• l’année dernière
Marylise Léon (CFDT) et Sophie Binet (CGT) ont pris la parole ce 12 juillet 2023 à l'issue d'une réunion entre les partenaires sociaux et le gouvernement à Matignon.

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Transcription
00:00 Vous avez des questions ?
00:02 Je commence à...
00:04 J'imagine que vous allez me demander si c'était utile.
00:06 Vous m'entendez ?
00:08 Non, je vais rester au micro.
00:12 Donc une réunion utile,
00:16 qui nous permet enfin d'avoir quelques actes posés.
00:20 On a un gouvernement et un président de la République
00:22 qui a beaucoup souhaité...
00:24 qui a beaucoup parlé sur les enjeux de changement de méthode.
00:28 Donc là, on a eu quelques éléments de réponse.
00:30 Donc c'était important qu'on ait des actes.
00:32 Les actes posés, c'est qu'il y aura bien l'ouverture d'une négociation
00:36 ou de plusieurs négociations,
00:38 ça reste encore à définir à la rentrée,
00:40 sur les enjeux du travail,
00:43 ce qui intéresse principalement les travailleurs,
00:45 c'est-à-dire la question des parcours professionnels,
00:48 de la pénibilité,
00:50 des reconversions professionnelles,
00:52 la question de l'emploi des seniors
00:54 et la question du temps tout au long de la vie
00:58 avec le compte-épargne-temps universel
01:00 qui est une demande depuis plusieurs années de la CFDT.
01:04 Donc voilà, un premier acte est posé.
01:07 On a également pu échanger sur la question numéro une des travailleurs,
01:14 qui est la question du pouvoir d'achat.
01:15 Donc pour la CFDT, on est plus que jamais mobilisés
01:18 pour des négociations dans les branches et les entreprises.
01:21 Donc il y a aussi un enjeu à la rentrée
01:24 de pouvoir travailler sur la question des salaires,
01:26 la question des classifications,
01:28 faire en sorte qu'il n'y ait pas un écrasement des coefficients en bas de grille
01:32 et qu'il puisse y avoir vraiment des déroulements de carrière.
01:35 Et puis on a renouvelé notre demande
01:39 de conditionner un certain nombre d'exonérations de cotisations
01:42 pour les entreprises qui ne jouent pas le jeu de la négociation sur les salaires.
01:45 Je pense que c'est un bon moyen de donner un peu de vitalité à la négociation.
01:51 Pour la CFDT, on a également,
01:53 donc outre cette question de conditionnalité des aides,
01:56 demandé à ce qu'il y ait une ouverture de discussion
02:01 sur les ordonnances travail et notamment les moyens pour le dialogue social.
02:05 Donc on est en attente de réponses sur ce point.
02:08 Et puis voilà, globalement, les derniers,
02:12 les échanges qui ont pu être remenés.
02:16 Qu'est-ce que vous êtes revenu sur l'épisode de la réforme des retraites ?
02:21 Écoutez, on ne peut pas parler de travail sans parler de retraite.
02:24 On ne peut pas parler de retraite sans parler de travail.
02:26 Je pense que ce sont les deux faces d'une même médaille.
02:29 Quand on était dans les cortèges du début d'année avec les militants CFDT,
02:33 ce n'était pas les cortèges du désespoir qui étaient,
02:37 ce sont des personnes qui étaient inquiètes
02:39 et qui voulaient qu'on parle enfin du travail.
02:41 Donc nous avions alerté le gouvernement depuis plusieurs mois.
02:46 La situation, elle est encore aujourd'hui explosive.
02:50 Il suffit d'une étincelle pour que cette colère, elle explose.
02:55 Donc on a un vrai sujet à parler des retraites et du travail.
02:59 Quand on dit travail et parcours professionnel, emploi des seniors,
03:03 concrètement, ça veut dire, je suis salarié dans une entreprise,
03:06 j'ai 53, 54, 55 ans,
03:09 dans quelles conditions je peux continuer de travailler ?
03:12 Est-ce que mon emploi va être maintenu ?
03:13 Est-ce que l'employeur va continuer de vouloir de moi
03:16 alors que je n'ai plus accès à la formation professionnelle,
03:19 que je ne supporte plus les conditions de travail ?
03:21 Donc c'est tout le travail qui va s'engager à la rentrée
03:24 pour apporter des réponses très concrètes à ces travailleurs
03:27 et ces travailleuses, puisque, n'oublions pas notamment les essentiels,
03:31 les travailleurs de la deuxième ligne qui, depuis le Covid,
03:34 attendent la juste reconnaissance de leur travail en salaire,
03:38 en reconnaissance des compétences et en conditions de travail.
03:41 Voilà. Merci.
03:46 Bonne vacances.
03:47 Mais vous aussi.
03:48 Bonjour à toutes et tous.
03:52 Alors, il n'y avait pas d'ordre du jour aujourd'hui.
03:55 Les organisations syndicales ont donc imposé le leur.
