• l’année dernière
109 ans après la mort de Jean Jaurès, comme tous les 31 juillet, un hommage lui est rendu par la gauche au Café du Croissant, lieu de son assassinat dans le 2ème arrondissement de Paris. Le directeur de L'Humanité et sénateur PCF, Fabien Gay, y était présent pour délivrer un discours en l'honneur de Jean Jaurès, faisant écho à la situation démocratique que connait notre société aujourd'hui.

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Transcription
00:00 Chers amis, chers camarades, je tiens à mon tour à saluer la présence de nombreuses et nombreux élus communistes de Paris,
00:12 élus socialistes de Paris,
00:18 de dirigeantes et dirigeants du Parti communiste, du Parti socialiste, de GRS.
00:26 Je tiens à saluer les amis, électrices et électeurs de l'humanité,
00:34 et je vous salue chacune et chacun d'entre vous.
00:37 Comme chaque année, nous sommes réunis pour rendre hommage à Jean Jaurès,
00:43 internationaliste et combattant de la paix,
00:47 assassiné en ces lieux le 31 juillet 1914 par l'ultranationaliste Raoul Villain.
00:55 Jean Jaurès, vous le savez, c'est bien sûr ce dirigeant politique qui a marqué l'histoire de la gauche en France,
01:01 mais aussi l'histoire de la vie politique française et de la République.
01:05 Jean Jaurès,
01:08 c'est le fondateur de l'humanité.
01:10 Ce journal qui a porté l'union des diversités du mouvement socialiste,
01:14 ce journal dont le lien avec le mouvement ouvrier syndical a été dès l'origine un des piliers.
01:22 Un quotidien
01:24 qui porte un nom ambitieux,
01:26 qui travaille
01:28 avec un souci scrupuleux de vérité et afin de pouvoir mener ses missions à bien,
01:33 un quotidien indépendant
01:36 des puissances de l'argent,
01:38 toujours aujourd'hui, comme l'écrivait et l'explicitait Jean Jaurès
01:42 dans son premier éditorial le 18 avril 1904.
01:47 Jean Jaurès,
01:49 c'est aussi un défenseur farouche de la paix,
01:53 assassiné à un moment charnière, à la veille de basculer dans ce conflit extrêmement meurtrier
01:59 que fut la première guerre mondiale,
02:02 assassiné
02:05 précisément en raison de son engagement pour la paix.
02:08 L'écrivain
02:10 Stéphane Swaig l'avait bien compris et je partage ses mots.
02:15 "À peine la paix fut-elle menacée que Jaurès se dressa comme d'habitude,
02:22 sentinelle sonnant l'alarme dans le danger.
02:25 Le cri,
02:28 le cri
02:30 destiné à réveiller le peuple de France était déjà dans sa gorge
02:34 quand il fut jeté à terre
02:37 par ces gens de l'ombre qui connaissaient sa force inébranlable et dont ils connaissaient les projets et l'histoire.
02:44 Tant qu'ils montaient la garde, la frontière était sûre et ils le savaient.
02:50 Jean Jaurès nous a légué l'humanité. À travers ce beau journal,
02:54 il nous a légué une exigence, un combat sans relâche pour le progrès de nos sociétés et pour la paix.
03:01 Aujourd'hui,
03:03 je m'interroge,
03:05 qu'aurait pensé ce travailleur vigoureux et infatigable, ce tribun du peuple du moment que nous vivons aujourd'hui ?
03:12 Comment aurait-il mis en oeuvre son incroyable énergie et sa pensée féconde dans ce moment ?
03:19 S'il faut manier les parallèles entre les époques,
03:22 avec beaucoup de précaution, nous vivons nous aussi un moment charnière, un moment de bascule, non seulement pour notre société,
03:30 mais encore cette fois pour la planète entière.
03:33 La veille de son assassinat,
03:37 Jaurès publiait
03:39 son dernier article
03:41 intitulé
03:43 "L'oscillation au bord de l'abîme", une formule qui est aujourd'hui à nouveau d'une actualité criante.
03:50 Chers amis, chers camarades, ce moment de bascule auquel nous assistons est d'abord social, ou plutôt
03:57 antisocial, comme ce fut
04:00 ce début d'année 2023, avec la réforme des retraites voulue par le président Macron.
04:06 Il a fallu pour l'imposer
04:09 tout l'autoritarisme et tous les coups de force possibles
04:13 par le recours aux outils réglementaires et en détournant des articles de la Constitution.
04:19 Car l'opposition à ce funeste projet était claire et forte dans le pays. Elle s'est exprimée dans les sondages
04:26 où le "non" était sans appel. Elle s'est exprimée surtout
04:31 dans la rue, par 14 journées de mobilisation et des grèves de grande ampleur
04:37 dans beaucoup de secteurs, grâce à une intersyndicale
04:42 unie et soudée. Et surtout, malgré des fins de mois difficiles,
04:47 dans un contexte d'inflation pour de nombreuses
04:51 travailleuses et de nombreux travailleurs.
