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00:00 Poétesse slameuse, elle est membre de l'association des poètes slameurs de Portbouy.
00:10 C'est une habituée de la Seine.
00:12 Elle est étudiante en Master 1 droit public et a plusieurs titres à son actif.
00:17 Elle, c'est Berenice Saraka, elle est championne nationale de slam 2022.
00:23 Bienvenue Berenice.
00:24 Merci beaucoup.
00:26 Alors, peux-tu nous parler de ton parcours en tant que slameuse, comment ça a commencé
00:31 et où est-ce que tu en es aujourd'hui ?
00:32 Alors, j'ai connu le slam en 2018 par le biais de mes amis et je les suivais petit
00:40 à petit quand eux ils commençaient avec le championnat et je me suis mise à écrire.
00:45 Après, j'ai fait la connaissance de Curtis qui est le président de l'association des
00:49 poètes slameurs.
00:50 C'est comme ça que j'ai commencé les Seine.
00:52 Et en 2020, j'ai participé au concours slam contre la drépanocytose.
01:00 C'était un slam entre 17 et 18 ans, c'est-à-dire pour les adolescents.
01:05 Et j'ai remporté.
01:07 En 2021, je fais le concours slam rose contre le cancer du sein.
01:13 Et puis, c'est comme ça que j'ai commencé à faire les Seine.
01:15 Et en 2020-2021, j'ai participé au championnat national de slam et en 2022, j'ai remporté.
01:23 Très bien.
01:24 Alors, pourquoi tu as décidé de faire du slam ?
01:27 Le slam, pourquoi ? Parce qu'à la base, j'aimais beaucoup le rap.
01:31 J'aime beaucoup le rap.
01:32 Et puis, à l'école, au lycée, faire de la lecture, de la littérature et tout.
01:38 Et puis là, je découvre le slam.
01:41 C'est comme, je trouve un peu, le feeling passe très vite parce qu'au slam, il n'y
01:47 a pas vraiment ces codes qu'on a parfois en poésie.
01:50 Il y a cette liberté-là de se donner au public.
01:54 Pour moi, j'appelle ça l'art de captiver le public.
01:56 Et j'ai bien aimé le slam qui s'est présenté à moi.
01:59 Alors, depuis que tu fais du slam, est-ce que tu as eu des personnes qui ont été contre,
02:06 par exemple tes parents, comment ça s'est passé ?
02:08 Et dans le milieu du slam, en général, on n'a que des hommes.
02:11 L'intégration des femmes dans ce milieu-là, comment ça se passe ?
02:14 L'intégration des femmes, il n'y a pas vraiment de soucis.
02:18 C'est vrai que les femmes ne sont pas en majorité, mais il faut dire que la qualité,
02:23 elle est là.
02:24 Les femmes ne sont vraiment pas en majorité, mais elles ont une place vraiment de taille.
02:29 Et puis, ça n'a pas été vraiment compliqué.
02:31 Au slam, c'est comme une famille.
02:33 J'ai été accueillie par tous les slameux.
02:36 Et avec tes parents, il n'y a pas eu de problème ?
02:39 Avec mes parents, il n'y a pas vraiment de soucis.
02:40 Ils sont vraiment fiers de ce que je leur apporte comme résultat.
02:43 C'est vrai que par moments, tout joue partie, mais il n'y a pas vraiment eu de restrictions.
02:48 Ils m'accompagnent, ils me soutiennent.
02:50 Alors là, tu reviens de la Coupe du monde de slam qui a eu lieu en France à Paris du
02:58 15 au 21 mai dernier.
03:00 Tu as été jusqu'en demi-finale et à côté, tu as remporté.
03:05 C'est déjà pas mal, c'est très bien, je pense.
03:07 Et à côté, tu as remporté un concours qui s'appelle Slam à femme.
03:12 C'est bien ça ?
03:13 Oui, Slam à femme.
03:14 Et qui était en marge de la Coupe du monde.
03:17 Alors, c'est quoi le concours Slam à femme ? Qu'est-ce que c'était comme concours
03:21 et comment ça s'est passé la Coupe du monde ?
03:24 La Coupe du monde, ça a été une très belle expérience.
03:28 Il faut le dire.