03:59 Nous sommes partis de notre refus de la réforme des retraites
04:03 que nous avons réaffirmée en démontrant que, malheureusement,
04:06 cette réforme était non seulement violente,
04:08 mais qu'elle ne permet pas de répondre aux besoins de financement,
04:11 comme le démontre le rapport du Conseil d'orientation des retraites.
04:14 Le patronat, sur cette question, a d'ailleurs eu le culot
04:17 de nous proposer d'instituer une dose de capitalisation
04:21 dans la négociation Agir Carco.
04:23 Donc on voit que les leçons de la séquence n'ont pas été bien intégrées.
04:26 Nous avons ensuite parlé salaire, montant des pensions,
04:32 avec la nécessité d'intexter les salaires sur les prix.
04:35 Nous avons souhaité interpeller la Première ministre
04:38 sur l'égalité femmes-hommes, sachant que les femmes
04:40 sont toujours payées 25 % de moins que les hommes.
04:43 Nous avons également souhaité que la conditionnalité
04:47 des aides publiques soit sur la table,
04:49 puisque, comme vous le savez, le capitalisme français
04:52 est ultra subventionné et bénéficie chaque année
04:54 de 200 milliards d'exonération fiscale et sociale,
04:57 sans contrepartie ou condition.
04:59 Et donc, Bercy ferait bien de commencer par regarder ce sujet
05:02 avant d'imposer des coupes claires, ou sombres plutôt,
05:05 dans les budgets de la culture, de la santé ou de l'éducation.
05:08 Nous avons aussi, et c'était la demande
05:11 de toutes les organisations syndicales,
05:13 exigé l'ouverture d'un chantier sur la démocratie sociale
05:17 avec la nécessaire révision des ordonnances Macron
05:21 réformant le Code du travail.
05:23 Et enfin, nous avons également interpellé la Première ministre
05:26 sur les questions environnementales
05:28 et les questions d'assurancionnage.
05:30 À ce stade, les réponses données par la Première ministre
05:33 sont en décalage total avec les besoins.
05:36 Les communicants de l'Elysée voulaient nous vendre
05:38 aujourd'hui un pacte.
05:40 Nous avons refusé ce festival de langue de bois
05:42 et exigé des actes concrets.
05:44 Je relève toutefois, avec intérêt,
05:47 que la Première ministre a enfin fait preuve
05:50 d'un frémissement d'autonomie face aux patronats
05:53 en annonçant un cadrage gouvernemental
05:56 sur l'emploi des seniors et sur l'usure professionnelle.
05:59 Cela reste timide, mais nous l'encourageons
06:01 à continuer sur cette voie.
06:03 Elle s'est aussi engagée à nous répondre rapidement
06:06 sur des dossiers urgents,
06:08 sur la question de Senelode et de la répression antisyndicale
06:11 qui sévit dans cette entreprise,
06:13 sur la question du frais de ferroviaire
06:16 qui est du fait des exigences de la Commission européenne
06:19 qui risquent d'être démantelées,
06:22 et nous l'avons également interpellé
06:24 sur la situation de l'entreprise Val d'Une
06:26 qui, comme vous le savez, fabrique des essieux de train.
06:28 La seule entreprise française à fabriquer des essieux de train
06:30 est aujourd'hui tout à fait menacée.
06:32 Nous l'avons interpellé sur la situation du JDD,
06:35 journal dans lequel les journalistes entament
06:38 aujourd'hui leur 20e jour de grève,
06:41 et nous l'avons interpellé sur la situation
06:43 de l'hôpital public avec un grand risque cet été.
06:46 Sur l'ensemble de ces sujets,
06:48 la Première ministre nous a annoncé des réunions rapides
06:51 pour nous offrir des réponses rapides.
06:54 Enfin, nous avons interpellé la Première ministre
06:57 sur la révolte des banlieues
07:00 et sur l'impasse de la surenchère sécuritaire
07:03 en disant qu'il fallait au contraire des réponses de fond
07:06 sur les questions sociales qui sont posées,
07:08 sur la question des services publics,
07:10 de la mixité sociale, de la revalorisation du travail,
07:13 puisqu'on connaît peu de parents démissionnaires,
07:16 par contre on connaît beaucoup de parents précaires
07:18 qui travaillent la nuit, le soir, le week-end,
07:20 et qui ne peuvent pas s'occuper de leurs enfants.
07:23 Et nous avons demandé l'ouverture d'un grand chantier
07:27 sur les rapports entre la police et la population
07:30 avec la proposition portée par la CGT
07:33 d'avoir un débat citoyen sur ce sujet
07:35 qui pourrait être mené par le CESE,
07:37 le Conseil économique, social et environnemental.
07:41 Pour finir, la réunion d'aujourd'hui
07:44 marque l'échec consternant des 100 jours
07:47 annoncés par le président de la République.
07:49 Et donc ce que nous avons engagé aujourd'hui,
07:52 le 12 juillet, c'est une reprise en main
07:58 qui marque le début des quatre prochaines années.
