L'interview de Sandrine Rousseau en intégralité

  • l’année dernière
Sandrine Rousseau (EELV) était l'invitée de BFMTV pour évoquer notamment le maintien en détention du policier soupçonné de violences sur Hedi en marge des émeutes à Marseille.
Transcript
00:00 comme avec Sandrine Rousseau, députée Europe Écologie-Les Verts de Paris.
00:02 Bonsoir Madame la députée.
00:04 Le policier qui est impliqué dans le tir de LBD,
00:08 il l'a reconnu d'ailleurs ce matin lors de l'audience,
00:11 le tir de LBD qui a grièvement blessé Eddy est maintenu en détention.
00:14 Que pensez-vous de cette décision ?
00:16 C'est une décision qui me semble sage,
00:21 même si évidemment la justice fait son travail.
00:25 Mais ce qui me semble important dans ce moment,
00:28 c'est que la pression qu'ont mis certains policiers
00:34 n'a pas eu d'effet sur la justice.
00:36 Et ça, je voudrais le souligner, le saluer parce que c'est important.
00:39 La déclaration du DGPN ?
00:41 Notamment la déclaration du DGPN, du préfet aussi de Nunez.
00:46 Et puis, je commence à voir des policiers qui se différencient
00:51 du discours qui pour l'instant a été vraiment très unitaire,
00:55 une sorte de bloc de la police pour soutenir et se solidariser
00:58 avec leurs collègues qui sont inculpés dans cette affaire,
01:04 enfin pas encore inculpés, mais qui sont mis en examen dans cette affaire.
01:08 Et ces policiers commencent à dire non, mais on ne peut pas être solidaires
01:12 de gestes et d'attitudes qui ne rentrent pas dans le droit.
01:17 Et je leur dis merci de le dire.
01:19 Merci de le dire parce que là, nous avons eu affaire
01:22 depuis maintenant plusieurs jours et plusieurs semaines
01:25 à un discours de bloc de policiers qui tous se solidarisait
01:30 de ce qui s'est passé. Et ça, ce n'est pas possible
01:32 parce qu'il y a quand même un enfant.
01:33 D'ailleurs, pendant le syndicat Alliance a dit aujourd'hui en direct
01:36 que c'était la déception qu'ils étaient...
01:38 Enfin, ils sont déçus, ils sont dans un état de choc de savoir
01:40 que leur collègue est maintenu en détention.
01:41 Oui, et je comprends.
01:42 Et je voudrais aussi dire que je comprends qu'il y ait un épuisement
01:46 dans les forces de police parce qu'en effet, la tension sociale
01:49 générée entre autres par les mesures sociales qui ont été prises
01:51 par le gouvernement est telle que les forces de police
01:54 sont surmobilisées. Donc, je comprends cette fatigue.
01:57 Mais ça n'est pas une raison...
01:59 "Tirer, c'est la mission qui m'incombait", c'est ce qu'a dit le policier
02:01 qui a piqué ce matin à l'audience.
02:03 Il a dit "tirer, c'est la mission qui m'incombait,
02:05 je devais maintenir l'ordre".
02:06 Et ça, je pense d'ailleurs que c'est là qu'est l'ambiguïté.
02:09 C'est-à-dire que si un policier est capable de dire ça,
02:11 alors c'est que nous ne sommes plus dans un service public
02:14 du maintien de la paix.
02:15 Je rappelle qu'en Allemagne, il y a eu un mort en 10 ans,
02:18 quand en France, il y en a eu un par mois.
02:21 Ça n'est pas possible d'avoir une police qui se comporte
02:24 de cette manière-là.
02:24 Et quand je dis ça, je n'incrimine pas spécifiquement
02:27 tous les policiers, j'incrimine ceux qui exercent les violences,
02:30 mais j'incrimine aussi la manière dont ils sont encadrés,
02:33 la hiérarchie et le ministre de l'Intérieur,
02:37 qui, par ses consignes de maintien de l'ordre,
02:39 maintient une forme de tension entre les policiers et la population.
02:43 "C'est la mission qui m'incombait de tirer".
02:44 Non, sa mission n'était pas de...
02:46 On était en troisième soir de violences...
02:48 Sa mission était de maintenir l'ordre,
02:50 il n'était pas de tirer sur une personne,
02:52 mais précisément qu'il ait eu ce sentiment-là,
02:55 en dislons, sur les consignes de maintien de l'ordre
02:58 qu'il a reçues de par sa hiérarchie
03:01 et par le ministre de l'Intérieur.
03:03 Maintenant, je voudrais qu'on reprenne un peu la raison.
