• l’année dernière
A Lyon, capitale de la gastronomie, un salon attire les chefs de toute la France. Le Sirha, c’est le salon de la cuisine du futur. C’est l’un des plus grands salons du monde, dédié aux nouvelles saveurs.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 A Lyon, capitale de la gastronomie, un salon attire les chefs de toute la France.
00:07 Comme Hervé à la tête d'un grand restaurant et Baptiste, son maître d'hôtel.
00:11 Il débarque tout juste de Nancy.
00:13 - Vous pouvez nous emmener au Syra? - Oui, il n'y a pas de soucis.
00:17 - Allez on y va s'il vous plaît.
00:17 On n'est pas mal là.
00:20 Le Syra, un nom barbare qui désigne le salon de la cuisine du futur.
00:26 - Il faut faire un Syra dans sa vie.
00:31 C'est mon premier Syra.
00:32 - C'est un pèlerinage en fait. - Oui c'est ça.
00:34 - C'est un pèlerinage de restaurateur.
00:35 C'est l'un des plus grands salons du monde dédié aux nouvelles saveurs.
00:40 - Génial.
00:42 Super.
00:44 Première opération pour Hervé.
00:49 - C'est beau.
00:50 Revêtir sa tenue d'apparat.
00:55 Quand on est chef, ça doit se voir.
00:58 - Chef.
01:02 - Allez. - Toc ou pas toc? - Toc.
01:06 - On va au bout. - Je vais étudier si je suis bien.
01:09 Jusqu'aux moindres détails.
01:10 - Moi la toc est droite. - Comme dirait le collègue, nickel.
01:13 - Nickel. - Nickel.
01:14 - C'est hyper important aujourd'hui de porter la veste.
01:17 C'est encore un métier où on est reconnu de par la veste, de par la toc.
01:20 Et je trouve que ça, moi, je ne pourrais pas m'en séparer.
01:24 Car le chef Hervé vient ici avec une idée bien précise.
01:27 Renouveler son menu.
01:29 - Faut regarder la carte, chef? - Oui.
01:31 Pour continuer de surprendre ses clients.
01:34 - Pourquoi on ne ferait pas évoluer notre pavé de saumon Grablax
01:39 aux dentelles à l'encre de sèche, deux fois gras de cadavre poêlé?
01:41 - Ça, on pourra peut-être le modifier.
01:44 - Et là, c'est un marché géant.
01:45 On va pouvoir trouver tout ce que l'on veut, les nouveautés, les tendances et tout ça.
01:49 Un marché considéré comme un jardin d'Eden par tous les gastronomes.
01:55 A la recherche des produits qui nous feront saliver demain.
01:57 A Lyon, tous les deux ans, sur 130 000 mètres carrés,
02:06 se tient cette grande messe de la gastronomie.
02:09 Ici, on trouve toutes les dernières innovations en matière d'alimentation.
02:16 Des produits les plus simples.
02:22 - C'est beau, ça. - C'est un beau produit, ça.
02:26 Au mets de luxe, comme cette perle de caviar agrémentée de feuilles d'or.
02:31 Pendant cinq jours, les 3000 exposants sortent le grand jeu pour attirer les clients.
02:38 Car le Syras est aussi un grand marché où l'on vend des machines révolutionnaires
02:46 qui viendront équiper les restaurants.
02:48 Petits comme étoilés.
02:51 - La brosse du milieu essuie l'intérieur du verre, les brosses extérieures, l'extérieur.
02:55 Au Syras, certains rêvent aussi de sortir de l'ombre.
02:59 24 concours sont organisés.
03:02 Celui du meilleur cuisinier, du meilleur pâtissier,
03:07 du meilleur boucher ou encore l'étonnant concours du meilleur écailler.
03:16 - 3, 2, 1, c'est terminé.
03:20 Bienvenue dans l'univers du goût et de l'excellence culinaire.
03:25 - C'est énorme.
03:30 - Ça fait une sympa... Des flocons de vinaigre balsamique.
03:35 C'est sympa, ça, comme produit. C'est nouveau, ça.
03:37 - Ah ouais, c'est bien. - C'est léger.
03:44 Hervé, le chef qui dirige un restaurant semi-gastronomique
03:47 et son bras droit Baptiste, ne sont pas au bout de leurs surprises.
03:51 - Qu'est-ce que c'est ? - Ça, c'est la sélection.
03:54 C'est l'unite de notre gamme, en fait.
03:56 Leur restaurant n'est pas encore étoilé,
03:58 mais ses huîtres pourraient lui donner un coup d'éclat.
04:01 Elles brillent étrangement.
04:04 - Mais il y a un truc qui m'intrigue.
04:08 C'est pas de la feuille d'or ?
04:09 - Alors ça, si. Donc ça, c'est de l'or 24 carats.
04:13 Des paillettes d'or recouvrent les coquilles.
04:15 Le chercheur toqué a peut-être trouvé son trésor.
04:19 De quoi faire briller de mille feux ses plateaux de fruits de mer.
04:22 - Faut savoir aussi qu'en temps normal, quand on sert des huîtres au restaurant,
04:28 on va les décoquiller et on sert que le visuel, on n'a pas...
04:32 Là, chez nous, au restaurant, on va remettre cette coquille
04:35 justement dans l'assiette pour flatter.
04:38 Voilà, c'est ça, pour la mettre en valeur.
04:40 Donc l'or, il ira jusque chez le client.
04:42 - Et si le client veut la gratter, pourquoi pas ?
04:44 Bon, Mathis, tu dégustes ?
04:47 - Moi, si, c'est rien.
04:48 - Et les petites paillettes d'or, ça change le goût ?
04:51 - Ça, ça ne change rien.
04:52 Ça ne change rien, car il n'y a aucune paillette d'or à l'intérieur.
04:55 C'est juste pour épater la galerie.
04:57 - C'est quand même le côté festif, quand vous apportez ça devant la clientèle.
05:00 C'est vraiment... C'est le top, quoi.
05:01 Un luxe qui a un coût.
05:04 - Ça va être hors de prix, hors de prix.
05:08 - La pièce sur le sein, égal or, ça peut être 7 euros la pièce.
05:13 Voilà, c'est ça. On se dit au revoir ?
