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Gérard Soula, PDG d’Adocia répond à nos questions
Transcription
00:00 Bonjour et bienvenue sur le plateau du Revenu TV, notre invité aujourd'hui Gérard Soula,
00:09 bonjour.
00:10 Bonjour.
00:11 Merci d'être avec nous, vous êtes le président directeur général de la société Adocia.
00:14 Adocia est une société de biotechnologie fondée en 2005 et introduite en bourse début
00:19 2012.
00:20 Alors vous avez mis au point une plateforme technologique baptisée Biochapron à partir
00:25 de laquelle vous avez développé des candidats médicaments dans le domaine du diabète
00:28 et plus précisément des insulines.
00:31 Alors en termes simples, qu'est-ce que ces insulines Biochapron apportent aujourd'hui
00:36 par rapport aux thérapies existantes dans le diabète pour les patients qui sont insulino-dépendants?
00:42 Avant de répondre directement à votre question, laissez-moi vous rappeler quelques chiffres
00:48 pour fixer le problème auquel nous nous faisons face.
00:51 Tout d'abord, aujourd'hui on compte dans le monde plus de 380 millions de diabétiques,
00:58 dont seulement un quart d'entre eux sont traités.
01:00 On prévoit qu'en 2035, il y aura 600 millions de diabétiques de par le monde.
01:07 Malheureusement, une grande partie viendront des pays émergents.
01:12 L'insuline reste au cœur du traitement du diabète et aujourd'hui le marché de l'insuline
01:18 représente plus de 22 milliards de dollars.
01:21 Et ce marché est actuellement contrôlé, si je peux dire, par trois grandes sociétés
01:27 Sanofi, Nouveau Nordisque et Elilili.
01:32 Au cours des 50 dernières années, ces sociétés ont développé différents produits pour
01:39 améliorer le sort des diabétiques.
01:41 Et je rappelle qu'il y a deux types de diabétiques, les diabétiques type 1, qui n'ont malheureusement
01:47 plus la possibilité de produire de l'insuline, mais également les diabétiques type 2, qui
01:52 sont diabétiques qui, en fait, absolument, qui sont dus aux conditions de vie généralement,
01:58 la nourriture, le manque d'exercice ou des facteurs plus génétiques, qui vont aussi
02:06 être dépendants de l'insuline.
02:08 Et pour traiter ces différents patients, il faut aujourd'hui leur offrir deux types
02:14 d'insuline, une insuline à action lente, qu'on appelle longue action, et Lantus, le
02:22 produit de Sanofi, est le produit phare avec plus de 8 milliards de dollars de chiffre
02:27 d'affaires.
02:28 Mais aussi, il y a des insulines dites rapides, qui sont dites des insulines prandiales, que
02:35 le patient devra prendre avant les repas pour corriger le glucose apporté par la nourriture.
02:40 Et donc, ces deux types d'insuline ont vu leur action s'améliorer au cours des décennies
02:50 grâce aux biotechnologies.
02:53 On a, à partir de l'insuline humaine, modifié l'insuline pour faire des insulines analogues,
02:58 qui sont plus rapides que l'insuline humaine, ou voire plus lentes que l'insuline humaine,
03:02 et donc pour faire les deux produits dont je viens de parler.
03:06 Alors vous, vous allez apporter une nouvelle avancée technologique sur l'évolution de
03:10 l'insuline ?
03:11 Alors, notre ambition maintenant, c'est d'apporter une nouvelle amélioration, et force de constater
03:18 qu'il y a des améliorations que tous les vingtaines d'années, c'est dire, si ce n'est
03:22 pas facile comme exercice, puisque d'une part, il faut améliorer l'efficacité, bien
03:27 évidemment, mais assurer la sécurité de l'emploi, puisque ce sont des produits qui
03:30 seront pris à vie plusieurs fois par jour.
03:32 Et donc, le challenge en termes d'innovation était extrêmement difficile.