04:54 Jaurès,
04:55 qui avait soutenu les mineurs et les verriers de Carmeaux en grève, le disait déjà.
05:00 Je cite "C'est la force brute du capital
05:04 maniée par une oligarchie qui domine tous les rapports sociaux,
05:09 entre le capital qui prétend au plus haut niveau du dividende et le travail qui s'efforce vers un plus haut salaire,
05:17 il y a une guerre
05:19 essentielle et permanente. La grève n'est qu'un épisode de cette guerre."
05:24 L'humanité,
05:26 fidèle à son essence et même à son histoire, a été au coeur de cette lutte. Nous avons décrypté le projet de loi
05:33 dans un hors-série.
05:35 Analysé son contenu et les positions des responsables politiques,
05:39 interviewé tous les dirigeants syndicaux,
05:42 réalisé des vidéos relatant la mobilisation.
05:44 Nous avons été de toutes les manifestations partout dans le pays. Et surtout, nous avons joué notre rôle en faisant la démonstration
05:53 que des alternatives bénéfiques au monde du travail
05:57 existaient.
05:58 Alors, pourquoi une opposition civile dans notre pays ? Parce qu'il est tout simplement inacceptable
06:05 d'allonger de deux ans le temps de cotisation.
06:07 Deux années de travail sur une vie déjà bien remplie vont épuiser celles et ceux qui sont déjà fatigués.
06:14 Si le travail
06:16 peut être source d'émancipation, à condition qu'il soit utile à la société, et si les salariés
06:23 participent aux décisions, il peut être aussi
06:26 aliénant s'il est soumis aux contraintes du capital et des injonctions à ne faire que du profit.
06:33 Il peut aussi le travail
06:35 user et casser par ses cadences infernales,
06:39 ses horaires décalés ou sa dureté physique et psychologique.
06:43 Et cela, alors que l'espérance de vie en bonne santé, car c'est là le point crucial et très
06:50 révélateur des inégalités au travail, puisqu'on compte dix années d'écart entre un cadre et un ouvrier,
06:57 au détriment évidemment du second.
07:02 Deux années
07:03 amputées du temps à la retraite, un temps qui échappe aux contraintes du capital, mais un temps
07:09 utile pour soi, pour les siens et pour la société.
07:13 Demandons aux mouvements associatifs et sportifs, par exemple, si les retraités ne sont pas utiles.
07:20 Ensuite, parce que l'argument de l'équilibre financier ne tenait pas, nous l'avons démontré.
07:26 Il existe d'autres voies possibles pour atteindre l'équilibre et chercher les dix milliards manquants à l'horizon
07:32 2035, quand dans ce pays,
07:35 chaque année,
07:37 165 milliards d'euros sont donnés au capital sans aucune contrepartie.
07:42 Les françaises et les français l'ont bien compris.
07:45 Outre ces deux années supplémentaires,
07:47 c'est bien un projet de société délétère que s'est opposé la majorité du pays. C'est aussi à cela
07:53 qu'ils ont dit non. Et le gouvernement a méprisé cette réponse à coups de répression dans la rue et de
08:01 49.3 et autres articles au Parlement. Au fond,
08:04 le signal était clair. Le gouvernement place, oeuvre, un projet de société tout entier,
08:11 défini par les intérêts particuliers de quelques-uns, au détriment du plus grand nombre.
08:17 En poursuivant dans leur ultra-libéralisme,
08:20 qui affaiblit l'égalité républicaine par l'assèchement et la privatisation des services publics et en renforçant
08:27 l'arsenal liberticide,
08:29 restreignant nos libertés publiques et individuelles.
08:31 C'est contre le pays qu'oeuvre le président Macron et ce gouvernement. Et ils ne reculent pas.
08:38 Ils écrasent par leur autoritarisme et leur coup de force successif.
08:43 Par leur mépris, ils portent atteinte non seulement à la volonté de la majorité du pays,
08:49 aux représentants du peuple, au Parlement, mais encore à notre République et à notre démocratie.
08:55 Il ne s'agit pas simplement de quelques réformes, mais d'une véritable stratégie de guerre sociale.
09:02 Et à mesure que s'accroît les atteintes à la République, les contestations montent et se font plus violentes.
09:10 Chers amis, chers camarades,
09:13 c'est le cas des révoltes qui ont fait suite à la mort tragique de Nahel,
09:18 17 ans, tué par le tir d'un policier à Nanterre le 27 juin dernier.
09:23 Je veux redire notre émotion
09:27 et notre
09:29 totale solidarité
09:31 à la famille de la victime.
09:33 Cet homicide volontaire,
09:36 c'est le chef d'accusation retenue,
09:38 a suscité
09:40 tristesse et émotions qui se sont muées chez une partie de la population,
09:45 souvent très jeune, en colère et en indignation.
09:48 Cette colère
09:51 s'est embrasée
09:52 plusieurs nuits durant,
09:54 entraînant des dégradations de biens publics et privés.
