Agent Myriam Bru qui parle de Virginie Ledoyen
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00:00 Je suis née à Lisboa et j'ai surtout tout de suite quitté la France très jeune.
00:05 J'ai fait des films en Italie.
00:06 J'étais avec Fellini, des gens comme ça que j'ai côtoyés.
00:12 Puis ensuite, j'ai interrompu mon travail quand mon mari a commencé à partir en Amérique
00:18 pour les Sept Mercenaires.
00:19 J'ai beaucoup vécu avec des Américaines.
00:22 Je l'avais le goût mais ça m'a développé.
00:30 Et puis j'aime bien rêver au cinéma.
00:35 Ça ne m'empêche pas d'être mes belles Midler, au contraire.
00:38 Ou Barbara Streisand, je parle des moins belles mais qui sont extraordinaires.
00:44 Vous avez aussi le cinéma à continuer de se développer à tous les niveaux.
00:50 Par exemple Virginie Le Doyen, vous vous en occupez depuis combien de temps ?
00:55 Virginie, je m'en occupe depuis qu'elle a je crois à peu près 13 ans et demi, 14
01:00 ans.
01:01 Elle avait commencé avant moi, elle avait fait Mima où elle est absolument extraordinaire
01:06 mais je ne l'avais pas vue.
01:07 Je l'ai remarquée dans le film de Christian Chalon.
01:11 J'ai tout de suite été attirée par elle.
01:13 C'est rare de s'occuper d'une actrice qui a 13 ans.
01:17 Oui, mais elle fait exception à la règle.
01:21 C'est-à-dire pour moi, elle est un petit peu comme, comment vous expliquer, Jodie
01:26 Foster.
01:27 Par exemple, quand je sais que j'ai vu Jodie Foster dans « Buxy Malone », elle
01:32 avait déjà le truc.
01:33 Donc Virginie, très, très tôt, elle avait un talent extraordinaire.
01:37 Elle est née avec cette chose comme Piaf était née dans la chanson.
01:40 Vous l'avez repérée quand elle avait 13 ans, c'est ça ce talent ?
01:42 Oui, et puis quand elle est venue, une très grande profondeur, une intelligence.
01:47 D'un côté, elle résonnait comme une femme de 50 ans, d'un autre côté, c'est
01:51 un enfant.
01:52 Donc, c'est assez extraordinaire.
01:54 C'est ça qui fait que vous avez à l'époque décelé son talent parce qu'il y a beaucoup
01:59 d'enfants qui font des publicités, par exemple, qui ont autour de 13 ans, qui font
02:02 des courts-métrages.
02:03 C'est surtout ce que j'appelle le reflet intérieur d'une personne.
02:06 Vous voyez, c'est quelqu'un qui a une très, très grande qualité.
02:14 J'ai Foster parce que Foster est une grande actrice, elle va être metteur en scène,
02:21 elle est productrice.
02:23 Je crois que Virginie va se développer très, très bien.
02:27 Quand elle avait 13 ans, l'âge auquel vous l'avez récupéré sous votre aile,
02:34 elle avait envie de continuer de devenir vedette de cinéma ou c'est vous qui l'avez
02:39 un peu orientée ? Non, elle avait le don en elle et elle voulait
02:43 faire des choses.
02:44 Vous voyez, mais je ne crois pas qu'elle avait un chemin précis.
02:48 Elle avait envie de faire des choses et puis, elle a tout de suite attiré ce que j'appelle
02:54 les auteurs, Assaïas, Benoît Jacot, les Américains maintenant.
03:00 Les jeunes auteurs français.
03:01 Les Américains maintenant, c'est incroyable.
03:05 Mais j'ai des demandes en Amérique, c'est fou.
03:10 Elle a eu déjà des articles dans le New York Times, c'est incroyable.
03:15 Dans quelques jours peut-être, quand ça sortira sur M6, on saura déjà ce qu'elle
03:20 va faire à l'étranger.
03:21 Mais elle a un sens, elle sait très bien ce qu'elle veut, elle s'est déjà très
03:25 bien jugée, vous voyez.
03:26 Donc, c'est très, très facile avec elle.
03:28 Elle dit quelque chose, je ne lui dis jamais rien, je vis de mon côté et puis après,
03:32 on échange.
