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00:00 s'accentue donc sur les militaires nigériens.
00:02 Les dirigeants ouest-africains demandent aux généraux de rendre le pouvoir au président élu Mohamed Bazoum.
00:08 Dans le cas contraire, il n'exclut pas l'usage de la force.
00:11 La CEDEAO qui suspend également toute transaction commerciale avec Niamey.
00:15 Ces nouvelles sanctions s'ajoutent à celles prises hier par l'Union Européenne et la France.
00:20 Emmanuel Macron qui assure qu'il ne tolèrera aucune attaque contre les ressortissants ou les intérêts français sur place.
00:26 Paris met donc clairement la pression sur Abdou Rahman Tchiani, le nouvel homme fort du Niger, Alexandre Chauveau.
00:32 Oui, après avoir condamné la tentative de coup d'état et suspendu son aide au développement,
00:37 Paris met en garde quiconque s'attaquerait aux ressortissants, à l'armée, aux diplomates et aux emprises françaises.
00:43 Verrait la France répliquer de manière immédiate et intraitable, indique l'Elysée.
00:47 La France qui rappelle au Niger son obligation d'assurer la sécurité des bâtiments diplomatiques,
00:52 imposé par le droit international, et ce alors que la plaque affichant "Ambassade de France au Niger"
00:57 a été arrachée puis piétinée par des manifestants avant d'être remplacée par des drapeaux russes et nigériens.
01:03 Le Quai d'Orsay soutient par ailleurs toutes les initiatives régionales visant à la restauration de l'ordre
01:08 et au retour du président élu Mohamed Bazoum.
01:11 Paris soutient ainsi le blocus économique du Niger, ordonné ce dimanche par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, la CDAO.
01:19 Toutes les transactions commerciales et financières avec Niamey sont suspendues
01:23 et un ultimatum d'une semaine a été fixé à la junte.
01:26 L'organisation qui regroupe 14 pays d'Afrique affirme même ne pas exclure un recours à la force.
01:32 Alexandre Chauveau du service politique d'Europe 1 et on vient de l'apprendre, la ministre des affaires étrangères,
01:37 Catherine Colonna, annonce qu'il n'y a pas de décision d'évacuation des ressortissants français au Niger pour le moment.
01:43 Et pour mieux comprendre la situation au Niger, nous sommes en ligne avec Antoine Glazer.
01:47 Bonsoir Antoine Glazer.
01:49 Bonsoir.
01:49 Merci d'être avec nous sur Europe 1, vous êtes journaliste spécialiste des questions africaines.
01:54 Alors après ces nouvelles sanctions annoncées par la CDAO, jusqu'où l'escalade peut-elle aller
01:59 et surtout peut-on imaginer une intervention militaire au Niger ?
02:02 Oui, je pense que la CDAO, surtout on voit bien que le président nigérien,
02:09 Bola Tinubu, qui est lui-même président actuellement de la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest,
02:15 il a déjà eu des déclarations, avant même le putsch au Niger,
02:19 déclarations extrêmement violentes vis-à-vis des putschistes du Mali et du Burkina Faso.
02:25 Et je pense qu'ils ont donné une semaine finalement au général Tchani de rétablir la constitution
02:33 et de M. le président Bazoum au pouvoir, à la présidence.
02:38 Je pense que ce n'est pas une plaisanterie, il y a même les chefs d'État-major déjà de la CDAO
02:43 qui vont se réunir très rapidement.
02:46 Selon vous, Antoine Glazer, un retour de Mohamed Bazoum au pouvoir est-il envisageable ?
02:50 On a déjà vu, bien sûr on ne peut pas comparer d'un pays à l'autre,
02:56 mais en janvier finalement en 2017, c'est vrai quand vous aviez eu un président,
03:03 Yahya Djamé en Gambie, qui avait voulu se maintenir au pouvoir
03:06 alors qu'il y avait un autre président qui avait été élu,
03:09 le Nigeria et les pays voisins étaient tous intervenus, en particulier le Sénégal,
03:15 et avaient mis celui qui avait été élu à la présidence.
03:22 Le Nigeria, qui est quand même le grand pays de la région, qui a des troupes aguerries et autres,
03:30 il a déjà montré que ce soit en Sierra Leone ou l'Iberia qu'il pouvait intervenir.
03:35 Donc je pense que c'est une menace qui est prise très au sérieux à Niamey.
03:41 Cette situation au Niger, on le voit, ressemble également aux coups d'État
03:44 qui se sont déjà produits au Burkina, au Mali et en Centrafrique,
03:48 des pays où la Russie s'est implantée avec le groupe Wagner.
03:51 Alors justement, selon vous, comment Moscou peut-elle profiter du chaos au Niger ?
03:56 En fait, les pays sont très différents les uns des autres.
04:00 Le Mali avait une coopération militaire avec la Russie traditionnelle,
04:05 avec toute une partie de l'armée qui avait été formée à Moscou.
04:08 Au Burkina Faso, il y avait énormément d'autres rôles.
04:11 Le Niger, c'est d'abord vraiment une histoire intérieure d'un général,
04:16 qui est l'aîné d'Imoge, qui a réussi à solidariser ses pairs de l'état-major.
04:23 La Russie va surfer, quand vous avez des rapports russes dans les mains de jeunes nizériens,
04:32 elle va surfer sur une situation, mais ce n'est pas une situation qu'elle a initiée au Niger.
04:38 Autant le Mali avait une tradition avec la Russie et un certain nombre de relations,
04:42 ce qui n'est pas du tout le cas du Niger.
04:44 Par contre, c'est sûr que les Russes vont essayer de profiter de la situation
04:49 pour renforcer auprès de la jeunesse africaine le sentiment qu'ils vont lutter contre les Occidentaux,
04:55 l'ancienne puissance coloniale et les impérialismes anciens, etc.
04:59 Merci beaucoup Antoine Glazer d'avoir été avec nous sur Europe 1.
05:02 Vous êtes journaliste spécialiste des questions africaines.