05:14 Allez, au revoir.
05:15 A 84 euros la douzaine, contre 15 euros en moyenne,
05:20 le chef préfère réfléchir encore.
05:22 Et pourtant, l'or est bien tendance.
05:25 Ces paillettes comestibles ont déjà fait le tour des réseaux sociaux,
05:29 notamment avec Franck Ribéry, qui, à Noël,
05:32 dégustait une entrecôte couverte de métal précieux.
05:34 Mais le fin du fin est de mélanger l'or jaune à l'or noir, le caviar.
05:50 - On a recréé un oeuf imaginaire avec du caviar dedans,
05:54 comme un vrai oeuf, mais absolument énorme, anormalement gros.
05:59 Côté luxe et produit du terroir haut de gamme,
06:04 au Syrah, le chef Lorrain n'a que l'embarras du choix.
06:06 Sur ce stand, ce n'est pas ce foie gras poêlé qui attire le chef.
06:12 - Bon, après, moi, je le retournerai vite parce qu'il est en train de dorer.
06:15 Enfin, sauf quand il sent que ça brûle.
06:17 - Tu vois, ça me dérange, j'ai envie.
06:21 Hervé a fait une halte pour les truffes.
06:27 - Ça, c'est beau, ça.
06:30 - C'est un beau produit, ça. Je peux toucher ?
06:33 Le champignon de luxe se récolte de novembre à février.
06:36 Cette entreprise lui propose de lui en fournir toute l'année.
06:40 - On va le goûter avec 500 ravioles.
06:44 - Voilà, super, allez.
06:46 Des ravioles aux truffes, jusque là, rien d'étonnant.
06:49 - Elle est très fine, on arrive à voir la truffe à travers.
06:55 - Excellent, excellent.
07:03 C'est bon et pourtant, c'est de la truffe surgelée.
07:06 Pour le restaurateur, c'est un bon moyen de rendre le luxe accessible à sa carte.
07:12 - Un plat comme ça, il va approcher les...
07:16 Pour être correct, il va approcher les 43, 44, 45 euros.
07:21 Mais il faudra mettre de la truffe dessus, du râpé de truffes.
07:23 Ça a un coût, mais c'est pas grave.
07:25 Après, ce sera toujours ma touche personnelle qui ira finir le produit, voilà.
07:28 Là, je vais vous passer une commande de...
07:30 C'est quoi ? C'est des sachets de combien ?
07:31 - C'est des sachets de 600 grammes.
07:32 - De 600 grammes ? - Voilà.
07:33 - Je vous dis au revoir.
07:34 Dès le week-end prochain, les ravioles de truffes seront sûrement au menu.
07:39 Mais le chef Florin n'a pas encore trouvé la saveur innovante qui ravivera tous les palais.
07:44 Dans ces allées bondées, pendant cinq jours se croisent 200 000 visiteurs.
07:54 Parmi eux, une star de la télévision qui, ce jour-là, cherche désespérément son chemin.
08:02 - C'est par là-bas.
08:06 Attends, là, il faut qu'on se retrouve.
08:10 - Vous êtes une habituée du salon, pourtant ?
08:13 - Oui, très habituée, mais bon, là...
08:15 Elle s'appelle Jacqueline Mercorelli, mais elle est surtout connue sous le nom de Mercotte.
08:23 - Allez, Mercotte, viens, on va manger de la gaufre.
08:29 Mercotte, c'est la juge qui accompagne Cyril Lignac dans l'émission "Le meilleur pâtissier".
08:33 Et quand elle donne son avis, elle n'y va pas avec le dos de la cuillère.
08:37 - Y a à boire et à manger.
08:41 Y en a qui n'ont vraiment pas cuit.
08:43 Un petit club sandwich, on est content, on n'y verra rien.
08:46 Mercotte, de toute façon, elle voit plus rien à son âge.
08:48 C'est foutu. C'est une recette basique.
08:51 - C'est foutu.
08:52 - Et vous faites quoi, là ?
08:58 Un franc parlé et des apparitions télé qui ont rendu célèbre cette mamie de 77 ans.
09:04 - Oh, Mercotte !
09:05 - Bonjour !
09:05 - Comment allez-vous ?
09:06 - Ça va très bien, merci.
09:07 - Pleasure de vous voir.
09:08 - Ah bah, tant mieux.
09:08 Au salon, elle ne fait plus un pas sans être reconnue.
09:14 - Est-ce que je peux vous demander une petite photo ?
09:17 - Oui.
09:18 - Mercotte, t'es le vrai star, non ?
09:19 - Non, non.
09:20 - T'es la star du salon.
09:21 - C'est l'impact de la télévision sur le grand public.
09:27 - Voilà, c'est ça.
09:28 - Ça a changé votre vie.
09:29 - Oh là là !
09:30 Pas ma vraie vie et ma vie de tous les jours, non.
09:33 Mais quand je vais dans des salons, au salon du chocolat et tout ça,
09:35 c'est vrai que ça change.
09:36 Si elle se prête volontiers au jeu de la célébrité,
09:40 Mercotte a tout de même quelques exigences.
09:42 - Je fais pas de selfie, donc faut qu'ils prennent en photo.
09:45 - Ah bah, on peut prendre en photo.
09:46 - Et faut vous mettre à ma droite.
09:48 - Pas de selfie.
09:49 - Parce qu'on est horrible, déjà, que je suis...
09:50 Non, non, à ma droite.
09:51 - Ah, c'est bien.
09:51 - Oui, parce que c'est mon bon profil.
09:52 - Ah, c'est bien.
09:53 - Voilà, il y a plein de trucs.
09:54 - A ma droite, toujours à ma droite.
09:57 En plus, je suis pénible.
09:59 - Pas de souci.
09:59 - Super.
09:59 - Merci beaucoup.
09:59 - Allez, bonne journée.
09:59 - Si vous voulez goûter un petit macaron...
09:59 - Oh là, j'en peux plus des macarons.
09:59 - Non ?
09:59 - Ça suffit.
09:59 Les macarons, c'est du déjà vu.
09:59 Ici, Mercotte veut être surprise.
10:10 - Il y a tous les bons chocolats, il y a tous les bons produits,
10:15 il y a la belle vaisselle, il y a tout, quoi.