03:29 J'ai connu d'autres slameurs, leur manière de fonctionner, leur manière de slamer à
03:36 eux et puis leur manière de fonctionner, c'est-à-dire comment le slam va dans les
03:40 autres pays.
03:41 Alors, on s'est forcément grandi de ça.
03:43 Et puis, à côté de ça, c'était une très belle expérience.
03:48 C'est vrai qu'on n'a pas eu la victoire, mais la victoire, elle se manifeste d'une
03:51 manière ou d'une autre, sous plusieurs formes.
03:53 L'essentiel, c'est d'avoir vraiment marqué les cœurs.
03:56 Voilà, comme je le disais tantôt, pour moi, c'est l'art de captiver et je pense avoir
04:00 réussi ça.
04:01 Et puis, à côté de ça, c'est-à-dire le lendemain, il y a eu le Slam à femme.
04:05 Le principe, c'était quoi ? C'est de dire un texte en rapport avec la femme.
04:09 Il n'y avait pas que des slameuses, mais également des slameurs.
04:12 Et puis, un texte qui est noté sur le champ, les mêmes critères que le championnat national
04:18 et international de slam.
04:19 Et puis, bon.
04:20 Et puis, tu as remporté.
04:21 Oui.
04:22 D'accord.
04:23 Et vous étiez combien de candidats à la base ?
04:25 Une vingtaine, on va dire.
04:27 Une vingtaine de slameurs et slameuses.
04:29 Et en demi-finale de la Coupe du Monde, vous étiez combien ?
04:33 Six.
04:34 Six par poule.
04:35 Et de quel pays ? Tu étais la seule Ivoirienne ?
04:38 Oui, la seule Ivoirienne.
04:39 D'accord.
04:40 Et les autres pays, c'était ? Il y avait l'Angleterre, l'Écosse, le Canada,
04:50 l'Haiti et puis Madagascar.
04:54 Voilà.
04:55 C'était la seule Africaine à la demi-finale.
04:58 Oui, le Madagascar.
04:59 Non, enfin, l'Africaine de l'Ouest.
05:01 Ah oui.
05:02 Très bien.
05:03 Bravo.
05:04 Alors, en plus d'être slameuse, tu es étudiante.
05:07 Comment tu allies études et ta vie de slameuse ?
05:11 Il faut le dire, ce n'est pas facile parfois.
05:14 On va manquer certains coups pour répondre, mais on essaye de garder le cap.
05:20 Et puis, bon, ça va quand même bien.
05:22 J'arrive à me rattraper.
05:23 J'arrive à suivre les deux en même temps.
05:26 D'accord.
05:27 Alors, quel sens aujourd'hui tu donnes au slame dans ta vie de tous les jours ?
05:31 Le slame, aujourd'hui, c'est plus qu'une passion.
05:37 Parce qu'aujourd'hui, quand le talent te touche ce genre de porte, il faut le reconnaître.
05:44 Et puis, ce serait du gâchis que de le laisser au détriment de l'école.
05:47 Et puis, le slame a vraiment une place importante.
05:50 Ça a fait de moi ce que je suis aujourd'hui.
05:52 Alors, je compte continuer la marche et tout.
05:55 Il ne faudra pas oublier de ne pas laisser tomber les études.
05:58 Ah non, non, non, non.
05:59 Surtout pas.
06:00 Alors, quelles sont tes sources d'inspiration ?
06:02 Sources d'inspiration ?
06:05 Tout ce qui m'entoure est source d'inspiration pour moi.
06:10 Je ne sais pas si je peux… c'est surnaturel en fait.
06:14 Parce que parfois, je suis là.
06:16 Quand il n'y a pas d'inspiration, je n'arrive pas à écrire.
06:19 Certains vont dire qu'il y a le bon Dieu, il y a la nature et tout.
06:25 Mais moi, je pourrais dire que c'est vraiment Dieu qui m'inspire, qui m'inspire à écrire les textes.
06:31 Parce que quand je finis d'écrire, quand je les lis moi-même, je dis…
06:35 Ce n'est pas vraiment de moi-même.
06:37 S'il n'y a pas d'inspiration, quand tu forces, ça se sent.
