L'Invité : Bruno CHIROUSE

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Bruno CHIROUSE
Transcript
00:00 8h20, Lydie Laille avec vous, nous accueillons notre invité, ce matin c'est Bruno Chirouz,
00:04 le co-secrétaire départemental du syndicat enseignant FSU.
00:08 Bonjour Bruno Chirouz, c'est toujours un jour particulier, on l'entend depuis ce matin
00:13 sur France 2, la rentrée scolaire, comment est-ce que vous la qualifieriez cette année ?
00:16 Il y a un sentiment par enseignant de la rentrée, comme les enfants et les parents.
00:25 Cette année, évidemment il y a la question de la rémunération, qui est faite sous forme
00:34 de primes, qui ne compteront pas pour la retraite qui se met en place depuis vendredi.
00:39 Mais la question qui préoccupe c'est, quels effectifs je vais avoir dans ma classe, quelles
00:44 conditions de travail je vais avoir, est-ce que les enfants en situation de handicap vont
00:48 bien être accompagnés par une ESH ? Voilà je pense les préoccupations au quotidien de
00:53 nos collègues.
00:54 C'est une des premières promesses du gouvernement, effectivement celle d'un enseignant devant
00:58 chaque élève.
00:59 Est-ce que dans le Loiret, c'est le cas ce matin, c'est le cas aujourd'hui ?
01:01 Dans le primaire, je pense que ça va être le cas, parce qu'ils vont mettre des remplaçants
01:05 ou des contractuels, donc il y aura, comme le disait ma confrère de l'UNSA, un adulte
01:10 certainement, un prof formé, pas certainement.
01:13 Et dans le secondaire, c'est beaucoup plus prégnant, si un prof est absent dans une matière,
01:18 on s'attarde bien qu'il n'y ait pas un volant de remplaçant par matière.
01:20 Donc je pense que ça va être compliqué et que le gouvernement fait, encore une fois,
01:24 un effet d'annonce et ment.
01:25 Ça va être le cas aujourd'hui, donc tout le monde sera là, et puis dans les jours
01:28 qui viennent, il va y avoir aussi peut-être des congés maternités, des congés maladies,
01:33 et là, le volet de remplaçant n'est pas là, c'est ça ?
01:35 C'est ça le problème, on peut annoncer que le jour de la rentrée, il y aura un adulte
01:39 devant chaque classe, et puis la problématique c'est sur le long de l'année, c'est la formation,
01:45 c'est justement les rémunérations, c'est les conditions de travail, c'est ça les
01:48 soucis principaux chaque année de nos collègues.
01:50 On a entendu Emmanuel Macron qui a presque fait de l'éducation un domaine régalien,
01:55 avec l'objectif de revenir aux fondamentaux, lire, écrire, compter.
01:59 On en est vraiment là aujourd'hui dans l'école de la République, c'est une école à deux
02:03 vitesses ?
02:04 Ce n'est pas nouveau, c'est depuis un bout de temps, depuis M. Blanquer et bien avant,
02:09 on met l'accent sur les fondamentaux, on en oublie tout le reste qui font l'équilibre
02:15 de l'élève, et justement en difficulté ou pas, qui fait que c'est l'école de la République
02:20 seulement qui est atteinte quand on concentre uniquement nos efforts sur les fondamentaux,
02:25 c'est tout le reste qui fait justement que les fondamentaux sont acquis.
02:28 Vous parlez de la rémunération, avec ce pacte enseignant du "travailler plus pour gagner
02:34 plus", il y a aussi des chiffres qui sont donnés, entre 125 euros et 250 euros net
02:40 de plus par mois par rapport à la rentrée dernière, c'est ce que dit Gabriel Attal,
02:45 c'est ça ? C'est ce que les enseignants vont toucher dès ce mois-ci, dès leur fiche
02:48 de paie de septembre ?
02:49 Alors il y a plusieurs choses, le pacte enseignant c'est du "travailler plus pour gagner plus",
02:53 ça c'est du plus, et il ne concerne qu'un tiers des enseignants, il y a de l'argent
02:57 que pour un tiers, deux tiers en sont exclus.
