• l’année dernière
Transcription
00:00 Un peu de silence, on est en train de faire des entrées là.
00:03 Je pense qu'il y a un pépin dans votre histoire.
00:09 J'ai du mal à accepter qu'un spectacle qui est censé me remonter le moral,
00:12 ça me fait l'effet inverse.
00:13 Le fait qu'il n'ait pas la retenue,
00:19 déjà le simple fait de se lever pour signifier son mécontentement,
00:21 personne ne fait ça.
00:22 C'est inouï d'avoir ce courage.
00:24 Parce que ce n'est pas juste un acte punk, puisqu'il déroule une pensée.
00:27 Il est admirable pour ça.
00:28 Je n'ai pas nécessairement un mec comme ça à l'intérieur,
00:30 parce que je ne suis pas à l'aise en public, etc.
00:32 Je ne pourrais pas prendre la parole.
00:33 Mon Yannick à moi, il se manifeste quand je regarde un film qui m'ennuie au cinéma.
00:37 J'ai pris l'habitude de m'en aller.
00:38 Parce que, comme le dit Yannick dans le film,
00:40 le temps des gens c'est précieux.
00:41 Donc moi quand j'ai l'impression que je perds mon temps,
00:43 que je ne ressens rien,
00:44 et puis que je vois les ficelles et que je m'ennuie,
00:46 il est temps de partir.
00:47 C'est tout.
00:48 Mais je ne vais pas le signifier,
00:49 je ne vais pas appeler le réalisateur pour lui dire...
00:51 Enfin j'aimerais bien parfois pouvoir l'appeler...
00:54 Je ne vais pas le citer.
00:54 T'as un Yannick on fouille ?
00:55 Vous imaginez bien, des fois je me libère de certaines convenances.
00:58 Ça m'arrive, j'ai un ami qui l'a fait à la fin d'un spectacle,
01:01 qui a dit "c'est nul", mais bon c'était un peu plus punk.
01:03 Il n'y avait pas de construction derrière, de toute façon c'était la fin du spectacle.
01:05 Donc on ne pouvait pas...
01:06 Mais il y a eu une pulsion.
01:07 Ça m'a mis à un endroit de terreur juste à côté.
01:11 Bref, mais on en parlera plus tard.
01:13 Mais oui, forcément j'ai un petit Yannick,
01:14 j'aime bien l'idée, sinon je ne ferais pas ce travail, je pense.
01:18 [Musique]
01:25 Je pense que tout le monde a l'impression de faire quelque chose de fantastique,
01:27 sinon les projets n'existeraient jamais.
01:30 Ça part toujours dans la meilleure...
01:32 Personne ne démarre un projet en disant "on va faire une sombre merde".
01:35 C'est vrai, ça part toujours dans un bon sentiment.
01:37 Après il faut bien se rendre compte qu'effectivement le génie...
01:41 C'est rare ici, mais ça répond à vos questions ça ?
01:43 La responsabilité ?
01:44 Non la responsabilité, j'essaie de faire ce que je peux.
01:46 Même les pires, même ceux qu'on pourrait soupçonner de se moquer de nous,
01:50 doivent avoir l'impression eux de donner le meilleur.
01:53 Effectivement, on est tous troublés par notre réalité.
01:56 Et puis par notre entourage.
01:58 Moi on me laisse croire que je suis absolument génial toute la journée,
02:01 alors qu'il y a des gens qui reçoivent mes films comme des navets.
02:03 [Musique]
02:08 Ça demande une telle écriture, en tout cas je parle de la comédie,
02:10 qui moi me fait rire.
02:11 Toutes les comédies ne me font pas forcément rire,
02:12 parce qu'en même temps, ce qui est assez génial,
02:15 c'est la possibilité d'envoyer une quantité de films en France assez titanesque.
02:20 Et ça c'est un luxe.
02:22 Dans la comédie, il y a des comédies qui me font extrêmement rire,
02:25 et c'est très souvent des comédies qui sont liées à un sens de l'écriture
02:28 et de la rythmique qui est assez aboutie.
02:31 Et en ça, je pense que ça mériterait, en tout cas moi j'ai besoin de ça,
02:35 j'aime les mots truculents, j'aime la langue, la fluidité, l'inventivité,
02:40 l'électricité dans l'écriture, c'est ça qui me fait rire.
02:44 C'est un moment de travail que je ne comprends pas pourquoi il y a pas de César pour ça.
02:48 Je crois que c'est un peu désuet ces catégories.
02:50 De dire "je vais voir un drame, je vais voir une comédie, je vais voir un film fantastique",
02:54 maintenant les trucs sont mélangés.
02:55 Il y a des films fantastiques qui sont aussi des comédies,
02:57 et qui sont aussi des drames psychologiques.
02:59 C'est complètement con de mettre les films dans des cases à ce point là.
03:01 C'était cool dans les années 80, c'était "je veux un film d'horreur", oui.
03:05 T'allais voir un film d'horreur, c'était juste de l'horreur.
03:07 Maintenant les trucs ont un peu muté, ça se dit muté ?
03:11 Muet ? Non, je pensais à un serpent, je sais pas pourquoi.
03:14 Bon tu m'as compris, je dézoomerai sur les catégories,
03:16 j'arrêterai d'appeler un drame un drame, je trouve ça ridicule et désuet.
03:20 Salut Marie-Claire. Laquelle est Marie, laquelle est Claire ? Super vanne.
03:23 [Musique]
03:36 [SILENCE]

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