques.
15:35 Il ne savait pas quoi faire avec son argent,
15:37 alors il a aménagé un immense jardin zoologique peuplé de centaines d'animaux
15:41 comme des éléphants, des rhinocéros et des girafes.
15:43 Pablo a fait des efforts pour partager son opulence avec le peuple.
15:49 Les gens venaient en autobus de Medellín pour visiter sa propriété.
15:53 Conscient que sa réputation de criminel grandit,
15:58 Escobar commence à se comparer à d'autres hors la loi légendaire.
16:02 Il achète une berline criblée de balles des années 30
16:05 et affirme qu'elle a appartenu à Bonnie et Clyde.
16:08 Il lui arrive même parfois de se costumer comme son héros,
16:11 le révolutionnaire mexicain Pancho Villa.
16:14 Pablo était fasciné par ce rebelle latino qui avait osé s'attaquer aux nord-américains.
16:21 Derrière les portes closes de son domaine exotique,
16:31 le baron de la drogue organise des fêtes extravagantes
16:34 où il satisfait son penchant pour les jeunes filles d'âge mineur.
16:37 Escobar et ses supporters ramassaient des écolières dans les rues d'Envigado après la classe
16:46 et ils les invitaient à les accompagner.
16:49 Si par la suite ces jeunes filles faisaient des problèmes
16:54 parce qu'elles se plaignaient à la police ou à leurs parents
16:57 ou qu'elles risquaient d'en avoir trop vu,
17:00 elles étaient éliminées sans aucun scrupule.
17:03 L'élite de la société colombienne attendait avec impatience ces invitations
17:11 car Pablo était considéré comme le meilleur hôte d'Amérique latine.
17:14 Ses réceptions étaient de véritables orgies
17:16 où les invités étaient assurés de trouver de très belles femmes et des alcools de choix.
17:20 Il offrait de quoi satisfaire tous les goûts, légitimes ou non.
17:29 De la drogue et aussi de très jeunes filles.
17:32 Il y avait des concours sexuels très bizarres ainsi que des jeux érotiques.
17:36 Parfois, Escobar ordonne aux jeunes filles de se dévêtir et de grimper à un arbre
17:41 pendant que les invités contemplent le spectacle.
17:43 Il organise aussi des concours.
17:45 La jeune fille qui court le plus vite repart avec une voiture toute neuve.
17:49 La femme de Pablo, Maria, connaît l'existence de ces rencontres à caractère sexuel
17:54 mais elle accepte de fermer les yeux afin de rester mariée à l'un des hommes les plus riches de la Colombie.
17:58 De plus, Pablo est un père dévoué à ses enfants.
18:01 Un jour, alors que Manuela avait deux ans, son garde du corps lui a offert de l'apporter,
18:08 de la changer et de partager avec lui les tâches quotidiennes.
18:11 Pablo a refusé tout net.
18:14 Il a dit que le jour où il ne pourrait plus s'occuper de son enfant, il ne serait plus Pablo Escobar.
18:19 Escobar veut être considéré comme un grand homme.
18:22 Il distribue plusieurs millions de dollars pour venir en aide aux pauvres.
18:25 Il construit des routes, des terrains de soccer et même un complexe de logements sociaux, le Barrio Pablo Escobar.
18:31 Pablo n'aimait pas voir souffrir les gens.
18:35 Il croyait que tous les pauvres devaient vivre dans la dignité et avoir des écoles et des églises bien à eux.
18:40 Il voulait leur offrir une vie convenable.
18:42 En réalité, Escobar rêvait d'être un Robin des bois.
18:49 Il voulait que la population l'appuie.
18:52 Il voulait devenir le héros de la classe ouvrière et des paysans.
18:55 Désireux d'améliorer son image, Escobar se présente au Congrès colombien en 1982.
19:02 Il était tout puissant dans le milieu criminel.
19:07 Il a commencé à chercher des moyens de légitimer son industrie, tout en augmentant son pouvoir personnel.
