Charly Mottet au micro de Cyclism'Actu. L’ancien maillot jaune de la Grande Boucle en 1987 pendant six jours, l’année ou Stephen Roche a été couronné, mais aussi triple vainqueur d’étape, Charles Mottet de son vrai nom a terminé deux fois au pied du podium (en 1987 et 1991) à Paris. Ambassadeur d'Orange sur ce Tour de France 2023, Charly Mottet nous livre son analyse sur le combat des chefs entre Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar et son dénouement sur "ses" routes des Alpes.
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00:00 Charlie Mottet, l'excitation, les interrogations, les suspicions sont quelque peu retombées
00:12 48 heures après la fin des Alpes.
00:15 Déjà, est-ce que vous auriez cru, vous, que vos Alpes, vos routes, auraient pu délivrer
00:22 un tel scénario entre la bataille et ce combat des chefs entre Vingegaard et Pogaca ?
00:26 On s'attendait à ce qu'il y en ait un qui craque, mais franchement, je ne pensais pas
00:31 qu'il y aurait un tel écart.
00:32 Sur le fond, il y a eu beaucoup d'analyse de fait, mais c'est quand même un chrono
00:39 exceptionnel d'abord de Vingegaard.
00:41 Et puis finalement, au niveau purement physiologique, c'est aussi logique que Pogaca craque en
00:49 dernière semaine, parce que, comme on dit dans le métier, il n'avait pas le fond
00:52 de jante, c'est-à-dire qu'il n'a pas beaucoup couru, il a dû se relever d'une
00:55 blessure et surtout dans une étape très certainement une des plus dures de ces dix
01:01 dernières années, notamment avec le col de la Loz et l'arrivée à Courchevel, il
01:05 n'y avait plus de 5000 mètres de dénivelé, donc quelque part, c'est aussi logique,
01:09 ça s'explique bien.
01:10 Comment expliquer alors toutes ces interrogations et ces suspicions du côté des suiveurs ?
01:15 Oui, parce qu'on ne s'attendait pas à ce qu'il craque autant.
01:20 Certes, moi, je pensais qu'il allait y avoir une différence entre les deux, je ne savais
01:24 pas trop de quel côté ça allait balancer favorablement pour Vingegaard, en sachant
01:33 que Vingegaard arrive au sommet de son art, il faut bien le reconnaître, dans les chronos
01:40 il est très bon sur les grands tours, et donc il n'a pas eu de pépins, ni de chutes,
01:49 ni de maladies avant qui l'ont perturbé dans sa préparation, il a un mental d'acier,
01:56 et donc c'est aussi logique qu'il domine Pogacar.
02:00 Donc Jonas Vingegaard, il faut arrêter de douter de lui ?
02:08 Oui, je pense, parce que de toute façon, il est suivi de près par l'Union cycliste
02:15 internationale, les deux d'ailleurs, et l'ensemble de leur équipe, j'ai encore lu qu'ils
02:20 avaient eu des contrôles très sévères encore le matin même de la grande étape de montagne,
02:25 donc aujourd'hui les bails du filet sont très serrés, je ne suis plus ça de près,
02:34 mais je pense que ça marche, ça fonctionne.
02:37 Il aurait été plus anormal que Tadej Pogacar fasse ces écarts-là, sachant qu'il a été
02:41 blessé et qu'il a eu une préparation tronquée avant ce Tour de France selon vous ?
02:44 Oui absolument, et encore, heureusement que c'est Tadej Pogacar, parce qu'il n'y a que
02:51 les grands champions qui arrivent à résister comme ça, alors qu'il craque dans les deux
02:56 points clés de ce Tour de France, d'autant plus que Vingegaard avait préparé son affaire,
03:01 il a quand même essayé, il a attaqué une fois Pogacar et Piret, après il a essayé
03:05 de suivre, en sachant très bien que ces deux attaques fatales, j'allais dire, il avait
03:11 prévu de les porter contre la montre de Combloux et dans l'étape de Courchevel.
03:17 C'est ce qu'il a fait, il a appliqué la tactique à la lettre, il a été capable
03:21 de le faire, d'autant plus que l'arrivée de Courchevel, il se fait quand même passer
03:26 par Bilbao, il y a des coureurs qui terminent encore devant lui, qui ont réussi à le suivre
03:31 et à le devancer sur la ligne d'arrivée.
03:35 Donc il a dominé, certes, Pogacar a craqué, mais c'est parce que Pogacar a craqué qu'il
03:42 y a de tels écarts.
03:43 Conclusion, Jonas Vingegaard, un beau et grand vainqueur crédible.
03:47 Oui, oui, oui, je crois vraiment, sincèrement, et c'est très bien ainsi parce qu'il faut
03:54 dire aussi que c'est un tour très montagneux quand même, en partant du Pays Basse, traversant
04:00 les Pyrénées, le Massif Central, Puy de Dôme, vous regardez finalement la carte,
04:04 vous vous rendez compte, et puis c'était toujours des cols redoutables à la fin, entre
04:09 le Grand Colombier, le Jouplan, le Crono qui est en bosse quand même, et puis le col de
04:16 la Lose, c'est quand même un col exceptionnellement dur, au même titre qu'un Galibier ou qu'un
04:22 Tourmalet, donc finalement, c'est logique.
04:26 Merci Charlie.
04:29 Merci.
04:30 ♪ Oh oh oh oh oh ♪
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