06:40 Inspiration divine.
06:41 Oui, vraiment, c'est ça.
06:43 Est-ce que tu as une particularité dans ton slame ?
06:47 Particularité… j'écris sur tout.
06:54 Je n'ai pas forcément une particularité.
06:57 Certains diront que la particularité c'est dans ma voix.
07:00 Parfois, je suis douce mais en même temps assez poignante et tout.
07:04 Mais la particularité, peut-être que c'est les autres qui la voient, qui pourront mieux parler, pas moi-même.
07:08 Sinon, je touche un peu de tout.
07:11 C'est hybride.
07:12 Très bien. Alors, pour des jeunes de ton âge qui aujourd'hui aimeraient se lancer,
07:18 qu'est-ce que tu pourrais leur donner comme conseil ?
07:21 Il y a de la place pour tout le monde.
07:23 C'est le souhait que la famille slame s'agrandisse.
07:26 Donc, il y a de la place pour tout le monde.
07:28 Au slame, il n'y a pas vraiment de code et tout pour forcément s'y mettre à écrire.
07:33 Comme ils le sentent, qu'ils viennent et puis, certainement, ils trouveront la voix.
07:39 Parce que si le feeling passe.
07:41 Et le slame en Côte d'Ivoire ?
07:44 Le slame en Côte d'Ivoire va super bien.
07:46 C'est vrai qu'au départ, moi je n'ai pas commencé avec les aînés et tout,
07:51 mais au départ, ce n'était pas toujours facile.
07:54 Mais aujourd'hui, si on fait de grandes scènes et puis on réussit à remplir les grandes salles,
08:01 et puis dans les cérémonies officielles, le slame est généralement présent.
08:07 Moi, j'ai fait l'ouverture et la clôture des cérémonies officielles du SILA.
08:11 C'est qu'on peut dire que le slame va bien grandissant.
08:14 Pour cette année ?
08:15 L'année dernière.
08:16 2022. D'accord.
08:17 Alors, nous sommes pratiquement au terme de l'émission.
08:21 On ne va pas te laisser partir sans te demander de nous faire un petit slame pour nos téléspectateurs.
08:27 On t'écoute.
08:29 Parce que la marque de la féminité n'est pas toujours associée aux mûrs.
08:36 C'est avec fierté que j'aime me faire entendre.
08:39 On a tendance à dire que la place de la femme se trouve à la cuisine.
08:45 Si on demande à Dico, Mariam, la cuisine n'est pas la seule pièce où la femme se trouve.
08:51 En fait, au-delà de ce dont on est capable, il y a ce qui est palpable,
08:56 et c'est juste ce dont je parle, que sans transition je slame.
09:00 Au nom de toutes les filles, mères, mamies, confettaires,
09:03 sous le son des marmites, à joie, je t'en prie, fais retentir ta voix.
09:08 Dis-leur que tu es une héroïne.
09:10 Faut pas qu'on te limite à faire la sauce et le riz.
09:13 Tu as de plus grands pouvoirs.
09:15 Seulement, il faut le croire pour voir.
09:17 On dit que les femmes ont l'art d'utiliser leurs atouts naturels, évidemment.
09:21 Ce jour-là, à Bassam, elles avaient leurs pieds pour mâcher et racheter
09:26 au prix de la dignité et de la liberté.
09:28 À ce niveau-là, c'est pas la féminité qui parle, mais l'humanité, voyez.
09:33 Des scènes familiales à celles professionnelles,
09:36 elles se prêtent à tous les scénarios du quotidien
09:39 et sont prêtes à jouer tous les rôles qui nous feront du bien.
09:42 Il faut être une reine pour en être capable.
09:45 Parce que la marque de la féminité n'est pas toujours associée aux humiliés.
09:49 C'est avec fierté que j'aime me faire entendre.
09:53 Merci beaucoup.
09:55 Merci beaucoup. Alors, merci Bérénice, merci d'être passée sur ce plateau.
09:59 Je te souhaite bon vent dans ta carrière de slameuse
10:04 et aussi dans tes études. Je tiens surtout à ça.
10:09 Merci à vous, chers téléspectateurs. L'information se poursuit sur cette info.
10:14 [Musique]