03:06 Il n'est pas normal qu'il y ait des enfants,
03:08 qu'il y ait des jeunes, qui soient à ce point-là
03:10 exposés aux violences policières.
03:11 Et je pense qu'il faut, en sagesse,
03:14 en respect des rôles de chacun,
03:16 interroger sur les missions de la police
03:18 et la manière dont elles fonctionnent.
03:20 Je pense que les policiers n'ont pas toujours été utilisés
03:22 de la bonne manière dans notre République,
03:25 puisqu'ils ont été utilisés pour étouffer des révoltes sociales
03:28 qu'ils auraient pu juste encadrer pour qu'elles ne débordent pas.
03:32 Et là, je crois qu'on est sur la limite...
03:35 Donc il faut revoir la doctrine de la police et ce qu'on attend d'elle.
03:38 Est-ce que vous faites partie de ce qui...
03:40 Les armes dont elle dispose, parce que les armes de guerre...
03:42 Vous voulez désarmer la police ?
03:43 Je pense qu'il faut aller vers une désescalade,
03:45 vers une doctrine de désescalade,
03:46 comme ça s'est passé en Allemagne,
03:48 comme ça s'est passé en Angleterre.
03:49 Ça a donné des résultats...
03:51 Que faudrait-il enlever à la police, selon vous ?
03:52 Eh bien, par exemple, elle ne peut pas avoir
03:55 des armes de guerre à disposition.
03:57 On ne peut pas tirer depuis...
03:59 Pas de LBD, par exemple ?
04:00 Pas de LBD, pas de ce qu'on appelle les flashballs
04:03 qui ont changé de nom.
04:04 Pas de tonfa, les fameuses matraques, non plus ?
04:06 Exactement. Et puis, il y a des procédures de désescalade
04:09 dans les manifestations qui sont utilisées,
04:11 qui ont été utilisées contre les hooligans en Angleterre,
04:14 qui étaient ultra-violents et qui ont montré leur efficacité.
04:18 Il y a des éléments de prévention.
04:20 Aujourd'hui, on est rentré dans une forme de...
04:23 On s'est habitué à ce que la police déborde du cadre républicain
04:28 dans lequel elle devrait être.
04:29 Donc, je pense que nous devons revoir en profondeur
04:32 les méthodes de la police et se dire ensemble
04:35 que tous les policiers ne sont pas du tout impliqués...
04:38 Vous ne parlez pas de violences systémiques dans la police ?
04:40 Je pense qu'il y a des problèmes systémiques dans la police, oui.
04:44 Je pense, par exemple, qu'il faudrait un audit sur le racisme.
04:47 Par exemple, si on regarde la question du racisme...
04:48 Sur le racisme, oui.
04:49 Donc là, il y a un racisme systémique dans la police.
04:51 Si on regarde la question du racisme,
04:53 le fait qu'il y ait des contrôles au faciès,
04:55 ce n'est pas le fait des policiers.
04:58 Les policiers exercent ces contrôles au faciès,
05:00 mais ce sont des consignes qui sont données,
05:02 ce sont des directives qui donnent le droit de contrôler les gens
05:05 dans certains quartiers et dans les quartiers les plus défavorisés.
05:09 Donc ça, typiquement, ce n'est pas que les policiers qui sont responsables,
05:12 c'est l'ensemble de la politique de maintien de l'ordre.
05:15 Ce sont des quartiers où il y a une forte concentration de populations
05:18 qui sont issues de l'immigration.
05:21 Donc les policiers disent "ben oui, mais on dit qu'on fait du contrôle au faciès",
05:25 mais quand vous êtes dans des quartiers où il y a une forte population immigrée,
05:28 ce n'est pas du contrôle au faciès,
05:29 c'est 80% ou 70% des gens qu'on contrôle
05:32 ont ces aspects venus d'Afrique subsaharienne ou d'immigration.
05:38 Ce qui est du contrôle au faciès,
05:39 c'est le fait qu'il y ait une dérogation pour ces quartiers-là.
05:42 Parce que le contrôle d'identité n'est pas possible comme ça partout tout le temps.
05:47 Il n'est possible partout.
05:48 Mais ce sont des quartiers qui sont aussi des difficultés de trafic de drogue et autres.
05:51 Oui, très bien, mais il y a d'autres manières de gérer
05:53 que par une espèce d'humiliation permanente.
05:55 Moi, j'ai vu des jeunes qui, le matin, partaient de chez eux
05:58 et avaient oublié leur carte d'identité,
06:00 qui, vraiment, avaient des perles de sueur au temple en se disant
06:03 "je ne peux pas rester toute la journée sans mes papiers d'identité".
