Très critiqué depuis plusieurs jours, Jean-Luc Mélenchon s'explique dans les colonnes de Mediapart.
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00:00 La politique Mathieu Croissando, vous nous parlez ce matin de Jean-Luc Mélenchon qui s'explique sur le site Mediapart.
00:07 Oui, très critiqué depuis une semaine Jean-Luc Mélenchon par la majorité mais aussi par ses alliés de la Nupes,
00:13 notamment pour son refus d'appeler au calme. Alors Jean-Luc Mélenchon a accordé un long entretien à Mediapart
00:18 et comme la meilleure défense c'est l'attaque, il s'en prend à l'exécutif en déclarant
00:22 "Nous sommes en danger car le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur".
00:27 Alors ça peut surprendre après la gestion de la crise des banlieues en quatre jours par l'exécutif,
00:33 mais pour étayer sa thèse, Jean-Luc Mélenchon s'appuie sur la publication d'un communiqué la semaine dernière
00:38 du syndicat Alliance et de l'UNSA Police qui totalise à eux deux près de 50% des voix lors des dernières élections professionnelles.
00:45 Et dans ce texte court, les syndicalistes appelaient au combat contre les nuisibles.
00:49 Le texte s'achevait sur ces mots "Nous sommes en guerre, demain nous serons en résistance
00:53 et le gouvernement devra en prendre conscience". Des propos aussi délirants qu'inquiétants
00:58 de la part du syndicat majoritaire qui n'ont pas fait réagir plus que ça l'exécutif,
01:02 Gérald Darmanin se contentant de dire qu'il ne cautionnait pas ces mots,
01:06 mais qu'il ne lui revenait pas de corriger les tracts syndicaux.
01:09 Or, explique Jean-Luc Mélenchon, si traditionnellement les grandes forteresses de l'Etat sont co-gérées,
01:14 le ministre de l'Intérieur compose avec les syndicats de police,
01:17 mais là il dit entre composer et lui donner le pouvoir, il y a une marge.
01:21 L'inquiétude est légitime, mais ce refrain qu'on a déjà entendu entonné par les députés insoumis avant-hier
01:28 sent fort quand même l'opération de diversion, car la France insoumise depuis une semaine
01:32 est dans l'œil du cyclone et il y a de l'eau dans le mouvement gazeux de la Nupes.
01:36 Et ses alliés d'ailleurs ont pris leur distance.
01:38 Oui, et publiquement surtout, le patron des communistes Fabien Roussel,
01:41 le patron des socialistes Olivier Faure ont exprimé leur désaccord profond avec la stratégie insoumise.
01:46 Ils reprochent aux insoumis d'être complètement passés à côté de l'événement,
01:49 en refusant, je l'ai dit, d'appeler au calme, en déclarant, pour une députée avait déclaré que la fin justifiait les moyens.
01:54 Ils reprochent aussi à Jean-Luc Mélenchon qui avait dit ne brûlez pas les écoles, vous vous souvenez, les bibliothèques,
01:59 d'avoir autorisé sans le dire du coup de brûler tout le reste.
02:04 Mais au-delà même de ce désaccord de fond, ils jugent stupide de s'être exposés ainsi aux attaques de la majorité
02:09 et du gouvernement qui ne se sont d'ailleurs pas privés.
02:12 Et donc il y a une vraie fracture, peut-être une des plus graves depuis le début de l'histoire de la Nupes.
02:18 Est-ce que justement l'existence même de la Nupes est menacée par ces fractures ?
02:22 Le risque existe. Je vous donne deux indices. La Nupes était un accord électoral.
02:26 Or qu'est-ce qui se passe aux prochaines élections ?
02:28 Pour les prochaines européennes, les communistes par exemple viennent de désigner leur chef de file.
02:31 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il n'y aura pas de liste unique de la Nupes aux européennes.
02:34 Autre exemple, les sénatoriales à Paris. Les socialistes locaux qui sont opposés à la Nupes
02:39 se sont mis d'accord avec les écologistes pour se répartir les sièges des sénatoriales
02:42 et s'en réserver de sièges possibles aux insoumis.
02:46 Juste un strapontin, mais ce n'est pas ce qu'ils attendaient.
02:49 Ma personne n'est pas le sujet. C'est pourquoi j'appelle à chacun surmonter l'esprit de clan,
02:53 de chapelle et de groupe afin de se mettre à la hauteur des événements,
02:56 tente Jean-Luc Mélenchon pour essayer de réconcilier tout le monde.
02:59 En me diabolisant, ils essaient de me rendre infréquentable, dit-il à propos du gouvernement et de la majorité.
03:04 Certes, Jean-Luc Mélenchon n'est pas le diable, mais ses alliés désormais viennent dîner avec lui avec une longue cuillère.