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Interrogé dans Le Figaro, le patron de Stellantis "rappelle des évidences" selon Nicolas Doze, éditorialiste BFM Business. Carlos Tavares estime que "l'Europe a déroulé le tapis rouge aux constructeurs chinois"

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Transcription
00:00 - Où va l'industrie automobile française et même européenne, Nicolas Deleuze, le patron de Stellantis, donc les marques Peugeot, Citroën, Fiat, entre autres,
00:06 Carlos Tavares met ce matin dans l'école du Figaro les points sur les i. Que dit-il ?
00:11 - En fait, il dit des choses qu'on a déjà dites, mais il y a des messages et des sujets, c'est important de rappeler des fondamentaux.
00:16 Qu'est-ce qu'il dit ? On ne peut pas construire une petite citadine électrique en France. Ce n'est pas rentable.
00:21 On ne peut pas perdre de l'argent, si vous voulez. Donc, on apprend que la 208 électrique, elle ne sera pas construite en France.
00:27 On pense que ce sera sans doute en Espagne. La Citroën C3, c'est déjà la Slovaquie. Ça, on le savait.
00:32 Après, il répète, l'Europe est en train de dérouler un tapis rouge aux véhicules chinois. Je ne vous apprends rien, mais ce n'est pas mal de rappeler ça.
00:38 - Et quand c'est Carlos Tavares qui le dit, c'est force Nicolas Deleuze.
00:41 - C'est toujours cash. C'est toujours cash. Il dit ce fameux agenda politique qui a interdit la vente de véhicules thermiques en Europe en 2035, c'est le tapis rouge pour les Chinois.
00:49 Si les Chinois le veulent, ils nous mettent tous dans le rouge. Voilà la phrase.
00:53 Ensuite, troisième élément, il y a un décalage complet entre le monde politique et la société civile.
00:57 Et lui, il pense vraiment au monde industriel. Il dit qu'on est en train de demander à des champions de basket de se mettre au sceau à la perche.
01:04 Mais ça ne se fait pas comme ça. Et pourtant, l'agenda politique, lui, il fait comme ça.
01:08 Et puis, il qualifie le secteur dans lequel il est l'automobile en Europe. Le mot qui correspond à ce secteur aujourd'hui, c'est brutalité.
01:16 - C'est un constat cash. Il a raison. Vous le savez, ce constat.
01:19 - Il a raison. Il n'est pas le seul à le dire. Luca De Meo, avec des mots un petit peu plus soft, il dit à peu près la même chose.
01:25 Comment on fait coller un agenda politique et un agenda industriel ? C'est une vraie question qu'on ne s'est jamais posée.
01:30 C'est hyper simple de lancer une date 2035 sous le coup de l'émotion parce qu'il y a eu un scandale avec Volkswagen en Allemagne.
01:39 C'est beaucoup plus compliqué de muter intégralement un outil industriel. C'est bien de le rappeler.
01:44 C'est pareil pour les pompes à chaleur. On est en train de leur mettre un agenda politique et les fabricants disent
01:49 « Ah non, non, l'outil industriel ne suivra pas l'agenda politique ».
01:52 Deuxièmement, comment on aura la mobilité abordable pour tout le monde, y compris les classes moyennes ?
01:58 C'est très simple d'invoquer le « made in France », la relocalisation dans le discours politique.
02:03 Mais qui l'achète, la voiture, à 35 000 euros ? Non. On va acheter la voiture qui est à 20-25 % moins chère.
02:09 Elle vient d'où cette voiture ? Elle vient de Chine. On peut produire en France et perdre de l'argent ? Non.
02:14 D'ailleurs, il y a le cabinet Roland Berger qui publie les coûts horaires chargés pour l'employeur dans l'industrie automobile.
02:21 On est à 40 euros en France, à 24 euros en Espagne, à 13 euros au Portugal, à 7 euros en Slovaquie.
02:26 C'est juste rappeler des évidences, mais c'est important de rappeler des évidences.

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