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La présidente des Gilets Roses, Fatimata Sy, explique le rôle de son association : «C’est très difficile de faire vivre dans nos cités, parce qu’il ne se passe rien».

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Transcription
00:00 - Déjà, je suis ravie d'être là.
00:02 Et puis, franchement, je le fais en tant que maman.
00:05 Je suis animée en tant que maman,
00:09 mon rôle de maman et puis d'autre maman aussi,
00:14 parce qu'on veut que nos jeunes s'en sortent.
00:16 C'est très difficile de vivre dans nos cités parce qu'il ne se passe rien.
00:21 Il manque beaucoup de choses.
00:24 Et quand les jeunes voulaient dire
00:27 par leur propre parole comme quoi ils n'ont pas droit aux formations,
00:32 ils n'ont pas de travail, ils n'ont rien fait.
00:36 On leur pointe du doigt que c'est des voyous, or que non.
00:38 Ils demandent seulement avoir du travail ou être à l'école.
00:43 Donc, nous, on va vers ces jeunes là pour les aider justement à s'en sortir,
00:48 à ne pas basculer dans la violence.
00:53 - Et de quelle manière alors vous les aidez?
00:56 - De quelle manière? On les accompagne, on les oriente
00:58 parce que nous, on est que des médiatrices.
01:02 Donc, on travaille avec des autres institutions
01:06 comme la MIV, Pôle emploi et puis d'autres associations aussi
01:11 qu'on travaille ensemble parce que l'union fait la force.
01:15 Nous seuls, on ne pourra pas arriver.
01:17 Donc, on a besoin de l'effort de tous pour vraiment aider cette jeunesse,
01:23 pour vraiment s'occuper de cette jeunesse parce qu'elle est laissée sur le côté.
01:28 Certes, il y a eu des émeutes, certes,
01:30 ils ont fait des choses qu'il ne fallait pas.
01:32 Nous, nous cautionnons pas.
01:34 On était les premières victimes en tant que parents.
01:36 Mais qu'est ce qu'on fait maintenant?
01:38 On va leur pointer du doigt, dire on les accuse et vous avez fait ça,
01:41 vous avez fait ça.
01:42 Mais je pense qu'on devrait, en tant qu'adultes,
01:44 en tant que responsable politique, prendre de l'auteur, dire
01:48 pourquoi il y a eu ça?
01:50 Comment on peut éviter pour ne plus rentrer dans l'habitude?
01:53 Parce que quand le jeune Nael a pris son âme
01:57 et puis vraiment, tous mes pensées vont à sa maman.
02:00 Quand il y a eu ce drame,
02:03 tout le monde s'attendait qu'il y avait des émeutes.
02:07 On s'attendait, mais c'est pas normal qu'on s'attend qu'il y ait des émeutes.
02:10 On doit tout faire pour que ça n'arrive pas.
02:12 Et c'est pas normal aussi qu'un jeune de 17 ans
02:16 meurt à cause d'un contrôle de permis.
02:20 On ne peut pas tolérer ça en tant que parent, en tant que mère de famille.
02:24 Voilà, et nous, on est sur le terrain justement pour éviter
02:28 cette injustice envers les jeunes.
02:33 Et comment les jeunes avec qui vous vous entretenez justifient
02:36 les violences qui ont été commises, les émeutes?
02:39 Mais c'est pas qu'ils justifient, ils ne justifient pas.
02:41 Ils disent oui, tata, nous sommes désolés.
02:43 On sait qu'en détruisant la poste,
02:46 on punit nos mamans.
02:49 En cassant les écoles, c'est nos frères.
02:52 Ils sont conscients de ce qu'ils font, mais ils sont tellement animés
02:56 avec cette violence, cette révolte.
02:59 Moi, je dirais même révolte contre
03:01 la police, contre la force de l'ordre.
03:07 Et voilà, il n'y a rien qui peut les...
03:10 Ils n'écoutent plus, ils ont arrêté d'écouter.
03:12 Alors justement, vous le disiez, il y a une haine de la police.