10:17 C'est le plus beau salon du monde, le Syrah.
10:19 - C'est vrai ?
10:20 - Oui, bah sûr, si je le dis, c'est vrai.
10:22 - Les femmes ont toujours raison.
10:23 Sur ce stand, elle a repéré des chocolats aux parfums étonnants.
10:28 - Framboise, coco, fraise, olive verte.
10:33 - Oui.
10:33 - C'est très intéressant.
10:33 - Très bien.
10:33 - Vous voulez goûter ?
10:33 - Euh, je vais goûter olive.
10:33 - Olive verte.
10:33 - Ah oui, c'est olive.
10:33 - Que dit le jury ?
10:33 - C'est bon, mais après, c'est drôle de manger un chocolat à l'olive verte.
10:51 - Ceci dit, on a vraiment le goût d'olive.
10:53 - Oui, bien sûr.
10:53 - C'est super intéressant.
10:55 Ce jeune pâtissier ukrainien vient de marquer un point.
10:59 Du coup, Mercotte ose une dégustation à l'aveugle.
11:02 Elle semble complètement désorientée.
11:13 - C'est très difficile.
11:15 - Citrouille.
11:16 - Ah, citrouille ? On s'attend pas du tout à ça, surtout.
11:19 C'est une surprise.
11:21 - Oui, mais c'est vrai.
11:22 Une surprise, mais ce n'est rien à côté de ce qu'elle va découvrir dans le hall des concours.
11:28 Car pendant le salon se tient la Coupe du monde de pâtisserie.
11:31 Sous le regard de centaines de supporters en furie,
11:38 21 équipes venues du monde entier s'affrontent.
11:42 La France, qui a gagné lors de la précédente édition, n'a pas eu le droit de se représenter.
11:48 Sur scène, ces artistes du sucre ont 9 heures pour réaliser 3 desserts différents.
11:55 Ils sont jugés sur le goût, mais aussi sur l'esthétique.
11:59 Le clou du spectacle, ces magnifiques sculptures dont l'une est en sucre et l'autre en chocolat.
12:11 Des oeuvres d'art qui impressionnent Mercotte.
12:17 - J'aime beaucoup les ailes, ils sont très bien travaillés.
12:24 Là, tu vois, il y a comme une broderie dessous, c'est assez joli.
12:28 Alors Mercotte, dans le désordre, les Etats-Unis, la Belgique, le Japon et l'Italie.
12:39 Dans le désordre.
12:41 Mais peut-être qu'il y en aura d'autres, mais ça m'étonnerait.
12:43 On verra.
12:47 Eh bien non, Mercotte, mauvais tiercé.
12:49 C'est la Malaisie qui remporte le concours devant le Japon et l'Italie.
12:58 Dans le centre de Lyon, la fête de la gastronomie du Syrah résonne jusque dans les Halles Paul Bocuse.
13:15 Ce marché couvert est une institution.
13:17 Les Lyonnais s'y pressent habituellement pour y trouver les plus beaux produits du terroir.
13:22 Mais aujourd'hui, ils viennent voir le champion local.
13:27 Thibert, 25 ans, il travaille dans ce restaurant de fruits de mer.
13:35 L'ouverture des coquillages en un temps record, c'est sa spécialité.
13:42 - Pour la moyenne, on ouvre 100, 200, 300, 400, ça dépend des jours.
13:46 Il faut être rapide, c'est important d'être rapide.
13:47 Rapide, rigoureux, propre.
13:50 Dans 24 heures, Thibert se frottera au concours du meilleur écailler.
13:55 C'est son ultime entraînement.
13:58 Il y a deux ans, pourtant, il ne connaissait rien au métier.
14:02 Son patron lui a tout appris.
14:05 - Si tu mets pas trop d'écailles, tu mets pas les doigts, normalement, on gagne.
14:12 - On gagne.
14:12 - C'est un peu votre coulant, Thibert ?
14:14 - Il est arrivé ici...
14:16 - Serveur.
14:18 - Serveur, serveur.
14:19 Comme il était très doué, on lui a dit "écoute, arrête le service, mets-toi aux 8".
14:24 Il descend du numéro 1, maintenant.
14:28 - On va faire pour s'entraîner.
14:32 Et bah, tu nous dis, top départ.
14:33 3, 2, 1, hop.
14:38 Il a 15 minutes pour ouvrir 96 mollusques et crustacés.
14:41 Des praires, des huîtres et des difficultés épineuses.
14:49 - J'ouvre un oursin, tout simplement.
14:51 J'essaie de l'ouvrir de la meilleure façon qui puisse,
14:53 parce que la moindre mauvaise ouverture fait 10 points de pénalité.
14:56 Donc, on s'applique, on nettoie comme on peut.
14:59 Je me suis fixé 30 secondes par oursin, approximativement,
15:02 pour faire un oursin correct.
15:06 Pour l'oursin, il semble avoir le geste sûr.
15:09 - Comment il est, là ?
15:11 - Niveau temps, on est très bien.
15:13 On est presque en avant du rapport, ce qu'il espérait.
15:16 8 minutes 50.
15:17 - Donc là, j'entame les clams.
15:20 Et c'est là que tout se complique.
15:22 Le clam est une grande palourde résistante qui lui donne du fil à retordre.
15:27 - Vous voyez, là, je vais avoir une pénalité.
15:30 Parce que j'ai arraché un peu le voile.
15:34 Si la chair est abîmée, c'est 10 points de pénalité.
15:37 Pour gagner, il devra maîtriser son art...
15:40 - Là, on est à 4 minutes 30 secondes.
15:42 ...en maîtrisant le temps.
15:43 - C'est stressant de devoir faire un résultat absolument, de ne pas se touper.
15:47 Vous voyez, ça fait déjà 2h08 que je me loupe, là, ça me déconcentre un peu, mais...
15:50 - Vous avez à combien, Jérème, là ?
15:52 - 9 minutes 15.
15:55 Gagner ce concours pourrait lui ouvrir les portes des plus grandes maisons,
15:58 y compris des restaurants étoilés.
16:03 - C'est un concours qui est très, très important.
16:05 Ça fait partie des plus gros concours dans le monde.
