Soir Info (Émission du 03/07/2023)

  • l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous, ravis de vous retrouver en ce début de semaine.
00:00:04 SoirInfo vous accompagne jusqu'à minuit, des JT complets toutes les 30 minutes,
00:00:08 des chroniques, nos invités présents également tout au long de la soirée
00:00:11 pour mieux comprendre l'actualité.
00:00:13 Je vous présente d'ailleurs le plateau dans une poignée de minutes,
00:00:16 le temps de faire un point complet sur l'actu.
00:00:18 Le JT, Audrey Bertheau, il est 22h, bienvenue à vous.
00:00:20 Audrey Bertheau, bonsoir.
00:00:26 On commence évidemment avec l'image de la journée,
00:00:29 le rassemblement en soutien au maire Vincent Jambrin
00:00:32 et à sa famille qui avait lieu aujourd'hui cet après-midi à Lailerose,
00:00:36 en banlieue parisienne.
00:00:37 En suite à l'attaque à la voiture Bélier contre le domicile du maire
00:00:40 de cette commune du Val-de-Marne,
00:00:42 de nombreux rassemblements ont eu lieu,
00:00:44 dont ce rassemblement en effet à Lailerose.
00:00:47 L'objectif a été de condamner les violences contre les élus.
00:00:51 Mikaël Dos Santos, Régine Delfour et Maxime Loguet.
00:00:57 Des applaudissements et des remerciements.
00:01:00 Derrière les banderoles, en tête de cortège,
00:01:02 Vincent Jambrin mène la marche.
00:01:04 Avec lui, Valérie Pécresse, Gérard Larcher ou encore Éric Ciotti
00:01:08 ont fait le déplacement pour le soutenir.
00:01:10 Cet après-midi, ils ont marché avec une banderole
00:01:13 qui avait pour slogan "Ensemble pour la République"
00:01:16 avant que le maire de Lailerose ne prononce un discours
00:01:19 qui sonne comme un cri d'alarme.
00:01:21 Nos mairies sont attaquées, les élus, les professeurs sont agressés.
00:01:26 Nos forces de l'ordre et de secours sont prises pour cible quotidiennement.
00:01:31 Même nos médecins, même nos postiers
00:01:34 ne rentrent plus dans certains quartiers.
00:01:37 Ça ne peut plus durer.
00:01:40 Une marseillaise a retenti.
00:01:42 La patrie est le jour de la réclamité.
00:01:48 Ils étaient plus d'un millier d'habitants
00:01:50 à être venus soutenir leur maire.
00:01:52 C'est important de l'aider dans sa démarche
00:01:55 et ce qu'il subit, lui et sa famille.
00:01:58 Surtout pour les enfants.
00:02:01 Je suis entièrement de son côté.
00:02:04 Montrer en tant que citoyen qu'on est là,
00:02:07 qu'on est derrière lui, qu'on le soutient
00:02:12 et qu'il ne faut pas qu'il baisse les bras.
00:02:15 Comme les 219 autres maires ciblés par des violences,
00:02:18 Vincent Jambrin a été invité par Emmanuel Macron à l'Elysée ce mardi.
00:02:22 Le président de la République va recevoir les maires
00:02:26 dont les villes ont connu des incidents ces dernières nuits.
00:02:29 220 maires au total ont reçu cette invitation.
00:02:32 Le président l'a annoncé hier soir
00:02:34 lors d'une réunion à l'Elysée consacrée aux violences urbaines.
00:02:37 La Première ministre Elisabeth Borne avait déjà assuré aux maires
00:02:40 que le gouvernement ne laisserait passer aucune violence
00:02:43 et que la plus grande fermeté serait appliquée dans les sanctions.
00:02:46 Différentes tribunes ont jugé depuis vendredi
00:02:48 les premiers suspects interpellés lors des émeutes.
00:02:50 Aujourd'hui, plusieurs personnes étaient jugées en comparution immédiate
00:02:53 au tribunal judiciaire de Paris.
00:02:56 Cela fait suite aux pillages qui ont eu lieu vendredi soir
00:02:59 et on a pu assister à certaines de ces comparutions immédiates.
00:03:02 Amoré Buco.
00:03:04 Après le pillage de plusieurs boutiques dans le centre de Paris
00:03:07 dans la nuit du 30 juin, plusieurs jeunes hommes
00:03:10 étaient jugés aujourd'hui au tribunal judiciaire de Paris.
00:03:13 Ils passaient en comparution immédiate.
00:03:16 Plus précisément, 2 d'entre eux étaient jugés
00:03:19 lors du pillage de magasins à Châtelet, dont le magasin Nike
00:03:22 et puis 2 autres pour recel de ces mêmes biens
00:03:25 provenant de ces magasins. Ils auraient revendu ces habits.
00:03:28 Sur le profil de ces 4 personnes,
00:03:31 ils sont tous âgés d'une petite vingtaine d'années.
00:03:34 3 d'entre eux sont d'ailleurs multirécidivistes.
00:03:37 Certains étaient même passés par la casse-prison.
00:03:40 Un est de nationalité française, un autre de nationalité sénégalaise
00:03:43 et puis 2 d'entre eux sont algériens en situation régulière.
00:03:46 L'un était même sous obligation de quitter le territoire français.
00:03:49 A cause de la grève nationale des greffiers,
00:03:52 ces jeunes gens ne pourront pas être jugés aujourd'hui.
00:03:55 Leur jugement a été reporté à une date ultérieure.
00:03:58 Le parquet a demandé à ce qu'en attendant leur jugement,
00:04:01 ils soient maintenus en détention provisoire pour 2 raisons.
00:04:04 D'une part, le risque de réitération des faits
00:04:07 qu'ils recommencent et d'une autre part,
00:04:10 le défaut de garantie de représentation puisque plusieurs d'entre eux
00:04:13 sont sans domicile fixe.
00:04:16 Les avocats des prévenus de leur côté ont bien sûr demandé leur remise
00:04:19 en liberté en attendant le procès. Ils se sont basés sur le contexte global.
00:04:22 Ils disent que leurs clients ne savaient pas passer là par hasard
00:04:27 et ont simplement profité de l'opportunité sans participer aux dégradations.
00:04:31 Ils ont également invoqué la relative précarité de leurs clients.
00:04:35 Et enfin, un avocat a même précisé que finalement,
00:04:38 c'était aussi du fait du trop grand succès de Nike
00:04:41 auprès des jeunes générations.
00:04:44 Depuis la mort de Nael, Latifa Ibn Ziyatain,
00:04:47 la maman de ce soldat qui avait été assassiné par Mohamed Merah,
00:04:50 multiplie les rencontres avec les jeunes et leurs parents.
00:04:53 Engagée avec son association auprès des jeunes de quartier,
00:04:56 Latifa Ibn Ziyatain appelle au dialogue et à l'apaisement
00:04:59 depuis plusieurs jours. Elle était justement l'invitée de Laurence Ferrari
00:05:02 ce soir sur CNews. Pour elle, c'est à nous d'éduquer nos enfants.
00:05:05 Écoutez-la.
00:05:07 L'éducation est importante. Normalement, on est nos devoirs.
00:05:10 C'est à nous de lever nos enfants. C'est à nous d'éduquer nos enfants.
00:05:13 C'est personne qui peut éduquer à la place,
00:05:16 ni l'école, ni l'État, ni la rue, ni la société.
00:05:20 C'est aux parents, la mère et le père.
00:05:23 On est responsable de nos enfants.
00:05:25 On travaille énormément avec les jeunes.
00:05:27 Il y a certains jeunes qui sont livrés eux-mêmes.
00:05:29 Il y a certains jeunes qui sont perdus.
00:05:31 Il y a certains jeunes qui ont besoin d'être éduqués.
00:05:33 Allez, on marque une courte pause. Merci Audrey.
00:05:35 On se retrouve toutes les 30 minutes pour un point complet sur l'actu.
00:05:38 Une courte pause, je vous le disais.
00:05:40 On fait d'abord un point de situation sur cette 7e nuit sous tension.
00:05:45 Même si, a priori, à l'heure où l'on se parle,
00:05:48 rien n'est à déplorer ou encore même à anticiper en termes de violence.
00:05:52 A tout de suite.
00:05:54 De retour sur le plateau de soir.
00:05:58 Merci à vous si vous nous rejoignez autour de la table ce soir.
00:06:01 Noémie Chouze, du service Peu de Justice.
00:06:03 Bonsoir, chère Noémie. Bonsoir à Jean-Sébastien Ferjouau,
00:06:05 directeur d'Atlantico. Ludo Victorot, maire UDI de Coubron,
00:06:09 en Seine-Saint-Denis. Ce sera évidemment particulièrement intéressant
00:06:12 de vous entendre ce soir, monsieur le maire.
00:06:14 Vous êtes venu avec votre écharpe, d'ailleurs.
00:06:16 Red Abeladj est parmi nous également.
00:06:18 Merci. Là encore, je vais m'appuyer sur vous dans quelques instants.
00:06:21 Vous êtes porte-parole unité SGP Police, Île-de-France.
00:06:24 On va faire un point sur la situation ce soir avec vous.
00:06:26 Yoann Usaille est parmi nous du service politique.
00:06:29 Audrey Bertheau, toujours là pour l'égiter.
00:06:31 Malgré une décrue des violences, le chef de l'État a demandé
00:06:34 au ministre de l'Intérieur de maintenir le dispositif de sécurité
00:06:37 sur le terrain pour conforter le retour au calme et à l'ordre.
00:06:41 Red Abeladj, première question. Il y a 45 000 forces de l'ordre
00:06:45 encore ce soir qui sont déployées un petit peu partout sur le territoire.
00:06:48 Est-ce qu'on peut dire malgré tout, puisqu'à l'heure où l'on se parle,
00:06:51 22h12, rien ne remonte pour l'instant en termes de violences.
00:06:55 Est-ce que le pire est derrière nous ou on s'avance un petit peu trop à le dire ?
00:06:59 Je pense qu'il vaut mieux prévenir que guérir.
00:07:03 On ne sait pas encore s'il va y avoir des nouvelles réactions.
00:07:06 Mais pour l'instant, oui, depuis hier, c'est assez calme.
00:07:09 On avait encore quelques violences urbaines sur le département de la Seine-Saint-Denis,
00:07:14 d'autres départements, mais rien d'aussi important que ce qu'on a vu jeudi soir.
00:07:20 Comment on explique cette éventuelle décrue ?
00:07:23 Le manque de munitions chez certains jeunes ?
00:07:25 Il n'y a plus de mortiers d'artifices dans les stocks ?
00:07:28 Il y a plusieurs facteurs qui sont possibles.
00:07:30 Les policiers, on a su s'adapter.
00:07:33 On a mis quelques jours, on a eu des moyens, on a eu les renforts de la BRI,
00:07:37 on a eu les renforts des CRS, des gendarmes mobiles,
00:07:40 et on a cloisonné un peu tout.
00:07:42 On a réussi à protéger les mairies, on a réussi à protéger les commissariats,
00:07:46 malgré certaines images.
00:07:48 Malgré, évidemment, cette tentative d'assassinat au commissaire du maire de l'Aile-et-Rose,
00:07:52 dont on reparlera tout à l'heure.
00:07:54 Ce qu'on a constaté ces dernières 48 heures, c'est ça,
00:07:56 c'est des attaques préméditées, ciblées, bien préparées,
00:08:00 envers des maires, envers des fonctionnaires de police,
00:08:02 parce qu'on a quand même un collègue qui s'est fait tirer dessus au 9mm sur Nîmes,
00:08:06 un collègue qui s'est fait tirer dessus à Plon sur Paris 13ème.
00:08:10 Hier ?
00:08:12 Pardon ?
00:08:13 De quand date c'est ce que vous relatez ?
00:08:15 Avant-hier.
00:08:17 Donc on est quand même très très très vigilants,
00:08:20 parce que que ce soit les pompiers, policiers, ou on l'a vu encore les maires,
00:08:24 tout ce qui représente l'État ou les collectivités territoriales, on a encore des cibles.
00:08:28 Le bilan est extrêmement lourd après les 6 premières nuits d'émeutes.
00:08:32 On a une première infographie pour faire un point chiffré
00:08:36 sur les différents bilans incendie de poubelle
00:08:41 qui sont à plus de 11 000, plus de 5 600 incendies de véhicules,
00:08:45 plus de 1000 bâtiments incendiés ou dégradés,
00:08:48 plus de 250 commissariats, gendarmerie, postes municipales,
00:08:51 postes de police municipales, 722 policiers et gendarmes blessés,
00:08:55 35 pompiers blessés.
00:08:57 Ces mots également du patron du MEDEF, le syndicat des patrons,
00:09:02 Geoffroy Roudbézieux, qui estime déjà, vous allez le voir dans cette citation
00:09:06 recueillie par nos confrères du Parisien,
00:09:08 il est trop tôt pour donner un chiffre précis,
00:09:10 mais on est à plus d'un milliard d'euros,
00:09:12 sans compter les dégâts au niveau du tourisme,
00:09:14 les vidéos des émeutes qui ont circulé dans le monde dégradent l'image de la France.
00:09:19 Il manque un petit "e", vous nous en excuserez.
00:09:21 Reda Bellah, j'ai un commentaire là-dessus,
00:09:23 ce qui s'est passé depuis six jours, c'est du jamais vu.
00:09:27 - Oui, c'est du jamais vu, j'ai eu, je ne sais pas si c'est de la chance ou de la malchance,
00:09:32 mais moi à l'époque j'étais en brigade d'anticriminalité en 2005,
00:09:35 et on a connu la même chose, c'est-à-dire qu'on ne pouvait pas poser
00:09:40 un seul jour de repos, mais bon, on avait l'impression d'être utile à la société.
00:09:46 C'était difficile, c'était des nuits très très difficiles,
00:09:48 mais dans des secteurs c'était plus difficile que d'autres,
00:09:51 mais on n'avait pas des attaques de commissariat,
00:09:54 on n'avait pas des individus qui rentraient, qui brûlaient nos voitures,
00:09:57 qui volaient nos équipements, qui portaient nos équipements,
00:10:00 et qui aux yeux du monde s'entarguaient, pardon.
00:10:06 Et on n'a jamais vu une telle violence, et puis surtout, on s'attaquait surtout,
00:10:10 là au début on s'attaquait aux policiers, et là on a l'impression,
00:10:14 enfin plus que l'impression, on s'attaque aux maires directement,
00:10:18 des gens qui sont là pour...
00:10:20 - En fait, plus les jours ont passé, plus les violences gratuites
00:10:25 se sont éloignées de la mort de Nahel.
00:10:27 - Oui, il y a encore trois jours, on avait une voiture sur Villejuif
00:10:31 qui s'arrêtait à Carrefour, et qui procédait, avec des individus à l'intérieur,
00:10:35 qui procédait à des contrôles, et il cherchait des policiers.
00:10:38 C'est véridique.
00:10:40 - Je crois qu'il y a un monsieur de personnel pénitentiaire également
00:10:43 qui s'est fait courser par les jeunes.
00:10:45 - Encore hier, on a eu des tentatives de pillage en après-midi sur les Champs-Elysées,
00:10:48 des individus qui ont profité d'un carnaval, il me semble,
00:10:53 et ils ont pillé le monoprix des Champs-Elysées,
00:10:58 et puis ils ont fait une tentative d'intrusion sur l'Apple Store.
00:11:02 La différence, c'est que comme là on est préparés, et il y a des effectifs,
00:11:06 immédiatement vous aviez les compagnies d'intervention sur place,
00:11:09 et les brigades d'anticriminalité, du coup, on a réussi à procéder
00:11:12 à des interpellations et à éviter le pillage.
00:11:14 - Un dernier mot avant un petit tour de plateau,
00:11:16 est-ce qu'il peut y avoir quand même, selon vous, un étirement encore dans le temps,
00:11:19 dans l'espace de ce phénomène ?
00:11:22 - Tout dépend, puisqu'on est sur le fil du rasoir.
00:11:26 Il suffit qu'il y ait un policier qui soit gravement blessé,
00:11:30 ou un délinquant...
00:11:33 - Il suffit d'une nouvelle étincelle, en fait.
00:11:35 - Voilà, et ça peut repartir d'un seul coup.
00:11:37 Je pense pour l'instant qu'il faut qu'on montre qu'on a repris la main.
00:11:40 Je ne suis pas au gouvernement, mais je pense que c'est le but.
00:11:43 Le but, c'est de montrer qu'on a repris la main,
00:11:45 d'enlever le sentiment d'insécurité, parce que, franchement, on le sent,
00:11:48 la tension est vraiment palpable dès que la nuit tombe.
00:11:51 À 21h, vous allez dans un centre commercial...
00:11:54 - Il se passe rien.
00:11:55 - Tout à l'heure, j'étais à Noisy-le-Grand, ils fermaient le cinéma avant 21h.
00:11:58 On sent qu'il y a encore cette tension.
00:12:00 - Je crois qu'il y a toujours les tramways, les bus,
00:12:03 dont le service est interrompu à 21h partout en Ile-de-France.
00:12:06 - Nous aussi, on est obligés d'être mobilisés,
00:12:08 on ne va pas interdire aux gens d'aller et de venir,
00:12:10 alors que nous, on n'est plus mobilisés.
00:12:12 Et je pense qu'il y a de fortes chances que demain, ce soit la même chose aussi.
00:12:15 - Depuis quelques jours, le début de ces émeutes,
00:12:17 ce drame qui a touché ce gamin de 17 ans, tué par balle,
00:12:21 c'est le grand retour pour beaucoup de la culture de l'excuse.