09:57 La mort de Nahel
10:00 survient après de trop nombreux autres, après les Menguettes, il y a 40 ans, après Ziyad et Bouna, il y a 18 ans.
10:08 Nous n'oublions pas,
10:11 nous gardons
10:13 gravés dans nos mémoires
10:15 leurs visages, leur jeunesse,
10:17 l'injustice que représente la mort.
10:21 La mort de Nahel
10:23 aurait dû conduire le gouvernement à instaurer à minima un grand débat national,
10:30 politique et citoyen, sur les relations entre la police et une partie de la population.
10:36 Elle aurait dû abroger la loi de 2017, aussi, qui a conduit à une augmentation de 300%
10:44 des personnes tuées par la police. Elle aurait dû entendre l'ONU, le Conseil de l'Europe et Amnesty International
10:51 qui ont alerté sur la dérive de notre police. Et la mort de Nahel
10:57 aurait dû remettre en question le fonctionnement de cette institution.
11:01 Oui, il y a des réponses à apporter et pour l'instant il n'en est rien.
11:07 En revanche,
11:09 les condamnations des violences ont été quasi unanimes. Et les violences qui pénalisent avant tout les habitantes et les habitants des lieux
11:17 où elles sont avenues sont condamnables, en effet. Mais elles ont suscité peut-être davantage de réactions
11:24 que la mort du jeune Nahel. Et les commentaires et les analyses ont trop souvent été têtés de mépris, voire
11:32 de haine de classe par l'extrême droite.
11:34 Certains à droite et à l'extrême droite
11:37 ont dit que les banlieues
11:39 captaient des milliards d'euros d'argent public et que de nombreuses habitantes et habitants
11:43 ne payaient pas d'impôts. Et donc qu'il ne fallait pas reconstruire ou faire payer à la population,
11:50 voire les punir. En plus d'être une vieille ranguienne et lubire actionnaire, ce constat est faux.
11:58 Car en République, tout le monde paie l'impôt.
12:01 Le premier impôt, c'est la TVA, impôt le plus injuste.
12:07 Certains ont dit que toute violence était inacceptable.
12:11 Mais les mêmes ne disent jamais un mot sur la violence sociale.
12:15 D'autres que ces émeutes n'avaient rien de politique et qu'il s'agissait au mieux d'une colère aveugle, au pire de casse pour le plaisir.
12:24 Et la gauche
12:27 doit analyser, non pas pour valider, mais comprendre que les indignations et la colère
12:33 n'est autre qu'une réaction aux injustices.
12:37 Celle de la mort d'un jeune, sans aucune raison bien sûr, mais aussi de toutes les autres morts
12:42 semblables qui ont précédé. Il ne faudrait pas déconsidérer trop vite ce qui...
12:48 Pardonnez-moi. Il ne faudrait pas déconsidérer trop vite ce qui s'est exprimé là.
12:55 Même si l'on peut, à raison, ne pas partager l'expression employée. Même si l'on peut ne pas
13:02 homogénéiser des raisons sans doute très diverses.
13:05 Mais le problème est bien plus vaste. Et à travers l'injustice de la mort de Nahel, c'est aussi une réaction aux
13:12 discriminations et aux inégalités dont les classes populaires sont victimes.
13:17 Je sais qu'une partie du pays ne le comprend pas.
13:21 Car elle ne vit pas dans ces quartiers et ne vit pas les violences policières ou les contrôles au faciès à répétition.
13:30 Là où les droites et l'extrême droite divisent
13:34 notre rôle est d'unir.
13:36 Le fait de s'en prendre au bâtiment public, au service public, doit nous interroger.
13:42 Car on pourrait penser qu'il s'agit d'une colère mal dirigée,
13:46 cristallisée sur ce qui évoque l'État qui laisse ces injustices s'installer, qui les aggrave et ne les condamne pas.
13:55 C'est en partie vrai. Et c'est aussi la preuve d'une appréhension politique de la situation.
14:03 Car ce sont les mêmes émanations de l'État qui, au fond, par manque de moyens, mais aussi par une idéologie
14:11 de plus en plus néolibérale, entretient les classes populaires dans leurs difficultés et entretient les discriminations existantes.
14:20 Oui, en banlieue comme partout, on paye l'impôt comme les autres, mais on n'a pas les mêmes services dans tous les domaines.
14:30 Une contestation de l'ordre établi, tout en plongeant dedans et en pillant ses biens de consommation, parfois de luxe,
14:36 qu'on leur vend à longueur de journée comme seul horizon désirable et qu'on s'offusque ensuite de voir saisie.
14:43 La responsabilité n'est pas à chercher au niveau de celles et ceux qui font vivre ces services publics.
14:49 Elles et ils font leur travail le plus souvent, le mieux possible et avec dévouement.
14:54 Une large part de la responsabilité se trouve dans l'estrade d'un système qui se déploie au profit de quelques-uns,
15:03 au détriment du plus grand nombre.
