La Ligue saoudienne et le docu-série «Bienvenue chez les Fury» sur Netflix

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Chaque vendredi Sacha Nokovitch, journaliste média à "L'Equipe", décrypte l'actualité sportive par la lorgnette médiatique.
Retrouvez "Le sport vu par les médias" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-sport-vu-par-les-medias
Transcript
00:00 avec Thomas Hill, Agathe Lecaron et Place au sport avec Sacha Nokovic.
00:03 - Et oui, Sacha Nokovic du journal L'Equipe et sa chronique Sport Média.
00:07 Bonjour Sacha, bienvenue ! - Bonjour Thomas, merci.
00:09 - Alors cette saison, vous allez continuer de nous parler des coulisses du sport et des médias,
00:13 mais aussi du sport business et ça, il y a de la matière.
00:16 - Oh oui Thomas, et comme je sais que vous êtes très très foot, Agathe aussi, Anissa, Julien bien sûr.
00:20 - Oh oui, oh la la, Sochon ! Allez Sochon !
00:23 - Bon allez, petit blind test ! C'est pas Sochon, je suis désolé, mais c'est un petit blind test.
00:27 Écoutez ce générique et essayez de me dire à quel championnat de foot il correspond.
00:31 - Allez-y, lancez-vous ! - Je peux appeler mon mari ?
00:37 - Ah c'est le nouveau ? - Oui, c'est la Ligue Saoudienne.
00:39 - C'est la Ligue Orientale, à l'Arabie Saoudienne. - Voilà, le championnat saoudien.
00:44 Alors c'était dans l'anima le plus total il y a encore quelques mois,
00:47 mais il y a eu une révolution en janvier dernier, un certain Cristiano Ronaldo qui a signé la batte.
00:52 Cri-cri d'amour, on l'adore. 200 millions d'euros, c'est notamment pour ça qu'il est parti.
00:57 - Super, Thomas ! - Je crois que c'est pour l'amour du foot.
01:00 - Bien sûr, le projet sportif, l'amour du ballon. - Qu'est-ce qu'on vous a proposé, nous, ici, Thomas ?
01:03 - Un poil moins, ça c'est jouer, pas grand-chose. - Pas encore, Thomas, mais beaucoup de stars.
01:08 Depuis l'arrivée de Ronaldo, c'est la frénésie.
01:10 Cet été, une quinzaine de vedettes sont venues d'Europe pour rejoindre cette Ligue bling bling.
01:15 Et pour le projet sportif, on l'a dit, bien sûr, mais bien sûr pour les salaires records,
01:21 des salaires jamais offerts jusqu'à présent des footballeurs sur la planète.
01:24 Par exemple, le français Karim Benzema, lui aussi, ce sera 200 millions d'euros par saison.
01:29 Et c'est le même salaire que Cri-cri d'amour.
01:32 Pour vous donner une idée, c'est quatre fois le plus gros salaire d'un footballeur en Europe,
01:36 en l'occurrence Mbappe au PSG, qui a 50 millions par an.
01:40 Pour Neymar, qui est arrivé dans le club d'Alilal il y a quelques jours, on parle plutôt de 100 millions par saison.
01:45 - Il a très mal négocié, hein ? - Non, non, il a négocié des petits bonus, Neymar.
01:50 Par exemple, un post sur son compte Instagram aux 213 millions d'abonnés,
01:55 pour vanter bien sûr les mérites et les vertus de l'Arabie Saoudite,
01:58 ce serait 500 000 euros en plus par post.
02:01 - 500 000 euros par post ? - Franchement, ça vaut pas le coup de se lever.
02:05 - Moi je peux le faire pour 12,50 euros si vous voulez un post, n'hésitez pas, j'ai un appel à toutes les marques.
02:10 - Bref, ils ont tous fait en gros x5, x10 sur leur salaire.
02:13 C'est un peu comme vous, Thomas, depuis votre transfert à Culture Média.
02:16 - Bien sûr, les mêmes chiffres.
02:18 - Et le championnat de stars, même s'il est loin de nous, est-ce qu'on peut le regarder depuis la France ?
02:22 - C'est vrai qu'il était quasiment invisible jusqu'à présent, mais cet été, hop, d'un coup comme par hasard,
02:26 140 diffuseurs à travers la planète, et bien sûr en France, c'est un peu bataillé,
02:31 et c'est Canal+ qui l'a finalement signé pour deux saisons.
02:34 - Et voilà ! On a les droits ! Pour pas cher à mon avis.
02:38 - Et pour pas cher, il a raison ! - C'est pas cher en plus, hein ?
02:40 - Moins d'un million d'euros par saison, figurez-vous, c'est assez peu sur le marché des droits.
02:44 Par exemple, c'est 600 fois moins que le championnat de France de Ligue 1,
02:47 donc ça vaut le coup, c'est un petit pari à prendre,
02:49 sauf que les stars, ça vous fait pas un championnat.
02:52 La plupart des joueurs professionnels locaux, par exemple, touchent encore 15 000 euros par mois.
02:56 Alors pour nous, c'est beaucoup, mais c'est le SMIC dans le monde du football.