00:12:25 Tout s'explique, notamment pour ce sociologue
00:12:29 dont je voudrais vous montrer le tweet, Geoffroy de La Ganarie,
00:12:33 qui tweetait ce week-end "Tirez des feux d'artifice sur les forces de l'ordre,
00:12:37 c'est envoyé un message de détresse contre les violences policières".
00:12:41 Jean-Sébastien Fergeau, ça vous fait réagir ?
00:12:45 - On connaît Geoffroy de La Ganerie, celui qui trouve que la famille
00:12:49 est une institution assommante, qui oppresse, etc.
00:12:54 Donc ça n'a rien de surprenant venu de sa part,
00:12:57 mais je crois qu'il y a quand même des gens qui sont exposés aux tirs de mortier.
00:13:00 Il y a déjà les policiers, il y a les gens qui habitent dans les quartiers,
00:13:03 il y a tous les gens qui ont été confrontés à des incendies,
00:13:05 qui ont vu leur bien détruit.
00:13:07 Donc non, ce n'est pas un signe de détresse, on vit quand même dans une démocratie,
00:13:11 il y a moyen de se faire entendre, il y a moyen de manifester,
00:13:14 il y a moyen d'aller voter dans des élections,
00:13:16 il y a moyen de se faire représenter.
00:13:18 Je veux bien qu'on exprime sa colère de manière...
00:13:21 - Ça fait écho au tweet de Sandrine Rousseau, qu'on ne va pas vous repasser,
00:13:23 je crois que je le montrais vendredi déjà,
00:13:25 qui disait "Ceux qui pillent les magasins, c'est parce qu'il y a une pauvreté évidente
00:13:31 dans certains secteurs de la population".
00:13:33 - C'est un mépris social de bourgeois.
00:13:35 - "Et si le pillage avait à voir avec la pauvreté ?" disait-elle vendredi.
00:13:37 - Mais c'est un profond mépris social de bourgeois de centre-ville en réalité.
00:13:40 Parce que ce sont des élus, alors en ce qui concerne Sandrine Rousseau,
00:13:43 pas Geoffroy Laganerie, qui est trop occupé à gérer son trouble dans Paris,
00:13:49 mais ce sont vraiment des préoccupations de bourgeois de centre-ville
00:13:52 qui méprisent profondément les habitants des quartiers en question
00:13:55 et qui ne comprennent pas leurs revendications.
00:13:57 Et ça fait totalement partie de cet antiracisme dévoyé,
00:14:00 tellement teinté de paternalisme, parce qu'ils ne les tiennent même pas
00:14:03 pour responsables de leurs propres actions.
00:14:05 Ils ne sont que finalement l'écran sur lequel ils projettent, eux,
00:14:08 leur étalage de vertus et, eux, leur fantasme de dire "Regardez,
00:14:12 la société française est raciste, la société française est patriarcale,
00:14:15 l'anticapitalisme, c'est mal, etc."
00:14:17 Et il faudrait forcément, ils n'écoutent même pas les revendications
00:14:20 exactes et réelles des gens des quartiers en question.
00:14:23 C'est une autre forme d'invisibilisation en voulant en réalité les défendre.
00:14:28 - Je voudrais juste vous montrer, avant qu'on marque notre dernière pause,
00:14:30 que vous réagissiez à Reda Bellage à la lune de Libé à apparaître demain.
00:14:34 Vous l'avez vu passer déjà ou pas ? - Non.
00:14:36 - Regardez. Et dites-moi ce que vous en pensez.
00:14:38 Voilà, au lendemain de l'attaque du maire de Lailerose
00:14:42 et après six jours d'émeutes dans tout le pays,
00:14:44 la question que se pose nos confrères de Libération,
00:14:47 "Que faire de la police ?"
00:14:49 Je vous vois sourire, mais je ne suis pas certain que ce soit un sourire franc.
00:14:53 - Surtout que l'image suggère... - Vous étouffez pas, M. Bellage.
00:14:56 - Et l'image, je ne vous lis pas le sous-titre,
00:14:58 mais en gros Libé s'interroge sur une refonte possible totale de la police.
00:15:03 Qu'en dites-vous ?
00:15:05 - Les gens, nous, on ne fait pas de...
00:15:07 Il n'y a jamais eu vraiment de promotion positive de la police,
00:15:11 si vous analysez bien.
00:15:12 Souvent, c'est quand il arrive un drame,
00:15:14 quand il arrive un acte terroriste et on arrive à interpeller,
00:15:17 là, on est des héros.
00:15:19 Et souvent, quand il arrive un drame ou un pseudo-drame,
00:15:23 selon l'enquête, à ce moment-là, on nous met en cause.
00:15:27 On n'a personne pour nous défendre et on a l'impression,
00:15:30 là, aujourd'hui, à travers les propos politiques,
00:15:34 voire même au sommet de l'État,
00:15:37 que la moindre étincelle et on nous lâche automatiquement.
00:15:40 Il n'y a pas de présomption d'innocence, il n'y a plus de règles.
00:15:43 Il faut faire de la politique.
00:15:44 Et nous, on est toujours entre deux.
00:15:46 On l'a connu avec notre ancien ministre de l'Intérieur,
00:15:48 on l'a connu avec les propos sur les violences policières.
00:15:51 Et moi, je voudrais dire que le gouvernement a mis en place
00:15:56 la police de sécurité au quotidien.
00:15:58 Cette police de sécurité au quotidien, normalement,
00:16:01 les policiers sont censés aller prendre un attache avec les gens,
00:16:05 enlever le sentiment d'insécurité par la visibilité,
00:16:08 aller voir les commerçants, aller en contact,
00:16:10 même si c'est pas "on n'ira jamais en vacances ensemble,
00:16:13 on peut prévenir les rixes".
00:16:14 Ça, on le faisait avant.
00:16:15 On le faisait, mais il y a 20 ans, 23 ans.
00:16:17 Mais aujourd'hui, on n'arrive plus à le faire.
00:16:18 Parce qu'aujourd'hui, on nous demande de faire des rodéos,
00:16:20 on nous demande de traiter les amendes forfaitaires stupéfiants,
00:16:23 on nous demande de traiter l'occupation vidéo.
00:16:25 - Bizarrement, vous êtes partout, mais la police fait de moins en moins peur
00:16:27 à une partie de la population.
00:16:28 C'est aussi une réalité, après d'un bel âge.
00:16:30 - Oui, parce qu'on a aussi une politique du chiffre qui est déguisée.
00:16:34 Donc, on est là souvent, que ce soit pour le routier,
00:16:37 que ce soit pour les délinquants, on nous demande toujours d'interpeller,
00:16:41 de remplir des camemberts.
00:16:42 Et le problème, c'est que notre corde de métier,
00:16:45 on ne peut pas l'appliquer, en fait.
00:16:47 Une BAC ne fait pas tout le temps du boulot de BAC.
00:16:49 Une police secours ne fait pas tout le temps du boulot de police secours.
00:16:52 Elle fait des gardes d'hôpital aussi.
00:16:53 Voilà, et c'est compliqué.
00:16:55 Le jour où on nous donnera les moyens missionnels,
00:16:58 là, les choses changeront.
00:17:00 - Johan, vous vouliez dire un mot sur la une de l'IB ?
00:17:02 - Oui, sur la une de l'IB, je pense qu'il ne se pose pas la bonne question.
00:17:05 Le titre aurait dû être, me semble-t-il, que faire des émeutiers.
00:17:08 C'est plutôt ça la question qu'il faudrait se poser ce soir.
00:17:11 Mais je voulais simplement dire qu'évidemment, il y a des drames.
00:17:14 Et on aurait voulu que ce drame avec Naël n'arrive jamais.
00:17:19 Mais la police, quand même, elle a travaillé ces derniers mois de manière remarquable.
00:17:24 Elle a géré les manifestations concernant la réforme des retraites de manière remarquable.
00:17:29 Elle a géré les émeutes depuis une semaine de manière aussi remarquable.
00:17:35 - C'est un miracle si pendant six jours, il n'y a pas eu de mort d'un côté ou de l'autre.
00:17:40 - La police est extrêmement professionnelle, extrêmement formée.
00:17:44 Ce qui n'empêche pas des bavures ou des drames.
00:17:47 Mais ça reste rare, heureusement. Et je crois qu'il faut le saluer quand même.
00:17:50 - Dernier mot, Ludovic Thoreau, maire de Coubron.
00:17:53 - Quand on aura des personnes comme ça qui parleront, on ne progressera jamais.
00:17:56 Ils devraient plutôt se taire.
00:17:58 Je parle d'une première psychologue qui disait que les feux d'artifice, c'est un moyen d'expression.
00:18:01 Parlez à Mme Jeanbrun, à qui on l'a poursuivi et qui est encore à l'hôpital.
00:18:04 Les pauvres sont des pilleurs. Mais Mme Rousseau, il y a plein de pauvres.
00:18:07 Les traités de pilleurs, on n'avait pas honte aujourd'hui.
00:18:10 Quant à libération, vous avez raison, ce n'est pas que faire de la police.
00:18:13 C'est que faire de tous ces gens qui ont été mis en garde à vue,
00:18:16 tous ces gens qui ont été interpellés. C'est ça qui est le question qu'il faut se poser.
00:18:18 - On en parlera avec Noemi tout à l'heure, puisqu'on a de premières informations
00:18:21 après des comparutions immédiates.
00:18:23 Ce sera l'objet d'une chronique d'un papier avec vous tout à l'heure.
00:18:26 Noemi, on marque notre dernière pause de la soirée.
00:18:29 On reviendra sur cette image du jour.
00:18:31 Vincent Jeanbrun, soutenu par un millier de personnes
00:18:34 et les hauts cadres de son parti.
00:18:37 Et pas seulement après cette attaque lâche, honteuse,
00:18:40 de son domicile privé, ainsi que sa femme et l'une de ses filles.
00:18:43 A tout de suite.
00:18:45 22h30, merci de nous rejoindre sur CNews, le JT avec Audrey Bertheau.
00:18:51 On revient avec vous Audrey sur cette attaque du domicile de Vincent Jeanbrun,
00:19:01 le maire de Lerose.
00:19:03 - Un véhicule enflammé a pénétré dans l'enceinte du pavillon du maire.
00:19:07 Sa femme, Hélène Novak, s'est alors précipitée à l'extérieur
00:19:11 pour essayer de sauver leurs deux enfants.
00:19:14 Son mari, le maire de la commune, s'est excomblé cet après-midi à ce sujet.
00:19:18 - Un mot personnel, car le plus grand acte de bravoure ce soir-là
00:19:22 a été à mes yeux réalisé par une mère.
00:19:26 En sauvant des flammes notre petit garçon et notre petite fille.
00:19:30 En fuyant avec eux, blessés au péril de sa vie,
00:19:34 sa force et son courage a sauvé toute notre famille.
00:19:38 Et à cet instant précis, je crois que la République c'était aussi elle.
00:19:42 - Mais l'a dit !
00:19:46 - Mais l'a dit !
00:19:50 - On l'a vu avec Vincent Jeanbrun et cette mairie dans le contexte de violence
00:19:54 qui sévit en France ces derniers jours.
00:19:58 Les maires et les mairies ne sont pas épargnés.
00:20:02 - Plusieurs mères victimes de ces violences ont accepté de témoigner pour CNews.
00:20:06 Des marches de soutien ont eu lieu aujourd'hui.
00:20:10 - Voitures brûlées, maisons saccagées ou encore atteintes physiques.
00:20:14 Depuis le début des violences urbaines, les maires de France sont personnellement pris pour cible.
00:20:18 Comme le maire de l'Elle-et-Rose, Vincent Jeanbrun.
00:20:22 A La Riche, près de Tours, le maire Philippe Ferreira Pousseau
00:20:26 - J'étais l'élueur d'Enfants du Jardin, c'était le véhicule qui commençait à brûler,
00:20:30 c'est le véhicule de fonction de la mairie,
00:20:34 et je me suis précipité, et à ce moment-là j'ai vu deux individus qui escaladaient le portail
00:20:38 pour ressortir de la propriété, qui en ont rejoint cinq autres qui étaient à l'extérieur.
00:20:42 - A Montluçon, dans L'Allier, le maire Frédéric Laporte témoigne quant à lui d'atteintes physiques à l'égard des élus communaux.
00:20:50 - Comme j'étais accompagné de trois élus, il y en a un qui a pris une pierre sur la tête,
00:20:56 et moi j'ai été visé par un mortier qui est passé à quelques centimètres de mon visage.
00:21:02 - Tu es une merde !
00:21:04 Pour défendre son hôtel de ville, Bernard Jammet, le maire de Sanois, dans le Val d'Oise,
00:21:09 n'a pas hésité à faire barrage aux jeunes venus saccager les lieux.
00:21:13 - Immédiatement je crie, je crie "pas la mairie, pas la mairie, pas la mairie",
00:21:18 c'est un symbole républicain, "poussez-vous, poussez-vous".
00:21:23 Et là j'en pousse un ou deux, je n'ai pas été violenté dans la mesure où je n'ai pas reçu de coups,
00:21:30 j'aurais pu recevoir un mortier qui a failli m'atteindre, mais je suis totalement indemne.
00:21:35 Un peu partout en France, les témoignages d'agressions d'élus se multiplient.
00:21:39 Face à une situation grave, les maires de plus de 200 communes seront reçus de main par le président Emmanuel Macron.
00:21:45 - Elisabeth Borne de son côté a réuni les responsables des principaux groupes politiques parlementaires aujourd'hui.
00:21:51 - Oui, la Première Ministre les a reçus en fin d'après-midi.
00:21:54 Le but était d'échanger sur des propositions.
00:21:56 Après six nuits de violence, écoutez quelques réactions à la sortie de cette réunion.
00:22:01 - Nous continuerons, nous, à porter nos solutions, que ça soit évidemment sur la refonte de la police,
00:22:07 sur le fonds d'édommagement des commerçants et d'indemnisation que nous demandons,
00:22:12 et sur un certain nombre de points qui, s'ils étaient pris immédiatement,
00:22:15 permettraient d'envoyer des gestes d'apaisement et d'unité pour l'ensemble du pays.
00:22:21 - Je suis venu lui dire, au nom de Marine Le Pen et des députés du RN,
00:22:25 la nécessité d'un virage à 180 degrés sur les politiques de sécurité, de justice,
00:22:30 la nécessité d'un moratoire sur l'immigration.
00:22:33 - Le code pénal prévoit aujourd'hui qu'on puisse tenir les parents pour responsables,
00:22:38 pas simplement civilement, ils le sont pour les dégâts causés par leurs enfants,
00:22:43 c'est bien de le leur rappeler, mais ils peuvent l'être aussi pénalement.
00:22:47 - Une image en direct avant de poursuivre ce journal.
00:22:50 Le président de la République en visite surprise dans le 17ème arrondissement de Paris, Emmanuel Macron, la voici.
00:23:00 Alors il faut m'aider les amis, parce que là c'est compliqué.
00:23:04 Emmanuel Macron étant le 17ème, en visite dans un commissariat ce soir, Yoann Uzeye.
00:23:10 - On a compris qu'il est en déplacement, c'est un déplacement surprise,
00:23:13 c'est-à-dire qu'il n'était pas annoncé au média.
00:23:15 Pourquoi pas annoncer ? D'abord pour des raisons de sécurité,
00:23:17 puisqu'on imagine bien que dans le contexte, si vous annoncez un déplacement des heures avant,
00:23:21 ça permettrait éventuellement aux émeutiers ou aux personnes qui voudraient perturber son déplacement
00:23:25 de s'amasser, de s'attrouper devant le commissariat pour empêcher cette visite.
00:23:29 Donc déplacement surprise pour des questions de sécurité.
00:23:32 C'est un déplacement symbolique important, parce que c'est la première fois que le président de la République
00:23:35 se rend sur le terrain depuis le début des émeutes.
00:23:39 Les ministres l'ont beaucoup fait, Elisabeth Borne était sur le terrain tous les jours,
00:23:42 Gérald Darmanin auprès des forces de l'ordre également quotidiennement.
00:23:46 Emmanuel Macron lui est resté plutôt à l'Elysée pour présider des cellules de crise interministérielle,
00:23:52 pour présider des réunions également à l'Elysée.
00:23:54 Il se rend sur le terrain pour la première fois, pour apporter lui aussi son soutien évidemment aux forces de l'ordre et aux policiers,
00:24:00 et montrer que c'est lui qui est en première ligne, comme depuis une semaine,
00:24:03 c'est lui qui gère cette crise, qui est aux manettes,
00:24:06 montrer qu'il est à la tête d'un État, bien sûr, ça c'est incontestable,
00:24:09 mais d'un État régalien qui est encore fort et qui est capable de ramener l'ordre dans ce pays,
00:24:13 ce qui semble être le cas depuis deux jours.
00:24:15 Le président de la République ne s'est pas adressé solennellement aux Français depuis le début de cette crise,
00:24:20 on va y revenir dans un instant, mais là c'est vrai que c'est son premier déplacement sur le terrain depuis une semaine,
00:24:26 ce qui montre aussi quand même peut-être qu'il considère que les choses sont en train de se tasser un peu.
00:24:31 - René Abellage, un commentaire sur cette image, je rappelle que vous êtes porte-parole de l'unité SGP Police d'Ile-de-France,
00:24:37 il y a quelques minutes avec vous en off, on évoquait le déplacement,
00:24:42 parce qu'il y a eu un déplacement un petit peu plus tôt du ministre de l'Intérieur à Torcy, en Seine-et-Marne,
00:24:47 là encore pour rencontrer une partie de vos collègues.
