Découvrez dans cet échange, BaBakary Méité, l'ex capitaine de la sélection nationale de rugby qui est aujourd'hui écrivain. Il nous parle de sa carrière, sa plume, ses relations sociales.
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00:23 Je pense que la différence c'est entre le top 14 et les divisions inférieures, c'est la vitesse où tout va beaucoup plus vite.
00:32 Les joueurs ne sont pas forcément plus costauds parce qu'en Pro D2, même au niveau inférieur, il y a des joueurs costauds dans toutes les équipes.
00:39 Mais au niveau de la vitesse d'exécution, au niveau de la justesse, de la précision des attaques, je pense qu'effectivement le top 14 c'est un cran au-dessus.
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00:52 Ça a été dur de jouer dans cette période Covid, dans des stades vides, parce que moi toute ma carrière quand je l'ai joué, c'était pour...
01:01 On joue pour les gens, on joue pour les gens qui viennent nous voir jouer, pour les supporters, même dans les stades adverses quand les supporters sont contre vous.
01:07 C'est des choses qui, moi, qui me galvanisaient, qui me motivaient. Et c'est vrai que cette dernière saison était assez difficile à vivre.
01:14 Mais je garde un souvenir aussi magnifique de mon dernier match à Carcassonne où toute ma famille avait fait déplacement et était présente dans les tribunes.
01:23 Et donc ça, c'est un souvenir qui restera gravé à jamais dans ma mémoire.
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01:32 Il y en a eu beaucoup. Il y a l'année où, quand on est champion en 2013, il y a des matchs de qualification coupés contre la Namibie que j'ai vécu.
01:41 Et en 2007 et dernièrement en 2021, c'est des moments forts.
01:48 Mais au-delà des matchs, au-delà des victoires, moi ce que je retiens, c'est l'ambiance qu'il y avait entre nous.
01:54 C'était tout le temps la fête quand je venais en sélection et qu'on était entre nous.
01:58 La seule chose à laquelle on pensait, c'était être ensemble, représenter le pays et passer des bons moments ensemble, entre frères.
02:06 Il y avait toujours une bonne ambiance et c'est ces moments-là que je retiens dans ma carrière.
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02:14 C'est vrai qu'au niveau de rugby, au niveau national, il y a des difficultés au niveau du championnat, au niveau de l'organisation du championnat.
02:24 Donc il y a des clubs, les clubs sont présents, mais il n'y a pas vraiment eu de compétition.
02:30 Donc j'essaie de suivre tant bien que mal et je m'intéresse à mon club, Orcas.
02:35 Je m'intéresse aux autres clubs qui essayent de travailler correctement, notamment au niveau des écoles de rugby.
02:42 Mais c'est vrai que moi, mon intérêt est plus porté sur la jeunesse, sur les écoles de rugby et sur les féminines,
02:49 et sur le rugby à 7 que sur les équipes seniors de rugby et du championnat.
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02:57 C'est un concours de circonstances. J'ai un ami à la fac qui m'a proposé de venir sur un tournoi de rugby universitaire.
03:06 J'y suis allé. On m'a dit "tu viens, tu verras, il y a une bonne ambiance, on fait la fête".
03:11 Donc effectivement, c'était une super ambiance. Et sur ce tournoi-là, je me suis plutôt bien débrouillé.
03:17 On m'a souvent posé la question de savoir où est-ce que je jouais au rugby, alors qu'à l'époque, je ne jouais pas encore.
03:22 Ensuite, mon ami m'a proposé de rejoindre son club de rugby à Drancy, en Fédéral 3.
03:30 C'est là que j'ai décidé de franchir le pas et c'est là que tout a commencé.
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03:39 Le rugby féminin ivoirien, je pense que c'est quelque chose, au-delà du rugby, je pense que le sport féminin,
03:46 a sa place en Côte d'Ivoire et que c'est quelque chose sur lequel il faut vraiment enclencher des bonnes choses.
03:53 J'ai ma petite idée sur la question, sur le développement du rugby féminin en Côte d'Ivoire.
03:59 Je suis président d'honneur d'un club de rugby à Abobo, Orcas, où les filles sont majoritaires par rapport aux garçons.
04:06 Donc c'est un vrai sujet pour moi et je pense que c'est l'avenir du rugby en Côte d'Ivoire.
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04:17 Ce livre que j'ai écrit il y a un peu plus d'un an, qui s'appelle Les Chiffons Bleus, où je raconte une histoire qui m'est arrivée,
04:25 où je suis engagé comme agent d'entretien dans un hôpital parisien pendant la première crise du Covid,
04:32 où le rugby s'était arrêté, tout le monde était confiné, moi je rentrais de l'étranger.
04:38 Et j'ai eu une opportunité par ma sœur et son beau-frère, avec mon neveu, qu'une histoire de famille,
04:46 d'aller travailler comme agent d'entretien dans cet hôpital.
04:51 Et c'est ce que j'ai voulu raconter à travers ce livre.
04:54 Je mets en avant les personnes avec qui j'ai travaillé, donc toutes ces dames,
05:01 qui sont aussi issues d'une diaspora africaine pour la majorité, qui font le ménage tous les jours, des personnes attachantes.
05:11 J'ai aussi mis en avant les soignants, les infirmières, les aides-soignantes et les médecins,
05:16 et tout le microcosme de l'hôpital, qui était vraiment dévoué pendant cette période de Covid.
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05:26 Je pense que c'est un peu comme un livre, il n'y a pas vraiment de similitude.
05:31 Quand j'écris, ça ne vient pas forcément facilement, c'est-à-dire que j'arrive à me poser et à produire quelque chose
05:41 de façon assez régulière et assez fluide.
05:45 Alors que la préparation d'un match de rugby, c'est quelque chose où il faut rentrer petit à petit dedans,
05:51 il faut se concentrer, etc. Donc je ne pense pas qu'il y ait vraiment de similitude.
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06:01 Ça a été un moment difficile pour moi. C'est vrai qu'à plusieurs reprises dans ma carrière, ça m'est arrivé.
06:08 Ça m'est arrivé récemment, même après que j'ai arrêté de jouer.
06:14 Ce sont des choses qui sont difficiles à vivre, mais face auxquelles il ne faut jamais baisser la tête.
06:21 Il faut toujours affronter ces choses-là et pouvoir porter plainte quand il le faut,
06:27 et se battre pour que ces choses-là reculent.
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06:34 Ma conscience, je pense, j'ai une conscience citoyenne.
06:39 On dit souvent que les sportifs doivent rester dans leur discipline et s'occuper de jouer au ballon ou de courir vite.
06:47 Moi, je considère qu'avant d'être un joueur de rugby professionnel, je suis un être humain,
06:51 je suis un citoyen et les choses qui me touchent, j'ai toujours eu pour habitude de m'exprimer là-dessus.
06:57 Encore une fois, je ne demande à personne de faire comme moi.
07:00 Je ne suis pas un étendard, je ne suis pas un porte-parole, mais je dis ce que je pense.
07:04 Et quand ça me touche, parce qu'on a le droit d'être touché par ce qu'on veut,
07:09 on n'est pas tous sensibles aux mêmes choses,
07:12 donc moi je m'exprime sur les sujets auxquels je suis sensible et j'ai toujours fait ça,
07:19 donc je continuerai à le faire.
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