03:33 Mais elle sait absolument déjà les choses.
03:36 C'est ça qui fait la différence aussi entre les comédiennes, exactement savoir
03:41 ce qu'on veut, de savoir bien.
03:42 C'est surtout qu'elle sait bien parce qu'il y en a qui rêvent de devenir ou des
03:48 grandes actrices ou qui rêvent de célébrité, mais elles n'ont pas les dons.
03:52 Elles n'ont pas le jugement.
03:54 Elle, elle a le jugement, c'est ça qui est fantastique.
03:56 Est-ce que c'est une bonne actrice ? C'est une actrice magnifique.
04:00 Elle est née, je vous dis, comme je ne peux pas mieux dire, Foster ou Edith Piaf, je veux
04:07 dire dans la musique, Calas.
04:08 Elle a pris des cours, elle prend des cours de comédie ?
04:11 Non, elle n'a pas pris de cours.
04:14 C'est une actrice qui a étudié sur le tas, vous voyez.
04:18 Peut-être un jour, elle prendra des cours, je n'en sais rien.
04:22 Il y a de gros acteurs qui, même en étant star pour certains films, retournent un peu
04:28 sur les bancs de l'école et prennent des cours, des formations.
04:30 Moi, je lui conseillerais.
04:32 Mais enfin, il faut toujours respecter la nature de l'artiste qui est en face de vous.
04:39 Moi, un jour, je lui conseillerais de prendre des cours parce que j'étais actrice et
04:46 puis j'ai eu la chance d'écouter Strasberg, Boutinas en France.
04:51 Je trouve qu'un artiste, jusqu'à la fin de sa vie, doit continuer à prendre des
04:56 cours.
04:57 Je suis un petit peu pour l'école de Brando de De Niro.
04:59 Mais ça, c'est si elle le sent.
05:01 Par exemple, dans « Le Chant » une Piaf, elle n'a jamais sûrement pris des cours,
05:06 elle était là.
05:07 Donc ça, je ne sais pas comment Virginie va évoluer.
05:11 Ce que je sais, c'est que Virginie veut s'affiner parce que déjà, je lui ai parlé
05:15 de certaines choses et elle est très, très ouverte.
05:17 D'après votre expérience justement d'actrice, vous parlez de De Niro, des grands acteurs
05:22 américains.
05:23 C'est ceux que j'aime, c'est ceux qui travaillent.
05:25 Et qui n'ont aucun complexe à retourner prendre des cours.
05:27 Non, c'est ceux-là que j'aime.
05:29 Ça veut dire que quel que soit le talent à la base d'une comédienne par exemple,
05:34 à un moment donné, il est utile de retourner ou d'aller prendre des cours.
05:39 Pourquoi ? Pour moi, oui parce que c'est comme une
05:41 danseuse, on doit finir un métier.
05:44 Donc une danseuse fait la barre tous les jours.
05:48 Un pianiste Rubenstein faisait je ne sais pas combien d'heures au piano.
05:52 Donc une actrice d'après moi, enfin un acteur, un artiste, quand il ne tourne pas,
05:57 il devra aller dans un cours, il devra avoir le courage.
06:00 Mettons, si une fille n'a fait que des ingénues, elle devra avoir le courage de jouer Céline
06:06 May ou des putes.
06:07 Si au contraire, c'est Béatrice Dalle mettons, elle devra avoir le courage d'aller dans
06:13 un cours et de faire des expériences.
06:16 C'est ça qui était fantastique dans l'acteur studio que j'ai suivi aux Etats-Unis dont
06:21 je ne travaillais pas.
06:23 Les acteurs faisaient des expériences qu'ils n'avaient fait nulle part ailleurs.
06:26 Ce qui faisait que quand la chance arrivait, ils étaient complètement rodés.
06:31 Donc Virginie, si elle veut peut-être continuer de développer sa carrière et avoir le plus
06:37 grand choix de rôle possible, c'est quelque chose qu'elle pourrait être amenée à
06:40 faire, prendre des cours.
06:41 C'est ce qu'elle sentira.
06:42 Il y a des gens qui n'ont pas besoin de cours et qui savent déjà tout.
06:47 C'est ce qu'elle sentira.
06:50 Vous disiez qu'elle avait des propositions à l'étranger.