00:24:50 À l'instant c'est donc le président de la République lui-même qui donne de sa personne pour aller voir d'autres collègues dans le 17ème,
00:24:57 mieux vaut tard que jamais, votre regard sur ce déplacement ?
00:25:00 - Le regard c'est que les collègues ont été très déçus de ses propos la semaine dernière,
00:25:05 de son positionnement malgré la présomption de conscience.
00:25:08 - Le mot "inexcusable" qui a été utilisé pour parler de ce policier.
00:25:11 - C'est un mot qu'on a trouvé très très fort, surtout je ne parle pas des faits, mais je parle du profil du collègue,
00:25:17 ça aurait pu être n'importe quel d'entre nous, voire même il était surclassé parce qu'il avait eu beaucoup de médailles,
00:25:23 et du coup ça ne peut nous faire que plaisir, et puis après six jours de lutte acharnée,
00:25:31 parce que de guerre la nuit, on peut presque appeler ça une guerre,
00:25:35 - C'est comme ça que vous l'avez ressenti en tout cas.
00:25:37 - Voilà, et bien le chef il est à un moment ou à un autre, il faut qu'il vienne pour soutenir ses troupes.
00:25:41 - C'est important pour les effectifs ?
00:25:43 - C'est important pour le moral, parce que s'il passe, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:25:47 demain normalement on risque d'avoir le même dispositif.
00:25:50 - Il n'y a pas de ressentiment de la part des collègues qui justement ont à travers la gorge cette première remarque du président il y a quelques jours ?
00:25:58 - C'est comme en 2005, il y a de la frustration, mais la priorité sincèrement c'est de faire son boulot de flic,
00:26:07 c'est-à-dire qu'il y a même des collègues qui viennent sur leur repos pour renforcer,
00:26:12 et on ne veut pas lâcher, vous savez quand vous avez entendu, j'étais sur ce plateau, on a commencé à nous parler de l'armée.
00:26:19 - Certains ont demandé à ce que l'armée intervienne.
00:26:22 - Voilà, c'est ça, ça veut dire qu'il y a une crise un peu, pas de confiance mais de compétence,
00:26:26 et on veut prouver que nous on peut très bien arriver avec les gendarmes à faire régner l'ordre.
00:26:33 - On reviendra évidemment tout au long de la soirée sur cette image, et en effet Yoann tout à l'heure avec vous,
00:26:36 on reviendra sur la communication présidentielle depuis une semaine.
00:26:41 Suite et fin de ce journal, d'abord 17 ans, on l'a appris aujourd'hui, c'est l'âge moyen des auteurs de violences urbaines ces derniers jours.
00:26:48 - En droit, les mineurs bénéficient donc d'une excuse de minorité qui leur permet de ne pas être punis comme un adulte,
00:26:54 selon un dernier sondage CSA pour CNews.
00:26:57 Vous êtes 69% à être favorable à lever cette mesure. Les détails avec Célia Judas.
00:27:03 Être mineur ne devrait pas excuser les protagonistes de violences urbaines, c'est ce que pense une majorité des français.
00:27:10 Ils sont 69% à se dire favorables à la suspension de l'excuse de minorité pour les mineurs participant à des émeutes.
00:27:17 Assurée par l'article 122-8 du code pénal, l'excuse de minorité stipule que si les mineurs capables de discernement sont pénalement responsables de leurs actes,
00:27:26 leur jeune âge doit également être pris en compte et atténue leur responsabilité.
00:27:30 Les français veulent responsabiliser les mineurs, le gouvernement lui veut responsabiliser les parents.
00:27:35 Tous ceux qui sont en charge d'assurer l'autorité parentale et qui ne le font pas, ils doivent être rappelés à l'ordre de deux façons.
00:27:44 D'abord, moralement, pour redire que quand on est parent, certes, on a des droits mais on a également des devoirs.
00:27:51 Et s'il le faut, légalement. Et bravo de le mettre en œuvre à quelques heures, au fond, la réception de cette circulaire.
00:27:58 Ça me paraît essentiel de rappeler que les parents qui ne s'intéressent pas à leurs gamins, qui les laissent traîner la nuit en sachant où ils vont aller.
00:28:07 Quand ils ont 13-14 ans, ils ont court deux ans de prison ferme et 30 000 euros d'amende.
00:28:13 En France, l'excuse de minorité peut être levée entre 16 et 18 ans. Un cas exceptionnel qui pourrait bien évoluer.
00:28:20 Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national, a annoncé vouloir déposer une proposition de loi sur cette thématique.
00:28:27 Autour sur cette image en direct que l'on vous montrait il y a un instant, le nord de Paris, le 17ème arrondissement précisément,
00:28:34 où Emmanuel Macron effectue ce soir une visite surprise.
00:28:38 Le chef de l'État, on peut l'imaginer, a souhaité se présenter dans ce commissariat, Yohann Usaï, pour assurer déjà les forces de l'ordre de son soutien.
00:28:48 Puisqu'on l'a entendu avec Red Abelage, certains en ont douté ces derniers jours,
00:28:52 avec les mots peut-être pas forcément choisis, en tout cas pas forcément bien choisis pour une partie des Français et les policiers
00:28:59 sur la qualification de ce qui s'est passé à Nanterre.
00:29:03 Le chef de l'État, c'est vrai que depuis une semaine, ne s'est pas adressé non plus directement aux Français.
00:29:08 Quand on voit avec le recul l'ampleur des événements qui se sont passés, le drame, l'émotion, le choc suscité dans le pays, on peut s'en étonner ?
00:29:16 Oui et non. Alors oui, parce qu'effectivement, une partie des Français, beaucoup de Français même, ont été légitimement très inquiets
00:29:24 de voir ce qui se passait dans le pays durant plusieurs nuits.
00:29:28 Je crois que politiquement, il a eu raison de ne pas s'exprimer, dans le sens où d'abord, quand on s'exprime, il faut annoncer quelque chose.
00:29:34 Généralement, là, on sait qu'il ne voulait pas instaurer l'état d'urgence, par exemple.
00:29:38 Manifestement, il a eu raison de ne pas le faire, puisque la situation semble se calmer.
00:29:42 Le fait de s'adresser solennellement depuis l'Elysée, dans une déclaration très solennelle aux Français, ça aurait pu contribuer aussi à exciter encore un peu plus les émeutiers
00:29:51 qui auraient eu le sentiment d'entrer directement dans un face-à-face, cette fois avec le président de la République.
00:29:56 Donc je crois que ça aurait pu avoir l'effet inverse sur le terrain et rendre encore un peu plus difficile le travail des forces de l'ordre.
00:30:03 Il ne l'a pas fait pour cette raison-là. Il ne l'a pas fait pour une autre raison, parce que ce qu'on nous dit dans son entourage,
00:30:08 et ça peut paraître un peu surprenant, c'est que le chef de l'État ne comprend pas vraiment ce qui s'est passé.
00:30:13 Il ne comprend pas ce qui a mis le feu, une nouvelle fois, à ces banlieues.
00:30:17 Donc ils veulent prendre le temps d'analyser tout cela, et quand il aura compris les raisons de...
00:30:22 Je ne sais pas si on peut appeler ça une colère, parce qu'il n'y a pas de revendication politique derrière tout cela, en réalité.
00:30:27 Mais quand il aura compris réellement les raisons de cette violence, il s'adressera aux Français, cette fois, pour leur faire part de ses solutions.
00:30:35 On nous dit là qu'il n'y aura pas de plan à nouveau à coups de milliards et de milliards déversés dans les banlieues.
00:30:40 Manifestement, le président de la République veut davantage travailler sur des questions éducatives, par exemple.
00:30:46 Donc on s'attend à des annonces à ce niveau-là.
00:30:49 Il parlera aux Français, bien sûr, quand tout cela sera derrière nous, en tout cas quand les choses seront durablement apaisées.
00:30:55 Est-ce que ce sera le 14 juillet, ou plus tard, un peu avant peut-être, mais ça sera vraisemblablement le 14 juillet,
00:31:01 le président de la République qui est contraint de revoir sa stratégie, le logiciel qu'il avait pensé pour aller jusqu'à la rentrée ?
00:31:07 Souvenez-vous, 100 jours pour apaiser la France, et 100 jours qui devaient aller jusqu'au 14 juillet.
00:31:12 La France, elle n'est pas du tout apaisée, au contraire, elle n'a jamais été aussi peu apaisée.
00:31:18 Donc de ce point de vue-là, c'est un échec pour le président de la République.
00:31:21 Il va devoir en tirer des leçons politiques, évidemment, et ça c'est à lui de décider ce qu'il compte faire.
00:31:27 Un commentaire de Victor Raul sur la gestion de cette crise par le président de la République.
00:31:30 C'est terrible de dire que le président de la République, quand il va parler, va énerver tout le monde. Je ne sais pas si vous vous rendez compte.
00:31:35 Non, pas énerver tout le monde. J'ai dit exciter un peu plus les émeutiers qui auraient l'impression d'entrer dans un face-à-face avec le président de la République.
00:31:42 Un président de la République qui se cache, qui n'annonce pas, qui sort le soir.
00:31:45 Ce n'est pas caché, on ne peut pas dire qu'il se soit caché, ce n'est pas vrai.
00:31:47 Ce soir, il ne l'a annoncé à personne. Il va dans le 17e, il sort de nuit, c'est une chose.
00:31:53 Ce serait annoncé partout, Ludovictor, vous seriez le premier à dire, il fait le buzz, il veut les caméras, on ne le fait qu'une et l'un.
00:31:59 Quand il va quelque part où il est protégé par tout le monde, il fait le buzz, il choisit où il veut aller.
00:32:05 Maintenant, pourquoi Emmanuel Macron ne comprend pas ? Parce que tout simplement, il n'a jamais jugé dans un conseil municipal.
00:32:11 Comme Mme Elisabeth Borne, ils n'ont jamais été près des citoyens.
00:32:14 Je vous le rappelle quand même, la première ministre et le président de la République, jamais conseil municipal, jamais maire adjoint, jamais maire.
00:32:19 Il ne peut pas comprendre ce qui se passe.
00:32:21 Je vais répondre à ce que vous dites, parce que c'est très important.
00:32:23 Et je termine le 14 juillet, en effet, les 100 jours.
00:32:26 On va écouter ce qu'il a dit.
00:32:29 Ce que vient de dire Ludovictor est important.
00:32:32 De se dire qu'Emmanuel Macron n'a pas compris ce qui se passe, c'est quand même assez...
00:32:38 Les conditions de ce chaos, elles sont réunies depuis 40 ans.
00:32:42 Si on écoute tous ceux qui commencent cette semaine d'émeules...
00:32:44 Est-ce que vous avez le sentiment que Jacques Chirac, en 2005, avait compris ce qui se passait dans le pays ?
00:32:47 Lui qui avait derrière lui 40 ans de vie politique, qui avait exercé tous les mandats de la République.
00:32:52 Est-ce qu'il a vu venir en 2005 ce qui s'est passé ? Absolument pas.
00:32:55 Et pourtant, il a été élu de terrain, élu local pendant 40 ans.
00:32:59 Donc, je ne suis pas certain qu'il y ait un effet de causalité, sincèrement.
00:33:02 On va aller peut-être un peu plus loin. En effet, quand quelqu'un a été dans une banque à gérer des chiffres, il ne faut pas gérer les gens.
00:33:06 Tout ce que je veux vous dire. La comparaison entre Jacques Chirac...
00:33:08 C'est tellement caricat. C'est ce que j'allais dire au Ludovic.
00:33:10 On ne débat pas comme ça. On ne débat pas de rien.
00:33:12 Il était banquier, il ne peut pas...
00:33:14 Non, non, mais ce que je veux dire. La comparaison entre Jacques Chirac et Emmanuel Macron, point de vue politique, ça n'a absolument rien à voir.
00:33:19 Je voulais vous dire que Jacques Chirac n'a pas vu arriver les émeutes...
00:33:23 Est-ce que Jacques Chirac a dit, une fois qu'il ne comprenait pas les Français...
00:33:25 Mais il n'a pas rapport à cette solution.
00:33:27 Non, mais il ne l'a pas dit. C'est Yann Hume qui vient de le dire.
00:33:29 Non, non, non. Tout son entourage dit...
00:33:31 Tu l'avais dit au moment du débat de 2005.
00:33:33 Mais bien sûr qu'il ne comprend pas les jeunes.
00:33:35 Mais il ne comprend pas parce qu'il n'a jamais vécu ce que vivent les citoyens.
00:33:37 Jacques Chirac avait dit "je dois reconnaître, j'avoue que je comprends très mal la jeunesse de notre pays".
00:33:42 Je vous dis aujourd'hui que le président actuel ne comprend pas parce qu'il ne peut pas nous comprendre.
00:33:47 Il n'a jamais été à bas, près des citoyens.
00:33:50 Il n'a jamais été dans une ville.
00:33:52 Il n'a jamais géré tout ça.
00:33:54 Comment vous voulez...
00:33:55 Attendez, on a un problème aujourd'hui de société, de la base des citoyens.
00:33:59 Et aujourd'hui, en effet, il ne peut pas comprendre.
00:34:01 C'est clair.
00:34:02 - Alors Sébastien, dernier mot là-dessus.
00:34:03 Et je vais libérer Reda Belhage.
00:34:04 Vous voulez dire un dernier mot Reda ?
00:34:05 Parce que je sais que je dois vous libérer dans quelques instants.
00:34:08 - Non, je pense que c'est important qu'avec les jours qui vont venir
00:34:13 et les déclarations politiques qui nous ont créé de la frustration aussi dans les troupes,
00:34:19 il va falloir que...
00:34:20 J'espère en tout cas que le président de la République et le ministre de l'Intérieur
00:34:24 vont ramener la balance, l'équilibre
00:34:27 et surtout continuer à soutenir leurs effectifs.
00:34:32 - Jean-Sébastien.
00:34:33 Merci. Du coup, je vais vous libérer.
00:34:34 Merci beaucoup Reda Belhage, porte-parole unité SGP Île-de-France d'être venu sur notre plateau.
00:34:39 J'espère vous revoir prochainement.
00:34:41 Jean-Sébastien.
00:34:42 Je crois qu'on a vu encore un moment de « en même temps » depuis la mort du Genèse.
00:34:47 C'est-à-dire qu'on a un président de la République qui comprend pour le coup,
00:34:49 il a compris qu'il y avait un potentiel explosif après cette tragédie
00:34:54 et donc il a voulu être dans l'apaisement, dans la compassion.
00:34:57 Sauf que peut-être n'a-t-il pas suffisamment maîtrisé sa parole et il est allé trop loin,
00:35:02 notamment vous vous en souvenez en parlant de « inexplicable » à la limite, pourquoi pas,
00:35:06 mais surtout le fameux « inexcusable ».
00:35:08 Il semblait considérer qu'il n'y avait pas lieu de mener une enquête
00:35:11 et que tout était déjà acté, ce qui est quand même problématique
00:35:14 quand on est le garant des institutions, même s'il avait compris le besoin d'apaisement.
00:35:19 Mais derrière, il n'a pas compris justement ce qu'est cette France-là.
00:35:23 Parce que c'est aussi le même Emmanuel Macron qui a dit « il n'y a pas de culture française ».
00:35:26 C'est aussi le même Emmanuel Macron qui commande un rapport à Jean-Louis Borloo,
00:35:29 mais finalement ne veut pas de rapport pour Jean-Louis Borloo
00:35:31 et qui ne sait pas très bien où est son centre de gravité sur ces sujets-là
00:35:34 parce que tout simplement ça ne lui parle pas.
00:35:36 Emmanuel Macron, il sait s'adresser à Elon Musk quand il est en visite à Paris,
00:35:40 il sait s'adresser à des gens qui…
00:35:41 C'est sûr que là, ce n'est pas la crise des retraites qu'il faut gérer.
00:35:43 Il ne sait pas s'adresser.
00:35:44 Je suis assez d'accord avec Ludovic Thoreau sur le fait
00:35:46 de ne pas avoir d'expérience d'élu local malgré tout
00:35:49 et donc de ne pas avoir été au contact vraiment des Français dans ce qu'ils sont,
00:35:52 dans leur réalité, pas dans le fantasme de la Start-up Nation.
00:35:55 Ça ne suffit pas à résumer la compréhension actuelle.
00:35:57 C'est un autre projet d'élection un peu fantasmagorique
00:35:59 qu'on peut avoir y compris sur la figure du jeune ou je ne sais quoi.
00:36:03 Après d'autres, et je rejoins Johan Natu,
00:36:06 je le disais, Jacques Chirac, moi je me souviens très bien de ce moment
00:36:09 où en 2005, il y avait eu ce grand débat avec des jeunes
00:36:11 à propos du traité constitutionnel européen et qui disaient
00:36:14 « mais je ne vous comprends pas » qu'il avait même dit à l'antenne.
00:36:18 Maintenant, je pense que ce, en même temps, il est…
00:36:20 Après, Emmanuel Macron n'a pas le même âge que Jacques Chirac avait en 2005
00:36:23 au moment des éleuts, pardon de le dire.
00:36:25 Mais c'est vrai qu'il est quand même beaucoup plus jeune.
00:36:27 Le président a une proximité avec la jeunesse qui est plus grande.
00:36:30 En termes de génération, il y a moins d'écart, c'est ce que je veux dire.
00:36:32 C'est le côté mortifère du « en même temps ».