03:38 Alors, BioChaperone, qu'est-ce que ça apporte à ces insulines ?
03:41 Alors, BioChaperone a été conçu pour, d'une part, dans le cadre des insulines rapides,
03:51 de les faire ultra rapides, et je vais expliquer rapidement ce que cela veut dire.
03:56 C'est-à-dire plus près des repas, avec une efficacité plus proche du normal ?
03:58 Alors, c'est exactement le problème.
04:00 Aujourd'hui, un patient diabétique doit, selon la nature de son insuline, c'est l'insuline
04:05 humaine, doit s'injecter le traitement une demi-heure, voire même plus, avant le repas.
04:10 Avec les insulines dites modernes, analogues, il faut qu'il fasse son injection au moins
04:17 un quart d'heure avant le repas.
04:19 Et cela apporte deux grands problèmes.
04:22 Le premier, c'est qu'on ne sait jamais exactement quand on va manger.
04:25 Et donc, rappelons-nous que c'est quotidien, et même trois fois par jour, ça c'est une
04:32 première issue.
04:33 Et le deuxième, on ne sait jamais aussi très bien ce que l'on va manger.
04:36 Et donc, l'objectif aujourd'hui, c'est de faire en sorte que l'administration de
04:43 ces insulines se fasse exactement au moins du repas, voire après le repas.
04:46 En particulier, on peut cibler dans les patients qui sont susceptibles de profiter de ce type
04:53 d'amélioration, ce sont les enfants.
04:55 Les parents ont toujours à faire face au moment du repas, de combien d'insulines vais-je
05:02 administrer à mon enfant, sans trop savoir ce que l'enfant va manger.
05:06 Et alors, pour les insulines longues, l'enjeu, il est ?
05:09 Alors, pour les insulines longues, l'enjeu, c'est de pouvoir associer à ces insulines
05:13 longues qui sont performantes, comme l'anthus, une insuline rapide, de façon à avoir deux
05:18 en un, et ainsi réduire le nombre d'injections par patient.
05:22 Le problème que ces patients ont, c'est qu'ils sont saturés par le nombre d'administrations
05:30 et beaucoup cherchent à réduire, donc à sauter certaines injections, ce qui est détrimental
05:38 au niveau des effets longs termes.
05:41 Alors Adossi, il y a trois essais cliniques en cours.
05:43 Est-ce que vous pouvez nous...
05:45 Ces trois essais cliniques, à chaque fois avec des insulines différentes, Biochapron
05:48 est associé à chaque fois à des insulines différentes.
05:51 Est-ce que vous pouvez nous expliquer l'enjeu de ces essais et puis l'actualité qu'on peut
05:55 en attendre ?
05:56 Alors, on vient de publier récemment deux résultats cliniques que nous avons considérés
06:02 comme exceptionnels.
06:03 Nous revenons du congrès de San Francisco sur le diabète, où nos résultats ont reçu
06:08 un accueil très favorable de la part des experts du domaine, qui sont les prescripteurs
06:14 d'ordre, mais également des grandes sociétés qui sont dans le domaine, comme Sanofi et
06:20 Illy, qui étaient notre ancien partenaire, mais également Novonordis, qui est aujourd'hui
06:25 notre premier concurrent sur le domaine des insulines ultrafastes.
06:28 Mais aussi, mais aussi des nouvelles sociétés qui prétendent rentrer dans le marché de
06:35 l'insuline, en particulier certaines sociétés indiennes ou chinoises.
06:40 Alors les prochains résultats cliniques, on peut les attendre quand et sur quelle étude
06:46 précisément, pour ce qui est vraiment du court terme, je dirais ?
06:49 Nous avons une étude qui est en train de se produire en Allemagne, dans le même centre
06:55 que celui que nous avons utilisé précédemment, pour confirmer les résultats précédents,
07:00 mais aussi compléter le dossier avant de poursuivre le développement à l'étape
07:05 suivante qui est la phase 3.