16:07 C'est une très belle ligne sur un CV d'avoir gagné un Sierra,
16:10 comme une Coupe du monde ou un Championnat de France.
16:14 C'est très valorisant.
16:15 Donc voilà, on est pas mal.
16:18 12 minutes 10 pour faire tout ça, on est pas mal.
16:22 3 minutes d'avance, c'est pas mal.
16:24 Reste à Tibère à travailler encore et encore l'ouverture de ses palourdes.
16:28 Au Sierra, il n'y a pas que les nouvelles saveurs qui sont mises à l'honneur.
16:42 Dans une partie du salon sont exposés les équipements de cuisine dernier cri.
16:47 Il y a du très classique, mais aussi du futuriste,
16:54 comme cette machine capable d'assembler 800 brochettes à l'heure.
16:58 Avec à côté sa version sucrée, guimauve bonbon pour les gros gourmands.
17:03 Les plus créatifs seront servis avec cette imprimante 3D.
17:09 Elle sculpte en un temps record toutes sortes de pièces en chocolat.
17:12 Hervé, lui, cherche plutôt de l'authentique pour son restaurant.
17:20 - T'as une belle tranchée dans la salle, tu veux prendre ça?
17:27 - Ça, ça peut être sympa.
17:28 - Ça, c'est joli.
17:28 Ça, c'est un bel objet.
17:29 - Une belle charcuterie exposée dans la salle.
17:32 - En même temps, ça sert d'éléments de déco.
17:34 - Qu'est-ce qui les intéresse dans cette machine?
17:36 - L'esthétique, le design.
17:40 Et ça, c'est une machine, on n'a pas honte de la laisser dans la salle.
17:42 Elle est belle, on a envie de la caresser.
17:44 Voilà quoi.
17:45 C'est un bel outil.
17:48 - En fait, en actionnant, ça fait tourner la roue.
17:51 Elle va doucement, ça ne chauffe pas, ça n'agresse pas le produit.
17:55 Et ça permet vraiment de garder le produit à la qualité optimale.
17:59 Et pour vendre toutes ces machines, comme dans n'importe quel salon,
18:04 des camelots vous content de belles histoires.
18:07 - Ça a l'air sympa, quoi. C'est quoi, ça?
18:09 Hervé ne va pas y échapper.
18:11 - C'est quoi, ça, chef?
18:11 - Ça, c'est un grillade.
18:14 - Ah oui.
18:14 Face à lui, un barbecue ordinaire.
18:18 Enfin, pas tout à fait.
18:19 C'est un barbecue d'intérieur qui n'a pas besoin de hotte aspirante.
18:24 - Sans fumée, sans l'odeur.
18:26 - Elle va où, l'odeur?
18:27 L'odeur, elle va où?
18:28 - L'odeur disparaît.
18:29 - Ah oui?
18:30 - Elle disparaît.
18:30 - Elle disparaît là?
18:30 - Elle disparaît dans le barbecue.
18:30 Un barbecue magique vendu 9000 euros tout de même.
18:40 À ce prix là, la magie n'opère pas.
18:42 Ailleurs dans le salon, d'autres camelots promettent de faciliter
18:49 encore plus la vie des restaurateurs.
18:53 Avec Patricia Moreau, Fini les longues heures à essuyer la vaisselle
18:57 grâce à ses brosses révolutionnaires.
19:00 - J'essuie d'abord le pied.
19:04 Et je mets le corps du verre sur la brosse du milieu.
19:10 La brosse du milieu essuie l'intérieur du verre,
19:12 les brosses extérieures, l'extérieur.
19:14 Et les verres sont secs en quelques secondes et transparents
19:18 comme du cristal.
19:19 Même but avec cette autre machine, le Best Celler de Patricia.
19:23 - C'est une sécheuse à couverts qui fonctionne avec du maïs chauffé.
19:27 Et le maïs chauffé va absorber l'humidité des couverts.
19:31 Et étant chauffé en permanence, l'humidité s'évapore.
19:33 Les couverts qui sortent de la vaisselle, propres, mouillés et chauds,
19:37 vous les mettez directement dans le maïs.
19:39 Les couverts sont brassés dans le maïs et vont ressortir ici
19:43 totalement secs.
19:44 Vous allez essuyer les couverts dix fois plus vite qu'à la main.
19:48 Avec cette machine, c'est le jackpot assuré.
19:50 Elle sèche 2500 couverts à l'heure.
19:53 Et à la sortie, ils sont comme neufs.
19:56 - Les couverts les plus parlants, ce sont les couteaux,
19:59 parce que les traces se retrouvent notamment au niveau des lames.
20:01 Les traces sur les couverts, c'est la bête noire de ces deux restaurateurs.
20:06 - Là, on n'a pas de traces.
20:07 - C'est bien, ça. C'est bien.
20:09 - Parce que quand on essuie, à un moment donné,
20:12 il y a toujours une tâche qui reste.
20:14 Et puis, le temps qu'on passe à essuyer,
20:16 c'est pas du temps qu'on passe à faire autre chose.
20:18 Ils sont presque convaincus.
20:20 Ils veulent réfléchir, car la sécheuse à couverts coûte près de 3000 euros.
20:24 Mais Patricia ne lâche jamais un client potentiel.
20:28 - Bon, à défaut d'une commande, vous me laissez vos coordonnées quand même.
20:32 Merci.
20:32 Merci beaucoup. Au revoir, messieurs.
20:36 Mon objectif, moi, c'est de vendre.
20:38 C'est même pas de faire un devis, c'est de vendre.
20:40 Après, si je vends pas, j'ai au moins les coordonnées.
20:43 Voyez, il m'a donné un mois pour reprendre contact.
20:46 - Tu le ferais ? - Je le ferais, bien sûr.
20:47 Patricia est une redoutable vendeuse.
20:52 Pour sa dernière trouvaille, cette machine a fabriqué des chips fraîches.
20:56 - Goûtez nos chips, monsieur.
20:58 Son argumentaire est déjà bien rôté.
21:01 - Vous vendez 100 coordonnées par jour à 2,50 euros.
21:04 Vous encaissez 7500 euros pendant 30 jours.
21:07 - Ça va, alors. Vous avez déjà tout calculé, c'est pas mal.