00:36:34 Vous ne pouvez pas à la fois dire « il n'y a pas de culture française »
00:36:36 et derrière vouloir défendre la France, dire « mais finalement, les policiers… »
00:36:40 Il y a un problème, il l'avait employé, souvenez-vous l'expression « violence policière »
00:36:44 il l'avait employé parce qu'il était face à quelqu'un, finalement,
00:36:46 de mémoire, c'était dans une interview sur Brut, et qui s'adressait…
00:36:49 Il a regretté ses propos par ailleurs.
00:36:51 Oui, mais le sujet c'est que justement, un président de la République
00:36:53 n'est pas censé regretter ses propos, il est censé les maîtriser.
00:36:56 Et qu'on voit un Emmanuel Macron qui, sur ces questions-là,
00:36:59 n'a pas de vrai centre de gravité politique,
00:37:01 qui ne sait pas exactement ce qu'est sa pensée.
00:37:04 Et donc oui, effectivement, ce n'est pas surprenant qu'il dise,
00:37:07 ou que son entourage dise qu'il n'a pas compris.
00:37:09 Moi, je comprends très bien qu'il veuille essayer de comprendre,
00:37:11 ça c'est louable, parce que bien malin celui qui est vraiment capable
00:37:14 de faire la part des choses, entre la part organisée des émeutes,
00:37:16 la part spontanée sur Snapchat, etc.
00:37:19 Mais il lui manque cette épaisseur politique-là, quand même,
00:37:22 de compréhension de l'ADN profond d'une partie du pays.
00:37:25 Dernier mot, et je voudrais qu'on parle des premières condamnations
00:37:28 qu'on fait à ce point avec Noemi, pour voir un petit peu
00:37:31 la réponse de la justice ces derniers jours aussi.
00:37:33 Il est vrai que les questions de sécurité ne font pas partie de l'ADN
00:37:36 du président de la République.
00:37:37 D'ailleurs, la première campagne présidentielle, c'est-à-dire celle de 2017,
00:37:40 il a très peu parlé de sécurité.
00:37:42 Il a cru manifestement, lors de son premier quinquennat,
00:37:45 qu'en essayant de redonner du travail aux Français,
00:37:49 il allait apaiser aussi la société.
00:37:51 Mais il n'a pas pensé que les banlieues, ça ne se résumait pas à ça,
00:37:54 et que ça se résume même très peu à cela, en réalité.
00:37:57 Donc, il est vrai que les questions de sécurité resteront pour l'instant,
00:38:00 après six ans de mandat, une sorte de tâche sur son bilan.
00:38:05 De sécurité et d'intégration, parce qu'on n'est pas que uniquement
00:38:08 face à un défi sécuritaire.
00:38:10 On voit bien là l'échec de l'intégration d'un certain nombre
00:38:13 de populations en France, y compris d'ailleurs quand ils sont
00:38:16 français depuis longtemps.
00:38:18 Parce que pour le coup, et je vous l'ai déjà dit, moi ce qui m'a frappé,
00:38:21 contrairement aux émeutes du Black Lives Matter aux États-Unis,
00:38:23 personne ne disait "ici c'est chez nous, on n'est pas américain"
00:38:26 ou "que l'Amérique aille se faire voir".
00:38:28 Il y a un projet là-dessus.
00:38:30 Et le même Emmanuel Macron qui nous disait "il n'y a pas de culture française".
00:38:33 Parce que les émeutiers de Black Lives Matter, ils n'avaient pas 11 ans.
00:38:36 C'est pour ça que le discours était un peu plus construit de notre côté.
00:38:41 Il n'y avait pas que des émeutiers de 11 ans non plus dans les rues.
00:38:43 Mais on a quand même plus de 30%.
00:38:45 Justement, on y vient tout de suite avec Noemi, 30% de mineurs,
00:38:49 c'est le chiffre que l'on retient.
00:38:51 On parle avec vous, cher Noemi, de la réponse de la justice
00:38:54 à ces violences assez insupportables des derniers jours.
00:38:57 Avant de commencer, on va entendre Gérald Darmanin,
00:38:59 le ministre de l'Intérieur, qui cet après-midi brossait,
00:39:02 si je puis dire, le profil des différents émeutiers.
00:39:05 Écoutez.
00:39:06 Sur les 3400 interpellations, je viens de dire aux commerciants
00:39:10 qui m'ont écouté, il y a un tiers de ces 3400 personnes qui sont mineurs.
00:39:14 La moyenne des interpellations d'âge de ces personnes qui ont été interpellées,
00:39:18 c'est 17 ans. Ce sont des gens très jeunes.
00:39:20 60% d'entre eux ne sont pas connus des services de police.
00:39:24 C'est le contraire de ce que nous vivons d'habitude.
00:39:26 En général, on voit des multirécidivistes que la police connaît.
00:39:29 Là, ce sont des gens qu'on ne connaît pas.
00:39:32 Quasi essentiellement des garçons.
00:39:34 Mais nous ne trouvons pas qu'il y a deux bandes rivales dans le pays,
00:39:38 qui seraient d'un côté les forces de la République et de l'autre côté les délinquants.
00:39:41 Non, il y a une bande ou des bandes qui commettent des actes de délinquance,
00:39:45 et puis il y a des policiers et des gendarmes qui ont l'ordre républicain
00:39:48 qui est concédé par la nation et qui rétablissent l'ordre
00:39:51 pour éviter que justement la pharmacienne, comme on a vu tout à l'heure,
00:39:54 se fasse brûler dans sa pharmacie, que le centre social se fasse détruire
00:39:57 et que les paupiers se fassent tirer comme des lapins lorsqu'ils vont sur un feu.
00:40:01 Il ne faut pas confondre les choses.
00:40:02 Il faut remettre, si vous le permettez, la mairie au milieu de la ville.
00:40:05 – Oui, Michel, alors qu'en bas à gauche de votre écran,
00:40:09 je précise à un téléspectateur que vous avez toujours cette image en direct
00:40:11 du commissariat du 17ème arrondissement où Emmanuel Macron est en visite surprise ce soir.
00:40:15 On a noté, alors pour l'instant on n'a évidemment pas tous les interpellés
00:40:20 qui ont été jugés, mais ceux qui l'ont été, vous avez noté, j'ai envie de dire,
00:40:24 une grande sévérité à l'arrivée avec des peines de prison fermes dans beaucoup de cas.
00:40:29 – Oui, effectivement, les premières remontées qu'on a des comparutions immédiates,
00:40:34 et c'est le début puisque vous avez des garde à vue qui sont toujours en cours,
00:40:38 mais il y a eu depuis le début de ces émeutes plus de 360 personnes
00:40:43 jugées en comparution immédiate, au total on parle de 3900 garde à vue depuis le début.
00:40:49 – Sur les 6 jours.
00:40:50 – Sur les 6 jours, alors évidemment à l'issue de ces garde à vue,
00:40:53 vous avez des personnes qui ressortent libres parce que l'infraction n'est pas caractérisée,
00:40:57 parce qu'il y a des problèmes de procédure, il y a aussi toutes les alternatives aux poursuites,
00:41:00 vous savez il n'y a pas que, on n'est pas forcément renvoyé devant un tribunal,
00:41:03 il peut y avoir d'autres options prises, choisies par le procureur de la République,
00:41:08 mais il y a effectivement 360 personnes qui ont été renvoyées en comparution immédiate.
00:41:12 Et pour ces 360 personnes, il y a eu une centaine de condamnations avec mandat de dépôt,
00:41:20 ça veut dire avec maintien en détention, puisque les personnes qu'on paraissait détenues
00:41:24 depuis leur garde à vue, c'est que ça arrive quasiment tout de suite après les faits,
00:41:30 dans un délai de 48 heures à peu près, et donc le mandat de dépôt,
00:41:33 ça veut dire qu'au moment de la condamnation, le tribunal précise
00:41:36 qu'on va rester en détention et que la peine est exécutée immédiatement,
00:41:40 et ça effectivement c'est une marque de sévérité.
00:41:43 Ce qu'on a appris aussi, c'est que, ça ne concerne bien sûr que les majeurs,
00:41:48 on reviendra ensuite sur les mineurs, mais les mineurs ne peuvent pas être jugés
00:41:51 en comparution immédiate, mais il y a donc des majeurs,
00:41:54 certains primo-délinquants qui n'avaient jamais été condamnés par la justice.
00:41:59 Ça c'est surprenant, c'est assez inédit.
00:42:01 Et qui effectivement sont partis directement en détention,
00:42:07 on remarque effectivement, j'ai récupéré quelques chiffres comme ça,
00:42:11 à Bobigny par exemple, samedi il y avait 5 dossiers de violences urbaines
00:42:14 qui concernaient 10 prévenus, 8 ont été condamnés avec mandat de dépôt,
00:42:18 à Pontoise 16 personnes condamnées, 14 incarcérées à l'issue de leur condamnation,
00:42:26 et à Versailles, sur 9 personnes jugées, les 9 ont été condamnées avec mandat de dépôt.
00:42:34 Donc effectivement on est sur visiblement des décondamnations assez sévères,
00:42:39 et ces comparutions immédiates vont se poursuivre dans les prochains jours.
00:42:43 Alors ce qui frappe, et vous avez commencé à l'évoquer,
00:42:45 et ce qui choque beaucoup depuis 6 jours maintenant,
00:42:47 c'est cette proportion énorme, quasiment un tiers de mineurs
00:42:51 qui ont commis ces violences les 6 derniers jours,
00:42:53 et la difficulté c'est qu'ils ne peuvent pas être jugés,
00:42:56 vous avez commencé à le dire, de manière aussi rapide que les majeurs.
00:43:00 Oui, la comparution immédiate n'existe pas pour les mineurs,
00:43:03 donc ces mineurs quand ils sont interpellés, et qu'ils ont une infraction constatée,
00:43:09 ils sont quand même présentés à un juge,
00:43:11 et ils vont être convoqués dans un délai d'un mois normalement,
00:43:14 lors d'une audience qui va statuer sur leur culpabilité.
00:43:17 Alors qu'est-ce qu'il se passe entre maintenant et cette audience de culpabilité ?
00:43:22 Il peut y avoir un placement sous contrôle judiciaire,
00:43:24 il peut y avoir aussi un placement éventuellement dans un foyer,
00:43:27 selon la gravité des faits.
00:43:29 La détention provisoire, il faut savoir,
00:43:31 c'est que la détention provisoire pour les mineurs est extrêmement encadrée,
00:43:34 notamment en matière délictuelle,
00:43:37 c'est-à-dire quand on parle de délit et non pas de crime,
00:43:40 mais elle est possible dans certains cas.
00:43:42 On a évoqué aussi des affaires où ce sont des très jeunes
00:43:46 qui sont passés à l'acte avec parfois des enfants de 9 et 11 ans.
00:43:51 Dans ces cas-là, il y a eu 9 ans,
00:43:54 c'est ce que disait David Lebars tout à l'heure sur notre antenne,
00:43:57 un enfant de 9 ans qui a mis le feu à des poubelles.
00:44:00 Là, en revanche, un mineur de moins de 13 ans,
00:44:03 la loi estime qu'il n'est pas capable de discernement,
00:44:06 il n'a pas la capacité de comprendre les conséquences de ses actes,
00:44:08 il ne peut donc pas être reconnu coupable d'une infraction.
00:44:11 Certains demandent depuis quelques jours
00:44:13 la fameuse levée de l'excuse de minorité.
00:44:16 Avant de vous donner la parole, Noemi,
00:44:18 je relate ce sondage CSA pour CNews
00:44:21 qui nous dit que 69% des Français se prononcent
00:44:23 pour la suspension de cette excuse de minorité
00:44:25 pour les mineurs qui participent aux émeutes.
00:44:28 On rappelle que si les mineurs capables de discernement
00:44:31 sont pénalement responsables de leurs crimes, délits ou contraventions,
00:44:34 ils doivent toutefois être tenus compte de l'atténuation
00:44:36 de responsabilités dont ils bénéficient en raison de leur âge.
00:44:38 De ce fait, ils reçoivent automatiquement une réduction de peine.
00:44:42 Est-ce qu'il faut lever cette excuse de minorité ?
00:44:44 Est-ce que ça paraît déjà envisageable ?
00:44:47 Je vais déjà expliquer l'excuse de minorité
00:44:50 qui est prévue par un article, l'article 122-8 du Code pénal.
00:44:53 Elle atténue la responsabilité du mineur par rapport à celle du majeur,
00:44:57 mais elle a des conséquences différentes selon l'âge.
00:45:00 On l'a dit, moins de 13 ans, vous ne pouvez pas être reconnu coupable d'une infraction.
00:45:03 Un mineur âgé de 13 à 16 ans va pouvoir être jugé,
00:45:05 mais par une juridiction spécialisée,
00:45:07 un tribunal pour enfants ou une cour d'assises des mineurs.
00:45:10 Et la peine prononcée ne peut pas être supérieure
00:45:12 à la moitié de la peine encourue par un adulte.
00:45:15 Si la peine encourue pour un majeur est la réclusion à perpétuité,
00:45:18 ce qui est le cas par exemple pour la tentative d'assassinat
00:45:21 dont a été victime Vincent Jambrain à la île des Roses,
00:45:24 ce sera 20 ans maximum pour le mineur de moins de 16 ans.
00:45:27 Pour un mineur âgé de 16 à 18 ans, l'excuse de minorité existe,
00:45:32 mais elle peut être exceptionnellement levée.
00:45:35 Il faut alors motiver la décision.
00:45:37 On va regarder notamment si ce jeune était proche de la majorité,
00:45:41 s'il avait... si les faits sont particulièrement graves,
00:45:44 s'il avait déjà été condamné dans le passé.
00:45:47 Et à ce moment-là, le jeune encoure la même peine qu'un majeur,
00:45:50 mais honnêtement, c'est très rare que cette excuse de minorité soit levée.
00:45:53 L'affaire China par exemple, on a beaucoup parlé sur notre antenne.
00:45:56 Cette jeune fille qui a été poignardée et brûlée vive par son ancien petit ami,
00:46:01 il avait 17 ans au moment des faits, il a été condamné à 18 ans de prison.
00:46:05 - Parce que l'excuse a été... - L'excuse de minorité n'a pas été levée.
00:46:09 - Oui, elle a été retenue, pardon. L'excuse de minorité a été retenue.
00:46:12 Donc si elle n'est pas retenue, si elle n'est pas supprimée, pardon,
00:46:16 dans un cas comme celui... ou levée, pardonnez-moi, voilà,
00:46:18 dans un cas comme celui que vous venez de décrire,
00:46:21 on se dit qu'elle ne sera jamais levée pour personne.
00:46:23 - Et un dernier mot avant de laisser débattre, c'est juste de revenir sur l'esprit de la loi.
00:46:28 Pourquoi est-ce qu'on a prévu cette excuse de minorité ?
00:46:31 J'ai posé la question à des spécialistes, des magistrats, des avocats,
00:46:34 pour comprendre vraiment l'esprit de la loi.
00:46:36 L'idée, c'est que, c'est en tout cas ce que le législateur a estimé
00:46:39 quand ça a été prévu dans les textes, un mineur ne résonne pas comme un adulte.
00:46:43 Le cerveau humain continue de se développer jusqu'à 25, voire 30 ans.
00:46:47 On estime qu'un mineur ne mesure pas comme un adulte
00:46:50 les conséquences de son acte, il n'a pas la capacité d'appréciation
00:46:53 de la gravité de la transgression.
00:46:55 Et puis il y a aussi le raisonnement qui consiste à dire que mettre un adolescent en prison,
00:46:58 c'est aussi prendre le risque d'augmenter la criminalité
00:47:01 puisqu'il pourrait ressortir plus dangereux.
00:47:03 - Et chacun sa thèse, et chaque camp a sa thèse, puisqu'on rappelle que...
00:47:06 - Et c'est ce qui a motivé le législateur.
00:47:08 - Des minants pédopsychiatres nous rappellent qu'au contraire,
00:47:11 dès la première infraction, la première peine est quasiment une assurance de leçon retenue,
00:47:16 notamment de la part de Maurice Berger,
00:47:18 que l'on cite régulièrement, éminent pédopsychiatre,
00:47:21 qui prône la première sanction, même si c'est trois jours de prison.
00:47:24 Que justement, les faits soient sanctionnés à la hauteur des faits.
00:47:30 - Mais justement, j'ai l'impression que c'est typiquement le genre de débat
00:47:33 où finalement on se défoule, c'est un peu pour se faire plaisir,
00:47:36 parce que de toute façon, qu'il y ait ou pas les suces de minorité,
00:47:39 il y a des juges qui prennent des décisions et qui condamnent quoi qu'il en soit.
00:47:43 Donc quelle que soit la peine encourue, vous avez un juge qui est libre d'apprécier.
00:47:47 Donc le juge de lui-même, de toute façon, pourra toujours apprécier le fait qu'un mineur...
00:47:51 Et moi, je pense effectivement, et c'est ce qu'exposait Noam Choules à l'instant,
00:47:55 malgré tout, la maturité, ça existe.
00:47:57 On confond deux choses.
00:47:59 - Non mais qu'on ne juge pas un enfant de 11 ans comme un adulte,
00:48:02 a priori, tout le monde l'entend.
00:48:03 - Mais justement.
00:48:04 - Mais un garçon de 16, 17 ans...
00:48:05 - Non, mais on confond le fait d'avoir une justice
00:48:07 qui n'est plus adaptée à ce que sont les mineurs aujourd'hui.
00:48:10 Mais ça veut dire, moi, je crois qu'il faut les traiter effectivement comme des mineurs.
00:48:14 Parce qu'il y a quand même une part de responsabilité de la société aussi
00:48:17 dans l'état éducatif désastreux dans lequel se trouve un certain nombre d'enfants.