06:54 Est-ce qu'elle reçoit beaucoup de scénarios, de propositions ?
06:57 Incroyable.
06:58 Bon, elle fait exception à la règle.
07:04 Les Américains sont déjà sur elle sans un agent américain.
07:08 Elle recevait des propositions pour tourner des films aux Etats-Unis ?
07:11 Elle est une des grandes, parmi les plus grandes.
07:13 Et comment ça se fait ? Parce que même en France, elle fait des couvertures de magazines
07:18 qui ne sont pas les magazines de cinéma.
07:19 Elle fait la couverture de Elle, il y a son portrait dans Libération.
07:22 Et aucun de ses films n'a été un grand succès public.
07:24 Comment ça se fait qu'il y a ce phénomène autour d'elle ?
07:26 Il y a déjà ce phénomène parce qu'elle a quand même fait mettons La Fille Seule,
07:30 elle a quand même fait le film de Asaïas.
07:32 Elle vient de faire le film Héroïne, c'est tout à fait un autre personnage.
07:37 Ce sont des films d'auteurs ou alors des films qui n'ont pas eu de succès et on
07:42 la voit partout, tout le monde en parle.
07:45 Parce qu'elle a cette chose indéfinissable de très grande.
07:49 Et ça, c'est contagieux, les gens le sentent.
07:52 Si je vous demande de m'expliquer ce qu'elle a, vous avez du mal à…
07:54 Je ne peux pas vous dire.
07:56 Est-ce que vous auriez pu expliquer… Est-ce que vous auriez pu expliquer mettons un brando,
08:07 une garbo ? Est-ce que vous pourriez expliquer ? Non, c'est quelque chose qu'on dégage
08:14 qui est extraordinaire et ça ne s'explique pas.
08:17 C'est le magnétisme.
08:18 C'est vraiment un don.
08:19 C'est un don, c'est contagieux.
08:20 Quelqu'un a une présence et ça se sent.
08:25 Ça va comme un parfum dans l'air, je n'en sais rien.
08:28 C'est plus un don qu'une bonne communication et un bon choix de presque de marketing.
08:35 Ah non, non, non.
08:37 Je n'ai jamais appelé, je n'appelle jamais un journaliste, je ne me permettrai pas.
08:41 D'abord, les journalistes ne m'écouteraient pas.
08:44 Je m'imagine si j'appelais Paris Match, M. Theron, il ne me viendrait pas l'idée
08:49 de lui dire mettez un tel sur la couverture.
08:51 Ça, c'est le travail du rédacteur en chef, c'est le travail des journalistes, comme
08:55 c'est le travail dans les télévisions.
08:57 Je ne vous ai pas appelé, vous êtes venus me voir.
08:59 De choisir.
09:00 Mais alors justement, tous ces gens sentent la même chose.
09:04 Oui, justement, c'est assez curieux parce que d'habitude, les gens qui font des couvertures
09:08 de magazines, parce qu'il faut faire rendre le journal, ce sont des gens, ce sont déjà
09:12 des stars ou des gens connus.
09:13 Elle, elle fait la couverture de magazine alors qu'a priori, le grand public ne la
09:16 pas vu au cinéma.
09:17 Parce que les gens sentent ce qu'elle a, elle irradie.
09:20 Ça, on ne peut pas, c'est le magnétisme, on irradie, on arrive.
09:25 C'est indéfinissable, d'après moi.
09:28 Oui, mais c'est toute la difficulté d'essayer de faire comprendre aux gens effectivement
09:32 qu'est-ce qui fait la différence entre elle et quelqu'un d'autre.
09:36 Est-ce que notamment, vous, vous avez quel type de conseil ? Comment ça se passe votre
09:41 travail avec Virginie Leboyen ? Vous l'orientez sur ses choix ? Vous lui dites ça c'est
09:46 bien, ça c'est pas bien ? Comment ça se passe ?
09:47 C'est-à-dire, elle lit les scénarios, je les lis et ensuite, chacune, on dit ce qu'on
09:54 pense.
09:55 Mais je fais très attention comme une bonne mère de famille, c'est-à-dire, je dis
10:00 exactement les choses que je pense, peut-être tu dois faire ça ou peut-être tu ne dois
10:04 pas faire ça.