19:13 Le criminel de 32 ans est élu substitu au Congrès,
19:19 ce qui lui permet de remplacer un membre durant son absence.
19:22 Escobar considère cette nomination comme une preuve de l'affection que lui porte son peuple.
19:28 Il ne pensait pas être tellement différent des autres politiciens, dont plusieurs acceptaient déjà son argent.
19:37 Il ne croyait pas être pire que certains d'entre eux.
19:47 Il se considérait comme un grand homme, et son argent lui permettait de réaliser ses désirs les plus extravagants.
19:52 Après avoir rêvé d'un parc d'animaux exotiques et de très jeunes filles, il a rêvé de devenir président de la Colombie.
19:58 Escobar ne tarde pas à découvrir que sa popularité ne s'étend pas jusqu'à la capitale du pays, Bogotá.
20:06 Le candidat présidentiel, Luis Galán, dénonce les liens qu'Escobar entretient avec le trafic de la cocaïne.
20:16 Le ministre de la Justice, Rodrigo Lara Bonilla, entreprend de mettre un terme aux contributions électorales liées au commerce de la drogue.
20:22 En janvier 1984, Escobar est expulsé du Congrès.
20:26 Sa carrière politique est terminée, mais il n'a pas l'intention de s'éclipser discrètement.
20:31 Trois mois plus tard, il fait assassiner Bonilla.
20:37 Ce meurtre a été commis selon la tradition du cartel.
20:41 Deux hommes, dont l'un était armé d'une mitraillette, sont arrivés à motocyclette.
20:45 La moto s'est approchée de la limousine de Rodrigo Lara Bonilla, qui était immobilisée à un feu de circulation.
20:50 Le type assis à l'arrière a sorti son arme, il a fracassé la glace de la voiture et lui a fait exploser le crâne.
20:57 Les gens ont réalisé que cet homme venait de tuer un membre du cabinet.
21:03 L'assassinat de Bonilla a été une étape importante dans l'escalade du terrorisme exercée par Escobar pour obliger la Colombie à se soumettre.
21:14 Pendant que la Colombie combat le terrorisme financé par les narcotrafiquants, les États-Unis entreprennent leur propre guerre contre les stupéfiants.
21:21 Escobar devra bientôt affronter une nouvelle menace, à laquelle il réagira par une série d'attentats brutaux.
21:32 Vers le milieu des années 80, l'empire de la cocaïne de Pablo Escobar tient la nation colombienne à sa merci.
21:43 4000 kilomètres plus au nord, le président des États-Unis a déclaré la guerre aux stupéfiants.
21:48 Il en a fait un mandat prioritaire de son administration.
21:53 Les États-Unis exerçaient de plus en plus de pression sur la police, l'armée, le gouvernement et le système judiciaire colombien afin de mettre fin au trafic des stupéfiants.
22:07 Le gouvernement colombien accepte de laisser les États-Unis extrader les trafiquants qui expédient de la drogue en Amérique.
22:14 Lorsqu'ils étaient arrêtés et condamnés en Colombie, ils étaient rapidement libérés.
22:20 De toute façon, ils pouvaient continuer à diriger leur commerce de narcotiques pendant qu'ils étaient en prison.
22:25 Ils savaient qu'ils ne seraient pas traités de la même façon aux États-Unis.
22:30 S'ils comparaissaient devant un tribunal américain, ils auraient un procès, ils seraient condamnés et ils croupiraient dans une vraie prison.
22:36 Ce serait alors la fin de leur entreprise.
22:38 Ils avaient l'habitude de dire « je préfère une tombe en Colombie qu'une cellule aux États-Unis ».
22:44 En novembre 1985, Escobar et d'autres trafiquants de drogue décident d'unir leurs efforts et de montrer au gouvernement qu'ils n'ont pas l'intention de se laisser intimider.
22:57 Escobar fait appel à un groupe de guerrilleros de gauche pour lancer un assaut contre le Palais de Justice, qui abrite la Cour suprême de la Colombie.
23:04 Les guerrilleros, armés de mitraillettes, de roquettes et de grenades, font irruption dans l'édifice et attaquent les juges de la Cour suprême.
