• il y a 2 ans
Anne-Sophie Alsif, cheffe-économiste de BDO France, était l'invitée de Calvi 3D ce lundi soir sur BFMTV. Elle s'est exprimée sur le sujet l’inflation, et notamment la hausse des prix des fournitures scolaires.

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Transcription
00:00 Il y a une baisse de l'inflation en tant que telle, mais ça ne veut pas dire pourtant qu'on est revenu à des chiffres antérieurs, c'est ça ?
00:05 Alors déjà, il faut rappeler que normalement, il faut avoir de l'inflation.
00:09 Ce qui est recommandé par la Banque Centrale Européenne, c'est d'avoir 2% d'inflation.
00:12 Il faut se rappeler que pendant 10 ans, 15 ans, en fait, on se battait pour avoir de l'inflation.
00:16 Pourquoi ? Rappelez-le à nos téléspectateurs, parce que ça peut les surprendre.
00:18 Parce que les salaires augmentent et donc forcément, votre monnaie aussi augmente.
00:22 Et si vous n'avez pas cette inflation, mais qui est maîtrisée,
00:25 vous avez une dévaluation de vos biens et de vos services qui se fait parce que vous avez une appréciation de vos salaires.
00:31 Donc c'est normal qu'il faille de l'inflation.
00:33 Le sujet, c'est qu'il faut qu'elle soit maîtrisée et contenue.
00:36 Pour l'Europe, c'est aux alentours de 2%.
00:39 Donc là, bien sûr, on est à 6%, donc on a trop d'inflation.
00:42 On est à 4,3%. On était à 6% en début d'année.
00:44 Là, ce sera la première année qu'on aura en annualisé quand on regarde sur toute l'année.
00:48 Donc on a trop d'inflation, on est au-delà des 2%.
00:51 C'est pour ça que la Banque centrale européenne augmente les taux pour essayer justement de réduire ce taux d'inflation.
00:56 Pour la rentrée, il faut regarder la composition de cette inflation.
01:00 Dans cette hausse des prix, la première contribution pour plus de 65%, c'est le prix de l'énergie.
01:06 Et là, c'est la très bonne nouvelle, ce prix de l'énergie s'effondre.
01:09 - C'est le terme que vous choisissez ? - Tout à fait.
01:11 - On a vraiment une très très forte dette. - Je précise que vous êtes une femme mesurée.
01:14 Complètement. On s'effondre par rapport à la situation crise ukrainienne.
01:18 Là, on était vraiment au paroxysme. Donc c'est sûr que ça a énormément baissé.
01:22 - Pour l'instant, les ménages ne le voient pas à la pompe. - Mais ça, c'est autre chose.
01:25 Donc là, par rapport à ce prix de l'énergie, on a une très très forte baisse,
01:28 ce qui fait qu'on va avoir une baisse de l'inflation qui est prévue, en plus avec la hausse des taux.
01:33 Donc pour 65%, c'est cette contribution.
01:35 Ensuite, on a en effet l'alimentaire. Et là, ce que l'on regarde, les courses que l'on fait chaque jour,
01:39 et ça, c'est 15 à 20% de ce qui constitue cette inflation.
01:43 Donc c'est vrai, on se dit, on a des énormes hausses, alors pourquoi on n'a pas une explosion de l'inflation ?
01:47 - Mais l'électricité, le prix va continuer d'augmenter, on est d'accord ?
01:50 - En effet, il va continuer de l'augmenter.
01:52 Ce qu'il faut voir, c'est aussi, c'est pour ça que je disais, pourquoi il faut de l'inflation,
01:55 on a eu aussi des hausses de salaire, à peu près 5%.
01:58 C'est pour ça que les prix continuent d'augmenter, mais pas que ce que vous allez acheter, vous avez aussi un salaire.
02:01 - C'est bizarre, j'ai rarement des conversations avec des copains qui me disent,
02:03 "Alors écoute, j'ai eu une augmentation de salaire, c'est vrai que..."
02:05 - Alors très souvent, mais ça c'est un autre... - On n'en parle pas ? Est-ce qu'on est...
02:08 - C'est un autre sujet, c'est ce qu'il y a en effet dans les chiffres. Alors il y a eu des énormes différences entre les secteurs, entre les domaines.
02:14 Après, il y a d'autres aspects psychologiques, on parle plus des hausses qu'on aimerait avoir que ce qu'on a aimé.
02:20 Mais bon, ça c'est un autre sujet sur lequel le front ne se répand.
02:23 Donc sur cet aspect, on va dire, alimentaire et là, les fournitures, en effet, là on a une augmentation qui est assez importante.
02:30 On attendait avoir une baisse plus importante plus tôt.
02:32 Pourquoi ? Parce que toutes ces fournitures, c'est du papier, du carton.
02:35 Ce sont là aussi des matières premières qui ont énormément augmenté et qui là aussi baissent.
02:40 Donc on s'est dit, on devra avoir là aussi un ralentissement plus important.
02:43 Le problème, c'est que comme vous l'avez très justement dit, lorsque vous achetez et que vous allez faire vos courses, vous n'achetez pas que la matière première.
02:49 Vous n'achetez pas du blé, du maïs, du papier ou du carton.
02:53 Donc le prix que vous allez payer, c'est d'autres éléments qui sont pris en compte.
02:57 Donc vous avez la matière première qui a eu tendance à baisser, par contre tous les autres coûts, eux, ont eu tendance à augmenter.
03:02 Déjà, on a en effet les salaires, on l'a dit.
03:04 Et puis on a eu aussi, on va dire, tout ce qui est acheminement, coûts de transport, distribution.
03:08 Toutes les matières dont on parle pour la rentrée, c'est du plastique, c'est du carton.
03:13 Ce sont des matériaux qui ont subi énormément de hausses et qui sont souvent très dépendants au pétrole, aux énergies fossiles.
03:19 Donc c'est pour ça qu'on a ces hausses-là.

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