00:48:22 Et ça ne veut pas dire les exonérer, eux, de leur propre responsabilité.
00:48:26 Je crois que la justice ne sait plus traiter les mineurs.
00:48:29 On n'a plus les moyens, justement, d'assurer la certitude de la peine,
00:48:32 d'assurer une rapidité de la justice.
00:48:34 Et qu'on confond...
00:48:35 C'est juste pour se faire plaisir, parce qu'on dit "Ah oui, on enlève l'excuse de minorité".
00:48:38 Oui, bien sûr, tout le monde veut que des mineurs qui se rendent coupables de faits graves
00:48:41 soient condamnés et le cas échéant qu'ils comprennent que c'était mal
00:48:45 et qu'il y ait une sanction.
00:48:46 Mais il faut les traiter quand même différemment.
00:48:48 Et investissons plutôt sur cette justice et sur les moyens éducatifs
00:48:52 qu'on consacre sur les mineurs, plutôt qu'à perdre du temps dans ces déballages.
00:48:55 Je vais vous dire, de toute façon, quoi qu'on en pense les uns et les autres,
00:48:58 les magistrats, ils continueront à prendre les décisions qu'ils veulent.
00:49:00 Et c'est heureux, parce que malgré tout, dans une démocratie,
00:49:02 chacun doit être jugé en fonction de ce qu'il a fait lui,
00:49:05 et pas en fonction de la société dans son ensemble.
00:49:07 On va dire encore un mot de cette question sur l'excuse de minorité.
00:49:10 Et surtout la responsabilité parentale, pointée du doigt par une partie du gouvernement,
00:49:16 notamment ces dernières heures.
00:49:18 Mais à 23h pile, j'allais dire, je viens de prendre la minute dans la vue.
00:49:22 C'est les choses qui arrivent.
00:49:23 23h01, Audrey Berthold, JT.
00:49:26 Audrey, Emmanuel Macron, on l'a vu il y a un instant,
00:49:34 est en visite dans un commissariat du 17e arrondissement de Paris ce soir.
00:49:37 Oui, le chef de l'État est auprès des policiers.
00:49:40 Une visite surprise au vu du contexte actuel en France.
00:49:43 Vous voyez cette image, il est avec Gérald Darmanin à la caserne Bessières.
00:49:48 Et c'est son premier déplacement sur le terrain depuis les émeutes de ces derniers jours.
00:49:54 Et on y reviendra notamment avec un journaliste sur place dans quelques instants.
00:49:58 Et pourquoi pas, non, a priori, au Nusa, il n'y aura pas de prise de parole du chef de l'État
00:50:02 au sortir du commissariat tout à l'heure.
00:50:04 Alors, au sortir du commissariat...
00:50:06 Pardon, je vous piège.
00:50:08 Non, non, à l'extérieur, il est certain que non.
00:50:10 Il va s'exprimer face aux policiers, évidemment, dans ce commissariat.
00:50:13 Est-ce qu'on aura la retranscription de ce qu'il a dit ?
00:50:16 C'est quelque chose qui est possible, oui.
00:50:18 Et on suit ça en direct sur CNews.
00:50:20 Beaucoup de dégâts révélés depuis mardi dernier,
00:50:23 donc après six nuits consécutives d'émeutes en France.
00:50:25 Et les commerçants en font en grande partie les frais.
00:50:28 Regardez ce reportage à Montluçon, dans l'Allier,
00:50:31 où un commerçant a vu son enseigne totalement incendiée.
00:50:34 C'est le commissaire Couvillier-Flornois.
00:50:36 - Entre les pillages et les incendies,
00:50:38 des scènes de chaos à Montluçon, dans l'Allier.
00:50:41 Dans la nuit de samedi à dimanche,
00:50:43 une quarantaine de jeunes ont vandalisé les commerces de la ville.
00:50:46 Et parmi les enseignes touchées, celle de Jean-Christophe Vaché,
00:50:49 directeur d'une agence d'aide à la personne.
00:50:51 Elle a été entièrement brûlée.
00:50:53 - Le point de ralliement de leurs trucs, c'était à côté de mon bureau.
00:50:57 Ils ont cassé la vitrine et ils ont jeté une poubelle en feu à l'intérieur.
00:51:01 Le feu a pris et ça a carrément détruit l'agence.
00:51:10 Les ordinateurs ont brûlé, les archives ont brûlé.
00:51:13 - De son agence, il ne reste plus rien.
00:51:16 Pour ce directeur, c'est toute une partie de sa vie partie en fumée en quelques minutes.
00:51:21 - Je suis dégoûté.
00:51:23 Ces 15 ans de travail qui partent en fumée en demi, je suis fataliste.
00:51:28 La France va de moins en moins bien.
00:51:31 Là, nous, les petites villes de Provence, on n'était pas impacté.
00:51:35 Et maintenant, on commence à l'être aussi.
00:51:38 Ce n'est plus que les grandes villes.
00:51:41 Maintenant, c'est tout le pays qui est à feu et à sang.
00:51:44 - Un couvre-feu de 4 jours a été instauré par la municipalité depuis hier soir.
00:51:48 Selon le ministère de l'Economie, plus de 700 commerces ont été attaqués en France.
00:51:53 - Le patronat demande l'aide de l'Etat pour les entreprises et commerces saccagés.
00:51:58 - Le ministre des Finances Bruno Le Maire a demandé aux assureurs
00:52:01 d'indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes.
00:52:05 C'était samedi et c'est insuffisant pour les organisations patronales
00:52:09 qui demandent à l'Etat davantage d'efforts.
00:52:12 - La responsabilité des parents est mise en cause par la classe politique
00:52:17 dans les émeutes des derniers jours.
00:52:19 - Le garde des Soirées, Eric Dupont-Morettier, a évoqué des sanctions.
00:52:23 Les parents doivent-ils payer pour les actes de leurs enfants ?
00:52:27 Les explications de Mathilde Couvillier-Flordin.
00:52:29 - Un tir des personnes interpellées serait mineur.
00:52:32 Alors la responsabilité des parents est-elle engagée ?
00:52:35 Oui, répond le président de la République.
00:52:37 - C'est la responsabilité des parents de les garder au domicile.
00:52:40 J'en appelle au sens de la responsabilité des mères et des pères de famille.
00:52:44 La République n'a pas vocation à se substituer à eux.
00:52:47 - Seulement, pour Laurent Bohé, avocat pénaliste,
00:52:50 les parents ne peuvent pas être pénalement responsables des actes de leurs enfants.
00:52:54 - Seuls les mineurs peuvent être tenus pour responsables sur le plan pénal
00:52:58 des exactions qui ont été commises.
00:53:01 Leurs parents ont une pleine responsabilité, mais une responsabilité civile.
00:53:05 Donc ils doivent assumer les conséquences pécuniaires
00:53:10 des éventuelles infractions commises.
00:53:13 - Fixées à 18 ans, certaines personnalités politiques
00:53:16 pourraient très baisser la majorité pénale
00:53:18 ou sanctionner financièrement leurs familles.
00:53:20 Pour cet avocat, la réponse doit être avant tout dans le cadre éducatif.
00:53:24 - Sans doute plutôt réfléchir au cadre éducatif,
00:53:28 que les juges soient également saisis sur le côté éducatif
00:53:32 et qu'ils aient des suivis éducatifs qui permettent d'empêcher,
00:53:37 ce qu'on voit malheureusement bien souvent chez les mineurs,
00:53:40 empêcher la récidive.
00:53:42 - Pour maintenir l'ordre, Gérald Darmanin a donné des consignes de fermeté
00:53:45 et a déployé 45 000 policiers et gendarmes sur tout le territoire.
00:53:49 - Voilà pour l'essentiel. Merci Audrey.
00:53:52 Je voudrais qu'on continue d'évoquer ce thème
00:53:56 à l'aune du sujet qu'on vient de voir.
00:53:58 Yohann Huzy a voulu y réagir avant la pub.
00:54:00 C'est vrai que l'appel à la responsabilité des parents,
00:54:02 il paraît essentiel, mais il arrive un petit peu tard.
00:54:04 Le mal est fait, j'ai envie de dire.
00:54:06 - Pas nécessairement, vous savez, il n'est jamais trop tard.
00:54:09 C'est quand on fait de la politique, on considère qu'il est trop tard
00:54:11 et qu'on ne peut rien changer.
00:54:13 - Quand on voit que 30% des émeutiers sont des mineurs,
00:54:18 que vous avez des gamins de 11 à 14 ans dans les émeutes urbaines,
00:54:21 on se dit qu'il y a une génération qui est peut-être perdue dans ce pays.
00:54:23 Mais bon, c'est le revers fataliste de la médaille.
00:54:26 - Écoutez, Emmanuel Macron a lancé cet appel à la responsabilité des parents
00:54:30 et il est vrai que les émeutes ont diminué.
00:54:32 Alors, je ne dis pas que c'est entièrement lié à ça.
00:54:34 Est-ce qu'il y a un rapport ? Peut-être, je n'en sais rien.
00:54:37 Mais en tout cas, l'appel a été lancé et moi, je constate
00:54:40 qu'il y a eu moins d'émeutiers sur le terrain et moins de violence.
00:54:44 Mais ce qu'on dit du côté de l'Elysée, c'est que le président de la République
00:54:48 veut continuer à travailler sur la responsabilité des parents.
00:54:51 A priori, quand le président prendra la parole pour s'exprimer face aux Français,
00:54:55 probablement le 14 juillet, il va accentuer son discours sur deux choses.
00:55:01 La responsabilité des parents et l'éducation.
00:55:04 Mais l'éducation nationale, l'école, il considère qu'on peut faire beaucoup plus.
00:55:08 Dans ces zones, dans les quartiers prioritaires, il a déjà dédoublé
00:55:11 un certain nombre de classes, etc.
00:55:13 Il veut travailler sur ces nouvelles générations, sur les jeunes
00:55:16 qui feront la société de demain.
00:55:18 Parce qu'effectivement, sans doute, peut-être, considère-t-il
00:55:21 que les émeutiers qui sont dans la rue en ce moment,
00:55:23 qui, disons les choses clairement, n'aiment pas la France,
00:55:26 se battent quelque part contre ce que représentent la France,
00:55:29 les valeurs de la France, qu'ils n'aiment pas dans ce pays
00:55:32 qui est pourtant aussi le leur, bien sûr.
00:55:34 Est-ce qu'il considère que ces gens-là, on ne pourra jamais les ramener
00:55:37 dans une alternation avec eux ? Je n'en sais rien.
00:55:39 Si il est président de la République, il devrait pouvoir penser
00:55:41 à rassembler tout le monde. Mais en tout cas, il veut, me semble-t-il,
00:55:44 davantage travailler sur les jeunes, ceux qui feront la société de demain,
00:55:47 en responsabilisant les parents et en travaillant sur le volet éducatif et scolaire.
00:55:52 Qu'est-ce que ça vous évoque, Ludovic Thoreau, cette proportion incroyable ?
00:55:55 Un tiers des plus de 3000 interpellés depuis six jours sont des mineurs.
00:56:02 Et de parents, c'est...
00:56:03 Et sont même de très jeunes mineurs, parfois.
00:56:05 Noémie qui nous rappelait qu'il y a un gamin de 9 ans qui a mis le feu à...
00:56:08 - À quoi ? - À la majorité.
00:56:09 Non, non, non, mais c'est un cas extrême.
00:56:11 Attendez, être parent, c'est déjà une responsabilité.
00:56:14 On n'a pas à le rappeler.
00:56:15 Maintenant, je comprends bien que l'éducation, je comprends bien que la police,
00:56:18 mais ce n'est pas eux à éduquer les enfants.
00:56:20 Aujourd'hui, la problématique est très claire.
00:56:22 C'est que quand vous avez un enfant de 12 ans qui, à minuit,
00:56:24 met un feu dans une poubelle, il y a quand même une responsabilité des parents.
00:56:27 Je veux bien qu'un enfant de 17 ans... Mais ce n'est pas possible.
00:56:29 Donc, il faut tout simplement... Et puis, tout ce qui va être cassé, va être payé par qui ?
00:56:33 Mais vous savez que dans ce pays, il y a des parents qui ne sont pas capables d'éduquer leurs enfants.
00:56:37 Des parents qui n'ont pas la main sur leurs enfants.
00:56:39 Oui, mais attendez, ce n'est pas une excuse.
00:56:40 Excusez-moi de vous dire ça, même des familles où il n'y a qu'une personne...
00:56:44 Ah, je crois qu'il y en a beaucoup, oui, qui ne sont pas capables, en capacité, aujourd'hui, d'élever leurs enfants.
00:56:48 Mais la capacité, excusez-moi, la capacité de faire un enfant, c'est une responsabilité.
00:56:51 On ne peut pas dire qu'ils ne sont pas responsables, qu'ils ne peuvent pas.
00:56:53 Sinon, on baisse les bras.
00:56:54 Au contraire, on doit les aider et, quelque part, les culpabiliser.
00:56:59 Parce que quand un enfant de 12 ans est à minuit dehors, on doit culpabiliser le parent.
00:57:03 Quand il a brûlé une mairie, on va réparer.
00:57:05 Eh bien, je m'excuse, on convoque les parents et, quelque part...
00:57:08 Est-ce aux parents de payer pour leurs enfants ?
00:57:09 Eh, le casseur, ce n'est pas le payeur. Je crois que si.
00:57:12 Mais vous savez, il est très intéressant de discuter avec les travailleurs sociaux
00:57:17 qui sont confrontés à des dizaines et des dizaines de milliers de familles
00:57:21 et qui vous décrivent des choses absolument hallucinantes.
00:57:23 On me racontait, il n'y a pas longtemps, le cas d'une assistante sociale
00:57:27 qui est obligée d'envoyer quelqu'un dans une famille tous les matins
00:57:31 pour réveiller la mère afin qu'elle envoie sa fille à l'école.
00:57:35 Parce que la mère n'est pas capable elle-même d'envoyer ses enfants à l'école.
00:57:39 Ça arrive dans...
00:57:40 Donc c'est la lecture de l'excuse.
00:57:41 Ses parents n'ont pas les moyens d'élever leurs enfants, donc c'est normal qu'on assiste à ça.
00:57:45 Et là, c'est l'État qui prend le relais.
00:57:46 Mais tout ça pour vous dire qu'il y a des parents qui ne sont pas capables d'élever leurs enfants.
00:57:51 Mais la majorité, excusez-moi, pourrait le faire un tout petit peu, d'accord ?
00:57:54 Ah ça, je suis d'accord. Certains pourraient le faire beaucoup plus.
00:57:56 Mais là, avec tous ces enfants qui vont dehors et qui ne se masquent même plus,
00:58:00 et d'ailleurs la plupart n'ont pas de casier judiciaire, 60%, d'accord ?
00:58:03 Ça veut dire que voilà, les parents, quand on voit ça à la télé
00:58:06 et qu'ils voient leur fils qui n'est pas dans la maison, ils se doutent qu'ils sont partis là-bas.
00:58:09 Quelques parents convoquent le parent.
00:58:11 Mais d'ailleurs, la responsabilité des parents peut être engagée.
00:58:13 Mais il faut qu'elle soit engagée.
00:58:15 Éric Dupond-Méthier a rédigé une circulaire en fin de semaine dernière
00:58:17 dans laquelle il appelait à la fermeté dans la répression des violences urbaines
00:58:22 et dans laquelle il rappelait que les parents aussi peuvent être amenés à payer les dommages.
00:58:28 Sauf qu'il n'y a rien de nouveau là-dessus, pardon Noemi.
00:58:30 Ça a toujours existé, mais ça n'a juste jamais été appliqué.
00:58:33 Maintenant, avec la réforme de la justice des mineurs, par exemple,
00:58:38 si les parents ne se présentent pas aux convocations judiciaires de leurs enfants,
00:58:41 ils peuvent être condamnés à des amendes, à des peines de citoyenneté,
00:58:48 vous savez, des stages de citoyenneté.
00:58:50 Donc il y a l'idée qu'il faut plus associer les parents.
00:58:52 Ça leur fait une belle jambe les stages de citoyenneté.
00:58:54 Mais les TIG, les fourmis...
00:58:56 Attends, le juge rappelle le texte.
00:58:58 Les parents risquent donc jusqu'à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende
00:59:01 quand ils se soustraient à leurs obligations légales
00:59:03 au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de leurs enfants.
00:59:06 Mais dans les faits, cela n'est jamais ou presque appliqué.
00:59:09 Excusez-moi, on a les lois, on a tout ce qu'il faut, d'accord ?
00:59:12 Et puis vous disiez tout à l'heure, on ne va pas attendre 40 condamnations
00:59:15 pour que la personne fasse une peine.
00:59:17 Dès qu'il y a quelque chose qui ne va pas, il doit faire une peine.
00:59:20 Les TIG qu'on avait mis en place avec les mineurs...
00:59:22 Oui, mais...
00:59:23 Oui, mais moi je les prends, ils vont repeindre les murs, ils vont refaire tout ça.
00:59:26 Mais voilà, mes problèmes, il n'y a rien qui se passe du tout.
00:59:28 C'est-à-dire qu'on dit, ils sont jeunes, ils ne sont pas responsables.
00:59:31 Et les parents ne sont pas responsables.
00:59:32 Qui va être responsable ? La société ?
00:59:34 Je suis désolé, il faut revenir au début.
00:59:36 Et ce n'est ni la police, ni les enseignants qui doivent éduquer les enfants.