23:15 L'armée colombienne riposte avec des chars et des troupes d'assaut.
23:26 Au cours du siège, qui dure toute une journée, 97 personnes sont tuées, dont 11 des 24 juges de la Cour suprême.
23:33 L'assaut livré contre le Palais de Justice a été un autre moment décisif dans l'histoire de la Colombie.
23:43 Il a eu un impact à long terme, car il a terrorisé le système judiciaire.
23:47 Il l'a privé de plusieurs magistrats qui étaient de bons hommes, courageux et dotés d'un sens moral.
23:55 Les guerrilleros détruisent en outre les documents d'extradition.
23:59 Ils ont réussi à convaincre la population colombienne que ces actes de terrorisme étaient attribuables à l'extradition.
24:06 L'année suivante, la Cour suprême de la Colombie annule le traité autorisant l'extradition.
24:13 Mais quelques jours plus tard, le traité est rétabli par le nouveau président de la Colombie, Virgilio Barco.
24:23 Pablo Escobar craint à nouveau d'être déporté aux États-Unis.
24:27 Il se fait construire des refuges un peu partout en Colombie.
24:33 Il parvient à devancer les représentants de la loi grâce aux informations que lui fournissent les hauts fonctionnaires qu'il soudoie et les paysans qui lui restent fidèles.
24:40 Ils alertaient Escobar aussitôt qu'ils apercevaient un hélicoptère ou qu'ils voyaient s'approcher un véhicule de police, ce qui lui donnait tout le temps voulu pour prendre la fuite.
24:51 Je me souviens qu'à un moment donné, il y avait deux hélicoptères qui survolaient l'édifice pour tenter de le repérer.
24:57 N'importe qui d'autre aurait fui en toute hâte, mais Pablo a pris le temps de se peigner et de se raser.
25:02 En 1989, alors qu'il est en fuite depuis plus de trois ans, Escobar tente de conclure une entente avec le gouvernement colombien.
25:13 Il accepte de se livrer aux autorités à une condition, celle de ne pas être extradé en Amérique.
25:19 Le gouvernement refuse.
25:21 Pablo n'apprécie pas cette réponse.
25:24 Le 18 août, le candidat favori de la campagne présidentielle, Luis Galán, doit prononcer un discours à l'occasion d'une assemblée électorale.
25:32 Luis Carlos Galán était en quelque sorte le John F. Kennedy de la Colombie.
25:36 Le peuple l'aimait beaucoup.
25:38 Il était opposé à la drogue et favorable à l'extradition.
25:41 Et l'extradition était un sujet de préoccupation constant pour Escobar.
25:45 Au moment où Galán va prendre la parole, il est abattu par un des tueurs d'Escobar.
25:51 Cet assassinat bouleverse toute la nation.
25:58 Les Colombiens ont réagi comme la population des États-Unis, comme les Américains.
26:05 Un candidat présidentiel très populaire avait été abattu, et ils savaient qui était responsable de ce meurtre.
26:11 Ils ont commencé à considérer cet individu non seulement comme un criminel ou un hors-la-loi, mais aussi comme un ennemi de l'État.
26:18 Mais Escobar n'en a pas terminé avec le terrorisme.
26:23 Trois mois plus tard, le 27 novembre, il fait placer une bombe dans un avion de la compagnie Avianca.
26:29 Le succès de l'avion est un des plus grands succès de l'histoire.
26:33 Le successeur de Luis Galán, le candidat présidentiel César Gaviria, doit voyager à bord de cet appareil.
26:40 Trois minutes après le décollage de Bogotá, l'avion explose, tuant les 107 personnes qui se trouvent à bord.
26:49 Gaviria, comme on le découvrira plus tard, n'était pas dans cet appareil.
27:00 Cet attentat s'ajoutait à plusieurs autres et il n'y avait aucune explication.
27:05 Dans la plupart des cas, il ne disait pas « c'est nous qui l'avons fait », il le faisait tout simplement.
