Incendie à Saint-André: le point sur la situation du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu

  • l’année dernière
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, était en déplacement à Saint-André dans les Pyrénées-Orientales. Un incendie s'est déclenché dans cette commune, et l'évacuation de près de 3000 personnes a été ordonnée. L'incendie est désormais éteint, et le ministre affirme que "la situation est sous contrôle". 

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Transcript
00:00 Tout d'abord, qu'en est-il de l'incendie ? Il est totalement maîtrisé aujourd'hui ?
00:04 L'incendie est effectivement totalement maîtrisé,
00:11 même s'il y a des centaines de pompiers qui continuent de surveiller
00:15 pour éviter des reprises de feu et qui noient les éventuelles braises
00:19 qu'on continue à retrouver.
00:21 Mais effectivement, la situation est sous contrôle à l'heure où je vous parle.
00:23 Est-ce qu'on sait comment on s'est déclaré cet incendie, Monsieur le ministre ?
00:28 On ne sait pas encore.
00:32 Le procureur de la République, les gendarmes qui vont conduire une enquête,
00:36 comme c'est le cas à chaque fois, vont dans les heures qui viennent,
00:40 maintenant précisément que la situation est sous contrôle,
00:42 pouvoir commencer ce travail qui va consister à repérer à la fois l'endroit exact
00:46 où les choses ont commencé et ensuite les indices permettant de savoir
00:50 si on est en face d'un épisode accidentel ou au contraire de quelque chose d'intentionnel.
00:55 Ça, l'enquête le dira.
00:57 Nous voyons sur ces images en direct, sur l'antenne de BFMTV,
01:01 500 hectares brûlés, c'est impressionnant.
01:04 Effectivement, combien de personnes faut-il encore reloger ?
01:07 400 personnes, c'est le chiffre qui nous est parvenu, sont à reloger aujourd'hui.
01:11 Alors, je pense qu'à la minute où on se parle, on est à moins que ça.
01:18 Juste derrière moi, c'est effectivement le lieu où les naufragés de ce camping
01:22 des Chênes Rouges qui a été totalement dévasté par les flammes ont été hébergés hier
01:27 avec ceux qui étaient dans des campings qui étaient menacés
01:30 et pour lesquels heureusement on a réussi à préserver l'ensemble des bungalows.
01:35 Beaucoup des 400 qui se retrouvaient dans cette situation à la minute où on se parle
01:41 ont trouvé des solutions durables, sont rentrés chez eux,
01:44 ont pu être pris en charge de diverses manières.
01:46 Il reste encore à l'intérieur de ce lieu des dizaines de personnes
01:51 qui sont en train d'être accompagnées parce que pour beaucoup d'entre elles,
01:54 elles étaient à la plage quand les choses sont arrivées,
01:56 donc avec leurs papiers, parfois leur argent, leurs voitures,
02:01 pour même certaines d'entre elles qui ont été mangées par les flammes
02:05 pendant ces quelques heures où ces rafales de 80 km/h ont complètement perturbé le travail
02:14 des sapeurs-pompiers, rendant très imprévisible les flammes et leur propagation.
02:19 Plusieurs dizaines de personnes sont à reloger, c'est ce que vous nous dites cet après-midi.
02:24 Ce sont principalement des touristes donc ?
02:26 Ce sont effectivement des touristes qui sont venus dans cette ville d'Argelès
02:34 qui est la plus grande destination de camping de toute l'Europe,
02:39 avec plus de 50 campings, avec des familles qui avaient leurs habitudes ici
02:46 et qui ont été prises au piège de ces flammes, heureusement pas physiquement,
02:50 je veux vraiment saluer les gérants, l'ensemble du personnel du camping
02:53 qui a eu d'excellents réflexes pour précisément pousser les gens à sortir.
02:56 Il faut comprendre que quand les flammes se sont rabattues vers le camping,
03:00 la vraie difficulté pour les pompiers, ça a été la présence des bonbonnes de gaz
03:05 à l'intérieur des bungalows qui ont provoqué des explosions