06:06 Vous, vous partez de chez vous.
06:07 Moi, je pars de chez moi sans mes papiers d'identité,
06:09 je n'ai pas cette peur-là.
06:10 Et quand je vois la facilité aussi avec laquelle,
06:15 dans le débat politique actuel, dans le débat public,
06:17 on utilise des termes comme "racailles",
06:19 eh bien, je pense que là, nous franchissons des lignes rouges.
06:22 Ces jeunes ne sont pas des racailles,
06:24 ce sont des citoyens et des citoyennes qui méritent le respect,
06:27 autant qu'ils ont des responsabilités
06:30 comme n'importe quel citoyen et citoyenne.
06:32 – Vous êtes d'accord avec le président de la République
06:33 lorsqu'il dit qu'il n'y a pas de problème,
06:35 on ne lit pas émeute et immigration, il a raison ?
06:38 – Bien sûr qu'on ne lit pas émeute et immigration,
06:42 par contre, j'ai une divergence avec lui quand il parle d'intégration
06:45 parce que je pense qu'il renvoie la notion d'intégration
06:48 à des comportements individuels,
06:50 là où on sait que dans ces quartiers, il manque des écoles,
06:53 il manque des investissements publics de transport,
06:56 il manque de la culture, il manque de la qualité du logement.
07:00 – Il le dit, pour ceux que l'on a vus,
07:02 il y a beaucoup de jeunes qui sont en désintégration sociale,
07:06 économique, familiale.
07:08 – Par exemple, on n'a pas encore mesuré les effets du confinement du Covid
07:13 sur ces populations-là, par exemple,
07:14 qui ont été enfermées dans des logements
07:16 qui pour certains ne leur permettaient pas de suivre les cours
07:19 dans une chambre avec un ordinateur,
07:21 par exemple, toutes ces conditions-là
07:23 qui n'ont pas été étudiées à la suite du Covid.
07:25 – Ça peut expliquer les émeutes ?
07:26 – Non, je ne dis pas que ça explique les émeutes,
07:28 je dis qu'il y a eu un abandon de ces quartiers
07:31 en termes de politique publique et qu'aujourd'hui,
07:34 pour se sentir français, il faut aussi sentir
07:37 que la France investit pour nous.
07:38 – Comment alors ?
07:40 – Ils ont investi pour moi, pour vous, etc.
07:41 – Donc vous liez ça à l'immigration ?
07:43 – Non, je ne lis pas ça à l'immigration.
07:44 – Si vous dites "se sentir français"…
07:46 – Non, je ne lis pas ça à l'immigration,
07:47 je dis juste que là, pour se sentir dans la communauté nationale,
07:50 il ne faut pas être sujet à discrimination permanente
07:54 et il ne faut pas non plus être oublié des politiques publiques
07:58 et être à la marge des politiques qui sont menées.
08:02 – Le président dit…
08:03 – Je pense par exemple à toutes les personnes
08:05 qui aujourd'hui n'arrivent pas à partir en vacances,
08:07 qui sont enfermées dans des logements,
08:09 on a parlé de la canicule, on s'est interrogé sur le nombre d'enfants
08:11 qui étaient soumis à des chaleurs excessives dans leur logement,
08:14 qui ne peuvent pas avoir accès à des aires de frais,
08:17 à des espaces de nature, à des jeux…
08:18 – Et ça c'est du ressort de l'État ?
08:20 – Bien sûr que c'est du ressort de l'État.
08:21 – Ce n'est pas du ressort des bailleurs privés
08:23 ou de ceux qui ont construit les logements ?
08:24 – Ça fait partie des politiques publiques que nous devons mener,
08:26 les bailleurs privés et les bailleurs sociaux,
08:29 les bailleurs sociaux par exemple ont eu des ponctions
08:32 dans leurs réserves de financement,
08:34 on a nous déposé des amendements pour augmenter les financements,
08:38 pour isoler les logements, ces amendements n'ont pas été retenus.
08:42 Je veux dire maintenant, on devrait, à chaque euro dépensé par l'État,
08:45 s'interroger sur les effets sociaux et les effets écologiques
08:48 de chaque euro que nous dépensons.
08:51 – Pour revenir à ce que disait le président de la République,
08:52 il dit que l'immigration va continuer en France,
08:54 il est plutôt dans une logique, ce qu'il appelle de "peuplement",
08:57 c'est-à-dire de répartition de cette immigration,
09:00 c'est une logique que vous comprenez et que vous approuvez ?
09:05 – Mais l'immigration a toujours existé en France.