27:11 Pablo Escobar était peut-être un monstre de plusieurs façons, mais il n'était pas stupide et il n'était pas fou.
27:21 Il ne faisait jamais rien sans raison.
27:28 Pablo Escobar croyait qu'il devait faire régner la terreur pour assurer sa survie.
27:33 Cela l'amenait à faire des choses effroyables.
27:36 Il en est venu à ne plus accorder aucune importance à la valeur d'une vie humaine.
27:43 À la fin de la décennie, Pablo Escobar a créé un climat de violence qui déchire la Colombie.
27:54 Seulement à Medellín, plus de 200 meurtres sont commis chaque fin de semaine.
27:59 Pendant ce temps, l'empire des narcotiques d'Escobar continue de prospérer.
28:04 En 1990, le magazine Forbes rapporte que le narcoterroriste de 40 ans est l'un des hommes les plus riches au monde.
28:12 Sa fortune est évaluée à 3 milliards de dollars.
28:15 Mais son nom fait aussi partie d'une autre liste, celle des narcotrafiquants les plus recherchés par les États-Unis.
28:22 Pablo Escobar devra bientôt affronter une unité militaire d'élite créée dans le seul but de le traquer.
28:28 En 1990, le narcotrafiquant milliardaire Pablo Escobar est devenu l'homme le plus redouté de la Colombie
28:38 et le criminel le plus célèbre au monde.
28:41 Pour tenter de mettre un terme à ses activités,
28:44 le gouvernement colombien forme une équipe d'intervention spéciale connue sous le nom de bloc de recherche.
28:49 Cette équipe se voit confier la mission de capturer Escobar.
28:52 Elle était organisée par le gouvernement colombien,
28:57 et regroupait les meilleurs policiers des groupes d'élite, des représentants de l'armée,
29:01 et des services secrets, ainsi que des enquêteurs du ministère public.
29:05 Le bloc de recherche bénéficie également d'un appui de taille.
29:10 Une équipe d'experts en surveillance, venus des États-Unis.
29:15 Ils survolaient la région dans des petits appareils qui ressemblaient à des avions privés Beechcraft,
29:20 mais qui étaient en réalité des avions espions de 50 millions de dollars.
29:24 Des antennes et des dispositifs d'écoute leur permettaient de détecter
29:29 toutes les communications électroniques échangées dans la région.
29:32 L'équipe de surveillance est souvent horrifiée par la brutalité d'Escobar,
29:39 qui se manifeste même pendant ses appels téléphoniques à sa famille.
29:43 Au cours d'une conversation qui a été interceptée, il parlait à sa femme,
29:47 et il lui disait combien il l'aimait, pendant qu'à l'arrière, on entendait un individu hurler.
29:52 Il essayait sans succès de couvrir le combiné, et il criait,
29:57 « Mettez-lui quelque chose sur la bouche ! »
30:00 Puis, il continuait de dire à sa femme combien elle lui manquait.
30:04 Escobar ne reste jamais longtemps au même endroit.
30:10 Mais lorsque la police colombienne et le bloc de recherche tuent certains de ses associés,
30:14 le baron de la drogue comprend qu'il ne pourra leur échapper indéfiniment.
30:18 Il élabore alors un plan.
30:20 Trois semaines après l'entrée en fonction du nouveau président César Gaviria,
30:24 en août 1990, les acolytes d'Escobar kidnappent des membres
30:28 de certaines familles fortunées de la Colombie.
30:31 Pablo espère que ces familles exigeront que le gouvernement mette fin à l'extradition,
30:36 ce qui lui éviterait d'être envoyé aux États-Unis pour y subir son procès.
30:40 Il a enlevé les enfants et menacé de les tuer.
30:44 Il espérait que certains membres en vue de ces familles,
30:48 qui avaient déjà été président ou leader politique,
30:51 fassent pression sur le gouvernement pour que leurs héritiers puissent être libérés sains et saufs.
30:56 Le stratagème d'Escobar porte fruit.
31:02 Pour mettre fin aux enlèvements, le gouvernement déclare l'extradition illégale.