15:05 Un système néolibéral qui bras l'humain sur tous les territoires, mais aussi notre planète.
15:12 Et il n'est pas impossible que cela ait joué un rôle dans le choix des cibles à détruire.
15:17 Il y a eu des violences, on ne peut les nier, encore moins les encourager.
15:23 Et évidemment les condamner.
15:25 Mais il y a des responsabilités individuelles indéniables.
15:28 Mais il y a également là le résultat de l'oppression d'un système structurellement inégalitaire et d'une violence symbolique inouïe.
15:38 À sa façon, Jaurès le disait déjà, je le cite.
15:43 Mais si nous devons de tout notre effort corriger, contenir, refouler par la puissance grandissante de la raison 1 et de l'organisation,
15:57 s'est échappé d'instincts de colère et de violence.
16:02 Ah, du moins, lorsque malgré tout la violence éclate, lorsque le cœur de ces hommes s'écrit et se soulève,
16:13 ne tournons pas contre eux, mais contre les maîtres qui les ont conduits là, notre indignation et notre colère.
16:21 Malheureusement, cela risque fort de pénaliser les plus isolés et les plus fragiles.
16:27 Celles et ceux qui subissent déjà les difficultés d'accès aux services publics,
16:32 mais aussi celles et ceux qui n'ont plus de voiture pour aller travailler lorsque les transports en commun sont défaillants ou absents.
16:40 Et Jaurès soulignait également les risques, à l'époque, pesant sur les grévistes que représente la violence
16:48 qui suscite et justifie l'usage des répressions dans un éditorial de l'Humanité daté de 1906.
16:56 Elle est apparue à beaucoup comme nécessaire, renforçant davantage encore des fractures qui se sont entretenues en longueur de journée,
17:04 particulièrement par l'extrême droite et les droites, celles des républicains comme celles du gouvernement.
17:10 Avant de condamner hâtivement, il faut pourtant se souvenir de ce fait que rappelait Jaurès.
17:17 Je le cite. « De quel droit une société qui, par égoïsme, par inertie, par complaisance pour les jouissances faciles de quelques-uns,
17:29 n'a tari aucune des sources du crime qu'il dépendait d'elle de tarir ?
17:35 De quel droit cette société vient-elle frapper ensuite en la personne de quelq'un d'individu misérable le crime même dont elle n'a pas surveillé les origines ?
17:46 La violence, chers amis et chers camarades, est partout. Elle accable celles et ceux dont la vie est la plus difficile.
17:53 Et l'on s'étonne lorsqu'elle est rendue. Et la violence verbale, elle aussi, s'exacerbe et passe la frontière de l'outrance,
18:02 sans plus de scruptules et dans l'indifférence quasi-générale.
18:06 Chers amis, chers camarades, le glissement vers l'outrance est peut-être progressif.
18:11 Il n'en demeure pas moins qu'elle s'installe, portant atteinte au fondement même de notre République.
18:17 Et le rythme s'intensifie, créant ou aggravant les fractures et les divisions.
18:26 Témoins le communiqué de deux syndicats de police, appelant à lutter contre des nuisibles.
18:34 Et après les Français de souche, opposés aux Français de papier, nous avons entendu, dans la bouche d'une sénatrice des Républicains,
18:42 lors d'une audition au Sénat, demander aux ministres de l'Intérieur, ils sont comment, Français, ces jeunes ?
18:49 Nous avons entendu également le député Front National, Jean-Philippe Tanguy, évoquer des Français de nationalité faciale.
19:00 Cette outrance, elle porte et sert avant tout l'idéologie d'extrême droite, dont elle répand la haine et qu'elle contribue à rendre audible.
19:10 Je le redis donc, ici avec force, en République, il n'y a pas deux ou trois ou quatre catégories de Français.
19:20 Où que l'on soit né, quelles que soient ses origines, quelle que soit son orientation sexuelle, quelle que soit sa couleur de peau,
19:30 le peuple français est homme et indivisible.
19:34 Cette haine contre celles et ceux qui ne seraient Français de papier, contre les Français de souche,
19:41 ce sont les mêmes qui ont la haine contre l'étranger, les homosexuels, les juifs et les musulmans, ou encore les communistes.
19:50 Ne rien dire, c'est laisser propager, prospérer ce racisme devenu ordinaire et insupportable,
20:00 ce racisme fermant du fascisme dans un pays et dans un continent qui a connu dans sa meurtrissure et dans sa chair la Shoah au XXe siècle.
20:12 Nous redisons donc ici aujourd'hui qu'il n'y a pas deux ou trois enfants de la République, mais bien que des enfants de la République,
20:22 ils sont toutes et tous les nôtres et ils sont aujourd'hui sous notre protection.
20:27 (Applaudissements)
20:37 Que des responsables politiques se permettent de tenir de tels propos est grave.
20:41 Ils visent à diviser et à chercher des boucs émissaires en détournant par là même l'attention des problèmes réels que rencontre la population.