10:05 Mais c'est à elle comme à un enfant de choisir ce qu'elle veut faire parce qu'elle
10:09 doit être absolument adulte, responsable.
10:12 Et même si elle fait une erreur, ça sera son erreur, elle ne la refera pas.
10:16 Est-ce que vous l'orientez quand même vers des rôles ?
10:19 Mais je lui dis ce que je pense.
10:22 Concrètement, ça se passe comment ? Par exemple, le dernier film qu'elle fait
10:26 et je suis sûre que ça va être formidable.
10:28 La comédie musicale ?
10:29 La comédie musicale.
10:30 Moi, je dois dire que j'ai ouvert le script, j'avais la fièvre, je trouvais ça extraordinaire.
10:36 J'ai donné le script, elle l'a lu, j'ai vu un montage, elle a eu envie de le faire,
10:42 moi je lui ai dit que c'était fantastique.
10:44 On était complètement d'accord.
10:46 Je pourrais très bien un jour ne pas être d'accord sur une chose, mais si elle a envie,
10:50 il faut qu'elle le fasse, il faut qu'elle n'ait jamais aucun regret.
10:53 Et puis, c'est le seul moyen d'apprendre, c'est comme avec les enfants.
10:56 S'ils font des fautes, ils apprendront un jour.
10:59 Les enfants un jour deviennent grands et quittent le foyer.
11:05 Oui, oui.
11:06 C'est quelque chose qui arrive souvent aux agents.
11:08 Oui, ça m'est très souvent arrivé.
11:10 Est-ce que d'ores et déjà, vous sentez qu'on a envie de vous piquer Virginie Bleda ?
11:13 Je pense que beaucoup de gens auront essayé puisque j'ai lancé pas mal d'artistes
11:19 et très souvent, on leur a prémis des choses.
11:23 Une fois qu'ils deviennent connus, il y a d'autres agents qui vous les prennent.
11:26 Oui, et puis on leur promet des choses et moi, je ne promets rien.
11:29 Je suis très intègre.
11:30 Donc, je ne peux pas promettre quelque chose.
11:32 C'est comme la vie.
11:33 Je ne sais pas ce qui va se passer dans l'heure.
11:35 Donc, un artiste a envie de travailler, il a envie de rêver.
11:38 Donc, il va aller vers l'agent qui va lui promettre quelque chose.
11:41 Mais jusqu'à maintenant, je ne vais pas dire les noms.
11:44 Tous ceux à qui on a promis des choses, on les a pris chez moi au sommet de leur carrière
11:48 et malheureusement, on ne les voit plus.
11:50 Virginie Ledouia, tout le monde lui promet d'être la future Adjani,
11:53 la future dame, la future star du cinéma français.
11:56 Comment vous gérez ça, vous ?
11:58 Moi, je ne lui dis rien.
11:59 Si elle reste avec moi, c'est son choix.
12:01 Si elle part, ce sera aussi son choix un jour.
12:04 Vous ne lui dites pas, si tu restes avec moi, je te choisirai des films,
12:10 tu seras la future Adjani.
12:12 Ah non, je ne peux rien savoir.
12:17 On m'a appelée pour elle hier, je ne le sais pas.
12:19 Non, je ne promets rien.
12:20 Que de continuer ce que j'ai fait, c'est tout.
12:23 Et comment vous réagissez quand vous lisez dans la presse, dans les articles,
12:26 que ce soit peut-être des déclarations de metteurs en scène
12:28 ou des sentiments de journalistes du cinéma qui disent c'est la future star ?
12:35 Comment on réagit quand on dit ça sur quelqu'un dont on s'occupe ?
12:38 Qu'est-ce que vous me dites là ? Je ne comprends pas tout ça.
12:40 Quand vous disiez que c'est la future star,
12:42 ou quand vous entendez un metteur en scène qui dit c'est la future Adjani,
12:45 c'est une grande, grande, grande, comment vous, vous réagissez ?
12:48 Elle n'est surtout pas la future Adjani parce qu'elle est Virginie Ledoyen,
12:52 elle est absolument unique.
12:54 Donc peut-être plus tard on dira tu es une Virginie Ledoyen,
12:59 elle ne ressemble à personne.
