Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur l'actualité.
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00:00 On parle d'immobilier ?
00:01 Oui, parce que je reçois beaucoup de questions comme celle d'Olivier qui a discuté avec sa banque pour un crédit.
00:04 On lui a proposé du 5%.
00:06 Qui peut encore acheter à ce prix-là, demande-t-il ?
00:09 Bonjour Marie Cœur de Roy, vous êtes notre spécialiste immobilier sur BFM Business.
00:13 C'est vrai que ça ne se calme pas.
00:14 Depuis le début de l'année, -10% de pouvoir d'achat immobilier.
00:16 On va jusqu'où comme ça ?
00:18 Ça va faire mal. 5%.
00:20 5%, c'est effectivement ce que peuvent vous proposer légalement les banques depuis le 1er septembre.
00:25 Donc à l'heure où je vous parle, 5%, on n'avait pas vu ça depuis 15 ans. 5% d'intérêt.
00:30 Il faut se rendre compte de ce que ça veut dire parce que historiquement, ce n'est pas si élevé.
00:33 Mais par contre, si je regarde juste par rapport à 2021 et les 1% d'intérêt,
00:37 un ménage qui, il y a deux ans, pouvait emprunter 300 000 euros, aujourd'hui, à 5%, il emprunte 208 000 euros.
00:43 On a quasiment perdu 100 000 euros de capacité d'emprunt en l'espace de deux ans et demi.
00:47 Voilà la situation dans laquelle on est.
00:48 Alors 5%, attention, aujourd'hui, il n'y a qu'une seule banque qui propose du 5,05% sur plus de 25 ans.
00:55 Et pour les profils, elle est moins attractive.
00:58 En vrai, on est plutôt autour de 4,5% aujourd'hui.
01:01 Mais d'ici la fin de l'année, ça c'est une promesse, on y sera au 5%.
01:04 Et si ce n'est pas la fin de l'année, début de l'année prochaine.
01:06 Et alors si vous cherchez un logement mal isolé, là, c'est encore pire.
01:09 C'est la double peine.
01:10 En fait, le diagnostic de performance énergétique dont je vous ai déjà parlé,
01:13 ça devient un des critères pour vous accorder votre crédit quand vous êtes une banque.
01:18 Si vous voulez acheter pour vous-même, c'est-à-dire votre résidence principale ou une résidence secondaire pour habiter,
01:23 là, la banque, elle va vous demander encore plus d'apports personnels si c'est une passoire thermique.
01:27 Alors attention, déjà, aujourd'hui, c'est minimum 20% d'apports.
01:30 Donc voilà, si c'est une passoire, ça sera plus 30, voire 40% d'apports si c'est une passoire.
01:36 Pire si vous êtes investisseur locatif.
01:38 Vous voulez acheter un bien pour le mettre à la location.
01:41 Là, ça va jouer sur les revenus que vous allez percevoir.
01:44 Quand vous achetez un bien locatif, normalement, la banque prend en compte les revenus que vous allez percevoir
01:49 pour établir votre taux d'endettement.
01:50 Eh bien, vous avez désormais des banques qui disent si c'est F ou G, si c'est une passoire thermique,
01:54 je ne prends plus en compte les revenus que vous allez percevoir.
01:57 Autrement dit, j'explose votre taux d'endettement et donc le crédit, vous ne l'avez pas.
02:00 Mais Marie, des taux très élevés, c'est quand même censé faire baisser les prix.
02:03 Ça s'équilibre à un moment.
02:05 Sur le papier, oui.
02:06 Alors après, traditionnellement, il y a toujours un délai entre le moment où les prix commencent à augmenter,
02:10 entre les taux commencent à augmenter et les prix commencent à baisser.
02:12 La réalité, c'est qu'aujourd'hui, on a une France à deux vitesses.
02:14 Les villes les plus chères commencent à sérieusement corriger.
02:17 C'est le cas de Paris.
02:18 On a des baisses de prix de 5 à 7 % à l'heure où je vous parle sur un an.
02:21 C'est considérable.
02:22 Lyon, 5 % de baisse.
02:24 Bordeaux, la palme, on a 14 % de baisse de prix à Bordeaux sur un an d'après le réseau Ceinturie 21.
02:29 En revanche, vous avez des villes qui font de la résistance et notamment sur le littoral.
02:34 Nice, qui est pourtant très chère, continue de voir ses prix augmenter.
02:37 Mais toute la Côte d'Azur, pourquoi ?
02:38 Parce que sur place, ceux qui achètent, ils sont plus âgés, ils ont moins recours aux crédits immobiliers.
02:43 C'est parfaitement le cas, similaire sur tout le littoral atlantique.
02:47 De la même manière, les prix continuent à rester orientés à la hausse.
02:50 Mais on risque de se retrouver avec un marché complètement bloqué.
02:52 Et ça commence déjà à coincer, Roselyne.
02:53 Vous avez les réseaux d'agence, les notaires qui nous disent qu'on est en baisse de genre 15, 20 % en termes de volume.
02:59 Mais le premier indicateur, ça reste le volume de crédits accordés qui en dit non sur la baisse à laquelle on va assister.
03:04 La Banque de France, ce matin, nous dit 10 milliards d'euros de crédits accordés au mois de juillet.
03:09 C'est une baisse de 46 % sur un an.
03:12 C'est du jamais vu depuis 2016.
03:14 Donc clairement, oui, les volumes vont vraiment baisser.
03:17 Et ça amènera de fait à une baisse très globale et très forte des prix de l'immobilier.
03:21 Super, merci Marie. A très bientôt.