20:50 Ces partisans d'un ordre violent se taisent ou soutiennent la dérive d'une institution policière
20:56 qui jusqu'au sommet en appelle à soustraire les fonctionnaires de la police aux procédures légales.
21:02 C'est une attaque sans précédent contre la séparation des pouvoirs et au-delà sur une conception républicaine de nos institutions.
21:12 Quand seront condamnés ces propos infâmes et quand le gouvernement prendra ses responsabilités
21:19 pour ne pas laisser des discours factieux antirépublicains prospérer dans notre administration républicaine ?
21:26 Qui a vu l'interview du jeune Edi dont la boîte crânienne a été amputée suite à une agression des forces de police ?
21:38 Ne peut rester indifférent ni sourd.
21:43 Oui, un problème persiste entre une partie des forces de l'ordre et des classes populaires.
21:50 Le nier, nier les violences policières, revient à ne pas affronter le problème.
21:57 En République, les forces de la paix sont là pour protéger et servir et non pour punir en toute impunité.
22:05 En République, il n'y a pas deux camps entre ceux qui seraient contre la police et ceux qui seraient pour quel que soit leur acte.
22:13 Cette institution, elle est la nôtre.
22:16 Elle doit donc être repensée. La formation des policiers doit être adaptée.
22:21 Les armes qui mutilent dans les manifestations comme dans les quartiers populaires doivent être proscrites.
22:27 Les fonctionnaires doivent être mieux formés, mieux encadrés et mieux payés.
22:33 L'IGPN doit devenir indépendante et transparente.
22:38 Et le racisme, combattu partout dans la société comme dans l'institution policière.
22:43 Si nous ne faisons rien, si nous nous taisons, c'est la voie royale pour le fascisme demain.
22:50 L'extrême droite se nourrit de l'ultralibéralisme qui, en déshumanisant nos sociétés,
22:56 en se construisant sur les inégalités croissantes et en visant les profits à court terme,
23:00 l'alimente et entretienne un besoin de retrouver du commun.
23:05 Ce commun, pour l'extrême droite, c'est un nationalisme exacerbé et excluant.
23:11 Et c'est bel et bien autour de la division entre les citoyens, entre les êtres humains,
23:15 autour de l'exclusion et de la haine, présentée comme des solutions,
23:21 que l'extrême droite veut rassembler en proposant des coupables fantasmés à tous les maux de notre nation.
23:28 Elle y est encouragée et soutenue par le capital,
23:32 quand bien même elle se revendique du peuple qui lui déroule le tapis rouge dans les médias
23:37 et dans certaines officines du pouvoir.
23:40 Et le gouvernement irresponsable encourage cet adversaire.
23:45 Pourquoi ? Pour se maintenir en place.
23:47 Le glissement est grave.
23:49 Après avoir tiré un trait d'union insoutenable entre force fascisante et force progressiste,
23:57 il distingue maintenant les oppositions dans des termes qui permettent au pouvoir
24:02 de construire d'un côté un hors norme, menaçant un ennemi à abattre.
24:07 L'extrême droite est devenue dans leur langage une partie intégrante de l'arc républicain,
24:13 quand une partie de la gauche en est exclue.
24:17 En occultant que c'est l'extrême droite qui a toujours combattu la République
24:22 et a failli la battre quand elle avait un genou à terre,
24:26 quand les forces de gauche, elles, l'ont toujours défendue et ont même donné leur vie pour la défendre.
24:33 Tout en rognant peu à peu les libertés, le gouvernement de Macron avance à coup de passage en force
24:40 et de répression au service de son projet politique ultralibéral.
24:46 C'est bel et bien la mise en œuvre d'un ordre libéral autoritaire qui se déploie sous nos yeux.
24:55 Ajoutons que le précédent ministre de l'Éducation nationale a été remercié dans le cadre du récent remaniement
25:01 après avoir affirmé que ses news européens étaient des médias d'extrême droite,
25:06 sans que la majorité gouvernementale ne vienne le soutenir ou appuyer des propos pourtant simplement descriptifs.
25:14 La meilleure preuve, l'extrême droite et une partie de républicains
25:18 a aussitôt volé au secours des médias détenus par Bolloré.
25:23 La concentration extrême qui règne dans les médias, ce modèle économique difficile
25:29 qui favorise les rachats par les grandes fortunes, ne favorise pas le pluralisme.
25:35 Et dans ce secteur aussi, l'extrême droite poursuit son travail de gangrène
25:40 en s'offrant du même coup des espaces de parole publique.
25:44 D'ailleurs, avec vous, je veux ici apporter notre soutien à nos confrères et confsœurs du JDD
25:51 en grève depuis plus d'un mois contre l'arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête de leur rédaction.
25:56 (Applaudissements)
26:02 Rappelons également les méfaits de l'extrême droite militante qui colonise les réseaux sociaux,
26:07 qui manifeste ouvertement à Paris le 6 mai dernier et à Annecy le 8 juin.