21:09 À ses côtés, sur le stand, Pierre, son jeune stagiaire,
21:19 est impressionné par son bagout.
21:21 - Je me dis, elle est trop forte.
21:24 Une fois, elle nous parlait de ce qu'elle vend en dehors de l'entreprise.
21:29 Donc, elle a pas mal de produits de nettoyage, d'entretien,
21:32 pour la vie de tous les jours.
21:33 Elle a réussi à vendre du dentifrice au deuxième stagiaire qu'elle avait.
21:37 Et puis, ça a trop fort.
21:39 On est là pour apprendre avec elle, elle nous vend quand même des trucs.
21:41 Pierre a 21 ans.
21:45 Il fait un BTS commerce.
21:47 Encore novice, il n'a pas du tout l'aisance de sa patronne.
21:50 - C'est toujours dans l'optique de gagner du temps,
21:53 d'avoir une bonne qualité d'essuyage.
21:55 Face à ce client qui l'ignore, il se retrouve très vite à court d'arguments.
22:00 - Je vous laisse mettre une petite documentation sur les produits.
22:04 Avec celui-ci, il semble avoir une bonne touche.
22:09 - Vous avez un restaurant ?
22:09 Vous cherchez ça rapidement ?
22:12 Seulement le jeune homme oublie l'essentiel.
22:15 - Voilà, merci à vous.
22:17 Bonne journée.
22:18 Prendre son numéro de téléphone pour le démarcher plus tard.
22:21 - Il était pressé.
22:22 Trop pressé.
22:24 Il a dit "je suis attendu, j'ai pas le temps".
22:26 Mais ça m'intéresse.
22:28 Pourquoi pas ?
22:31 Peut-être qu'il veut nous rappeler, peut-être pas.
22:32 J'allais pas le retenir alors qu'il a pas le temps.
22:35 Ce manque de pugnacité agace Patricia.
22:39 Elle le rappelle à l'ordre.
22:40 - Ils reviendront peut-être pas demain.
22:45 T'as une certitude ?
22:48 Ouais, prochaine fois, tu notes le numéro.
22:52 - Vous le poussez un peu ?
22:54 - Comment ? On est là pour ça, non ?
22:57 Nous, ce qu'on veut quand on a des stagiaires,
22:59 c'est qu'ils sortent bien meilleurs qu'ils sont arrivés chez nous.
23:00 Pierre a encore quelques jours devant lui pour vaincre sa timidité.
23:08 De leur côté, Hervé et Baptiste sont en pleine inspiration iodée.
23:12 - Là, c'est 3 algues bretonnes.
23:13 - On sera à la Rochelle.
23:16 - Non, non, Bretagne.
23:17 Cette chef d'entreprise bretonne sait les faire saliver.
23:21 Hervé et Baptiste sont intéressés par les algues,
23:24 car c'est la nouvelle tendance culinaire.
23:27 Elles se dégustent sous toutes les formes, mélangées au beurre,
23:30 en tapenade ou en salade.
23:33 Mais Hervé Fourrière a une envie bien précise.
23:38 - On va te proposer...
23:39 - Moi, ce qui m'intéresserait, déjà, dans un premier temps,
23:42 c'est la laitue de mer.
23:43 Parce que la laitue de mer, je vois tout de suite...
23:46 Ça y est, je suis déjà parti dans ma cuisine.
23:48 J'imagine un petit potager à travers tous les légumes mi-cuit, mi-croquant.
23:52 Je pense que ça va matcher, ça va être pas mal, ça.
23:54 - D'accord, d'accord.
23:54 - Voilà.
23:54 - C'est ça.
23:54 - C'est que t'as terre et mer.
23:54 - Oui, c'est ça.
23:54 Terre et mer.
23:54 Une salade d'algues, ce n'est pas banal.
24:01 Mais l'innovation qu'il recherche depuis des heures
24:06 se cache dans ces drôles de petites perles.
24:08 À l'intérieur des billes en gélatine d'algues,
24:17 le chef peut glisser la saveur de son choix.
24:20 Plus de 30 goûts différents de fruits, de miel et même de vin.
24:26 - Si vous voulez goûter les nouvelles saveurs de cette année,
24:30 on a donc fait crème de birri.
24:31 On peut autant associer un pois gras, qu'une viande blanche, qu'un cocktail.
24:36 Ou une salade de pêche.
24:37 On a donc mon basilic qui accompagne le pois gras.
24:40 - C'est le top ça.
24:41 - Ah oui.
24:41 - Voilà.
24:41 - Ça c'est pour toi ça.
24:43 - On va aller essayer la figue.
24:44 - Attention, on ne peut pas être malade.
24:45 Je vais essayer...
24:46 Crème de birri.
24:48 - Voilà.
24:49 Allez voir, c'est délicieux.
24:51 - C'est génial.
24:52 - Vous voyez l'idée ?
24:54 Donc non seulement c'est...
24:58 - Ouais, c'est gourmand ça.
24:59 C'est surprenant ça.
24:59 Là, je crois que je vais me laisser tenter.
25:01 C'est top.
25:02 - Allez-y.
25:03 - On prend le citron et poivre, chef.
25:05 - Parfait. Tu le vois sur quoi, toi ?
25:06 - Avec des juîtres.
25:08 Avec des juîtres pour changer un petit peu, avoir une autre forme.
25:11 Et puis on peut...
25:12 - Moi, j'aimerais bien surprendre le...
25:14 - Le fromage.
25:14 - Le pâteau de fromage.
25:15 - Le pâteau de fromage avec des carrières.
25:17 - Ah ouais, c'est top ça.
25:17 Les Lorrains sont convaincus.
25:20 Ils savent déjà comment associer les perles avec leurs plats.
25:23 Mais pour les visiteurs moins initiés, les Bretons ont embauché le chef Eric Stéphan.
25:32 Il sait cuisiner leur invention à toutes les sauces.
25:36 Avec le thon, une perle de yuzu.
25:38 Et dans la salade de fruits, des perles de pamplemousse.
25:48 Pas besoin de recettes compliquées.
25:51 - On a de belles couleurs, on a du brillant.
25:53 Pour étonner les palais.
25:55 - Alors, votre réaction ? C'est délicieux ?