07:07 Et nous attendons les résultats vers le mois de novembre.
07:10 Vers novembre prochain.
07:12 Et donc vous nous dites bien que la prochaine étape clinique, c'est la phase 3, c'est-à-dire
07:16 la phase finale du développement ?
07:18 Alors évidemment, aujourd'hui, la très bonne nouvelle, c'est que Novo Nordic a montré
07:25 le chemin, comment passer directement de cette phase 1-2 que nous sommes en train d'effectuer
07:32 à la phase 3, et donc de gagner un temps de développement tout à fait important,
07:37 de 2 à 3 ans, réduire bien évidemment les coûts de développement, ce qui rend bien
07:43 évidemment notre projet beaucoup plus attractif vis-à-vis des grands industriels.
07:47 Alors lorsque Adossiet est entré en bourse, vous aviez un partenariat avec le groupe américain
07:51 Elilili qui s'est depuis retiré du projet.
07:53 Est-ce que vous, aujourd'hui, vous cherchez un nouveau partenaire activement ?
07:57 Nous avons cherché, dès la rupture de ce contrat, activement un autre partenaire.
08:03 Tout ce qu'on savait, c'est que notre produit était tout à fait performant.
08:09 On avait une grande confiance dans ses chances de succès.
08:13 Les résultats que l'on vient d'obtenir le prouvent.
08:15 On avait prospecté très intensément les différents marchés dont j'ai fait mention
08:21 précédemment, et aujourd'hui nous sommes en contact et en discussion avec plusieurs sociétés.
08:26 Alors est-ce qu'on peut imaginer que ce partenaire arrive juste après, par exemple,
08:30 après les résultats cliniques ? Est-ce qu'il va nécessairement attendre que vous
08:34 commenciez une phase 3 ? Quels sont les scénarios ?
08:38 Tout est possible, et à dire le vrai, je ne sais pas ce qui est le mieux pour nous.
08:43 Plus on attend, plus on a de résultats, plus la valeur du projet monte.
08:47 Inversement, plus tôt va-t-on trouver un partenaire, nous pourrons nous engager dans
08:53 notre projet.
08:54 Et la philosophie de l'entreprise, c'est de signer des partenariats dès qu'on considère
08:59 que c'est le bon partenaire.
09:01 Alors est-ce que ce partenariat, ce serait un partenariat nécessairement pour toute
09:04 la technologie biochaprone dans le diabète, ou est-ce que ce serait projet par projet,
09:09 association par association ?
09:10 C'est définitivement projet par projet.
09:13 Pour chaque technologie, il y a un marché dédié et il y a un acteur privilégié.
09:19 C'est-à-dire que ce ne sera pas forcément pour toutes les associations biochaprone/insuline.
09:23 Absolument.
09:24 Alors la société Adocia comptait en trésor Rinette 16 millions d'euros à la fin du
09:29 mois de mars, ce qui représente une autonomie d'environ un an et demi.
09:31 Est-ce que vous envisagez à court terme, d'ici la fin de l'année ou dans les mois
09:35 à venir, une augmentation de capital, une levée de fonds pour assurer plus au-delà
09:39 votre autonomie ?
09:40 Ce n'est pas notre première idée de lever de l'argent compte tenu de ce que je viens
09:46 de dire, c'est-à-dire des résultats très positifs, un intérêt marqué de plusieurs
09:52 sociétés.
09:53 Et donc, nous sommes dans la situation de continuer le dialogue avec les grands groupes
10:01 et nous verrons s'il est plus opportun pour la société et pour ses actionnaires de lever
10:07 de l'argent ou d'attendre de signer une deal avec un de ces acteurs.
10:12 Donc ça n'est pas tranché sur ce plan-là ?
10:14 Dans le business, rien n'est jamais tranché a priori.
10:18 Gérard Soula, merci.
10:19 Merci à vous.
10:19 Merci.
10:20 Merci à vous.
10:21 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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