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Nathan Devers explique la grève à Hollywood dans #Facealinfo sur CNEWS. 

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00:00 et qui les touche encore.
00:01 Donc ce sont des grèves vraiment inédites
00:03 qui ont commencé en fait il y a à peu près trois mois.
00:06 C'est-à-dire que le 2 mai dernier, à Hollywood,
00:09 il y a eu un déclenchement de la grève des scénaristes d'Hollywood
00:13 qui a été suivi le 14 juillet par les acteurs.
00:16 Et ça, c'est absolument inédit dans le monde qu'on connaît,
00:19 enfin qu'on fantasme un peu,
00:21 mais le monde absolument doré et un peu bling-bling d'Hollywood.
00:25 C'est inédit, ça ne s'était pas produit.
00:27 Une grève des acteurs depuis 1980,
00:29 mais une grève conjointe des acteurs et des auteurs scénaristes,
00:32 ça ne s'était pas produit depuis 1960.
00:35 Et ce qui est intéressant,
00:36 c'est de remarquer que dans l'histoire du cinéma américain,
00:39 ces deux grèves, elles correspondaient à des moments aussi d'évolution technologique,
00:42 c'est-à-dire à l'apparition de la télévision
00:44 et à la modernisation, ou à l'apparition, si vous voulez,
00:47 des nouvelles manières de diffuser encore davantage la télévision,
00:53 qui venait bouleverser la manière dont on pratiquait le cinéma
00:57 et la manière même dont on pouvait avoir une certaine conception du cinéma.
01:01 Alors là, le facteur premier de cette grève,
01:05 c'est la tension qui existe par rapport aux plateformes de streaming,
01:08 qu'on connaît, les plateformes sur lesquelles on voit aujourd'hui énormément de séries.
01:12 Et d'ailleurs, je rappelle que depuis le coronavirus,
01:14 il y a eu quand même cette banalisation de la pratique des plateformes
01:19 et qu'on a vu à ce moment-là une baisse dans le monde entier absolue
01:22 de la fréquentation des salles de cinéma,
01:23 qui remonte et qui est remontée de manière assez considérable en France,
01:27 mais qui quand même a avalisé, si vous voulez, une certaine forme de transfert symbolique,
01:31 aussi bien du point de vue des spectateurs que nous sommes,
01:34 que d'ailleurs du point de vue des acteurs.
01:35 Les plateformes de streaming et ces plateformes-là étaient un petit peu méprisées
01:39 par le cinéma d'auteurs et par un certain nombre d'acteurs un petit peu prestigieux,
01:44 et on voit bien aujourd'hui que ce clivage-là n'existe plus.
01:46 Alors, quel est le motif des revendications, aussi bien pour les acteurs que les auteurs ?
01:52 C'est un motif qui est avant tout socio-économique.
01:55 La première chose, c'est que les plateformes ont totalement transformé
01:59 la manière dont on concevait une série de télé.
02:04 C'est que dans les séries télé classiques, à la télévision, aux États-Unis surtout,
02:08 il y a ce modèle où chaque saison comporte 22 épisodes,
02:12 de sorte qu'elles puissent être diffusées régulièrement tout au long de l'année.
02:15 Sur les plateformes, nous avons, et on le voit quand on pense aux séries que nous apprécions
02:20 et que nous regardons, la plupart des séries contiennent une dizaine d'épisodes,
02:24 ou huit, et même avec d'ailleurs une certaine manière de valoriser des séries, des micro-séries,
02:29 des séries qui vont faire cinq, six épisodes et dont on sait qu'elles ne vont pas être renouvelées par la suite.
02:33 Et donc ça, évidemment, ça a une incidence sur le cachet que touchent les acteurs
02:36 et aussi sur celui que touchent les scénaristes.
02:39 Ce n'est pas non plus la même logique, dans la mesure où les plateformes,
02:42 la plupart des séries qu'elles mettent en valeur, ce sont des séries
02:45 qui ne vont pas donner lieu à une deuxième saison,
02:48 ou dont la reconduction va être entièrement indexée,
02:51 si vous voulez, au classement de téléchargement, ce qui fait
02:54 qu'il y a parfois des séries excellentes et qui font d'ailleurs des très bons scores d'audience
02:58 qui ne sont pas reconduites par les bonnes plateformes,
03:00 et je pense que ça peut nous faire notre...
03:02 Moi, ça m'est arrivé souvent de voir une série que j'adorais,
03:04 de voir qu'en plus elle fait des superbes audiences et que la plateforme décide de ne pas le faire.
03:07 Donc ça, c'est la première revendication.
03:09 La deuxième revendication, alors c'est un peu technique, mais ça concerne la rémunération des acteurs.
03:13 C'est que dans le système classique, un acteur touche évidemment un cachet quand il le joue,
03:18 et puis ensuite, il touche un certain nombre de rémunérations résiduelles,
03:22 donc qui sont calculées sur l'exploitation de l'œuvre, à chaque fois que c'est rediffusé,
03:27 en pourcentage évidemment sur l'audience et sur les ventes internationales,
03:31 ensuite évidemment, avec chaque fois qu'il y a une rediffusion,
03:33 il touche encore une fois des résiduelles, exploitation à l'étranger et les DVD.
03:38 Sur les plateformes, c'est tout à fait différent,
03:40 c'est-à-dire que vous avez un cachet, et qu'ensuite les rémunérations,
03:44 donc une rémunération forfaitaire, et qu'ensuite les rémunérations résiduelles
03:48 sont, si vous voulez, pas du tout indexées au succès, et elles sont absolument minuscules.
03:51 Récemment, il y a une actrice star de la série "Orange is the New Black"
03:55 qui a rendu public le fait que pour la diffusion de cette série à l'étranger,
03:59 je ne sais plus dans quel pays, elle a touché une facture de 27 dollars.
04:03 Alors qu'évidemment, quelques calculs assez rapidement faits
04:07 montraient qu'on était plutôt de l'ordre de plusieurs milliers, voire davantage de dollars.
04:11 Donc ça, évidemment, ça pose un problème de rémunération des acteurs,
04:15 ce qui fait qu'ils se sont mis en grève.
04:17 [Musique]
04:20 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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