Riton la manivelle, un chanteur public à Belleville

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Transcript
00:00 Moi je suis Riton Lamanivelle, chanteur public et je chante dans les rues ou dans les bistrots.
00:07 Je suis républicain socialiste, compagnon radical ultra, révolutionnaire anarchiste, etc.
00:14 Globalement, Riton Lamanivelle, ça chante avec une manivelle, c'est-à-dire un orgue de barbarie.
00:19 C'est la romance de Paris, au coin des rues elle fleurit.
00:28 C'est un travail de bannière.
00:35 Alors on peut me croiser ici, au Vieux Belleville, je chante ça depuis 30 ans, tous les jeudis soirs.
00:42 Mon répertoire de prédilection, c'est la chanson politique, et la chanson politique du 19ème siècle,
00:57 parce que c'est l'âge d'or de la chanson politique, entre 1815, la fin de Napoléon, et la guerre du XIV.
01:04 Ah ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates on les pendra !
01:11 Après j'aime aussi beaucoup le répertoire populaire de Francis Lemarque, Charles Trenet, Marie Dubas, Brassens aussi,
01:19 enfin des chanteurs à voix qu'on connaît sans savoir qu'on les connaît.
01:23 Alors moi je ravive les souvenirs.
01:25 Je suis de Boston.
01:27 Russie, Boston, Los Angeles.
01:30 Ok.
01:31 C'est d'une simplicité publique, d'abord faut plus de gouvernement, puis faut plus non plus de république, plus de Sénat et plus de Parlement.
01:39 Ce qui se passe au 19ème siècle, c'est qu'à ce moment là, se construit le système social d'aujourd'hui.
01:45 Et puis il y aura beaucoup d'émeutes, les mouvements sociaux c'est tout le temps,
01:49 1830, 1848, la commune de Paris en 1871, se construit la conscience sociale en même temps que le mouvement ouvrier va se structurer.
02:01 Le prolétaire ne sait pas encore vraiment bien lire et écrire, et il n'y a pas encore la radio,
02:06 donc on a les journaux, il y a des gens qui lisent les journaux pour les autres,
02:10 et puis il y a des gens qui font aussi des chansons pour passer leurs idées dans les chansons, et ça marche bien.
02:15 Cette facture, cette façon d'écrire et ce qui est écrit, ça touche les gens.
02:20 Et étonnamment ça touche aussi les jeunes gens, alors tant mieux pour nous.
02:26 A song of Edith Piaf.
02:30 Il est entré dans mon cœur, une part de bonheur, dont je connais la cause.
02:42 Moi j'ai commencé le théâtre quand j'avais 11 ans, parce que je bafouillais,
02:47 et donc j'ai été comédien jusqu'à... enfin je suis encore comédien, je suis un comédien qui chante, moi je ne suis pas vraiment un chanteur.
02:54 J'ai fait du théâtre, j'ai fait du cinéma, j'ai fait de la télé, j'ai fait...
02:57 Je suis chanteur ambulant moi, à la préfecture ils ne comprennent pas.
03:00 Du café-théâtre, j'ai fait du mime aussi, très longtemps, il y a une trentaine, 40 ans on va dire.
03:07 J'étais père de famille nombreuse, mais moi je ne gagnais pas la vie de la famille,
03:12 alors c'est toujours un peu un problème, c'est un problème de dignité.
03:15 Alors j'ai croisé l'Orgue de Barbarie et ça a été une chance.
03:20 Comme les gens disent souvent "mais je ne connais pas les paroles, je ne les connais pas", ben voilà, elles sont là.
03:27 Oui nous nous souviendrons toujours, oui nous nous souviendrons toujours, des sans-culottes, des faux-mours, des sans-culottes, des faux-mours.
03:37 J'aime ce quartier infiniment, donc on va me trouver sur la place de la Réunion, au marché,
03:42 on va me trouver autour du parc des Bulch-aux-Monts éventuellement, dans la rue de Méhine-Montan.
03:47 J'ai du chagrin pour un poète, j'en ai tout à solver dans cette terre qui bat, qui bat comme un coeur de bois.
03:58 Pour moi la rue c'est la quintessence de cette activité, je veux être à la disposition des gens.
04:03 Dans la rue on voit que des gens qui vous aiment bien, c'est-à-dire que si quelqu'un ne m'aime pas, il passe et il s'en va.
04:10 Évidemment on traîne ça, ces ringards, machin, etc.
04:15 Mais moi je dis, ce que je chante aujourd'hui là, ces chansons d'avant, c'est pas pour dire que le passé était mieux que le présent,
04:21 c'est bien pour dire le contraire.
04:23 Aujourd'hui ce qu'on a chanté, on pourra le chanter demain, et avec les mêmes espoirs.
04:28 Longtemps, longtemps, longtemps, après que les poètes ont disparu, leurs chansons courent encore dans les rues.

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