26:12 Dans les cotes d'Armor le 15 juillet dernier, des inscriptions antisémites et néo-nazis
26:17 ont souillé le monument commémoratif de la Bute rouge
26:21 où 55 résistants avaient été exécutés par les nazis en 1944.
26:26 Je veux aussi témoigner toute notre solidarité aux camarades communistes
26:31 dont un certain nombre de sections et fédérations sont régulièrement tagués par des néo-nazis.
26:39 Comme je veux aussi apporter notre solidarité aux militants insoumis
26:44 qui a vu la semaine dernière sa maison brûlée.
26:47 Et les récentes révélations au sujet des projets d'attentats de l'extrême droite
26:51 déjouées par les services de renseignement doivent également nous inquiéter.
26:56 Le fascisme est l'ombre du libéralisme forcené qui dévore la planète comme les humains.
27:02 Ombre rampante d'abord, mais qui s'étire, qui s'allonge,
27:08 comme lorsqu'au crépuscule le soleil déclinant vient annoncer l'arrivée de la nuit.
27:15 Chers amis, chers camarades, elle nous guette cette nuit.
27:20 Elle se rapproche.
27:22 Nuit de la pensée, nuit des droits, nuit des libertés.
27:27 Il est encore temps de la rayer, il est encore temps de lutter,
27:30 il est toujours temps de lutter.
27:33 Mais plus le temps passe, plus la lutte sera ardue.
27:37 Plus le temps passe à coup de condamnation de ces idées délétères,
27:42 plus violente sera la lutte.
27:44 Saint Thomas Georges V, vient aussi nous rappeler qu'elle a tué
27:48 et qu'elle tuera encore si nous laissons faire.
27:51 Souvenons-nous aussi en ce jour que ce crime atroce
27:57 qu'a commis l'ultranationaliste Raoul Villain en assassinant Georges V
28:03 restera sans que justice lui soit rendue.
28:07 Le meurtrier qui avait prémédité à avouer son acte sera pourtant acquitté
28:12 en 1919, cinq ans après avoir commis ce crime.
28:16 Tout cela était prémédité dans un contexte de ferveur nationaliste
28:21 où les mots outranciers de haine fracturent et pèsent dans le débat public,
28:28 libérant et justifiant même des comportements violents.
28:33 Dans une lettre adressée à son frère de la prison de la santé,
28:36 le 10 août 1914, l'assassin affirmait ainsi,
28:43 je le cite,
28:45 "J'ai abattu le porte-drapeau,
28:47 le grande traître de l'époque de la loi de trois ans,
28:50 la grande gueule qui couvrait tous les appels de l'Alsace-Lorraine.
28:55 Je l'ai puni."
28:57 Et c'était le symbole de l'ère nouvelle,
28:59 et pour les Français et pour les étrangers.
29:02 Il est donc temps et urgent de rebâtir notre République.
29:06 Dans les quartiers populaires,
29:08 comme dans les territoires ruraux ou ultramarins,
29:11 nos concitoyens ont soif d'égalité républicaine
29:14 et de la liberté et de la fraternité à revendre.
29:18 Ils et elles veulent pouvoir accéder aux mêmes services
29:21 que celles et ceux qui vivent dans les grandes métropoles,
29:24 pouvoir aller à l'école dans leur quartier ou leur village,
29:28 y accoucher, y loger, y faire du sport, se cultiver, y travailler.
29:34 Oui, ce combat pour que la République s'incarne partout
29:37 doit être celui de la gauche dans son ensemble.
29:40 Arrêtons nos divisions stériles,
29:42 arrêtons d'être centrés sur nous-mêmes,
29:44 quand l'extrême droite n'est plus seulement banalisée,
29:47 mais bien au centre du jeu.
29:50 Le combat pour une République démocratique,
29:53 laïque, sociale, écologique et féministe
29:56 doit nous unir, nous rassembler,
29:59 pour que la devise républicaine
30:01 « liberté, égalité, fraternité »
30:04 ne soit plus un simple triptyque au fronton de nos mairies,
30:07 mais une réalité partout et tout le temps.
30:11 Chers amis, chers camarades,
30:13 ce mouvement de recul des droits et des libertés
30:15 et la montée de l'extrême droite s'observe
30:17 et s'accentue partout dans le monde.
30:19 Là encore, nous sommes dans un moment de bascule.
30:22 Après Trump aux Etats-Unis,
30:24 et le risque de son retour au pouvoir
30:26 ne doit pas être sous-estimé.
30:28 Avec l'arrivée au pouvoir en Italie
30:30 de Giorgio Armeloni et des fratellis d'Italia,
30:33 avec les récentes élections législatives en Grèce
30:36 qui enregistrent une progression de la droite dure
30:38 et de l'extrême droite,
30:39 et l'entrée des Spartiates,
30:41 un parti néo-nazi au Parlement,
30:43 nous ne pouvons plus ignorer ce danger qui nous menace.