13:00 Ça c'est quelque chose de très important.
13:02 Ce n'est pas une copie.
13:05 Sans prendre des références d'actrices actuelles,
13:08 quand vous disiez simplement que tout le monde lui prédit
13:10 d'être une future grande star du cinéma français,
13:13 est-ce que vous essayez de la calmer un petit peu ?
13:17 Elle a calmé, elle est heureusement simple et modeste
13:22 et je lui souhaite de garder toujours ce caractère de jugement
13:27 parce qu'à peine les gens ont la tête gonflée,
13:30 on est sûr que ça va mal.
13:31 C'est un métier où on l'a rapidement la grosse tête ?
13:34 Oui.
13:36 Elle ne l'a pas encore.
13:38 Mais elle est très grande en général, non.
13:40 Enfin, les grands artistes que j'ai eu la chance de côtoyer dans le temps.
13:44 Adjani Ledoyen, elle a la grosse tête ou pas ?
13:46 Elle a la grosse tête.
13:47 J'espère qu'elle va rester comme elle est.
13:50 Elle a du caractère ?
13:51 Ah oui, elle a du caractère, heureusement.
13:53 Il faut avoir du caractère dans ce métier.
13:55 C'est-à-dire que sur un tournage, elle ne se laisse pas démonter,
13:58 elle impose un peu ses vues ?
14:00 Je ne crois pas qu'elle a eu à imposer
14:02 puisque justement dans son dernier film,
14:04 tout le monde me disait qu'elle était merveilleuse,
14:06 comme c'est simple de travailler avec elle.
14:09 Non, ça s'est toujours bien passé.
14:11 Vous disiez que vous receviez beaucoup de scénarios, de scénaristes.
14:15 Aujourd'hui, elle peut avoir le luxe de refuser des histoires ?
14:19 Elle refuse sans arrêt, pas seulement aujourd'hui,
14:21 depuis 2 ou 3 ans, elle refuse sans arrêt.
14:24 Ça, c'est un luxe pour un acteur ?
14:26 C'est un luxe, c'est un grand luxe parce qu'on ne sait jamais.
14:29 On peut finir un film à succès,
14:32 on peut avoir un Oscar comme c'était le cas pour des grandes actrices,
14:35 Ben Davies, et ne plus avoir de travail.
14:37 Ben Davies, dans Varieté,
14:39 m'était actrice ayant plusieurs Oscars, cherche travail.
14:42 Donc, quand on finit un film, c'est ça qui est très, très difficile.
14:45 On ne sait jamais si on aura un autre film.
14:47 On peut être la meilleure, l'acteur le plus merveilleux comme était Brando,
14:51 on ne sait jamais si on recommencera.
14:53 Donc, il faut avoir beaucoup de caractère
14:56 pour ne pas commencer n'importe quel film,
14:59 pour savoir refuser l'argent et tout.
15:01 Ça, c'est un luxe que seuls les gens qui commencent à être connus
15:04 ou qui ont déjà du succès peuvent se permettre, non ?
15:06 Non, même avant.
15:08 Même avant, j'ai des artistes qui ne sont pas très connus,
15:12 qui savent refuser.
15:14 D'ailleurs, je préfère, ma préférence va aussi à ceux qui savent dire non,
15:18 parce que c'est très, très important de savoir dire non.
15:21 Je vous remercie, on va parler.
15:24 Je vous demande juste deux minutes,
15:26 je vous ferai deux, trois petits coups.
15:28 Je n'ai pas fouillé un moment, mais je crois que vous ferez les coupures.
15:33 Je ne savais même pas que vous aviez la caméra au début, c'est pour ça.
15:36 Je vous avais dit que c'était tout à fait naturel.
15:38 Voilà, je ne savais pas que vous aviez...
15:40 Je ne savais pas, quand je parlais de Ben Miguel, que ça marchait.
15:43 Je croyais que vous étiez...
15:45 Je pourrais avoir une cassette, si je suis pas mal,
15:47 parce que je risque d'être...
15:50 Je suis invitée à une fête extraordinaire,
15:53 on invite mon mari,
15:55 on invite 300 des acteurs, mais les plus connus,
15:58 depuis "Après le muet".
16:01 J'y ai déjà été, ça fait trois fêtes où ils nous invitent,
16:04 chaque année.