08:01 Nous prenons la main et donc nous imposerons
08:03 désormais, dorénavant, nos ordres du jour,
08:06 nos méthodes et nos contenus.
08:08 L'intersyndicale se retrouvera fin août
08:11 pour débattre de la situation sociale
08:13 et des modalités de la rentrée sociale.
08:16 -Qu'est-ce que vous avez apprendu sur le JDD ?
08:19 -Ah, est-ce que c'est une journaliste ?
08:21 Mais non, ce n'est pas une journaliste de JDD
08:22 qui me pose la question, parce qu'ils sont en grève.
08:25 Donc sur la question du JDD,
08:27 on lui a adressé un courrier,
08:29 donc Marie-Lise Léon et moi-même, la CDT et la CGT.
08:32 Et donc elle nous a dit qu'elle nous répondrait
08:35 à ce courrier par rapport aux demandes
08:38 très précises que nous lui avons faites,
08:39 à savoir la conditionnalité des aides à la presse,
08:42 la révision de la loi Bloche
08:44 qui ne permet pas de sécuriser la presse
08:47 face à la concentration capitalistique en cours
08:51 qui menace l'indépendance des journalistes.
08:54 Et nous l'avons également interpellée
08:55 sur la directive européenne qui est en cours de négociation.
08:58 Donc nous attendons son courrier avec intérêt.
09:01 -Marie-Lise Léon a parlé de nouvelles normes utiles.
09:03 Est-ce que vous utiliseriez le même adhérent ?
09:07 -Eh bien, écoutez, j'ai noté un premier frémissement
09:10 avec la nécessité d'avoir une première affirmation
09:14 face au patronat et d'intégrer les négociations
09:18 sur les seniors et la pénibilité
09:21 dans le cadre du L1 du Code du travail,
09:23 ce qui marque un cadre tripartite.
09:25 Après, nous attendons de voir la façon
09:28 dont les documents d'orientation seront rédigés,
09:30 notamment la façon dont la lettre de cadrage
09:32 sur l'assurance chômage sera rédigée.
09:33 C'est un gros enjeu, puisque nous l'avons dit très clairement,
09:36 nous refuserons d'entrer dans une négociation corsetée
09:40 et nous refuserons de jouer les figurants
09:42 dans le jeu de rôle hypocrite entre le patronat
09:44 et le gouvernement, avec une répartition du boulot
09:47 au gouvernement, le sale boulot
09:49 et les réformes impopulaires, unilatérales et violentes.
09:52 Et puis, dès que potentiellement il peut s'agir d'avancer,
09:54 on nous renverrait vers la négociation avec le patronat.
09:57 Sur l'assurance chômage, nous voulons négocier
09:59 et nous voulons avoir la marge de manoeuvre
10:01 pour pouvoir remettre en cause les réformes violentes
10:03 qui ont été imposées par le gouvernement
10:05 et surtout, nous l'avons alerté dans cette réunion,
10:08 sur le fait que l'argent des salariés,
10:13 que ce soit l'UNEDIC ou l'Agir Carco,
10:16 n'était pas une cagnotte ouverte aux velléités
10:19 de Bercy et du gouvernement.
10:20 Et donc, il fallait cesser de se servir
10:23 dans les comptes de la sécurité sociale
10:25 pour rééquilibrer les comptes publics.
10:28 Si le gouvernement veut trouver des marges de manoeuvre,
10:31 encore une fois, qu'il s'occupe des 200 milliards
10:33 d'exonération fiscale et sociale qu'il consente
10:35 chaque année aux entreprises,
10:36 mais qu'il n'aille pas récupérer les excédents
10:39 de l'UNEDIC qui sont importants et pour cause,
10:41 puisqu'il y a eu deux réformes très violentes
10:43 sur le dos des privés d'emploi,
10:45 et qu'il n'aille pas non plus récupérer
10:47 les excédents de l'Agir Carco,
10:48 qui sont aussi importants et pour cause
10:50 du fait des réformes plutôt austéritaires
10:54 et des accords austéritaires
10:55 qui ont été signés ces dix dernières années
10:57 au niveau de l'Agir Carco.
10:58 Donc, ces caisses doivent nous permettre, au contraire,
11:02 d'améliorer les droits des chômeurs et des retraités.
11:06 -Et sur l'Agir Carco, justement,
11:08 qu'est-ce qu'elle vous a répondu ?
11:09 Elle vous a rassuré sur ce point ?
11:11 -Non, elle ne nous a rien dit.
11:14 Donc, de toute manière, la négociation va s'engager
11:18 sur la question très tôt,
11:20 puisque la première séance de négociation
11:22 est prévue le 5 septembre au CESE.
11:24 D'ailleurs, c'est une innovation de méthode
11:26 qui montre le changement de période.
11:28 Nous reprenons la main,
11:29 et donc nous imposons aussi des lieux neutres.
11:31 Pour que la négociation ne se passe pas au patronat.
11:34 Et donc, nous verrons dans le courant des négociations.
11:38 ...

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