31:06 Assuré désormais de ne plus être extradé aux États-Unis,
31:10 Escobar se rend aux autorités le 19 juin 1991.
31:14 Il a conclu une entente avec César Gaviria,
31:18 la plus avantageuse de tous les temps pour un criminel.
31:21 Il a accepté de reconnaître sa culpabilité à un crime relativement mineur.
31:25 En échange de cet aveu, tous les crimes qu'il avait commis par le passé lui seraient pardonnés.
31:31 Nous avons tenté de lui démontrer que s'il décidait d'avouer certains crimes,
31:36 il allait se retrouver en prison, en sécurité.
31:39 Nous avons sous-estimé le degré de corruption et d'intimidation dont Escobar était capable.
31:45 Le gouvernement colombien et César Gaviria ont fait la manchette des quotidiens américains
31:54 en annonçant qu'ils avaient arrêté Pablo Escobar,
31:57 et n'ont cependant pas précisé que la prison avait été construite selon les spécifications d'Escobar
32:02 et qu'il avait lui-même choisi ses gardiens ainsi que les prisonniers qui allaient l'accompagner.
32:07 La prison, appelée la cathédrale, est construite à flanc de montagne,
32:12 dans le paysage verdoyant d'Envigado, à proximité des amis et de la famille d'Escobar.
32:17 À son arrivée, le complexe ressemble davantage à un club sportif qu'à une prison.
32:25 Il y a fait aménager un terrain de soccer,
32:28 et il a fait construire une discothèque où il accueillait des amis et des femmes pour faire la fête.
32:33 C'était une farce monumentale.
32:36 Le plus incroyable, c'est que la police nationale colombienne,
32:40 dont faisait partie le bloc de recherche du colonel Martinez,
32:43 n'était pas autorisée à s'approcher à moins de 20 km de la prison.
32:46 Escobar va et vient comme il l'entend.
32:50 Il assiste à des matchs de soccer à Medellín et fréquente les boîtes de nuit d'Envigado.
32:55 La femme et les enfants d'Escobar lui rendent visite régulièrement.
32:59 La cathédrale leur offre tous les conforts du foyer,
33:02 y compris une maisonnette construite expressément pour sa fille de 11 ans, Manuela.
33:06 La sentence d'emprisonnement prononcée contre Escobar est une plaisanterie,
33:11 mais le gouvernement a réussi à rassurer la population.
33:14 Il lui a donné ce qu'elle réclame, la fin de la terreur.
33:18 Jusqu'à un certain point, Gaviria a réalisé le vœu le plus cher des Colombiens
33:23 en mettant un terme à ce cycle de violence.
33:26 Pendant toute son incarcération, Escobar continue de diriger son entreprise
33:32 de trafic de cocaïne évaluée à plusieurs milliards de dollars.
33:35 Et il est plus impitoyable que jamais.
33:38 Il a entendu dire que des membres du cartel de Medellín
33:43 profitaient du fait qu'ils n'étaient pas constamment en liberté pour de voler.
33:48 Escobar fait amener ses hommes à la prison.
33:52 Il les torture en leur perforant les genoux et en leur arrachant les ongles, puis il les tue.
33:57 Cette fois, Escobar est allé trop loin.
34:03 Quand la nouvelle de ces meurtres brutaux se répand,
34:06 les autorités gouvernementales ne peuvent plus ignorer les gestes posés par Escobar.
34:12 Le 22 juillet 1992, le président Gaviria ordonne qu'Escobar soit transféré à une véritable prison.
34:18 Mais Pablo soudoie une patrouille de soldats et prend la fuite.
34:23 Il y avait une blague qui circulait en Colombie.
34:27 Combien fout-il de soldats colombiens pour faire sortir Escobar de prison ?
34:30 La réponse était un seul pour ouvrir les portes et 5000 pour le regarder sortir.
34:35 Escobar est maintenant libre,
34:38 mais il a des ennemis partout et de moins en moins d'endroits où se réfugier.
