Plus de 1000 commerces ont été touchés par des dégradations et pillages au cours des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel à Nanterre selon la ministre du Commerce, Olivia Grégoire. Cette dernière a annoncé la prolongation des soldes d’été pour une semaine et a autorisé les commerçants à ouvrir le dimanche s’ils le souhaitent, pour leur venir en aide.
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00:00 On est réveillés par l'alarme qui sonne sur nos téléphones portables
00:05 et on se rend compte qu'à ce moment-là, des jeunes sont en train de forcer la porte
00:10 de notre cinéma, comme on voit à l'antenne.
00:14 - Alors des jeunes qui sont tous habillés pareil,
00:17 cagoulés, masqués même, en noir, donc c'est assez organisé.
00:21 - Ouais, c'est un peu terrifiant, effectivement.
00:24 Ils sont très forts, ils ont l'impression qu'ils ont chacun leur rôle
00:27 parce que là on en voit une dizaine, mais on sait que dans la rue,
00:31 à ce moment-là, ils sont une trentaine à protéger l'entrée de la rue, etc.
00:36 Et donc ils rentrent de force dans le cinéma et voilà, ils saccagent.
00:40 - Ça va très vite. - Ça va hyper vite.
00:43 Et après, ils partent. Alors le truc, c'est qu'ils laissent la porte ouverte.
00:47 La suite, c'est que dans la nuit, des gamins sont venus.
00:51 Alors là, effectivement, aussi, ensuite, une fois que ça a été pillé,
00:53 non content d'avoir saccagé l'intérieur, ils basculent à la...
00:58 Ils rentrent avec une voiture bélier, ils forcent l'entrée.
01:02 Il y a ces doubles écrans qui nous ont coûté un bras,
01:06 qui permettent à la fois d'avoir les infos de la rue sur ce qui se passe dans le cinéma,
01:10 les programmes, voilà, c'est des très beaux écrans qui sont...
01:13 - Et ensuite, il y a d'autres personnes qui sont entrées,
01:17 ceux qui sont venus vraiment piller.
01:18 - Voilà, exactement, les pillards.
01:20 Alors effectivement, on ne reconnaît pas sur la vidéo de surveillance
01:24 ceux qui sont venus de force, ceux qui ont pénétré une première fois
01:29 et qui ont vandalisé. En revanche, ceux qui, malheureusement...
01:33 Enfin, pas malheureusement, en tout cas, ceux qui sont venus après piller,
01:37 un peu moins malins, sont complètement démasqués.
01:39 Donc on a reconnu...
01:40 - Et là, vous avez reconnu certains de vos clients.
01:42 - Ah bah oui, on a reconnu des jeunes, des enfants qui viennent le week-end.
01:46 - Parce que le week-end, vous organisez des séances pour ces jeunes.
01:50 - Oui, on en organise...
01:52 Alors, on n'organise pas tous les week-ends des séances pour ces jeunes,
01:54 mais c'est vrai qu'on a d'abord un tarif ultra attractif.
01:57 - Combien ?
01:58 - Pour les moins de 26 ans, à toutes les séances, tous les jours, c'est 4 euros.
02:01 - 4 euros.
02:01 - Pour un cinéma tout neuf, on a fait plus d'un an de travaux.
02:06 - Et donc, vous avez reconnu...
02:07 Quand vous dites des enfants, des gamins, ils ont quel âge ?
02:10 - Ils ont 13 ans, 14 ans, c'est des gens...
02:12 - Et vous les avez vus dans votre salle ?
02:13 - On les a vus à la caméra, oui.
02:15 - Et vous les avez déjà vus dans vos salles ?
02:17 - On les a déjà vus dans nos salles.
02:18 - Et ils venaient voler quoi, en fait ? Qu'est-ce qu'on vole dans un cinéma ?
02:20 - Ils sont venus voler des chips, des pop-corn, voilà.
02:24 C'est hyper triste, en fait.
02:27 D'abord, c'est bête, mais c'est triste, c'est-à-dire que ça n'a plus de valeur.
02:31 Et en fait, je pense que ça va un peu au-delà.
02:35 - Je vous sens un peu dégoûté parce que vous dites, finalement,
02:38 j'organise des shows, c'est un cinéma qui a bénéficié d'argent public,
02:42 qui était réhabilité, mais qui est très ancien.
02:44 - Oui, voilà, c'est un cinéma qui a plus de 100 ans, c'était un théâtre.
02:47 Historiquement, c'était une très grande salle.
02:49 Et puis, on a niché au fur et à mesure des années, des salles en plus.
02:53 Donc, aujourd'hui, il y a cinq belles salles toutes neuves qu'on a rénovées.
02:55 - Arpajon, donc pour tous les habitants d'Arpajon.
02:57 - 11 500 habitants.
02:59 - Voilà, 11 500 habitants.
03:00 - Donc, c'est quand même plutôt une bonne chose.
03:02 - On a fait un super boulot, là. Je vois cette photo qui a été prise par Yohann Delamarre,
03:06 le directeur, qui a vraiment une très belle photo.
03:09 Voilà, ces grandes vitres, aujourd'hui, elles sont pliées.
03:12 Oui, on a eu de l'argent public, on a beaucoup bossé.
03:15 Moi, je voulais terminer un truc tout à l'heure.
03:18 Je pense que la vraie tristesse, c'est de voir que ces enfants,
03:21 ils sont prêts à faire tout ça juste pour des chips et des pop-corn.
03:25 Et moi, c'est plus ça qui m'a révolté.
03:27 On les a vus de temps en temps.
03:28 On les voit à la caisse avoir du mal à sortir, à avoir l'appoint ou le compte pour prendre des chips.
03:33 Et donc là, je pense qu'ils se sont dit, ça y est, c'est gratos, on va enfin pouvoir en avoir.
03:38 Moi, c'est plus ça qui m'a détruit.