16:05 Alors, vous voyez les 300 acteurs les plus connus.
16:08 Alors, à un moment, j'ai vu Joseph Cotton, vous pouviez le voir.
16:12 Mais vous voyez des gens incroyables qui m'ont fait rêver.
16:15 - Où ça a eu lieu, ça ?
16:16 - Et c'est une oeuvre de charité, là, ça a eu lieu à Beverly Hills.
16:20 J'y ai déjà été il y a quatre ans.
16:22 Et alors, on appelle chaque de ces 300 acteurs.
16:25 On les appelle, ils se lèvent,
16:27 et il y a la lumière qui est braquée sur eux.
16:29 Donc, mon mari, on l'appelle parce qu'il représente l'Allemagne.
16:32 Je sais qu'on avait invité certainement un jour Noiret pour la France,
16:36 ou Catherine Deneuve, puisqu'on m'avait même demandé d'appeler son agent.
16:40 Et alors, vous voyez les acteurs, mais vous voyez des acteurs 80, 90 ans ou 60.
16:46 Alors, il y en a, vous ne les reconnaissez pas,
16:49 et puis il y en a, vous les retrouvez, vous les avez lus à 20 ans ou 30,
16:53 qui sont pareils à 75 ans.
16:55 Bon, alors, il y en a, c'est très triste.
16:57 J'ai vu Joseph Cotton, je me suis mise à pleurer.
16:59 Il était assis près de moi.
17:01 Je l'avais vu avec une saloise dans Le Troisième Homme,
17:05 avec une canne et tout, où j'ai vu Jean Kelly à la fin de sa vie,
17:10 qui pouvait à peine marcher, gros.
17:12 Bon, alors, ça me donnait envie de pleurer.
17:14 Et puis, j'ai vu une actrice, la Song-Ngom-Echap,
17:16 elle avait eu trois Oscars.
17:18 Alors, elle avait l'air, mettons, d'une ingénue, mettons, Adjani à 20 ans.
17:24 Alors, on retrouvait, si vous voulez, cette femme à 80 ans.
17:27 Elle avait exactement la même personnalité.
17:30 Je mangeais près d'elle, je prenais le petit-déjeuner.
17:32 Je ne savais plus. Je regardais, je disais,
17:34 mais je crois que je vais rêver.
17:36 Ce n'est pas possible, ils sont tous là.
17:38 - C'est fabuleux, comment...
17:40 - Ah, c'est fabuleux.
17:42 Et puis, alors, Sursen vient.
17:44 Alors, dans la salle-là, il y a Gregory Peck, par exemple,
17:47 Kirk Douglas.
17:49 Sursen, il y aura Liza Minnelli, qui va chanter,
17:52 ou Shirley MacLaine.
17:54 Alors, j'ai vu, là, on ne verra plus de malheureux.
17:57 J'ai vu Frank Sinatra, Sursen, qui pleurait.
18:00 On lui avait rendu hommage, vous voyez.
18:02 On peut voir ça qu'en Amérique,
18:04 vu la variété, vous voyez.
18:07 C'est très, très rare.
18:10 Donc, ça, c'est le 28.
18:12 Je ne sais pas à quelle date ça sera.
18:14 - De toute façon, je vous fais parvenir la cassette
18:17 après la diffusion de l'émission.
18:19 Il n'y a aucun problème.
18:21 - Ça dure combien, l'émission?
18:23 - L'émission dure 26 minutes.
18:25 - Ah, donc, vous allez piquer 2, 3 choses.
18:27 - Voilà, le sujet...
18:28 - Vous pouvez m'envoyer le tout, si vous avez le tout,
18:31 ça m'amuse pas.
18:32 - Les roches?
18:33 - Oui, les roches.
18:35 - Et le sujet sur Virginie, je pense,
18:38 il dure 6 minutes.
18:40 - Vous l'avez pris en train de tourner?
18:42 - On a été la voir, oui, sur le tournage.
18:44 Ce qu'est le dernier jour du tournage?
18:46 - Oui, j'ai été le soir à la partie.
18:49 Ça va être un film fantastique.
18:52 Vraiment bien.
18:53 - Oui, en tout cas, c'est...
18:55 [SILENCE]