09:07 – Et elle continuera, c'est ce qu'il dit.
09:09 – Mais bien sûr qu'elle continuera, mais bien sûr.
09:11 – Bien que le Front National, le Rassemblement National
09:14 arrive pour la deuxième fois au deuxième tour de l'élection présidentielle,
09:17 c'est-à-dire que c'est un sujet pour les Français.
09:18 – Non mais même avec des grands mots,
09:22 il n'y aura pas d'arrêt de l'immigration, c'est parfaitement possible.
09:26 Mais il y a déjà des contrôles et plus on lève des murs aux frontières
09:31 de notre pays, plus on enrichit les passeurs, la criminalité.
09:35 Et en fait il faut aussi trouver la raison sur l'immigration
09:39 et ne pas considérer que l'immigration n'est là que quand on en a besoin
09:43 et que quand on n'en a pas besoin elle ne peut pas être là.
09:45 En fait aujourd'hui on vit dans une déstabilisation
09:48 de bien des pays dans le monde et le réchauffement climatique
09:51 va continuer cette déstabilisation.
09:53 Nous ne pouvons pas nous contenter de dire si on a besoin
09:56 dans telle filière de métier alors vous êtes les bienvenus,
09:58 si nous n'avons pas besoin de vous, vous n'êtes pas les bienvenus.
10:01 L'immigration continuera, après il faut l'encadrer,
10:04 il faut évidemment faire en sorte qu'il y ait les meilleures possibilités
10:08 d'intégration des personnes et puis il faut aussi se donner le droit
10:12 de l'encadrer à ses frontières et de vérifier la quantité de personnes
10:17 qui arrivent mais il ne faut pas non plus se nourrir d'illusions.
10:20 Nous n'aurons jamais, nous n'aurons jamais zéro immigration en France,
10:25 cela n'existe pas et cela je vais vous dire n'est pas souhaitable.
10:28 Donc maintenant il faut aller...
10:29 Pourquoi ce n'est pas souhaitable ?
10:30 Mais ce n'est pas souhaitable parce que les gens...
10:32 Est-ce qu'on a besoin d'immigrés aujourd'hui en France ?
10:34 Mais combien même nous n'en aurions pas besoin ?
10:36 Déjà il peut y avoir des besoins mais en plus
10:39 combien même nous n'en aurions pas besoin ?
10:41 On a besoin de l'immigration en France.
10:42 Il y a des personnes qui juste fuient des dictatures,
10:45 il y a des personnes qui sont par exemple LGBT,
10:50 enfin qui sont gays, lesbiennes, qui fuient des pays dans lesquels...
10:52 Qui sont discriminés ou...
10:53 Et dans lesquels ils risquent la mort, dans lesquels ils risquent la mort.
10:56 C'est de notre devoir que de les accueillir,
10:57 enfin je veux dire c'est évident, c'est évident.
11:00 Donc c'est pour cela qu'il nous faut changer de discours sur l'immigration
11:03 et considérer que ce sont des humains que nous avons face à nous
11:05 et pas juste des chiffres.
11:07 Oui mais les Français, est-ce qu'ils acceptent ce discours aujourd'hui ?
11:11 Non mais les Français sont aussi nourris...
11:14 Les Français aujourd'hui, ils ont mis Marine Le Pen
11:17 au deuxième tour de l'élection présidentielle,
11:18 ils ont envoyé 89 députés Rassemblement National aux députés.
11:22 Vous le savez, vous siégez à côté d'eux.
11:24 C'est quand même un message politique qui est envoyé.
11:26 Je pense qu'aujourd'hui les Français ne vont pas bien, ne vont pas bien.
11:31 Donc quand on vote Rassemblement National on ne va pas bien ?
11:32 Non, non, là c'est vous qui faites le raccourci.
11:35 Les Français d'une manière générale, même ceux qui votent pour nous,
11:38 je pense que les Français ne vont pas très bien.
11:41 Quand on vote pour vous on ne va pas bien non plus ?
11:42 Non mais les Français sont dans une espèce de questionnement
11:47 sur est-ce qu'on va finir à la fin du mois ?
11:49 Est-ce que nos enfants auront un avenir ?
11:51 Est-ce que l'école va permettre qu'il ait un diplôme et qu'il ait un métier ?
11:55 Donc cette crainte-là, elle doit être envisagée
12:01 et reporter cette angoisse vers l'étranger,
12:05 ça n'est pas une bonne manière de gérer les choses.
12:07 Au contraire, regardons les problèmes en face,
12:09 regardons la crise sociale, regardons la crise écologique
12:12 et trouvons les moyens ensemble de trouver un avenir serein.