03:07 et qui rendaient du coup impossible le fait qu'on puisse envoyer des pompiers
03:11 au milieu du camping compte tenu des risques que ça leur a fait courir.
03:15 Et ce sont les personnels de ce camping, les gérants en premier lieu,
03:19 qui ont eu le réflexe de faire sortir tout le monde de manière préventive
03:23 quand ils ont vu que la tournure, que les événements étaient en train de prendre.
03:26 Donc je veux saluer leur courage autant que celui des sapeurs-pompiers.
03:29 - Des centaines de sapeurs-pompiers a mobilisé la nuit dernière près de Perpignan,
03:35 un qui a été blessé gravement, vous avez des nouvelles de son état de santé ?
03:41 - A la minute où je vous parle, les nouvelles sont plutôt rassurantes.
03:45 Il a effectivement été victime d'une chute, mais ce sont plusieurs dizaines
03:48 qui ont été pris au piège de ces fumées qui se sont retrouvées à inhaler
03:53 des quantités importantes et pour lesquelles il y a un sujet médical qui a été lancé,
03:56 mais une effectivement qui a été transportée à l'hôpital dans un état sérieux,
04:00 dans un état qui n'inspire plus d'inquiétude à la minute où on se parle.
04:04 - Alors l'incendie qui nous occupe a brûlé 500 hectares.
04:07 Cet été, la France semble relativement épargnée par les gros incendies,
04:11 rien à voir par exemple à l'été dernier. Comment vous l'expliquez ?
04:15 - D'abord il faut rester très modeste et très humble, on n'est que le 15 août.
04:22 C'est vrai que quand on regarde ce début d'été, il n'a rien à voir avec celui
04:27 qu'on a vécu l'année dernière. On a dépassé les 70 000 hectares
04:31 qui avaient brûlé l'été dernier. On est très très très loin de ces chiffres.
04:37 Il y a une part d'anticipation. Le gouvernement et les communes
04:43 ont par exemple rappelé aux propriétaires leurs obligations légales de débroussaillement
04:47 qui existent depuis des dizaines d'années mais qui ne sont pas appliquées.
04:50 Ce sont plus de 3 millions de documents qui ont été envoyés dans les boîtes aux lettres
04:53 des propriétaires pour leur rappeler leur obligation de faire en sorte
04:57 que dans les 50 mètres qui jouxxent un espace boisé, on fasse en sorte
05:00 de débroussailler. Et on a vu ici à Argelès des propriétés qui ont certainement été sauvées
05:05 par ce respect des obligations légales de débroussaillement qui ont permis
05:09 de ralentir ou d'arrêter le feu. C'est ensuite les moyens humains.
05:12 On est passé de 38 à 47 moyens aériens. Il faut savoir qu'ici hier soir,
05:16 c'était 8 Canadair, 3 Dash et 2 bombardiers d'eau qui ont pu se concentrer
05:21 sur le feu et donc considérablement aider les troupes au sol.
05:24 Les troupes au sol, on est passé de 44 à 55 colonnes de renfort
05:28 en prévision de l'été. Donc tout ça, ce sont les éléments objectifs
05:31 qui permettent de répondre plus vite. Plus on répond vite, moins le feu se propage.
05:35 Mais il y a aussi une part d'humilité. On n'a pas, à la différence de nos voisins,
05:39 vécu avec le même dôme de chaleur. On a eu des phénomènes climatiques
05:43 jusqu'à maintenant moins défavorables qu'une partie de nos voisins.
05:49 Et donc malgré des sols très secs, on est pour le moment effectivement
05:52 parvenu à préserver une vraie vigilance. Et je le rappelle, 95% des années
05:57 de la guerre, 95% des incendies, leur départ est d'origine humaine.
06:01 C'est donc un appel au respect de la vigilance. On fait attention avec son mégot,
06:05 avec son barbecue, avec les outils qu'on utilise, parce que c'est comme ça
06:08 qu'ensuite on peut se retrouver avec des drames.
06:10 Vous avez raison de le préciser, effectivement, sur l'antenne de BFM TV.
06:13 Il faut faire attention, surtout en cette période de canicule
06:16 qui va s'intensifier dans les prochains jours.
06:18 Merci beaucoup, M. Christophe Béchut, d'être intervenu, d'avoir choisi BFM TV.

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