25:59 - Oui.
25:59 - C'est une explosion en bouche.
26:00 - Une explosion en bouche ?
26:00 - Une fois que le yuzu est passé, la noix de jolie va prendre le dessus.
26:06 Visiblement, les Bretons ont inventé le produit miracle.
26:12 - Ah, c'est surprenant.
26:23 Au salon, le petit stand de 12 mètres carrés finit même par attirer les acheteurs
26:29 de la grande distribution.
26:30 Comme ce monsieur aux lunettes bleues.
26:35 - Là, vous avez une salade de fruits frais avec un émincé d'algues fraîches.
26:39 Et les petites perles de crème de mérite qui sont faites à base d'algues.
26:42 Il représente 142 grandes surfaces.
26:47 - C'est vrai qu'on n'a pas l'habitude, c'est vrai, de mélanger les algues
26:49 avec les perles, avec les fruits.
26:50 - C'est pas courant.
26:51 Parce qu'on imagine tout de suite les algues iodées, salées, faux.
26:55 - Non, mais le mélange entre le côté sucré et un petit peu le côté d'algues.
27:00 - Le côté iodé.
27:01 - Le côté iodé avec les perles qui donne un côté rafraîchissant.
27:03 Non, mais c'est vraiment...
27:04 - C'est vraiment très, très bon, très fin.
27:06 - On ne pensait pas du tout, il y a encore quelques années,
27:09 que ça allait se consommer.
27:09 Et se démocratiser et en faire des tartares, pour faire des perles, etc.
27:15 C'est des produits d'avenir.
27:16 On sait qu'aujourd'hui, les ressources bovines ou les ressources de la mer
27:20 s'améluisent.
27:20 Il faut qu'on aille se diversifier dans d'autres produits.
27:25 En séduisant la grande distribution, les algues et les perles
27:28 pourraient bien se retrouver rapidement dans nos assiettes.
27:31 Les Bretons espèrent connaître le même succès que les concepteurs
27:35 de la cuisine végane, encore inconnus il y a quelques années.
27:38 Seulement, depuis leur apparition, une bataille fait rage
27:44 entre les mangeurs de légumes et les viandards.
27:48 Un peu plus loin se dispute le concours des bouchers.
27:55 José et Patrick représentent la Belgique.
28:02 - En vrai, José, tu la prends par derrière.
28:08 - Oui.
28:09 - Tu vas gagner 5.
28:10 - C'est long, c'est même un peu stressant.
28:14 - Ça ne se voit pas trop.
28:16 - Ça ne se voit pas trop.
28:17 - C'est à l'intérieur, c'est ça.
28:18 - Voilà, exactement.
28:20 Après 5 heures à découper de la viande, voici le palmarès de ces fines lames.
28:25 Les Belges terminent quatrièmes.
28:27 Maintenant, José et Patrick sont bien décidés à goûter ces steaks de plante,
28:40 qui se disent aussi bons qu'une bonne côte de bœuf.
28:43 - Là, il y a un steak végétarien, c'est ça?
28:45 - Oui.
28:47 - Possibilité de goûter?
28:48 - Oui, bien sûr.
28:50 Tous les deux restent plutôt sceptiques.
28:52 Rien à voir avec leur steak.
28:55 - Du coup, on est sur un steak végétal, donc à base de lentilles corail, millet.
29:09 C'est une recette à la Provençale, donc vous avez des petits légumes à la Provençale.
29:12 - Oui.
29:12 - Voilà.
29:12 Donc là, du coup, l'intérêt du produit, c'est que vous avez quand même un apport en produit.
29:12 - La première question que je me pose, pourquoi est-ce que vous appelez ça un steak végétarien?
29:19 Parce que steak, c'est bœuf.
29:20 Moi, je me pose la question, je suis bouché.
29:24 Moi, je mange un demi kilo de viande tous les jours.
29:26 Alors, quand je vois steak végétarien, ça me fait un peu mal au cœur.
29:30 Mais je me dis en fait, c'est peut-être pas mauvais, mais une galette végétale, oui, d'accord.
29:34 Parce qu'on peut manger ça comme légumes avec de la viande, tout comme fait.
29:37 - C'est pas le but du produit, parce que là, vous avez quand même un apport en protéines.
29:40 C'est quelque chose qui va...
29:41 Et manger ça avec une viande, là, vous n'êtes pas en terme d'équilibre alimentaire.
29:45 C'est pas du tout intéressant.
29:48 Hop, hop!
29:49 Vous voyez, ça a difficile de tenir.
29:50 C'est un produit qui ne se tient pas.
29:52 Voilà.
29:53 - Il manque un petit biais naturel, un oeuf dedans.
29:56 - Oui.
29:57 - Comment?
29:58 - C'est un peu sec, le problème, c'est...
30:03 Vous voyez, c'est sec.
30:04 - C'est pas mon truc, ça.
30:05 - C'est pas mauvais, mais c'est pas mon truc.
30:07 Je n'en mangerai pas 10 parfois.
30:08 - Je te demande simplement qu'on enlève le mot steak.
30:12 Qu'on mette galette.
30:14 - Galette, oui.
30:15 - C'est bien.
30:16 - Ah!
30:17 - Ah!
30:18 - Ça, c'est mieux.
30:19 Alors galette, c'est galette.
30:21 Pour une fois, entre vegan et viandard, on a réussi à se mettre d'accord.
30:26 A 7h du matin, le salon n'a pas encore ouvert ses portes.
30:36 Mais Tibère est déjà sur le pied de guerre.
30:40 - Allez, on y va.
30:41 Un peu de stress, hein.
30:45 Ils sont tous là, je crois, déjà.
30:47 Allez, c'est parti.
30:49 Le concours du meilleur écailler va démarrer.
30:52 - Ça va, Tibère?
30:55 - Ça va bien?
30:56 - Ça va bien?
30:57 - Ça va être bon.
30:58 Il s'est entraîné comme un champion, répétant inlassablement les mêmes gestes.
31:04 - Je me prépare comme une compét' sportive, hein.
31:06 C'est important de se mettre dans les meilleures conditions
31:08 pour pas être gêné pendant le concours.
31:11 Face aux jeunes lyonnais, 11 concurrents venus de toute l'Europe.