34:42 En juillet 1992, Pablo Escobar, âgé de 42 ans, est en cavale après s'être évadé de la prison La Cathédrale.
34:53 Les gouvernements américains et colombiens sont décidés à traduire en justice le cahut de la drogue.
35:00 Après son évasion, tout a commencé à s'écrouler.
35:04 A La Cathédrale, il avait effectivement bénéficié de la protection du gouvernement.
35:09 Et soudain, la meute était de nouveau à ses trousses.
35:13 Ses amis ont commencé à le laisser tomber.
35:17 Il se croyait probablement plus puissant qu'il ne l'était en réalité.
35:20 Il était encore très riche, mais il n'inspirait plus autant de crainte.
35:24 Escobar tente fébrilement de négocier une nouvelle entente avec le gouvernement.
35:33 César Gaviria, en collaboration avec le gouvernement des États-Unis, je crois,
35:37 avait décidé de refuser désormais toute négociation avec Pablo Escobar.
35:41 Il voulait le traquer et le tuer.
35:43 Par le passé, Escobar a eu recours au terrorisme pour convaincre le gouvernement de satisfaire à ses exigences.
35:50 Il décide d'utiliser à nouveau cette tactique.
35:52 Le 30 janvier 1993, il dépose une bombe dans un véhicule garé près d'une librairie, dans une rue très fréquentée de Bogotá.
36:02 La bombe explose alors que le commerce est rempli d'enfants et de parents venus acheter du matériel scolaire.
36:06 L'explosion fait 21 morts et plus de 70 blessés.
36:13 Aucune des victimes n'était liée au commerce déstupéfiant.
36:18 C'était une bombe sensible et précise qu'il avait décidé de faire exploser pour livrer un message au gouvernement de la Colombie.
36:23 Le gouvernement n'est pas le seul problème d'Escobar.
36:28 Depuis son évasion de la prison, des citoyens colombiens ont décidé que si la police ne parvenait pas à l'arrêter, ils allaient le faire eux-mêmes.
36:35 Ils forment un groupe de justiciers appelé Los Pepes, un acronyme pour « le peuple persécuté par Pablo Escobar ».
36:42 Los Pepes était reconnu comme une organisation regroupant des citoyens colombiens,
36:49 des membres de familles dont les fils, les frères ou les maris avaient été tués par Escobar.
36:55 Le groupe comptait aussi des mécontents du cartel d'Escobar et des membres de cartels rivaux.
37:00 Los Pepes ne tarde pas à exercer des représailles.
37:05 Dès le lendemain de l'attentat de la librairie, des bombes explosent devant une des résidences d'Escobar
37:10 et une hacienda appartenant à sa mère est rasée par un incendie.
37:13 Plutôt que de traquer Escobar lui-même, ils ont commencé à pourchasser tous ceux qui étaient associés à Escobar, professionnellement ou personnellement, et ils les ont tués.
37:24 Pablo a commencé à douter de sa propre sécurité.
37:27 Ils ont nuit à ses gains financiers, ils ont touché ses proches.
37:31 Et surtout, ils ont miné son moral en attaquant les symboles qui lui tenaient le plus à cœur.
37:37 Ils ont utilisé contre lui ses propres techniques.
37:43 Ils ont traqué sa famille et tué beaucoup de gens.
37:46 Ils ont brûlé des ranches et tué ses chevaux.
37:50 Ils ont tué des gens, ils ont brûlé des ranches et tué ses chevaux évalués à plusieurs millions de dollars.
37:55 L'ennemi numéro un de la Colombie se fait rendre la monnaie de sa pièce.
38:03 De moins en moins de gens étaient prêts à lui venir en aide pour lui permettre de déjouer les autorités.
38:09 Par conséquent, il devait se déplacer de plus en plus fréquemment d'une cachette à l'autre.
38:16 Je pense qu'il s'est rendu compte que plus personne ne voulait l'aider.
38:19 Qu'il n'avait plus de temps, plus de refuge et que la chance l'avait abandonné.
38:27 Escobar tente de faire sortir sa famille du pays.