12:16 Justement, vous dites "regardons la crise écologique",
12:17 hier c'était le jour du dépassement.
12:19 Ça veut dire qu'en fait on a épuisé les ressources sur terre hier 2 août.
12:25 Je crois qu'en divisant par deux la consommation de viande en France,
12:28 on gagnerait 19 jours ou 20 jours je crois.
12:31 C'est déjà pas mal.
12:32 On n'a toujours pas cette prise de conscience aujourd'hui dans le monde ou dans le pays ?
12:36 Je pense paradoxalement qu'on a la prise de conscience
12:41 mais qu'on a peur de ce qu'on a sous les yeux.
12:44 Et on a raison d'avoir peur en réalité parce que la situation est grave
12:48 et c'est pour cela qu'aujourd'hui il nous faut être matures face au réchauffement climatique.
12:53 Donc on court vraiment à la catastrophe ?
12:55 Regardez ce qui se passe au Canada par exemple,
12:58 aujourd'hui il y a plus de 670 feux qui sont hors de contrôle,
13:02 il y a 12 millions d'hectares qui ont brûlé,
13:04 ça brûle en Grèce, ça brûle partout là.
13:08 Donc je dis maintenant il faut regarder les choses en face
13:10 et oui ça va pas être facile mais précisément parce que nous les regarderons en responsabilité
13:15 alors nous trouverons les solutions.
13:16 Et quand je vois les réactions que j'ai eues sur la viande,
13:19 je dis "attention parce que vous pouvez rire de la diminution de viande
13:25 mais vous ne pouvez pas rire d'un incendie".
13:27 Et à un moment donné la viande est une des actions les plus faciles
13:32 que nous ayons à notre disposition pour agir.
13:34 Alors que la consommation augmente comme vous l'avez vu en France.
13:37 Montrons cet exemple, diminuons la consommation de viande,
13:40 ayons des gestes qui véritablement changent les choses
13:43 et après faisons pression pour que le gouvernement agisse
13:47 et là nous serons dans une dynamique positive.
13:50 Est-ce que vous accorderiez une interview au JDD ?
13:54 Alors non parce qu'il y a un moratoire qui a été décidé par mon parti
13:59 et je le soutiendrai parce que je pense que là ce qui est mené par Bolloré
14:08 et par la direction maintenant du JDD,
14:12 c'est une bataille culturelle qui n'a plus rien de l'indépendance journalistique
14:19 et je pense que nous devrions vraiment regarder aussi cela avec attention
14:23 parce que quand on parlait par exemple d'immigration,
14:26 on sait que les médias tenus par Bolloré diffusent des messages permanents sur l'immigration
14:31 et c'est de nature à faire peur mais à la fin c'est aussi une manière de ne pas regarder,
14:36 par exemple les investissements de Bolloré en Afrique,
14:39 c'est une manière de ne pas regarder les actions des plus riches,
14:43 les utilisations de jets etc.
14:46 Et donc je dis attention parce qu'en fait à trouver un faux adversaire,
14:50 un faux ennemi, on se trompe complètement de combat.
14:52 Demain le JDD vous appelle pour une tribune où parler de la réduction de la consommation du climat,
14:58 vous refusez ?
14:59 Mais oui, ça ne me fera pas plaisir je vais vous dire, mais oui je le refuse.
15:02 Jean-François Kahn, je ne sais pas si vous l'avez vu,
15:04 mais l'éditorialiste Jean-François Kahn a signé une tribune dans l'Obs
15:07 en disant en fait les médias du groupe Bolloré font tout,
15:10 veulent tout faire pour faire passer l'extrême droite, l'emmener au pouvoir.
15:12 Vous êtes d'accord avec ce raisonnement ?
15:13 Oui, je pense que c'est une stratégie et d'ailleurs Bolloré,
15:16 j'avais lu une biographie de lui, un portrait de lui dans Le Monde.
15:20 Il roule pour Marine Le Pen ou d'autres ?
15:23 Je pense qu'il mène une bataille culturelle exactement comme ça s'est passé aux Etats-Unis avec…
15:28 Trump.
15:29 Oui, ce qui a précédé l'élection de Trump et nous ne devrions pas prendre ça à la légère
15:34 parce qu'on l'a vu avec Trump, ça a déstabilisé considérablement les Etats-Unis
15:40 et si la France passe à l'extrême droite, ce ne sera pas un petit événement dans Le Monde.
15:46 Merci Sandrine Rousseau.
15:47 Merci d'être assis par le plateau de BFM Story.

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