31:15 L'Italien Perea et un autre Français, Michael, sont les poids lourds du concours.
31:24 Ils ont déjà été sacrés une fois champions du monde.
31:27 - C'est comme la Croatie qui joue contre le Brésil.
31:31 C'est des très bonnes équipes contre les outsiders.
31:34 Moi, je suis outsider et je joue pour les meilleurs,
31:36 donc ça va pas être facile.
31:38 Le coup d'envoi est dans 10 minutes.
31:40 Mais soudain, Tibère est paniqué.
31:43 - Jean-Luc, ils veulent pas faire rentrer les visiteurs.
31:48 Ils veulent pas faire...
31:50 - 8 heures, c'est pas avant 8 heures.
31:51 - Je m'en fiche, attends, je vais pas commencer sans toi.
31:54 L'épouse du Lyonnais est bloquée à l'entrée.
31:56 Hors de question pour lui de démarrer sans elle.
31:59 - Putain, bébé...
32:00 - Elle est où, tu veux que j'y aille?
32:02 - C'est bon, il arrive.
32:04 Il la considère comme son porte-bonheur.
32:06 - Merci, Fabrice.
32:07 C'est important que ma femme soit là, parce qu'elle va me supporter.
32:09 Elle va me regarder.
32:10 Quand j'ai un petit coup de mou, je suis comme ça,
32:12 en train de jouer des duits, je vais la regarder, ça ira mieux.
32:14 C'est normal, c'est ma femme, c'est comme ça.
32:17 Tibère retrouve le sourire.
32:20 - Salut, chérie.
32:21 - Comment va l'amour?
32:23 - Comment...
32:24 - Est-ce que ça va?
32:25 - Non, ça va, il va juste se faire tarer, mais non, ça va mieux.
32:27 Ça va mieux.
32:28 On va y arriver.
32:30 - Je t'aime.
32:32 - Allez, let's go.
32:34 Le concours comporte 2 épreuves reines.
32:38 La rapidité, redoutée par Tibère,
32:41 avec les fameux 96 coquillages à ouvrir en moins de 15 minutes.
32:45 Et la 2e, basée sur l'esthétisme d'un plateau de fruits de mer de 3 étages.
32:51 - 4, 3, 2, 1, temps du chrono.
33:07 Les oursins doivent avoir des bords parfaits.
33:11 Quand ils s'attaquent aux clams, Tibère commet sa 1re erreur.
33:25 - Le clams m'a cassé dans les mains.
33:28 Là aussi, il est cassé.
33:30 Ils sont plus costauds, regarde.
33:33 Cette grande palourde abîmée lui coûte 10 points de pénalité
33:37 et il en casse plusieurs autres.
33:40 - Putain, merde.
33:42 Les cahiers souffrent face à ses concurrents,
33:47 qui ont déjà fini l'épreuve avec 3 minutes d'avance.
33:51 - On va essayer de cibler sur 15 minutes.
33:59 Ça aurait pu aller plus vite.
34:01 - 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1.
34:07 C'est terminé.
34:09 Tibère finit sur le fil, l'ouverture des 96 fruits de mer.
34:14 C'est au tour des 3 juges de passer au crible les plateaux des candidats.
34:21 - C'est pas parce qu'elle est cassée, là.
34:25 C'est parce qu'il en manque un petit peu.
34:28 Les juges sont intraitables.
34:31 - Surtout une palourde. Normalement, tu vas pas laisser tout le cahier.
34:34 - D'accord, non, pas de soucis.
34:36 Au total, Tibère se retrouve avec 70 points de pénalité.
34:40 Il est pour l'instant 5e. Le podium s'éloigne.
34:44 - Chez les moules, elles ont 2-3 jours.
34:46 Moi, quand je reçois des moules, t'as un "chlac, chlac", c'est fini.
34:48 - Ah, ouais. - Non, bébé.
34:50 - J'ai des petites fautes, mais ça va.
34:52 Ça va, ça va. - Tu sais pas, il t'a récupéré ?
34:54 - Bah, on verra. - Là, où ?
34:56 - Là, maintenant ?
34:58 Mais le Lyonnais espère rattraper son retard lors de la 2e épreuve.
35:02 L'esthétisme des plateaux de fruits de mer, sa spécialité.
35:06 De son côté, Pierre, le jeune stagiaire qui vend des sèches couvertes,
35:17 espère ne pas rater la dernière journée du salon.
35:21 Il a à coeur de montrer qu'il a fait des progrès.
35:25 - On est prêts.
35:28 Il veut mettre tout en oeuvre pour appâter le maximum de clients
35:32 et récupérer des contacts.
35:35 Mais c'est loin d'être gagné.
35:37 - Bonjour. Vous connaissez ces machines ?
35:40 Il fait un client, seulement il lui échappe aussitôt.
35:45 - Le plus petit modèle qu'on a, c'est celui-là ?
35:48 - Non, même pas, monsieur. - D'accord.
35:50 - On prend trop de place. Merci.
35:52 - Bonne journée.
35:54 Cela semble vraiment intéresser.
35:57 Sa démonstration les a impressionnés.
36:00 Mais pour eux, cette machine est encore un rêve inaccessible.
36:09 - C'est pas avec mon salaire d'apprenti que je vais pouvoir m'acheter ça.
36:13 - Merci à vous. - Bon salon et bonne journée.
36:16 - Bonne journée. - Merci.
36:19 Au bout de 2 heures, Pierre n'a toujours récupéré aucun contact.
36:23 Alors, pour corriger ses erreurs, Patricia l'observe du coin de l'oeil.
36:28 - Ca te sécurise d'avoir une machine entre toi et le client ?
36:33 - Je les ai abordés, ils avaient pas l'air spécialement intéressés.
36:36 - Si tu viens là, les clients se sentent plus en sécurité, plus rassurés, on va dire.
36:41 - Ouais, je sais, mais là, c'est...
36:43 Ils avaient pas l'air spécialement intéressés, quand même.
36:46 - Pour le client général, c'est mieux d'être près du client.
36:49 Tu mets toi-même la barrière. - Ouais, je sais.
36:52 - La question, c'est pourquoi ? - Je sais pas.
