Hymne à la surenchère (en durée, en cascades...), ce septième volet confronte Tom Cruise (alias Ethan Hunt) à une intelligence artificielle. Il faudra attendre la partie 2 (sortie prévue en 2024) pour connaître le vainqueur mais, déjà, le cinéma d’action y gagne un divertissement de haute volée, porté par une belle idée de scénario (« avec un retour à l’ancienne ») et beaucoup (trop !) de cascades.
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Court métrageTranscription
00:00 Il est là, le blockbuster de l'été,
00:02 celui que tout le monde attendait sur tous les exploitants.
00:04 C'est Mission Impossible, Dead Reckoning, part 1.
00:07 C'est la septième fois que Tom Cruise, Sa Majesté,
00:24 incarne Ethan Hunt.
00:26 Il avait démarré en 1996 avec Brian De Palma, souvenez-vous.
00:29 C'est un autre temps, un autre siècle,
00:32 où le film durait 1h50, on comprenait à peu près tout,
00:35 et l'histoire avait un début, un milieu, une fin.
00:39 Les temps ont changé.
00:40 Ce nouveau Mission Impossible fait 2h46.
00:43 C'est la marvélisation du cinéma, des esprits, du public.
00:47 Et c'est la partie 1, parce que vous verrez la 2 en 2024.
00:52 Ça veut dire qu'aujourd'hui, on ne sait plus raconter
00:54 une aventure d'Ethan Hunt en moins de 5 heures.
00:56 Le monde change.
00:57 La vérité disparaît.
01:01 La guerre arrive.
01:03 Là, on est vraiment dans un retour à l'ancienne.
01:09 C'est sur une histoire d'espionnage avec les vieilles techniques,
01:13 et qui, justement, va se moquer du recours abusif
01:16 à la technologie la plus numérique possible,
01:19 et surtout à l'intelligence artificielle,
01:21 qui a échappé à ses créateurs.
01:23 On en est à tel point que plus aucune communication numérique n'est fiable,
01:28 puisqu'on peut penser qu'elle a été piratée
01:30 par cette fameuse entité numérique qui est en train de gangréner le monde.
01:33 Les personnages sont obligés de revenir
01:36 aux bonnes vieilles techniques à l'ancienne,
01:38 donc un vieux satellite du temps de la guerre froide, ou quasiment,
01:41 qui est analogique.
01:42 Donc voilà, c'est à l'ancienne, tout va bien.
01:44 Il y a cette idée que, comment on va se fier au réel
01:47 si on ne peut plus croire aucune information,
01:50 que ce soit du texte ou de la photo,
01:52 si on ne peut plus croire des images filmées en temps réel
01:55 dans un aéroport, par exemple,
01:56 c'est une des meilleures séquences du film.
01:58 On a vraiment l'impression d'être là, devant un blockbuster
02:02 qui est tellement de son temps que c'est assez passionnant.
02:05 Il y a eu une scène absolument formidable
02:06 où, comme les archives numériques sont censées être
02:09 de plus en plus piratées par cette fameuse entité,
02:11 avant que le mal soit fait,
02:14 le gouvernement américain recrute une armée d'archivistes
02:16 qui va retaper à l'ancienne, avec ses petits doigts,
02:19 des camions entiers d'archives.
02:20 C'est de toute façon un cinéma plutôt artisanal,
02:24 dans la gaude des mesures, bien entendu,
02:26 mais Tom Cruise a toujours dit
02:27 qu'il essayait de faire lui-même ses propres cascades.
02:29 Tom Cruise lui-même n'est pas trop refait.
02:31 Il porte toujours très beau pour son âge.
02:34 Et il joue un peu là-dessus, le mettant en scène,
02:36 parce qu'il y a des scènes, notamment à bord du train,
02:38 à pleine vitesse, où son visage est déformé par le vent, etc.
02:42 Et on n'essaie pas de cacher, on peut voir un peu les rides aussi.
02:44 Christophe Chassol, c'est un des personnages
02:46 qui a été le plus émouvant de la série.
02:47 Il a été le plus émouvant,
02:49 et on peut voir un peu les rides aussi.
02:50 Christopher McQuarrie, par ailleurs,
02:51 c'est un honnête réalisateur, c'est un honnête faiseur,
02:54 et il est un petit peu le monsieur plus
02:56 choisi par Tom Cruise, producteur.
02:58 C'est-à-dire que l'idée, c'est la surenchère.
03:00 Il en faut toujours plus.
03:01 Il faut toujours plus de complications,
03:03 toujours plus de cascades, toujours plus impressionnantes.
03:05 Si la dernière fois, il faisait le tour de l'Arc de Triomphe sur un pied,
03:09 là, il fait le tour de la Place d'Espagne sur une main.
03:12 Voilà, et c'est l'idée de toujours plus de dingueries.
03:15 Donc, on sait depuis des mois
03:17 que Tom Cruise a fait une cascade démentielle à moto,
03:20 en sautant d'une falaise avec un parachute,
03:22 un truc de dingue.
03:24 Bon, ben voilà, on ne peut pas dire que ce soit une surprise folle
03:26 dans le film, puisque vous l'avez déjà vu sur les réseaux sociaux.
03:29 Et par ailleurs, il y a, pardon pour nos amis italiens,
03:32 vraiment, que j'aime,
03:34 mais il y a un énorme ventre mou en Italie,
03:36 c'est-à-dire que Rome, Venise, tout ça.
03:38 Bon, on sent là que c'est ce côté toujours plus
03:42 qui finit par être une sorte de buffet à volonté du blockbuster,
03:45 et le buffet à volonté, que vous le vouliez ou non,
03:47 il y a un moment où vous n'avez plus faim.
03:48 En gros, le film va s'arrêter,
03:50 on voit bien ce qui va se passer dans la deuxième partie,
03:52 on se dit pourquoi on n'a pas tout concentré en 2h45,
03:55 les deux films en un seul, ça aurait été très, très bien.
03:58 Là, on sent quand même le temps passer,
04:00 et ce film si bien démarré finit un petit peu par s'effilocher.
04:05 Le verdict, c'est tout moche, c'est un peu patapouf,
04:07 mais il y a quand même des moments assez formidables,
04:09 un blockbuster d'été dans une salle climatisée,
04:12 allez, c'est bien.
04:13 On va quand même comparer à la concurrence,
04:15 donc par rapport à Marvel,
04:16 il faut quand même reconnaître que c'est plutôt bien "Mission Impossible".
04:19 Sous-titrage Société Radio-Canada