00:59:40 L'excuse de minorité, ce n'est pas non plus dire, ils sont jeunes, ils ne sont pas responsables.
00:59:44 C'est dire, ils n'encourent pas les mêmes peines qu'un majeur.
00:59:48 Alors il faut responsabiliser les parents absolument.
00:59:50 Je voudrais qu'on entende le garde des Sceaux, qui justement s'est adressé aux parents,
00:59:54 d'une certaine manière, aujourd'hui, sur leur responsabilité à éduquer, à tenir leurs enfants.
01:00:00 Ah oui, le garde des Sceaux dit très clairement, je veux de la fermeté,
01:00:05 je veux également attirer l'attention des parents, de deux façons d'abord.
01:00:10 Un discours qui est un discours de morale publique,
01:00:14 "Mesdames, Messieurs, faites attention à vos enfants."
01:00:17 Et un discours qui est un discours beaucoup plus dur,
01:00:19 qui consiste à rappeler que quand les parents sont d'une désinvolture telle
01:00:24 qu'ils mettent en cause et en péril l'éducation des enfants, leur santé, leur sécurité,
01:00:30 c'est une infraction qui est punie de deux ans d'emprisonnement, de 30 000 euros d'amende.
01:00:34 Jean-Sébastien Ferrejus, justement, vous vouliez revenir sur cette question.
01:00:38 Oui, parce que moi je trouve ça très bien, évidemment, de rappeler la question de la responsabilité des parents.
01:00:44 Mais comme on dit, il y a ce fameux dicton, il faut un village pour élever un enfant,
01:00:47 et je trouve que la responsabilité, c'est aussi quand on est responsable politique,
01:00:51 pour le coup, comme l'appellation l'indique, se poser la question de ce qu'on a produit comme environnement.
01:00:57 Parce que quel univers on a produit pour les parents en question ?
01:01:00 Parce que bien sûr, il y a les parents, tel que vous décriviez, Yohann,
01:01:03 qui ne sont même pas capables de se lever pour réveiller leurs enfants.
01:01:08 Mais enfin, qu'est-ce que la société a renvoyé comme message aux parents depuis des années ?
01:01:12 Déjà, on a renoncé à l'instruction, on ne parle plus d'instruction, on parle d'éducation.
01:01:15 Et puis après, à quoi on a renoncé ? On dit, non, non, il ne faut surtout pas que l'école sanctionne,
01:01:19 parce que si l'école sanctionne, ça pourrait être un traumatisme pour les enfants en question.
01:01:25 Il ne faut pas d'ailleurs que les enfants apprennent à parler français.
01:01:27 Souvenons-nous quand même de les jeunes français qui, pour le coup, ne parlaient pas très bien français,
01:01:31 parce qu'ils parlaient des patois ou des langues locales jusqu'au début du XXe siècle.
01:01:36 Oui, mais enfin, c'était il n'y a pas si longtemps que ça.
01:01:38 La génération de nos grands-parents, quand on est provinciaux, c'est ça qu'ils ont vécu, eux, dans leur enfant.
01:01:42 Et on ne leur disait pas, on leur tapait sur les doigts s'ils ne parlaient pas correctement français.
01:01:45 Et ce n'est pas un détail, ce n'est pas un détail, parce que quand vous ne savez pas correctement vous exprimer,
01:01:49 vous êtes amenés à la violence, parce que quand vous ne pouvez pas verbaliser vos sentiments, vous êtes amenés à la violence.
01:01:53 Mais qui a créé cette société-là, cette société de la culture de l'excuse ?
01:01:57 Qui a créé cette culture aussi du pas de vague ?
01:02:01 J'en parlais l'autre jour à quelqu'un qui travaille dans une commission d'appel pour les décisions de conseil de discipline des lycées,
01:02:06 qui disait "de toute façon, dans les commissions d'appel, je ne sais même pas pourquoi j'y vais,
01:02:09 parce qu'en gros, on annule toutes les décisions d'exclusion".
01:02:11 Donc ça, c'est qui ? Ce n'est pas la responsabilité de ceux qui nous gouvernent.
01:02:15 Qui a décrété que l'instruction civique et morale, alors on est un peu revenu dessus,
01:02:19 mais enfin dans une version quand même très très light par rapport aux leçons, parce qu'on trouvait ça ringard,
01:02:23 ce qu'il y avait écrit sur les tableaux noirs, les fameux hussards noirs de la République,
01:02:27 qu'il ne fallait surtout pas essayer d'assumer ce qu'était la France ni ses valeurs,
01:02:31 parce que ça aussi c'était une violence qu'on risquait d'exercer envers un certain nombre d'enfants.
01:02:35 Qui a trouvé que la religion, je ne vous parle pas, je ne vous dis pas qu'il faudrait réintroduire la religion,
01:02:40 je crois que la foi est une grâce, enfin bref, les spiritualités de manière générale...
01:02:47 Ah non, non, ça c'était ringard, c'était ringard, c'est une alienation, donc surtout pas.
01:02:51 Mais résultat, qu'est-ce qu'on a créé ? On a créé des parents, qu'est-ce qu'ils peuvent dire à leurs enfants
01:02:55 dans une société qui elle-même n'est plus capable de trouver du sens ?
01:02:59 Qu'est-ce qu'on a créé ? Les scouts, souvenez-vous, il y a deux semaines, trois semaines au moment d'Annecy,
01:03:05 combien de ricanements avons-nous entendu parce que le fameux Henri qui était intervenu, le héros,
01:03:10 avait lui-même été scout, on disait "ah mais non, les scouts c'est ringard, vous vous rendez compte, c'est de l'embrigadement".
01:03:14 Mais enfin, quand même, cette société-là, il me semble qu'Éric Dupond-Moretti n'a pas été le dernier quand même dans cette idéologie-là.
01:03:20 Parce que quand on a interdit aussi la FEC, quand on considère que de toute façon,
01:03:24 quand les enfants rentrent de l'école en disant, avec la déclaration des droits des enfants,
01:03:27 mais bien sûr, et c'est très très bien pour protéger les droits des enfants,
01:03:31 mais quand même, posons-nous, quand on est responsable politique, posons-nous la question de quel monde avons-nous livré
01:03:37 aux fameux parents et encore plus aux parents qui vivent dans des quartiers qui sont défavorisés,
01:03:42 parce que c'est quand même très très difficile d'aller faire faire du latin, du grec ancien,
01:03:45 avec une raie sur le côté à votre gamin quand vous habitez dans un immeuble, dans le hall,
01:03:50 et squatté par des dealers, vous allez voir s'il va s'en sortir.
01:03:53 Il est obligé d'être caïd le gamin, et ça c'est l'État qui en est responsable.
01:03:56 Et ce qui est intéressant, c'est d'entendre ce préfet, le préfet de l'héros,
01:04:00 c'était ce matin ou hier, qui disait à la télévision "moi les émeutiers, ces gamins, c'est deux claques et au lit".
01:04:06 Et ça a fait réagir une grande partie de la classe politique qui parle carrément d'appel à la violence.
01:04:12 Vous allez nous en parler, Jean-Sébastien, dans un instant, mais à 23h15 pile,
01:04:16 je me dépêche parce qu'il est presque 16, le rappel des titres.
01:04:18 La France compte plus de 547 000 réfugiés, ce sont les chiffres du rapport annuel de l'OFPRA,
01:04:24 avec 56 000 demandes d'asile acceptées l'an dernier.
01:04:26 La France a donc franchi la barre du demi-million de réfugiés accueillis sur son territoire.
01:04:31 Ces chiffres auraient pu exploser avec la guerre en Ukraine,
01:04:34 mais les Ukrainiens ont bénéficié d'un régime spécifique dit de protection temporaire.
01:04:39 Le Royaume-Uni a connu son mois de juin le plus chaud jamais enregistré,
01:04:42 un phénomène susceptible de se produire davantage dans le futur,
01:04:45 avec le réchauffement climatique selon les services météorologiques.
01:04:49 La température moyenne a atteint 15,8 degrés, soit 0,9 degrés de plus que le précédent record.
01:04:56 Et puis en Israël, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées aujourd'hui à l'aéroport de Tel Aviv.
01:05:01 Une manifestation contre le gouvernement et son projet de réforme judiciaire.
01:05:05 Les manifestants ont brandi entre autres des pancartes avec le slogan "La démocratie vaincra".
01:05:11 Écoutez cette interview du préfet de Leraud sur France Télévisions. Écoutez-le.
01:05:19 Une éducation ça commence à la naissance.
01:05:23 Oui mais vous savez bien que dans certains quartiers...
01:05:25 Non, il n'y a pas de certains quartiers, il n'y a pas d'effet culturel.
01:05:28 Quand on a des enfants, on met au monde des enfants, on s'en occupe dès la naissance.
01:05:33 Si effectivement dans les 12-13 premières années, ces enfants sont élevés comme des herbes folles,
01:05:38 il ne faut pas s'étonner qu'à 12-13 ans, on les voit caillasser des véhicules de police ou piller des magasins.
01:05:44 Tout le monde parle peut-être pas à égalité.
01:05:46 Je sais qu'en 2019, le Parlement a interdit la fessée.
01:05:51 Mais très franchement, de vous à moi, si demain vous attrapez votre gamin qui descend dans la rue
01:05:56 pour brûler des véhicules de police ou les caillasser des pompiers ou piller des magasins,
01:06:01 la méthode c'est quoi ? C'est deux claques et au lit. C'est ce que faisaient nos grands-parents.
01:06:06 Et puis cette réflexion de Sandrine Rousseau, évidemment, comment empêcher Sandrine Rousseau de réagir à de tels propos ?
01:06:13 Jean-Sébastien Ferjou. Et puis n'oubliez pas de taper votre femme au passage, ce n'est jamais inutile.
01:06:20 Qu'est-ce que vous répondez à Sandrine Rousseau et à tous ceux qui s'insurgent contre cette prise de parole ?
01:06:25 J'ai dit France Télévisions, c'était sur France Bleue Occitanie, je m'en excuse.
01:06:29 Je crois qu'il y a deux choses. Il y a quand même un paradoxe d'entendre un préfet,
01:06:32 donc c'est l'autorité de l'État, Hugues Moutou, et qui effectivement recommande quelque chose
01:06:36 qui par ailleurs est interdit par l'État. Posons-nous quand même la question de la cohérence qu'il y a entre voter les lois.
01:06:41 D'ailleurs, Hugues Moutou lui-même le souligne et puis le fait qu'un représentant de l'État vienne dire autre chose.
01:06:46 Mais quand même, dans la réaction de Sandrine Rousseau, il y a une espèce de mauvaise foi absolue,
01:06:50 évidemment que Hugues Moutou n'est pas en train de recommander la castagne, la torgnole.
01:06:55 De claquer au lit, c'est plus de l'ordre de l'expression.
01:06:57 La violence physique comme méthode d'éducation.
01:07:00 Mais enfin, sérieusement, si Mme Rousseau n'était pas élue des Beaux-Quartiers,
01:07:04 mais qu'elle vivait dans un quartier nord de Marseille ou dans je ne sais quelle cité,
01:07:08 comment ferait-elle pour éduquer ses enfants s'ils étaient dehors la nuit ?
01:07:11 Parce qu'encore une fois, c'est un environnement. Encore une fois, ça n'est pas...
01:07:15 Effectivement, quand vous êtes dans un Beaux-Quartiers, vous pouvez un peu mieux contrôler,
01:07:18 maîtriser vos enfants, même si on ne contrôle pas tout,
01:07:20 parce qu'il y a aussi l'impact des réseaux sociaux,
01:07:23 l'impact cognitif de la société dans laquelle on vit.
01:07:25 Je pense qu'on ne mesure pas à quel point ce que les smartphones,
01:07:28 les écrans font sur notre qualité, notre durée d'attention.
01:07:32 Mais bref, quelle hypocrisie de feindre ne pas comprendre ce qu'a dit M. Moutou,
01:07:37 parce que quand même, il y a une responsabilité pour le coup des parents.
01:07:40 Et comment faites-vous ? Je vais vous dire, c'était aussi absurde
01:07:43 de considérer dans un mode d'éducation extrêmement traditionnel
01:07:46 que les enfants n'auraient voix à rien, qu'il n'y a que les adultes,
01:07:48 et que tant que vous n'êtes pas majeur, vous ne pouvez strictement n'avoir un avis sur rien,
01:07:52 que de le prendre dans l'autre sens en disant "l'enfant n'est responsable de rien".
01:07:55 Et donc, c'est l'enfant roi. Alors, je sais que ça fait hurler les jambes gauches
01:07:59 dès qu'on ose employer cette expression-là, mais ce n'est même pas le sujet de l'enfant,
01:08:02 parce que c'est eux qui sont en cause.
01:08:04 Quand ces gens ne savent plus trouver du sens à leur vie, vous savez ce qu'ils font ?
01:08:07 Ils investissent leurs enfants de tout.
01:08:09 La seule chose qui donne encore du sens à leur vie, ce sont leurs enfants.
01:08:13 Mais ça, c'est écraser les enfants, pour le coup, sous des préoccupations d'adultes.
01:08:17 Et on a fini par réécraser les enfants sous le poids de cette idéologie de la déconstruction.
01:08:21 Donc, c'est totalement absurde.
01:08:23 - On a déconstruit tout ce qui faisait l'autorité depuis une quarantaine d'années.
01:08:26 - Oui, mais c'est au-delà de ça. On a déconstruit tout ce qui fait le sens de la vie
01:08:30 et tout ce qui donne un cadre, et pourtant, personne ne se pose la question,
01:08:33 parce que toutes ces gens-là, toutes les cendrines au Rousseau de la création,
01:08:36 elles sont bien gentilles de venir nous expliquer que quand même,
01:08:38 le mode d'éducation traditionnel, c'était monstrueux.
01:08:41 - Qu'est-ce qu'on constate aujourd'hui ? Il n'y a jamais eu autant d'enfants sous antidépresseurs.
01:08:44 Il n'y a jamais eu autant d'enfants qui ont des troubles psychiatriques.
01:08:46 Est-ce que c'est le conservatisme qui a produit ça,
01:08:49 ou est-ce que c'est justement la déconstruction progressiste qui a construit cette réalité-là ?
01:08:53 Parce que les enfants, ils vont mal aujourd'hui.
01:08:55 Ça, c'est une réalité. Alors, ce n'est pas en leur donnant des gifs.
01:08:58 C'est une évidence qu'ils vont aller mieux.
01:09:00 Mais la question n'était pas là. La question était de dire qu'il faut une autorité parentale.
01:09:04 - Tout le monde a compris qu'en effet, c'était une référence.
01:09:06 - C'est une référence d'électrochoc et encore plus.
01:09:09 Il y a une forme de mépris social aussi à considérer.
01:09:12 Ce ne sont pas les gamins qui ont 9 ans et qui mettent le feu dans des poubelles.
01:09:15 Ce ne sont pas des gamins qui grandissent en plein milieu du 13e arrondissement ou du 17e arrondissement.
01:09:21 - Oui, le premier a gagné. Parce que les deux, Ludovic Thoreau et Eugène Huzay.
01:09:26 - Rapidement, pour rebondir sur ce que vous dites, bien sûr.
01:09:28 - Ah putain, les deux, oui.
01:09:29 - La pathologie psychiatrique chez les enfants, c'est une chose certaine.
01:09:31 Maintenant, si je fais le tour...
01:09:32 - Ludovic Thoreau qui est docteur également, qui est médecin.
01:09:34 - Au saut de ta table, je m'adressais à vous.
01:09:37 Est-ce que quand vous étiez jeune, vous avez fait une bêtise, vous avez reçu une fessée ?
01:09:39 - Jamais. Enfin, non à la première et oui à la deuxième.
01:09:43 - Vous avez reçu des fessées déjà ?
01:09:47 - Vous avez vu ce qu'il est devenu ?
01:09:48 - J'ai reçu quelques claques.
01:09:49 - Est-ce que vous avez reçu des fessées ?
01:09:51 - Oui.
01:09:52 - Donc moi aussi...
01:09:53 - On a passé à une génération qui n'est pas la même que celle d'aujourd'hui.
01:09:56 - Mais attendez, arrêtez de dire ça.
01:09:57 - Et alors, le même n'a pas changé.
01:09:58 - Oui, mais la lecture...
01:09:59 - Il faut changer les choses.
01:10:00 - Les choses, la lecture...
01:10:01 - On ne peut pas taper les enfants.
01:10:02 - La lecture du recours à la violence contre les enfants n'est plus la même qu'avant.
01:10:04 - Mais ce n'est pas un recours à la violence.
01:10:05 Quand on vous met au coin, ce n'est pas un retour à la violence.
01:10:07 C'est ce qu'on a tous vécu.
01:10:08 - On parle de la fessée, on ne parle pas du coin.
01:10:09 - Oui, mais la fessée...
01:10:10 - Mais il y a fessée et fessée.
01:10:12 - Il y a fessée et fessée, vous avez totalement raison.
01:10:13 - Il y a humiliant.
01:10:14 - Mais bien sûr.
01:10:15 - Bref, enfin, on a...
01:10:16 - De toute façon, ce n'est pas un objectif en soi.
01:10:18 - Mais non.
01:10:19 - C'est tout ce que vous voulez dire.
01:10:20 Vous voulez juste savoir si on avait été fessé par le passeport.
01:10:23 - C'est important.
01:10:24 - Mais Noémie, vous n'avez pas reçu.
01:10:25 - Parce que sur cette table, il y a quand même des gens qui me parlaient de ça.
01:10:26 - Et c'est pour ça que vous avez coupé la parole.
01:10:27 - Qui ont réussi.
