Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, après avoir indiqué être favorable à la légalisation de la GPA : «J'ouvre un débat pour l'avenir».
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00:00 Je suis un responsable politique.
00:01 On pose des questions sur un certain nombre de convictions
00:03 et je me suis exprimé.
00:04 Ça ne résume pas toutes mes positions.
00:06 Je vais être très clair et précis sur un sujet extrêmement lourd
00:10 parce qu'il touche à l'éthique, il touche au corps, il touche à la dignité humaine.
00:13 Ça n'est pas dans le programme présidentiel ou législatif
00:16 que nous avons proposé aux Français,
00:17 que le président a proposé aux Français en 2022.
00:19 C'est clair et net.
00:21 Ensuite, ces débats de société mettent toujours du temps.
00:23 Donc, je pense que quand on est un responsable politique,
00:25 c'est aussi une conviction personnelle que j'ai exprimée.
00:27 On doit nourrir ces débats avec des arguments.
00:29 Il n'y a pas de vérité révélée.
00:30 C'est la personne, c'est l'homme Clément Braune
00:32 plus que le ministre qui donne son avis.
00:34 Vous savez, je ne me découpe pas en différents rôles.
00:36 Vous avez parlé de votre homosexualité de manière affirmée, de manière officielle.
00:40 Est-ce que ça fait partie aussi de, si je puis dire, de mon combat ?
00:43 Je ne fais pas forcément d'ailleurs de lien entre les deux,
00:44 mais ça fait partie des combats pour les droits et pour l'égalité,
00:47 qui fait partie en effet de mon ADN et de mes engagements.
00:50 Et puis, je l'ai dit aussi parce que je crois que sur des sujets intimes,
00:52 c'est vrai pour la fin de vie, c'est vrai pour la PMA, qu'on a voté.
00:55 J'en suis très fier, mais qui a été un long débat.
00:57 C'est vrai demain, parce que ce sera un débat qui reviendra dans la société, la GPA.
01:01 Il faut réfléchir et poser des arguments.
01:03 Il n'y a pas de vérité absolue.
01:04 Vous entendez, Clément Braun, ce qui est dit, on marchandise le corps des femmes.
01:08 On loue un utéris pour avoir à tout prix un bébé.
01:11 Il y a une rupture d'égalité.
01:12 Parfois, ce sont des sommes extrêmement importantes
01:15 pour pouvoir avoir une GPA aux États-Unis ou au SEG dans d'autres pays.
01:18 Mais d'abord, encore une fois, ces sujets sont compliqués.
01:20 Moi-même, j'ai changé d'avis.
01:21 Ça veut dire qu'on peut réfléchir et je pense que...
01:23 - Comment vous avez changé d'avis, d'ailleurs ?
01:24 - Parce que j'ai rencontré des associations, parce que j'ai vu des familles,
01:27 parce que je suis aussi un élu à Paris, où il y a un certain nombre de cas de GPA.
01:31 Qu'est-ce qui se passe en pratique, si on est tout à fait honnête ?
01:34 C'est que les gens le font quand ils en ont les moyens.
01:36 Ils vont à l'étranger, ils vont aux États-Unis, ils vont au Canada.
01:39 - Beaucoup de couples reviennent avec des bébés.
01:41 - Des couples homosexuels ou hétérosexuels, parce que contrairement à Boursy,
01:44 ça n'est pas qu'un sujet de famille homosexuelle.
01:46 Et qui ont en général, parce que c'est l'intérêt de l'enfant, évidemment,
01:49 ensuite des papiers. Donc il faut aussi qu'on se pose ces sujets avec lucidité,
01:53 sans hypocrisie, mais avec notre propre régulation.
01:56 J'ouvre un débat pour l'avenir.
01:58 - Mais avec... Sous quelle autorité vous l'ouvrez ?
02:00 Emmanuel Macron, de ce que l'on sait,
02:02 même dans ses convictions les plus profondes, est contre la légalisation de la GPA.
02:06 Ou alors il a évolué comme vous ?
02:07 - Non, je ne prétends pas m'exprimer au nom de ses convictions.
02:09 Le président de la République, il a été extrêmement clair, c'est ça qui compte.
02:12 Il a dit "ça ne se fera pas", je dis "je ne suis pas favorable".
02:15 Et quand il a proposé un nouveau mandat aux Français, qui le l'ont donné,
02:17 il a dit que ce ne serait pas autorisé. Ça s'est clair et net.
02:20 Ensuite, sur ces sujets qui, encore une fois, nécessitent du temps,
02:23 nécessitent des arguments, la société y reviendra dans 5 ans, dans 10 ans,
02:27 je ne sais pas, on voit ce débat partout dans les pays européens.
02:30 Je pense que c'est le rôle, dans un moment où, on en parlait au début,
02:33 on a souvent le tweet facile ou le slogan rapide,
02:36 il faut ouvrir des débats d'idées qui percoleront dans la société.
02:39 - Qui t'a provoqué beaucoup de réactions.
02:41 - Mais tant mieux si c'est des réactions, d'arguments.
02:43 Et je ne prétends pas avoir, encore une fois, une vérité scientifique sur ces sujets.
02:47 Je prétends être un homme qui a des convictions et qui participe au débat.
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