38:32 Mais les autorités lui refusent ce privilège.
38:35 La dernière chose que souhaitait la Colombie, c'était que la famille d'Escobar disparaisse à ce moment précis.
38:41 Elle savait que si ses proches restaient au pays, ils allaient constamment s'inquiéter de leur sort, car ils savaient que les Pepes allaient les tuer dès qu'ils en auraient l'occasion.
38:49 Sa famille était son talon d'Achille. Il voulait la faire sortir du pays et la mettre à l'abri dans un endroit sûr où il n'aurait plus à s'inquiéter de son sort.
38:57 Il aurait ainsi pu se consacrer librement à la guerre qu'il livrait au gouvernement de la Colombie.
39:02 À l'automne 1993, le cartel de Medellín est démantelé.
39:10 Mais c'est la famille d'Escobar qui occupe toutes ses pensées.
39:13 Il ne l'a pas vue depuis un an et elle lui manque beaucoup.
39:16 Le 1er décembre, Pablo célèbre son 44e anniversaire.
39:21 Il sait qu'il est sous surveillance constante et il limite ses appels téléphoniques au minimum pour éviter qu'il ne soit retracé.
39:28 Le lendemain de son anniversaire, il téléphone à sa famille.
39:32 Nous attendions depuis 24 heures l'appel qu'Escobar allait sans doute faire à son fils Juan Pablo.
39:39 Cette fois, la conversation a duré cinq minutes, assez longtemps pour que nous puissions le localiser.
39:44 Le bloc de recherche découvre que l'appel provient d'une maison de Los Olivos, un quartier de la classe moyenne de Medellín.
39:54 J'ai vu Pablo Escobar qui parlait au téléphone.
39:59 À ce moment précis, nous avons échangé un regard et il a raccroché.
40:07 Le lieutenant Martinez demande des renforts et les membres du bloc de recherche cernent la maison.
40:12 Escobar est pris au piège.
40:14 Ils ont enfoncé la porte et pénétré dans la maison.
40:23 Le garde du corps de Pablo, El Limon, est alors apparu à la fenêtre là-haut et il est sorti en faisant feu sur les policiers.
40:30 Il a été touché et il est tombé sur le sol.
40:33 Escobar est sorti par la fenêtre avec une arme dans chaque main.
40:36 Il tira à l'intérieur et à l'extérieur en hurlant des injures à la police.
40:39 Il a retiré ses pantoufles et sauté sur le toit.
40:42 Nos balles l'ont atteint alors qu'il tentait de se relever.
40:45 Escobar est atteint de trois balles, dont une à la tête.
40:53 Il meurt sur le cou.
40:55 Finalement, il est mort comme n'importe quel malfaiteur.
41:01 Cet homme reconnu comme le pire criminel au monde, le narcotrafiquant le plus redouté de la planète, est mort comme le commun des mortels.
41:08 Le 3 décembre 1993, des milliers de Colombiens envahissent les rues de Medellín pour les funérailles de Pablo Escobar.
41:18 Certains sont venus pour célébrer sa disparition.
41:23 D'autres pleurent la mort du Robin des Bois de Medellín.
41:27 Le dernier et le plus impitoyable des bambitos n'est plus.
41:32 Le peuple colombien le craignait et n'éprouvait pas tellement de respect pour lui,
41:41 mais en même temps, il était l'un des Colombiens les plus réputés et les plus prospères de tous les temps.
41:46 Quand il a finalement été traqué et tué, je crois que la fierté nationale s'en est un peu ressentie.
41:56 Demandez au chauffeur de taxi, allez dans les quartiers modestes et parlez-leur de l'image que Pablo a laissée à Medellín.
42:02 Ils vous diront tous que c'est une excellente image, très positive.
42:06 Je n'ai jamais connu de criminel aussi endurci depuis.
42:12 C'est probablement l'homme le plus brutal et le plus impitoyable qui ait jamais existé.
42:18 Le plus brutal, le plus impitoyable, le plus endurci, le plus impitoyable.
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