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00:00 Un jour d'été, quelque part en France.
00:02 Bon ok, on avoue, c'est Paris.
00:04 - Hé, dis, dis, dis, je crois que t'as un truc là-bas.
00:06 - Ah ouais ?
00:08 - Attends, mais y'a un type là. - Dans un arbre.
00:10 - Bon bah, on va aller voir ce qu'il fait.
00:12 - Vas-y, go.
00:13 On s'est avancé dans la forêt et on a découvert Antoine,
00:15 qui a décidé de vivre dans un arbre pendant une semaine.
00:17 Coucou Antoine !
00:19 - Salut !
00:20 Et forcément, y'a un vrai projet derrière.
00:22 - Ça te dit que je te passe un portable
00:24 et que tu réponds à quelques questions ?
00:26 - Bah ouais, aucun souci pour moi.
00:28 - Bah non, mais pas comme ça.
00:30 - Comment alors ? - Tu vois qu'il y a une corde. - Ah ouais ?
00:32 - Salut Simone Média, je m'appelle Antoine,
00:34 j'ai 24 ans et je suis vulgarisateur scientifique.
00:36 Moi j'ai vu ma grand-mère souffrir de la chaleur
00:38 à Paris l'été,
00:40 et je me suis renseigné sur le truc.
00:42 Y'a toute une littérature scientifique qui est passionnante sur le sujet.
00:44 La raison pour laquelle je suis là, c'est pour tourner l'attention
00:46 vers cette littérature scientifique.
00:48 Ce que j'attends de mon action, c'est que en cette période
00:50 de canicule, il fait hyper chaud partout en Europe,
00:52 bah les médias mettent sur le sujet
00:54 la question des arbres, et puis
00:56 apportent aussi pas mal de faits scientifiques.
00:58 - Ah !
01:00 C'est pour ça qu'il y avait ce petit carnet en bas, avec des graphes
01:02 bien sympas, comme celui-là qui montre l'évolution
01:04 de la mortalité liée à la chaleur.
01:06 Super.
01:08 - Paris, c'est la ville d'Europe où les gens meurent
01:10 le plus à cause de la canicule.
01:12 C'est complètement dingue comme chiffre.
01:14 On a en moyenne 1340 personnes
01:16 par an qui meurent en France
01:18 à cause des températures extrêmes.
01:20 1340 personnes par an. Pendant les canicules,
01:22 il fait à peu près 5 degrés de plus dans la ville
01:24 qu'à l'extérieur de la ville.
01:26 Il y a des scénarios qui évaluent que si Paris
01:28 avait 75% d'arbres en plus,
01:30 on perdrait en moyenne
01:32 entre 0,7 et 0,8 degrés sur l'année,
01:34 mais on perdrait 2 à 3 degrés
01:36 pendant les canicules.
01:38 Ils permettent aussi de drainer l'eau
01:40 quand il y a des gros orages, ils permettent d'absorber
01:42 le bruit. En fait, les feuilles sont très bonnes
01:44 à absorber les hautes fréquences, et les troncs
01:46 sont très bons à absorber les basses fréquences.
01:48 Et en plus, souvent les bruits des arbres sont des bruits plus agréables,
01:50 c'est-à-dire qu'il va y avoir des oiseaux,
01:52 des feuilles dans le vent, c'est des bruits
01:54 qu'on préfère entendre par rapport aux voitures et aux klaxons.
01:56 Il y a moins de stress.
02:02 On a remarqué notamment que dans les villes où il y avait plus d'arbres,
02:04 il y avait moins de naissances prématurées.
02:06 Donc, oui, la diversité des effets
02:08 est complètement dingue.
02:10 Avec toute la belle vue au-dessus de la forêt, c'est génial.
02:12 Pour moi, il y a une lacune dans les médias français
02:14 en vulgarisation scientifique.
02:16 C'est vrai que la science, c'est un moyen rationnel
02:18 et démocratique de prendre des décisions
02:20 parce que c'est des valeurs qu'on peut
02:22 tous appliquer.
02:24 Je me considère pas comme un militant, je fais pas de politique.
02:26 En fait, moi, ce que je fais, c'est que je grimpe dans cette arme pour attirer l'attention
02:28 parce que je veux apporter
02:30 la question des arbres sur le débat médiatique.
02:32 Je pense que c'est important que les scientifiques
02:34 s'adressent au grand public,
02:36 mais en gardant cette posture de dire, voilà, moi,
02:38 j'apporte les faits, et maintenant, c'est à vous,
02:40 citoyens, d'exercer tous vos pouvoirs démocratiques
02:42 pour prendre des décisions
02:44 si possible, dans le sens
02:46 des faits scientifiques.
02:48 Je parle à un sujet très difficile parce que, globalement,
02:50 tout le monde aime les arbres, mais je pense que c'est intéressant
02:52 d'en parler un peu plus pour voir qu'est-ce que, concrètement,
02:54 on peut faire dans nos villes.
02:56 [SILENCE]