30:46 Et si le péril a été évité en Espagne,
30:49 la droite dure a tout de même largement progressé,
30:52 et aujourd'hui, nous n'avons encore
30:54 aucune majorité absolue en Espagne.
30:56 Dans le sillage des droites dures et d'extrême droite,
30:59 les droits et les libertés reculent,
31:01 toujours, implacablement.
31:04 Celui à l'avortement aux Etats-Unis en Pologne,
31:07 les droits des migrants qu'on laisse mourir,
31:09 ou que l'on renvoie dans les pays en guerre,
31:11 ou à la misère.
31:13 Je veux vous donner cet exemple,
31:16 dans la nuit du 13 au 14 juin dernier,
31:18 un navire de pêche,
31:20 chargé de migrants comme l'on dit,
31:23 en route vers l'Italie,
31:25 a coulé au large des côtes de la Grèce.
31:28 Plus de 600 personnes ont périnouillé,
31:32 alors qu'elles, et ils, partaient en quête
31:35 d'une vie meilleure.
31:37 Et il semble que les garde-côtes
31:39 aient menti sur les actions qu'ils ont entreprises
31:41 cette nuit-là.
31:43 Ils les ont laissés mourir.
31:45 Ce serait leur tentative de remorquer le navire
31:48 qui aurait conduit au naufrage,
31:50 alors que les autorités auraient refusé,
31:52 à plusieurs reprises,
31:54 les propositions d'assistance aérienne.
31:58 Mes amis, mes camarades,
32:00 quel est ce monde qui laisse mourir ?
32:02 C'est les "ceux"
32:04 que tout le monde appelle "migrants",
32:06 mais qui sont des hommes et des femmes,
32:08 comme pour s'en protéger,
32:10 et qui sont toutes, et toutes,
32:12 nos sœurs et frères d'humanité.
32:14 Dans ce contexte,
32:16 les tensions géopolitiques
32:18 se font ressentir plus vivement,
32:20 les impérialismes s'agitent,
32:22 les guerres se poursuivent et éclatent,
32:24 comme en Ukraine, voici maintenant un an et demi,
32:26 alors que la voie diplomatique
32:28 devrait être l'objectif absolu.
32:30 Nous insistons au contraire à des mouvements
32:32 de militarisation et de polarisation.
32:34 Outre l'adhésion de la Finlande à l'OTAN,
32:36 une escalade militariste se met en place.
32:38 Ainsi, la Pologne
32:40 entend doubler son budget.
32:42 L'Allemagne,
32:44 pourtant jusqu'à présent d'une grande prudence,
32:46 le souvenir aidant,
32:48 amorce un mouvement de militarisation.
32:50 Mais aussi la France.
32:52 La loi de programmation militaire de cet été
32:54 en fera, écoutez bien,
32:56 le premier poste de dépense de l'État
32:58 d'ici 2030.
33:00 413 milliards d'euros,
33:02 ce qui représente une augmentation de 40%,
33:04 dont 50 milliards d'euros
33:06 seulement pour la dissuasion nucléaire.
33:08 Et nous sommes loin de la sécurité
33:10 en matière d'armes atomiques,
33:12 puisqu'il n'existe aucune volonté d'y renoncer,
33:14 particulièrement dans un contexte
33:16 de guerre en Ukraine.
33:18 Selon le dernier rapport de la campagne internationale,
33:20 pour abolir la guerre,
33:22 ces derniers
33:24 coûtent 146 500 euros
33:26 à chaque minute
33:28 qui passent aux neuf États
33:30 qui la détiennent.
33:32 Ces choix financiers
33:34 sont porteurs de sens
33:36 et révélateurs de visions et de projets de société.
33:38 Car pendant ce temps,
33:40 des enjeux essentiels sont laissance d'évolution
33:42 vers davantage de moyens
33:44 ni de modes d'action.
33:46 Le camp est clairement choisi.
33:48 Ce sera celui
33:50 de la dissuasion et de la répression,
33:52 de la violence,
33:54 plutôt que celui de la lutte
33:56 pour préserver l'environnement,
33:58 l'éducation, la pensée,
34:00 la justice sociale,
34:02 qui pourtant aurait bien besoin
34:04 de moyens et de véritables volontés de changement.
34:06 Chers amis, chers camarades,
34:08 pour finir,
34:10 nous sommes aussi à un moment de charnière,
34:12 tout simplement en termes de survie de l'humanité.
34:14 Vous le savez,
34:16 toutes les études scientifiques le montrent.
34:18 Le changement climatique est là.
34:20 Il s'accélère à la mesure de l'inaction
34:22 des gouvernements à l'enrayer.
34:24 Il en va de même pour la biodiversité,
34:26 déjà en déclin,
34:28 et les deux sont liés.
34:30 La planète Terre
34:32 est constituée de multiples équilibres
34:34 écologiques que nous nous acharnons
34:36 à modifier, bouleverser
34:38 ou détruire, sans connaître les effets.
34:40 Nous commençons à subir les conséquences
34:42 de nos modes de production et de consommation.