03:00 Nous on refuse complètement ce pacte parce que c'est de la rémunération hors salaire
03:04 traitement, mais au-delà de ça il y a aussi les primes inflation, les primes de revalorisation
03:10 qui sont encore une fois que des primes, et je l'ai dit tout à l'heure, qui ne compteront
03:13 pas pour la retraite.
03:15 Ce qu'on veut nous c'est une augmentation nette et franche du point d'indice pour tous
03:19 les enseignants et même pour tous les personnels de l'éducation nationale qui œuvrent chaque
03:24 jour au quotidien pour les élèves.
03:26 Les effectifs Bruno Chirou, de la grande section de maternelle au CE1, pas plus de 24 élèves,
03:32 là aussi c'est le cas, les classes surchargées c'est terminé ?
03:35 Alors hors éducation prioritaire c'est le cas, en éducation prioritaire c'est 12 sur
03:39 les mêmes niveaux, je crois que c'est à peu près mis en place partout.
03:43 Je dis bien un peu près, je n'ai pas complètement de certitude, mais l'inspection académique
03:47 n'en fait pas un casus belli, c'est-à-dire que oui c'est une préconisation on nous dit,
03:52 mais en tout cas ce n'est pas ce qui va régler le problème.
03:56 Grande section au CPCE1 c'est des allègements d'effectifs partout dont on a besoin avec
04:00 des enfants en très grosse difficulté, situés sur un handicap, qui doivent être accompagnés
04:05 et qui ne le sont pas toujours dans les classes, c'est ça le problème de nos collègues.
04:08 Avec la précarité aussi que vous vous prenez de pleine face, là on parle des restos du
04:11 coeur et ce cri d'alerte qui a été lancé hier, vous dans les écoles là aussi c'est
04:15 quelque chose que vous avez à "gérer" ? On prend de plein fouet, effectivement les
04:19 enfants sont le reflet de la situation sociale économique des parents, et puis je reviens
04:24 sur les AESH qui sont aussi une profession précaire, elles ont aussi besoin de considération,
04:30 de revalorisation et de formation.
04:32 Vous êtes instituteur, vous allez là tout de suite dans votre école, dans quelques
04:36 minutes ? Alors non, aujourd'hui on en a vu avec les
04:38 collègues, je ne vais pas la rentrer, ça m'est arrivé de faire la rentrée etc.
04:40 Je suis déchargé.
04:41 Mais vous avez hâte, au fond, l'enseignant que vous êtes, il a hâte de reprendre et
04:46 de retrouver les enfants ? Toujours, et c'est toujours, voyez avec l'expérience
04:50 que j'ai, 20-30 ans d'expérience, c'est toujours une angoisse avant de reprendre la
04:55 rentrée parce que c'est une nouveauté.
04:57 Même après trop long de service, on n'est jamais à l'aise parce que c'est difficile
05:02 de reprendre et de connaître de nouveaux élèves et de refaire une année.
05:06 Mais il y a toujours du plaisir, évidemment de l'enthousiasme à transmettre, à apprendre.
05:10 Et cette angoisse, il est mêlé aussi justement à de l'excitation et du plaisir.
05:13 Et voilà, on espère que les conditions seront réunies, mais je vous dis, malheureusement
05:18 je ne le garantis pas, et je souhaite bon courage à tous nos collègues.
05:21 Avec l'idée de se dire que vous faites très certainement, on est tous d'accord, l'un
05:26 des plus beaux métiers du monde.
05:27 Merci beaucoup, B.Cherousse.
05:28 Merci à vous, on l'espère.
05:29 Bon courage à vous et à vos collègues.
05:32 B.Cherousse, co-secrétaire dans le Loirais du syndicat enseignant FSU.
05:35 Bonne journée, bonne rentrée.
05:36 Merci beaucoup.
05:37 Merci beaucoup à vous deux et la séquence de notre invité, vous pouvez la réécouter
05:41 à tout moment en ligne.
05:42 Il y a deux possibilités.
05:43 L'application ici qui vous propose le meilleur des programmes de France Bleu et France 3
05:46 et puis aussi sur internet, sur votre site référence francebleu.fr.

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