01:10:28 - C'est pour ça que vous avez coupé la parole à Yonizaki.
01:10:29 - Oui, et vous n'avez pas eu de fessée.
01:10:30 - Je crois qu'aucun de vous n'a participé aux manifestations.
01:10:31 Aucun de vous...
01:10:32 Elle a fait une pète de prison depuis plus de 10 ans.
01:10:33 Peut-être aucune d'ailleurs.
01:10:34 - Même moins de 10 ans.
01:10:35 - Mais vous avez tous été, à un moment, punis, non pas brutalement, mais psychologiquement,
01:10:36 pour que les parents montrent une certaine...
01:10:47 Comment voulez-vous que les enfants soient éduqués ?
01:10:48 - Mais vous savez, les parents qui font preuve d'autorité, je pense qu'ils n'ont même pas
01:10:50 besoin de frapper leurs enfants.
01:10:51 Il suffit d'affirmer cette autorité par la parole.
01:10:52 - Mais l'autorité, c'est pas là.
01:10:53 Mais vous avez eu une fessée, Julien.
01:10:54 - Oui, enfin bon, je ne suis pas sûr que le cas personnel des uns et des autres...
01:10:55 - En tout cas, c'est pas l'objectif.
01:10:56 - Non, non, c'est pas l'objectif.
01:10:57 - Yohan, Yohan, Yohan, Yohan, il reste peu de temps.
01:10:58 Il y a encore beaucoup de sujets.
01:10:59 Je voudrais qu'on parle de l'avancée de l'enquête avec ce passager qui a été entendu par l'IGPN.
01:11:08 Et puis, on n'a pas évoqué cet hommage à la Hille-et-Rose aujourd'hui.
01:11:12 Donc, Yohan, allez-y.
01:11:13 - Oui, il y a une réalité, me semble-t-il, c'est que parmi les émeutiers ou les jeunes
01:11:16 qui sont dehors et qui caillassent, qui brûlent, etc., ce sont principalement des jeunes hommes,
01:11:22 n'est-ce pas ?
01:11:23 - Oui, quasi exclusivement.
01:11:24 - Il y a très peu de filles.
01:11:25 - Mais on a été étonné quand même, je me permets, par certaines images de jeunes
01:11:28 filles qui venaient justement après que les vitrines soient défoncées pour aller récupérer
01:11:33 des objets ici et là.
01:11:34 - Parmi les émeutiers, ce sont principalement des jeunes hommes.
01:11:37 Si on remonte quelques décennies en arrière, qu'est-ce qui permettait aux jeunes hommes
01:11:41 de trouver un cadre de vie et de passer à l'âge adulte de manière sereine et équilibrée ?
01:11:46 Il y a le cadre familial, bien sûr, qui a toujours été là.
01:11:50 Il y avait l'école qui permettait de faire cela.
01:11:52 Aujourd'hui, l'école, c'est de moins en moins vrai.
01:11:54 Si on remonte encore plus loin, il y avait l'église, qui n'a plus du tout son rôle
01:11:58 aujourd'hui.
01:11:59 Mais si on remonte à quelques années en arrière, il y avait aussi l'armée.
01:12:02 Parmi tout ce que je viens de citer, qu'est-ce qu'il reste aujourd'hui ?
01:12:04 Il ne reste plus que le cadre familial.
01:12:06 Donc, si le cadre familial est défaillant, à l'évidence, ça peut conduire à ce genre
01:12:11 de situation avec une partie de ces générations qui sont perdues, qui n'ont plus de repères,
01:12:16 qui n'ont plus de valeur.
01:12:17 Et précisément, comme toutes ces institutions…
01:12:18 - Il y a la différence aussi entre les réseaux sociaux et leur influence.
01:12:21 - Oui, mais comme toutes ces institutions ont disparu, et je ne dis pas qu'il faut
01:12:23 remettre l'armée, ce n'est pas le propos que je tiens, mais je dis que ces institutions
01:12:27 ne tiennent plus le rôle qu'elles avaient avant.
01:12:29 Il ne reste plus que le cadre familial.
01:12:31 - Et la police.
01:12:32 - Donc, quand ce cadre est défaillant, eh bien, naturellement, les jeunes hommes sont
01:12:35 eux aussi défaillants.
01:12:36 - Allez, on referme ce thème-là, Ludovic, vous voulez dire un dernier mot ?
01:12:39 - Oui, on parle du service militaire.
01:12:41 Vous savez, moi, je l'ai fait, certains l'ont fait.
01:12:43 On se voyait tous ensemble.
01:12:45 On apprenait à vivre ensemble, d'où qu'on venait, d'accord ? Ça a été arrêté.
01:12:49 Je pense que c'est une erreur, parce qu'on pouvait voir à ce moment-là, à 18 ans…
01:12:52 - Là encore, pardon, mais je te prône, on est dans l'hémagogie.
01:12:55 Il y en a d'autres qui sont sortis du service militaire traumatisés à vie.
01:12:57 - Oui, mais attendez, excusez-moi.
01:12:58 Mais à un moment, il faut essayer de voir les gens qui vont bien, les gens qui ne vont
01:13:02 pas bien.
01:13:03 Aujourd'hui, on ne va pas le faire.
01:13:04 C'est-à-dire qu'on ne voit pas les enfants, on ne voit pas les ados, on ne voit pas les
01:13:07 adultes.
01:13:08 Donc, si à un moment, vous ne voyez plus rien, parce qu'on n'a pas les moyens de
01:13:10 le faire, qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien, on constate ce qui se passe aujourd'hui.
01:13:12 - On avance.
01:13:13 Il nous reste un gros quart d'heure ensemble.
01:13:15 Est-ce qu'on évoque l'enquête, tout de même, avec ce troisième jeune homme qui
01:13:19 se trouvait dans la fameuse Mercedes jaune de Nael et qui avait pris la fuite après
01:13:24 le tir mortel du policier ? Il a été entendu aujourd'hui par l'inspection générale
01:13:28 de la Police nationale.
01:13:29 Il a 17 ans, cet adolescent, ami de la victime, déjà connu de la justice.
01:13:33 Est-ce qu'on a des éléments sur d'éventuels nouveaux faits ou une version qui aurait été
01:13:42 modifiée de celle qu'on a entendue dans la presse ces derniers jours ?
01:13:44 - Non, on sait qu'il a été entendu pendant trois heures environ, ce jeune.
01:13:48 - Il s'est présenté ponctuellement.
01:13:50 - Il avait été convoqué à l'IGPN et donc il a effectivement livré, d'après ce que
01:13:56 son avocate a expliqué au journal Le Parisien, la même version que celle qu'il avait livrée
01:14:02 justement à nos confrères du Parisien il y a quelques jours.
01:14:05 C'est-à-dire qu'il a redit que les policiers avaient porté plusieurs coups au visage de
01:14:12 Naël, les policiers auraient braqué Naël, je vous relis ce qu'il avait dit à nos confrères
01:14:17 du Parisien.
01:14:18 Les policiers lui auraient demandé d'éteindre le moteur et auraient mis un coup de crosse
01:14:25 à Naël gratuitement.
01:14:26 Le deuxième motard s'est penché par la fenêtre et lui a mis un coup de crosse aussi.
01:14:30 Naël est alors sonné, il a paniqué, il ne savait pas quoi faire, il avait la tête
01:14:33 qui tournait, il était traumatisé.
01:14:35 Les policiers auraient commencé à braquer Naël et auraient mis un nouveau coup de crosse
01:14:39 en lui disant "éteins le moteur ou je te shoot".
01:14:42 Le binôme, l'autre policier, aurait renchéri en disant un truc comme "je vais te mettre
01:14:47 une balle dans la tête".
01:14:49 Toujours ce jeune raconte que le conducteur Naël a essayé de se protéger pour ne pas
01:14:53 se prendre un autre coup et comme il était un peu sonné, son pied s'est enlevé de la
01:14:56 pédale de frein comme la voiture est une automatique, elle a avancé toute seule et
01:15:00 c'est là que le policier situé près de la fenêtre aurait dit à son collègue "shoot
01:15:03 le".
01:15:04 Voilà pour cette version d'un des passagers de cette voiture.
01:15:08 Je vous rappelle qu'il y avait trois dans la voiture, il y avait sur la blanquette arrière
01:15:11 également un jeune de 14 ans qui lui avait été interpellé et qui a aussi été entendu
01:15:17 bien sûr par la police.
01:15:19 On sait si le récit des deux passagers se tiennent et sont concordants ?
01:15:23 Ils sont plutôt concordants, en tout cas sur les coups portés.
01:15:25 Ils ne peuvent pas s'être concertés ?
01:15:28 Celui de 14 ans a été interpellé dans la foulée et on l'imagine entendu assez rapidement.
01:15:38 Après on le rappelle, l'enquête en est assez prémisse, il y a ces vidéos, il va
01:15:46 y avoir bien sûr la version des policiers et on verra les suites qui vont être données
01:15:53 bien sûr à cette affaire.
01:15:54 On rappelle que le policier a été mis en examen pour homicide volontaire et il a été
01:15:59 incarcéré.
01:16:00 Il dort donc à la prison de la santé depuis maintenant cinq jours.
01:16:04 Le parc aisnantaire a considéré que les conditions légales d'usage de l'arme concernant
01:16:09 le policier n'étaient pas réunies.
01:16:11 Il a annoncé sa mise en examen, son placement en détention, il dort à la santé comme
01:16:15 vient de le préciser Noemi.
01:16:17 D'ailleurs au passage on peut également rappeler et mentionner que la mise en examen
01:16:23 pour homicide volontaire et le placement en détention provisoire sont deux faits rarissimes
01:16:28 et je regarde Noemi en le disant dans des conditions comme celle-ci puisque je rappelle
01:16:34 que l'an dernier il y a eu 13 tirs mortels de policiers dans le cadre d'un refus d'obtempérer,
01:16:38 cinq mises en examen, aucune détention provisoire.
01:16:41 C'est donc rarissime.
01:16:42 Ça n'a pas du tout suffi Ludovic ou Jean-Sébastien, je ne sais pas lequel veut répondre, à apaiser
01:16:47 les tensions dans les rues.
01:16:50 Vous savez qu'une des raisons pour lesquelles la détention provisoire peut être décidée
01:16:53 en matière criminelle, c'est le risque de trouble à l'ordre public.
01:16:56 Quand on voit effectivement les réactions...
01:16:59 Mais qu'est-ce que ça aurait changé ? C'est facile de le dire après coup, mais ça n'a
01:17:04 rien changé.
01:17:05 Le placement en détention n'a pas empêché les violences, mais imaginez peut-être ce
01:17:08 qui se serait passé si ce policier n'avait pas été incarcéré.
01:17:11 Ce policier, son avocat l'a déjà fait, il a fait appel de ce placement en détention
01:17:17 provisoire.
01:17:18 Sans doute encore une fois pour les mêmes raisons qui sont ce risque de trouble à l'ordre
01:17:21 public, il ne va pas obtenir tout de suite d'être mis en liberté, mais on peut imaginer,
01:17:24 parce qu'aujourd'hui il est incarcéré, qu'il va rester incarcéré pendant toute
01:17:27 la durée de l'instruction.
01:17:28 Qui peut durer plusieurs années.
01:17:31 Qui peut durer bien sûr plusieurs années.
01:17:33 Et juste d'un mot, parce que Ludovic Thoreau posait une question intéressante sur la
01:17:36 caméra, la caméra piéton.
01:17:38 Oui, je l'ai posée.
01:17:39 Il n'en avait pas.
01:17:40 Non, il en avait, mais la batterie...
01:17:41 Elle était défaillante.
01:17:42 Ah, ben alors j'ai entendu...
01:17:43 Et ça, justement, c'est encore une fois un problème de commande publique.
01:17:47 Parce que quand vous regardez bien, qu'est-ce qu'on a commandé comme modèle de caméra,
01:17:50 des modèles dont on savait parfaitement que vraisemblablement en condition d'utilisation
01:17:54 réelle, ça n'a pas fonctionné.
01:17:55 Des planètes à trie au bout d'un...
01:17:56 Et ça, encore une fois, c'est un dysfonctionnement de l'État.
01:17:58 Oui.
01:17:59 C'est un problème de moyens aussi.
01:18:01 Dernier mot, Ludovic, on passe au sujet.
01:18:03 Il y a votre problème de moyens égaux.
01:18:04 Parfois, vous avez des commandes qui peuvent être plus efficaces que d'autres.
01:18:07 Le chef d'inculpation est le maximum qu'on pouvait faire pour ce policier.
01:18:09 Ça, c'est une chose certaine, mais ça n'a rien calmé.
01:18:11 Mais juste au deuxième, troisième...
01:18:12 Le maximum pour le policier ou pour le...
01:18:13 Non, non, pour le policier.
01:18:14 La mise en examen de ce policier, il a quand même été mis pour pratiquement un assassinat,
01:18:20 pour un homicide volontaire.
01:18:21 Ce que je veux dire, c'est...
01:18:22 Ce n'est pas un assassinat.
01:18:23 Ce n'est pas un assassinat.
01:18:24 C'est un homicide volontaire.
01:18:25 Mais ça n'a pas calmé pourquoi ?
01:18:26 C'est un meurtre sans préméditation.
01:18:27 Parce qu'on a vu que le troisième et quatrième jour, les gens qui faisaient ça, ils n'avaient
01:18:29 rien à faire de cette histoire.
01:18:31 Et je vous rappelle ce qu'a dit la grand-mère, qui aurait dû calmer tout le monde.
01:18:33 Elle a dit "Je n'en veux pas à la police, j'en veux à..."
01:18:35 C'est la maman qui a dit ça, oui.
01:18:36 "J'en veux à l'individu qui a tiré sur mon fils."
01:18:37 "J'ai confiance dans ma justice", qu'a dit la grand-mère.
01:18:51 Voilà.
01:18:52 Bon.
01:18:53 On voit ce que ça a donné.
01:18:54 Et surtout, notamment les conséquences pour Vincent Jeanbrun et sa famille, dont on va
01:18:55 parler dans une minute, avec cette marche qui avait lieu dans sa commune de Lailé-Rose.
01:18:56 Il est 23h30.
01:18:57 Avant cela, l'actualité avec Audrey Berthoud.
01:18:58 Audrey, rebonsoir.
01:18:59 Emmanuel Macron est en visite dans un commissariat de police dans le 17e arrondissement de Paris.
01:19:07 Oui, il s'est rendu avec le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à la caserne Bessières
01:19:13 dans le 17e arrondissement.
01:19:15 C'est une caserne qui accueille les effectifs de la BAC, la Brigade Anticriminalité de
01:19:20 Nuit, et de compagnies départementales d'intervention.
01:19:23 C'est donc une visite surprise en vue du contexte actuel en France.
01:19:27 Et c'est son premier déplacement sur le terrain auprès des policiers depuis les émeutes
01:19:30 de ces derniers jours.
01:19:31 Des policiers qui sont de plus en plus nombreux à déplorer des menaces sur leurs personnes.
01:19:37 Oui, hier, une policière s'est fait poursuivre par trois individus.
01:19:40 Ça s'est passé à Ville-Parisie, en Seine-et-Marne.
01:19:43 Des faits qui sont de plus en plus courants et violents dans certaines communes.
01:19:48 Mathilde Ibanès et Célia Judin.
01:19:50 Il est environ 17h40 hier à Ville-Parisie, en Seine-et-Marne, quand une policière hors
01:19:55 service se fait poursuivre en voiture par trois individus soupçonnés de l'avoir reconnu.
01:20:00 Dans la voiture, la femme est accompagnée de ses enfants.
01:20:03 Les suspects ont d'abord tenté de la bloquer à un feu rouge, puis de percuter son véhicule
01:20:07 pour la contraindre à s'arrêter, avant de la poursuivre pendant près de 15 minutes.
01:20:12 Une tentative d'agression qui n'est pas sans précédent.
01:20:14 Cette haine, on l'a sans menter depuis six ans.
01:20:17 Mais là, ça arrive à un point où clairement la chasse envers nos maris et envers nos familles
01:20:22 est ouverte.
01:20:23 Nous, ça nous alerte.
01:20:24 Nous, on le dénonce, on le crie, on le hurle, on ne sait plus quoi faire pour être entendue
01:20:27 parce qu'on a nos familles qui sont aujourd'hui réellement en danger.
01:20:31 Mobilisés en grand nombre sur les émeutes qui secouent la France, les policiers sont
01:20:35 particulièrement inquiets pour leur sécurité et celle de leurs familles.
01:20:38 Depuis quatre jours, clairement, je vous le dis, on ne vit plus.
01:20:41 On ne vit plus.
01:20:42 Il y a de plus en plus d'échanges sur nos adresses, sur des photos, comme on a vu il
01:20:48 y a quelques années.
01:20:49 L'association Femmes des forces de l'ordre en colère aimerait que le gouvernement se
01:20:53 rende mieux compte des dangers encourus par les policiers et leurs familles aujourd'hui
01:20:57 devenues des cibles.
01:20:58 En quatre jours, la cagnotte de soutien à la famille du policier a récolté plus d'un
01:21:03 million d'euros.
01:21:04 Alors que la cagnotte initiée par l'extrême droite, selon Elisabeth Borne, fait polémique,
01:21:09 la Première ministre n'a pas voulu se prononcer sur la légalité de cette cagnotte, mais
01:21:13 elle estime cependant qu'elle ne contribue pas à l'apaisement.
01:21:16 Écoutez-la.
01:21:17 Ce n'est pas le gouvernement qui peut décider ou non de l'existence d'une cagnotte.