02:59 - Oui, c'est ça. - Donc ça crée un championnat complètement déséquilibré sur le papier,
03:03 et pour l'instant, il y a seuls quatre clubs qui attirent les grandes vedettes,
03:06 tous financés par le Royaume saoudien pour séduire ces footballeurs influenceurs
03:11 et redorer son blason à l'international.
03:13 C'est ce qu'on appelle le fameux soft power, vous savez, ce que le Qatar a opéré ces dix dernières années.
03:17 - Et est-ce qu'on sait si ça marche déjà en audience ?
03:19 - C'est encore un peu tôt, il y a eu seulement quelques matchs diffusés pour le moment.
03:23 En revanche, ce qui est flagrant, c'est que les stades sont quasiment vides pour l'instant.
03:26 Quand vous regardez la salle à télévision, c'est pas télé. - C'est Monaco, quoi.
03:28 - C'est presque Monaco. C'est horrible, c'est le désert.
03:31 Du coup, certains clubs ont eu quand même des petites idées pour assurer un minimum de spectateurs.
03:35 Ils offrent les billets d'entrée, un petit repas, et un peu de cash, un peu de billets.
03:40 - Vous êtes payé pour aller aux stades ? - Exactement, c'est un métier.
03:43 - Je suis pas un gars de foot. - Mais moi je veux faire ça.
03:45 - Vous allez le vivre. Pendant les extras, pendant l'été, un petit bonus.
03:48 - Génial. - Si on peut, vous nous donnez vos bons plans, c'est pas mal.
03:50 - C'est cadeau. - Alors maintenant, Sacha, vous allez nous parler d'un docu-série sorti ces derniers jours sur Netflix.
03:55 - Absolument, un mélange entre documentaire et série télé-réalité sur une famille, et pas n'importe laquelle, celle du Gypsy King.
04:02 - J'ai tardu. - Non, les gars, les gars, les gars.
04:06 - On va parler Gypsy King. Le Gypsy King. Vous connaissez le Gypsy King ? C'est le roi des gitans.
04:11 Il s'appelle Tyson Fury, c'est un britannique, c'est le grand boxeur poids lourd de ces dix dernières années.
04:16 2m06, 115 kilos, et pas que du muscle. Vous verrez dans le docu-réalité, il a des petites poignées d'amour, des jolis.
04:23 Mais il est invaincu sur un ring, c'est ça, la réalité. Il est tchatcheur comme pas possible, il arrête pas de parler.
04:28 - Et alors qu'est-ce qu'on apprend dans ce "Bienvenue chez les Fury", ça c'est le nom français de ce docu-série ?
04:33 - L'idée de Netflix était de montrer le quotidien d'un boxeur star qui vient d'annoncer sa retraite pour la deuxième fois de sa carrière.
04:38 Alors il y a toute une trame forcément sur la peur du vide pour un grand champion comme lui, surtout pour un Tyson Fury bi-polaire
04:44 qui a déjà fait une dépression lors de sa première coupure, et on le sent encore lutter contre ses démons, notamment l'alcool.
04:50 Il ira bel et bien pour témoigner, essayer de trouver des solutions.
04:54 Mais globalement, le ton évidemment très léger, on est un peu entre la famille Kardashian, vous voyez, et le programme Famille Nombreuse sur TF1.
05:01 - C'est un peu ça, c'est le quotidien de Tyson. - C'est exactement ça.
05:04 - Tu l'as vu ? - Oui, je l'ai vue.
05:05 - C'est Tyson, sa femme Paris, c'est leurs six enfants, dans leur luxueux manoir anglais, à la déco parfois douteuse, genre canapé en or massif.
05:13 - Ça peut être très joli, ça avec un joli plaid. - Avec un petit ticket.
05:17 - Et puis des choix cornéliens, c'est quand même pas facile lorsque le couple part en balade en amoureux.
05:21 Va-t-il opter pour le 4x4 Mercedes, la Ferrari ou la Lamborghini ?
05:25 Eh ben non, ce jour-là, Fury choisit une autre option qu'il va devoir rapidement justifier à son épouse.
05:31 - Pourquoi on roule en passate ?
05:33 - Quand les gens voient cette vieille poubelle qui vaut moins que tes chaussures, ils s'en foutent.
05:37 Mais s'ils voient une Lamborghini ou une Ferrari, ils se demandent qui peut bien être au volant.
05:41 Ils encerclent la voiture et ils prennent des photos.
05:44 Alors que quand je conduis cette petite caisse, je suis tranquille.
05:47 Je suis le Gypsy King, le roi des racailles et je conduis une passate.
05:51 Je suis vraiment une légende.
05:54 - Parce que les doubleurs, c'est les doubleurs.
05:56 - Je suis vraiment une légende.
05:58 - C'est à découvrir sur Netflix.
06:00 - Ça vide la tête.
06:02 C'est ce qu'il faut regarder à la fin d'une journée de travail.
06:04 - C'est à regarder. Merci beaucoup Sacha.
06:06 Vous n'êtes pas encore transféré en Arabie Saoudite.
06:08 Vous serez là la semaine prochaine.

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