36:55 - Sors de ta zone de confort.
36:57 Les conseils de Patricia ont-ils porté leurs fruits ?
37:00 En tout cas, Pierre finit par sortir de sa zone de confort,
37:04 et il se sent pousser des ailes.
37:06 - Je vais peut-être prendre vos coordonnées.
37:08 - Ouais, ce que je vais faire, c'est que je vais vous donner ma carte, ça sera bien.
37:11 - Voilà.
37:12 Cette fois-ci, il a pensé à prendre leur contact.
37:15 Et il arrive même à convaincre une cliente de s'asseoir pour lui proposer un marché.
37:20 - Si jamais vous voulez essayer la machine dans votre établissement,
37:24 je vous ai mis les coordonnées de M. Moreau, là.
37:26 Il pourra venir vous déposer une machine que vous voulez essayer
37:29 pendant 2-3 jours, par exemple, avec vos couverts, dans votre établissement.
37:33 Donc, trouvez une place, la machine, pour voir si elle pourrait fonctionner
37:36 dans vos conditions de travail.
37:38 Si elle vous convient, vous la gardez, et puis sinon, nous, on la reprend,
37:41 et ça vous aura rien coûté.
37:43 Il a le sourire. C'est presque gagné.
37:47 - Généralement, ça marche bien, cette stratégie-là,
37:52 parce que ceux qui ont essayé une machine comme ça, après,
37:54 ils peuvent plus s'en passer.
37:56 Pierre a fini par prendre confiance en lui.
38:00 Et Patricia a signé plus d'une trentaine de commandes,
38:04 presque 2 fois plus que lors de la précédente édition du CIRA.
38:10 - 5, 4, 3, 2, 1...
38:15 Et c'est parti pour 60 minutes !
38:19 Au pavillon des concours, c'est désormais la dernière ligne droite
38:22 pour Tibère, l'écailler.
38:24 C'est l'épreuve d'esthétisme.
38:27 Monter un plateau royal sur 3 étages qui ressemble à une oeuvre d'art.
38:37 Tibère est pour l'instant 5e au classement,
38:40 mais il a encore une chance de gagner.
38:42 - Je plante les crevettes dans le citron.
38:44 Je trouve ça très efficace comme décoration.
38:46 Cette épreuve, c'est son point fort.
38:50 - Je suis pas spécialement rapide, mais j'aime bien faire les décorations.
38:53 C'est mon côté artistique qui se dévoile, et j'adore ça.
38:56 Dans le public, le clan Tibère a retrouvé le sourire.
39:00 - J'espère que ça continue comme ça,
39:04 et puis on va voir à la prochaine fête.
39:06 - Y a de la confiance.
39:08 Au bout de 30 minutes de compétition,
39:11 les autres candidats ont fini d'ouvrir coquillages et crustacés.
39:15 Le montage de leur plateau sur 3 étages est déjà bien entamé.
39:19 Tibère, lui, n'a toujours pas décollé.
39:23 - Non, non, je suis pas à la traîne.
39:27 C'est un choix que je fais. La glace, ça fonde.
39:29 On est à Eurexpo, il y a 26 degrés.
39:31 Donc j'ai pas envie que ma glace, elle fonde.
39:32 J'ai pas envie que mon plateau tombe.
39:33 Donc je fais exprès de prendre mon temps pour dresser mon plateau.
39:36 Comme ça, le plateau de Joe sera bien en glace quand ils le jugeront.
39:39 C'est pas un retard, c'est un temps pris, pas pour rien.
39:42 Le juge sonne les 5 dernières minutes.
40:01 Et comme il l'avait prévu, Tibère est prêt juste à temps.
40:05 Tous les plateaux sont magnifiques.
40:17 Les points vont donc se jouer sur les détails.
40:19 - La bonne présentation,
40:29 c'est de savoir si les huîtres, voyez comme ici, ça se chevauche.
40:33 Donc c'est pas forcément bien beau quand on voit pas l'huître qui est dessous.
40:36 C'est pas tout de bien ouvrir et de tout mettre dessus.
40:39 C'est quand même de pas mélanger les produits.
40:41 Généralement, vous voyez, mettre les produits cuits sur le dessus
40:44 et le cru sur le dessous.
40:45 Comme ça, on ne mélange rien.
40:47 Regarde ça.
40:50 Le juge passe au plateau de Tibère.
40:53 - Une pénalité sur l'huître creuse.
40:56 Et encore, pour dire...
40:59 Sur les plates, les plates, les plates...
41:01 Les plates sont magnifiques.
41:03 Y a rien à dire.
41:07 Y a rien à dire !
41:09 Tibère a quasiment fait un sans faute.
41:12 - Allez, hein !
41:13 Allez, viens.
41:14 Merci.
41:15 Allez, Grég' ! La qualité de produit, hein !
41:16 La perfection, le laser !
41:17 Avant même l'annonce des résultats,
41:19 les 11 concurrents se félicitent, soudés comme une grande famille.
41:23 - On est tous dans la même maison !
41:24 - On est tous dans la même maison !
41:25 - C'est ça !
41:26 C'est maintenant l'heure du verdict.
41:28 - J'espère qu'il est premier.
41:31 - Numéro 20, champion de l'Université.
41:33 - Il est maire, donc...
41:35 Je crois que c'est bon.
41:36 - Pour les quelques, qui ont cassé les numéros...
41:39 Tibère !
41:40 L'outsider a créé la surprise.
41:44 Tibère décroche l'or au salon le plus prestigieux de la gastronomie.
41:48 - Tu sais, je te le dis, le travail, mec...
41:51 Le travail, ça paye, le travail, ça paye !
41:53 - Allez, c'est bon, c'est bon, c'est bon.
41:55 - Je pensais qu'il allait finir premier.
42:00 J'ai quand même pensé des fois plus, mais ça a marché.
42:03 Le trophée est assorti d'un chèque de 1 000 euros.
42:09 - 1 000 euros offerts par la nourriture !
42:11 - Merci.
42:12 Mais Tibère espère surtout que maintenant,
42:14 les portes des plus grands restaurants du monde vont s'ouvrir à lui.
42:22 - Je suis trop fière.
42:24 Trop fière de toi.
42:26 [Musique]

Recommandations