03:15 Oui, on est obligé de l'admettre.
03:17 Donc, est ce que les jeunes vous écoutent plus?
03:19 Vous, est ce que vous avez l'impression d'être entendu?
03:22 Est ce qu'on vous écoute plus vous que la police?
03:24 Finalement, oui, oui, franchement, parce que moi, c'est pas la même chose.
03:28 Moi, je vais attendre que je leur tend la main.
03:30 Je vais les écouter et puis je pose des questions.
03:33 Mais pourquoi cette haine envers la police?
03:35 Qu'est ce qu'ils vous ont fait?
03:37 Ils disent mais tata, vous savez pas qu'est ce qui nous maltraitent?
03:41 Quand ils nous font des services de tous, sous toutes les formes.
03:46 Donc, en fait, ils ont peur de ça aussi.
03:48 Et puis, ils ont peur, surtout comme le jeune Nael a été tué.
03:51 Ça s'était vu partout et ils ont peur d'être à la place de Nael.
03:57 En fait, ils disent si on fait pas quelque chose,
04:00 on va se retrouver à la place de Nael.
04:03 Ils ont pas envie de mourir.
04:04 Justement, on a entendu des propos très forts de la part de ces jeunes.
04:07 On n'a plus d'espoir ou encore on est stigmatisé.
04:10 Ben oui, parce qu'ils subissent tous les jours des discriminations,
04:14 que ce soit au travail, que ce soit dans la rue.
04:18 On leur pointe des doigts que c'est des voyous.
04:20 Or, la plupart des jeunes de 24 travailler.
04:23 Vous avez vu dans le reportage, ils veulent travailler, ils veulent avoir des situations.
04:28 Ils n'ont pas choisi cette situation là.
04:30 Je pense qu'il y a eu tellement de choses
04:34 qui ont fait qu'ils se retrouvent dans cette situation là.
04:38 Parce que quand on laisse un jeune de 16 ans seul, sans situation,
04:42 sans l'école déjà, parce qu'il doit être à l'école, il doit pas être dans la rue.
04:45 On attend qu'il fasse des bêtises.
04:49 Quand un jeune diplômé ne trouve pas de travail,
04:53 il a honte de travailler, on lui donne pas du travail.
04:57 On attend qu'il va faire quelque chose.
04:59 Il peut pas rester sans rien.
05:01 C'est des jeunes, ils vivent, c'est des jeunes français,
05:04 ils ont besoin de travailler comme tout le monde.
05:07 Et malheureusement, nos quartiers populaires sont laissés pour abandon.
05:12 Et c'est pas normal.
05:13 Et si vous prenez même le niveau scolaire
05:18 de nos collèges, nos lycées, c'est moyen.
05:21 Voilà. Et on devrait se poser de bonnes questions.
05:25 Pourquoi autant d'échecs ?
05:27 Pourquoi autant de conseils de discipline radicales ?
05:31 Parce qu'à chaque fois, on les met dehors.
05:35 Parce que définitivement, une punition,
05:37 conseil de discipline, est dehors.
05:40 Donc plus aucune chance de trouver quelque chose.
05:42 Donc on leur oriente dans des métiers qu'ils veulent pas faire.
05:47 Donc ils vont commencer un mois, deux mois,
05:50 le déconcharge est là.
05:53 Donc on devrait se poser de bonnes questions.
05:55 Comment faire ces jeunes-là ?
05:57 Comment les occuper ?
05:59 Comment ne pas laisser les jeunes livrer à eux-mêmes ?
06:01 Parce qu'un jeune, il faut l'occuper, en fait.
06:04 Il faut pas qu'il reste tout seul, à rien faire dans le quartier.
06:06 Et là, c'est les vacances.
06:08 J'espérais qu'après les émeutes, pour jouer la carte de l'apaisement,
06:12 le gouvernement allait faire un geste vers la jeunesse
06:16 pour vraiment apaiser l'étendue,
06:19 pour ne pas que ça redémarre encore ce qu'on a connu.
06:23 Vous trouvez ?
06:24 [Musique]
06:26 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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