01:21:22 C'est à la justice le cas échéant de se prononcer sur la légalité de cette cagnotte.
01:21:28 Le fait qu'effectivement ce soit une personne proche de l'extrême droite qui ait lancé
01:21:32 cette cagnotte ne contribue pas sans doute à apporter de l'apaisement.
01:21:36 Je ne vais pas m'exprimer d'un point de vue personnel.
01:21:38 Moi je suis là pour savoir ce qui est légal et ce qui ne l'est pas et je pense que c'est
01:21:41 à la justice de se prononcer sur le sujet.
01:21:43 Et puis un mot également sur les réseaux sociaux qui ont un rôle majeur dans la propagation
01:21:48 des violences urbaines.
01:21:49 Les dirigeants des principales plateformes en ligne ont été reçus au ministère de
01:21:52 l'Intérieur, c'était en fin de semaine dernière.
01:21:54 L'objectif renforcer la modération des contenus violents et aider à retrouver les utilisateurs
01:21:59 qui enfreignent les règles.
01:22:00 Thomas Bonnet.
01:22:01 Lors de chaque nuit d'émeute, ces vidéos fleurissent sur les réseaux sociaux.
01:22:06 Une forme de compétition entre les villes ou les quartiers qui donnent lieu à une surenchère.
01:22:13 Le rôle des plateformes dans la crise a été identifié par le gouvernement qui veut faire
01:22:18 montre de fermeté.
01:22:19 Ce week-end, le garde des Sceaux promettait des mesures pour retrouver les auteurs de
01:22:23 ces images violentes.
01:22:24 Que les gamins sachent clairement qu'on va péter les comptes.
01:22:29 L'autorité judiciaire peut, sur réquisition, évidemment, demander aux opérateurs de livrer
01:22:35 les adresses IP, ce qui nous permet évidemment d'arriver à l'identité de ceux qui s'en
01:22:41 servent pour dire quand, où et comment on va les casser.
01:22:45 Le problème, c'est que sur Snapchat, les images sont éphémères.
01:22:48 Et c'est bien souvent par le système de géolocalisation en direct que les utilisateurs
01:22:53 peuvent accéder à certains contenus.
01:22:54 Il n'y a pas véritablement d'influenceurs qui participent à ces émeutes.
01:22:58 Il y a une multitude de participants et qu'on accède à leur Snap par la proximité géographique.
01:23:03 Pas parce qu'ils sont particulièrement influents.
01:23:05 Du coup, ça fait une quantité faramineuse de gens à surveiller, une quantité faramineuse
01:23:11 de contenus à modérer.
01:23:12 Et il y a peu de chances que les équipes de modération soient suffisamment rapides
01:23:15 parce que le principe de Snapchat, c'est que les contenus sont temporaires.
01:23:18 Les plateformes ont beau promettre des efforts en termes de modération, leurs moyens semblent
01:23:22 aujourd'hui dérisoires face au torrent de vidéos violentes qui affluent sur nos écrans
01:23:26 portables.
01:23:27 Merci beaucoup Audrey.
01:23:30 C'est l'image forte du jour, cette marche solidaire d'élus et cette foule assez dense
01:23:36 d'habitants devant l'hôtel de ville de l'Aïlé-Rose dans le Val-de-Marne au lendemain
01:23:40 de l'attaque à la voiture-bélier contre le domicile privé du maire de la ville.
01:23:44 Un millier d'habitants de la commune qui ont participé à cette marche menée par Vincent
01:23:48 Jambrat, on va vous montrer quelques images, encadré en tête de cortège des ténors
01:23:52 du parti, Gérard Larcher, Valérie Pécresse, Éric Ciotti, la chef de file des députés
01:23:59 Renaissance, Aurore Berger présente également en tête de cortège.
01:24:03 Johan, qu'est-ce que vous retenez de cette marche qui a en effet eu beaucoup de succès
01:24:09 aujourd'hui si je puis dire, avec cette foule qui est venue soutenir Vincent Jambrat ?
01:24:13 C'est une bonne chose parce qu'effectivement les élus, les élus locaux notamment les
01:24:18 maires sont en première ligne.
01:24:19 Alors là évidemment ce qui s'est passé est absolument dramatique.
01:24:22 Heureusement c'est rarissime donc c'est devenu quelque chose de très symbolique.
01:24:26 Mais vous savez les maires, on dit souvent que ce sont les élus à portée de baffe
01:24:29 pour reprendre une expression du président de la République là encore.
01:24:32 Mais c'est vrai que le métier de maire c'est un engagement qui est extrêmement difficile,
01:24:37 de plus en plus difficile.
01:24:38 Ils sont de plus en plus victimes de menaces, d'insultes, d'intimidations, parfois de
01:24:43 violences physiques.
01:24:44 Il y a un chiffre qui est très parlant, c'est 1300 démissions de maires depuis 2020,
01:24:49 un chiffre qui n'a jamais été aussi important.
01:24:51 Il y a des villes qui lors des élections municipales, plutôt des villages d'ailleurs,
01:24:55 qui n'arrivent pas à trouver, à former des listes pour effectivement se présenter
01:24:59 aux élections.
01:25:00 Donc que les Français montrent leur attachement à leurs maires, témoignent de leur soutien,
01:25:04 c'est évidemment extrêmement important et c'est pour ça que David Lyssenaar a essayé
01:25:09 d'organiser ces rassemblements devant ces mairies.
01:25:13 Ce que je retiens quand même, c'est le témoignage de Vincent Jambrin qui a vécu quelque chose
01:25:17 d'absolument horrible.
01:25:18 Certains auraient baissé les bras et on les comprend très largement.
01:25:23 Et lui, il a un discours de fermeté parce qu'il aime profondément la France, parce
01:25:28 qu'il est très attaché à la République.
01:25:29 Il dit "je vais continuer à me battre, on ne va pas se laisser impressionner, ils ne
01:25:33 vont pas gagner, c'est nous qui allons gagner et nous allons continuer".
01:25:36 Donc ce discours-là a été, me semble-t-il, un discours exemplaire qu'il faut saluer
01:25:41 et que toute la classe politique devrait saluer.
01:25:43 On écoute un extrait justement du discours de Vincent Jambrin tout à l'heure devant
01:25:46 sa mairie.
01:25:47 Il n'était que de sang.
01:25:49 Nous sommes des milliers, nous sommes des millions.
01:25:53 Alors ne nous laissons pas abattre, ne nous laissons pas impressionner.
01:25:59 Rebondons nos manches et mettons-nous au travail.
01:26:03 Ensemble, nous aurons raison de...
01:26:10 Ludovic Thoreau, on a envie de vous demander comment le rôle de maire va survivre à
01:26:17 un épisode comme celui-là ?
01:26:18 Comment créer des vocations ?
01:26:21 Vincent Jambrin, je le connais bien, il est à la région, il n'a jamais eu des propos
01:26:24 extrémistes.
01:26:25 Ça, c'est une première chose.
01:26:26 Deuxième chose, aujourd'hui, à l'appel de l'AMF, comme vous l'avez dit, de nombreuses
01:26:30 mairies, à midi, les citoyens et les élus ont passé un message.
01:26:34 Un message très clair, ça suffit.
01:26:36 Ça suffit, comme vous le disiez, bientôt il n'y aura plus de maire.
01:26:40 Parce que la question se pose quand vous êtes agressé chez vous.
01:26:42 Est-ce que ça vaut le coup de rester sur ce poste ?
01:26:44 Est-ce que si vous n'êtes pas protégé, vous allez rester ?
01:26:46 Est-ce que vous allez mettre la vie de votre famille en danger ?
01:26:49 C'est la question qui se pose aujourd'hui.
01:26:50 Et bien sûr, il n'est pas question de mettre un policier derrière chaque maire ou chaque
01:26:55 maire adjoint.
01:26:56 Donc je vous en dis, agression des maires + 32% en un an.
01:27:00 Mais ce n'est pas que nous.
01:27:01 Agression des médecins + 23%.
01:27:03 Agression de la police + 20%.
01:27:05 Agression des asylants + 10%.
01:27:06 On est tous de plus en plus agressés.
01:27:09 Et je vais aller au-delà, un chiffre que vous n'avez peut-être pas.
01:27:11 Vous savez, le pays où il y a plus de criminalité en Europe, c'est la France.
01:27:16 Avant, il y avait la Biélorussie.
01:27:18 On est passé cette année numéro 1.
01:27:20 Et dans les 60 villes qu'on a mis, le pays où il y a plus de villes avec un taux de
01:27:27 mortalité, c'est en France.
01:27:29 Et j'ai exactement les villes en question.
01:27:31 Vous allez…
01:27:32 Il y a…
01:27:33 Je ne suis pas sûr.
01:27:34 Il y a 100 nouveaux chiffres.
01:27:35 Le premier, c'est Catagne, en Sicile.
01:27:37 Bon, après.
01:27:38 Le deuxième, c'est Marseille.
01:27:39 Et après, dans les 11 premiers, on a Montpellier, Grenoble, Paris et Nantes.
01:27:43 On a les records de mortalité dans ce pays.
01:27:46 Donc tout ça, c'est un ensemble.
01:27:47 C'est-à-dire qu'on agresse de plus en plus.
01:27:49 - Les homicides ?
01:27:50 - Oui, c'est les homicides ou c'est les mortalités naturelles ?
01:27:52 - Oui, les homicides.
01:27:53 Les homicides.
01:27:54 Il y a les crimes.
01:27:55 Donc on a un pays où on tue le plus et on agresse le plus.
01:27:58 Donc c'est clair, ce qui se passe aujourd'hui, c'est une conséquence de cette brutalité
01:28:01 et cette violence qui ne cessent d'augmenter.
01:28:03 Donc maintenant, Jean Brun, vous avez bien vu qu'on n'a pas attaqué le maire.
01:28:06 On a voulu tuer sa femme.
01:28:07 Je ne sais pas si vous vous rendez compte.
01:28:09 On a voulu tuer sa femme.
01:28:10 Donc on est passé à un degré nettement supérieur.
01:28:13 Et certains, déjà, il y avait des démissions de maires.
01:28:15 Mais maintenant, ils vont réfléchir.
01:28:16 Déjà, ils ne gagnent pas d'argent.
01:28:18 Ils ne sont pas aidés par le gouvernement.
01:28:20 Et maintenant, il y a un danger de mort.
01:28:21 Qu'est-ce qu'on va faire ?
01:28:22 - Ce n'est pas moi qui vais vous répondre.
01:28:24 - C'est clair.
01:28:25 C'est peut-être demain, quand M. Macron va recevoir 220 maires sur les 36 000,
01:28:28 qu'il aura une réponse à leur affrontement.
01:28:30 - Vous y serez ?
01:28:31 - Je n'ai pas été invité.
01:28:32 - Je n'ai jamais invité.
01:28:33 - Moi non plus.
01:28:34 Je ne suis pas maire en même temps.
01:28:35 - D'accord.
01:28:36 - Je voudrais qu'on termine, il nous reste deux minutes,
01:28:38 avec cette cagnotte qui fait beaucoup de bruit,
01:28:41 initiée par Jean Messia, qui est régulièrement sur ses plateaux,
01:28:44 en réponse à celle créée pour soutenir la famille de Nahel.
01:28:47 La cagnotte de soutien aux policiers est à l'heure où l'on se parle,
01:28:52 à 1,2 million d'euros, avec plus de 60 000 donateurs.
01:28:57 La classe politique, notamment à gauche, s'en est émue.
01:29:00 Écoutez d'abord le ministre de la Justice, qui en parlait tout à l'heure avec Dupond-Moretti.
01:29:04 - Chacun peut participer à une cagnotte,
01:29:08 mais je pense pour le coup que ça ne va pas dans le sens de l'apaisement.
01:29:12 Et puis j'ai une question en filigrane,
01:29:16 c'est que l'initiative de cette cagnotte, c'est M. Messia,
01:29:20 et je me demande s'il n'y a pas derrière tout ça de l'instrumentalisation.
01:29:24 - Vous vouliez en parler, Jean-Sébastien, je voudrais juste qu'on voit le tweet.
01:29:28 - Le tweet de David Guiraud.
01:29:30 - Le tweet du député LFI, David Guiraud, qui est très commenté également.
01:29:35 Je ne sais pas si l'Oubna Daudi en régie peut nous l'envoyer.
01:29:37 Merci mille fois.
01:29:38 500 000 euros.
01:29:39 Alors il a tweeté au moment où la cagnotte en était à 500 000 euros,
01:29:42 pour l'assassin de Nahel, dit-il.
01:29:44 Donc la présomption d'innocence a priori n'est pas respectée dans cette première phrase.
01:29:48 Le message assumé, c'est "Tuez des Arabes et vous deviendrez millionnaires".
01:29:53 Et le gouvernement regarde passer cette horreur sans rien dire,
01:29:56 alors qu'il a fait clôturer en deux jours la cagnotte du gilet jaune
01:30:00 qui avait frappé un policier, répugnant, dit le député insoumis.
01:30:03 - Que cette cagnotte puisse être contestable, qu'elle soit contestée, ok.
01:30:07 Mais je pense que personne qui donne de l'argent ne donne de l'argent
01:30:10 pour tuer des Arabes ou pour récompenser un policier.
01:30:14 - Ce n'est pas compliqué.
01:30:15 - Il aurait dû tuer un Arabe.
01:30:16 - La question n'est pas compliquée.
01:30:18 Est-ce que c'est de la provoque cette cagnotte, selon vous ou pas ?
01:30:20 - Je pense que c'est les motivations de ceux qui donnent, elles sont importantes.
01:30:23 Il me semble que l'objet de la cagnotte, c'est d'aider la famille du policier en question
01:30:27 parce que la famille du policier en question, elle est menacée de mort aussi.
01:30:31 Et donc feindre, comme David Guiraud, que cette réalité n'existerait pas,
01:30:36 pour le coup, c'est une provocation.
01:30:38 Parce que moi, je ne me souviens pas avoir entendu la France Insoumise
01:30:40 s'élever contre les primes données par l'Iran pour tuer Salman Rushdie.
01:30:44 Quand Salman Rushdie a été agressé l'année dernière, Jean-Luc Mélenchon,
01:30:47 il n'était pas là pour considérer que c'était un scandale,
01:30:50 voire plutôt à l'inverse, que probablement il l'avait un peu cherché.
01:30:53 Donc ces espèces de messages hypocrites, oui, cette cagnotte, elle est contestable.
01:30:57 Oui, probablement. Maintenant, je vais vous dire 1,2 million d'euros ce soir,
01:31:01 et on verra jusqu'où ça va aller.
01:31:02 Ça montre bien qu'il y a un phénomène social.
01:31:04 Moi, je trouve que ça rentre plutôt en résonance avec le discours de Vincent Jambrin.
01:31:08 Je pense que c'est une majorité de Français qui, évidemment, à aucun moment,
01:31:11 ne donne de l'argent pour féliciter quelqu'un d'avoir tué un jeune homme
01:31:14 et certainement pas d'avoir tué un Arabe.
01:31:16 C'est de l'argent pour dire, nous sommes une majorité silencieuse
01:31:19 et nous voulons réagir et nous attendons que nos responsables politiques réagissent eux aussi.
01:31:24 On va rendre l'antenne, Emmanuel Nuzi, on est très en retard.
01:31:26 Si vous pouvez me répondre en 10 secondes, je vais être un petit peu,
01:31:28 on va dire un peu provoquant moi-même.
01:31:31 Mais est-ce que ces 60 000 donateurs, ce 1,2 million d'ores et déjà sur la cagnotte,
01:31:37 ça a pu aussi donner envie au président de la République
01:31:40 de se déplacer dans un commissariat ce soir ?
01:31:43 Non, je ne suis pas sûr que le président de la République...
01:31:45 Évidemment, c'est pour ça que je dis que je suis un peu provoque.
01:31:49 Ça montre une certaine forme d'engouement autour de ce policier.
01:31:54 Je pense que votre question a beaucoup de sens parce que je pense que oui,
01:31:56 le président de la République se rend compte que son discours initial sur le inexcusable,
01:31:59 il est très mal passé, non seulement auprès des policiers,
01:32:01 mais auprès d'une grande partie des Français.
01:32:04 Il y a 60 000 personnes qui ont donné, c'est beaucoup et peu à la fois.
01:32:07 Oui, c'est vrai, mais c'est quand même un phénomène.
01:32:09 Mais c'est plus que la cagnotte pour la famille de Naël.
01:32:12 Merci beaucoup, on est très en retard et on va juste montrer cette image,
01:32:15 si on l'a encore, en direct de la grille du commissariat du 17e arrondissement
01:32:19 où se trouve Emmanuel Macron.
01:32:21 On fera un point avec notre journaliste dans l'édition de la nuit à suivre dans quelques instants,
01:32:23 avec Simon Guillin.
01:32:25 Merci à tous, merci Noemi.
01:32:27 Vous êtes en matinale demain, je viens de la prendre dans l'oreille.
01:32:30 Non, je plaisante.
01:32:32 C'est Isabelle Piboulot, la boucle.
01:32:34 C'est Isabelle Piboulot ? Ah, on me l'avait un peu prévenue.
01:32:37 Merci pour cette information essentielle, Audrey Alberto.
01:32:40 C'est important de donner les bonnes infos.
01:32:42 C'est ce qu'on essaie de faire au quotidien sur cette antenne.
01:32:44 Merci à tous d'avoir suivi.
01:32:46 Merci à Loubna Daoudi qui a préparé cette émission.
01:32:48 Et à demain pour Soir Info. Bonne nuit.
01:32:50 ...

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