• l’année dernière
Pauline Le Maire parle des ses toiles
Transcription
00:00 "Regarder pousser, exploser, éclore, être réduite à néant, se sortir d'une situation.
00:15 Je voulais peindre comme on voit grandir quelque chose, comme on voit grandir un enfant, grandir,
00:23 je voulais que l'eau fasse son travail. Avec l'eau, la peinture se diffuse et pénètre dans le papier.
00:32 Présenter un tout petit tableau dans l'immensité, comme une trace d'un passage, une absence et une
00:45 présence à la fois et peut-être, pourquoi pas, semer des tableaux comme la trace d'une présence
00:53 et d'une absence à la fois. Est-ce qu'il ne faut pas accepter que tout a déjà été dit, qu'il ne faut
01:07 pas faire de nouveau un fantôme, un spectre, le vide, l'anéantissement ? La fleur renferme un
01:24 mystère et une fragilité, une vulnérabilité. C'était quelque chose comme une urgence,
01:32 impossibilité de faire autrement. Au moment où s'effectue la disparition, la chose devient
01:42 présente. Être là, être présent, ne rien dire, je dirais le silence. Être là et ne pas être là.
01:58 Tout est emprunt de doute. L'apparition, elle a lieu ou non ? Le tableau n'est pas à jeter si
02:07 elle n'a pas lieu, parce qu'elle peut arriver bien plus tard, sans qu'on s'y attende. Laisser
02:14 le temps faire son travail. Pourquoi je peins des fleurs ? Voir mourir un enfant. Pourquoi quand
02:29 j'ai peint la fleur, je mets de l'eau dessus ? Voir mourir son enfant. La liquidité, liquidité de la
02:42 terre, l'eau, la couleur, les pigments. Être dans l'eau. Le silence, l'air, le silence et l'air.
02:51 Pas grand chose à dire, être là et simplement exister. Les jours se ressemblent, un rituel ?
02:59 Non, se concentrer, être soi-même, ne pas mentir. Chaque expérience est unique. Pas après pas,
03:13 les obséder, les posséder, une seule chose.
03:17 de la France.
03:18 Merci.
03:18 [Bruit de la porte qui s'ouvre]

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