34:44 Nos concitoyens, nos habitants,
34:46 même les plus sceptiques,
34:48 le vivent désormais au quotidien,
34:50 car le dérèglement climatique
34:52 est déjà là, installé,
34:54 et n'en est qu'à ses débuts.
34:56 Cette année, le mois de juin,
34:58 a été le plus chaud
35:00 jamais enregistré sur Terre
35:02 à l'échelle planétaire,
35:04 en grande partie du fait
35:06 de la surchauffe et de la surface
35:08 des océans.
35:10 Ce mois de juillet, qui se termine,
35:12 a vu de nombreux dons de chaleur s'attarder
35:14 sur l'hémisphère Nord,
35:16 un phénomène renforcé
35:18 par le changement climatique.
35:20 On ne compte plus les méga-feux
35:22 qui dévastent nos forêts, déjà mises à mal
35:24 partout sur le globe.
35:26 La sécheresse sévit,
35:28 et les niveaux des nappes d'eau souterraines
35:30 est alarmant en France.
35:32 Or, la seule réponse
35:34 qui est apportée à ce dédaste,
35:36 c'est la croyance aveugle dans les réponses
35:38 technologiques et techniques.
35:40 Pour le reste, c'est l'inaction
35:42 qui règne. L'État français a d'ailleurs
35:44 été condamné pour inaction.
35:46 Le président Macron
35:48 demandait récemment à l'Union Européenne
35:50 une pause dans la réglementation
35:52 environnementale, pourtant
35:54 largement insuffisante.
35:56 C'est qu'agir en la matière
35:58 demande une révolution
36:00 dans nos modes d'œuvre-vie, un changement
36:02 total de paradigme
36:04 et du système, un système
36:06 capitaliste, ce qui ne cadre
36:08 évidemment pas avec le projet
36:10 de société ultralibérale des macronistes
36:12 avec la loi du profit maximal
36:14 et la loi du plus fort.
36:16 Cette urgence environnementale
36:18 est vitale, elle est venue s'ajouter
36:20 aux urgences sociales et les devants
36:22 de pères. Car un monde plus
36:24 respectueux de la planète et du vivant
36:26 ne peut se construire autrement
36:28 qu'en répartissant les richesses
36:30 de manière équitable, en produisant
36:32 et en consommant moins mais mieux,
36:34 et en éradiquant la misère
36:36 et les inégalités, et en
36:38 utilisant à profit mais au profit
36:40 du plus grand nombre et non au profit
36:42 de quelques-uns notre intelligence
36:44 humaine. Chers amis, chers camarades,
36:46 je finis par vous dire deux choses.
36:50 Nous vous donnons rendez-vous
36:52 d'abord à la fête de
36:54 l'humanité, le 15,
36:56 16 et 17 septembre prochains,
36:58 fête qui
37:00 sera un grand rendez-vous
37:02 de respiration démocratique
37:04 dans un monde
37:06 où l'on étouffe par ce
37:08 système capitaliste. Le deuxième,
37:10 c'est l'an prochain.
37:12 L'an prochain, en 2024,
37:14 ce sera les 120 ans
37:16 de l'humanité, l'aigle du
37:18 mouvement ouvrier,
37:20 l'aigle que nous devons défendre
37:22 toujours, parce
37:24 que nous sommes seuls à être indépendants
37:26 des puissances de l'argent, et que nous
37:28 continuons, 120 ans
37:30 après Jaurès, à continuer
37:32 à faire ce que nous faisons
37:34 de mieux vous informer,
37:36 vous être utiles, et faire
37:38 humanité. Je veux finir
37:40 par une citation
37:42 de Jaurès.
37:44 Je vous ai parlé tout à l'heure
37:48 de son dernier article,
37:50 "L'oscillation
37:52 au bord de l'abîme",
37:54 et il écrivait
37:56 la veille
37:58 de son assassinat.
38:00 Je le cite.
38:02 "Devant
38:04 la formidable menace
38:06 qui plane sur l'Europe,
38:08 j'éprouve
38:10 deux impressions contraires.
38:12 C'est d'abord
38:14 une certaine stupeur
38:16 et une révolte
38:18 voisine du désespoir.
38:20 Et puis, je constate
38:22 malgré tout les forces
38:24 bonnes, les forces d'avenir qui s'opposent
38:26 au déchaînement de la barbarie.
38:28 Quoi qu'il advienne,
38:30 ces forces de paix et de civilisation
38:32 grandiront
38:34 dans l'épreuve."
38:36 Et il finissait ainsi,
38:38 "Travaillons
38:40 et agissons." C'est tout
38:42 ce que je vous souhaite. Travaillons
38:44 et agissons. Merci.
38:46 (Applaudissements)
38:48 (...)
38:50 (...)
38:52 (...)
38:54 (...)
38:56 (...)
38:58 (...)
39:00 (...)
39:02 (...)
39:04 (...)
39:06 (Bruit de clavier)

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